Je, François Villon de Jean Teulé

Je, François Villon de Jean Teulé

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par Jorge, le 15 juillet 2006 (Villejuif, Inscrit le 7 mai 2004, 51 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 16 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 839ème position).
Visites : 15 097  (depuis Novembre 2007)

Poète Maudit

Il y a tout dans ce livre : du roman, de la poésie, de l'histoire. Le résultat est plus que séduisant. François Villon, pour tout étudiant, c'est d'abord de vieux souvenirs de lycée ("dites moi où... en quel pays..."). Mais pas beaucoup plus. Pour savoir qui était Villon, inutile désormais d'ouvrir l'encyclopédie. Il suffit de lire le livre de Jean Teulé. Car Teulé EST Villon. Evoluant dans le Paris de Charles VII Villon-Teulé amuse, surprend, écoeure. Non sans nous replonger et rendre accessible les vers du poète. Ce livre est une réussite.

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Les éditions

  • Je, François Villon [Texte imprimé] Jean Teulé
    de Teulé, Jean
    Julliard
    ISBN : 9782260016830 ; 4,02 € ; 17/01/2006 ; 415 p. ; Broché
  • Je, François Villon [Texte imprimé] Jean Teulé
    de Teulé, Jean
    Pocket / Presses pocket (Paris)
    ISBN : 9782266166539 ; 7,95 € ; 14/02/2007 ; 432 p. ; Poche
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Hommage percutant à un poète hors-normes

9 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 21 mars 2020

Jean Teulé m’a littéralement laissé sur le flanc avec cette magistrale biographie ! A travers cette reconstitution littéraire sur la vie de ce poète médiéval haut en couleurs qu’était François Villon, Teulé se révèle comme un conteur extrêmement talentueux. De bout en bout, il est absolument impossible de lâcher le bouquin. Visiblement, son auteur s’est beaucoup documenté, s’inspirant également des poèmes de l’intéressé — lesquels sont judicieusement insérés dans la narration — pour nous livrer ce récit certes romancé mais dont la plupart des faits semblent authentiques. Le style employé, mélange de parler médiéval et d’argot contemporain, donne une couleur très actuelle à l’ensemble et nous rend Villon extrêmement proche, extrêmement moderne dans sa façon d’appréhender la vie. Totalement déjanté, l’homme, s’il était né dans notre siècle (enfin disons le XXe siècle), serait une sorte de mélange entre Johnny Rotten, Serge Gainsbourg et Georges Brassens. Absolument indomptable, réfractaire aux bonnes manières, ce chien fou côtoyait aussi bien la lie de la société — voleurs, assassins, bandits de grands chemins et prostituées —, que les puissants. Son talent de plume exceptionnel avait fait grossir sa réputation bien au-delà de l’élite intellectuelle et lui avait fourni ses entrées à la cour des monarques du royaume. Parallèlement, sa vie de libertin et de noceur fréquentant les bouges les plus infâmes l’avait rendu très populaire chez les gens du peuple et ses mille visages donnèrent naissance à une véritable légende. François Villon, il était rock’n’roll, comme on le dit aujourd’hui ! Jean Teulé le réhabilite, et sans pour autant enjoliver le personnage, nous aide à cerner ce personnage multi-facettes, poète maudit et escroc licencieux, qui était loin d'être un enfant de chœur.

C’est donc une lecture très agréable, avec du style, de la respiration grâce à un découpage en courts chapitres. On est tour à tour hilare, charmé, incrédule, horrifié et au final fasciné par cette description des mœurs pour le moins bruts de décoffrage. Tout au long du livre, la narrateur reste Jean Villon lui-même, premier témoin d’une vie tragique du début à la fin, mais une vie courte et surtout extrêmement libre, extrêmement riche. Jean Villon faisait ce qu’il voulait, quand il voulait et où il voulait. Très vite orphelin, issu d’un père qui fut pendu et d’une mère suppliciée, l’homme brandissait sa liberté comme un doigt d’honneur à tous les donneurs de leçons et autres suppôts d’un pouvoir cruel et inique. Se sentant maudit, il se fichait bien des courbettes et de la bienséance, généralement mal à l’aise dans les palais, si grandioses soient-ils. Cet être météorite, mort à l’âge de 32 ans, se fichait bien de sa destinée. La seule chose qui lui importait était de bouffer la vie par tous les bouts, quitte à se consumer plus vite, ce qui arriva inévitablement. Ce livre lui rend hommage avec un brio inégalé.

Poète et coquillard

9 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans) - 8 mai 2018

François Villon nous relate sa vie et expose ses œuvres, sous la plume de Jean Teulé.
Toute la vie de François Villon y est révélée, depuis sa naissance même et le drame qui, à cette occasion, se joue dans son entourage. Ce poète a une vie originale et loin de la poésie : un coquin, voleur, assassin, mais tellement attachant ! Il porte, à l'occasion, la bure de moine de part sa fonction de clerc et aussi la coquille St-Jacques (le coquillard à l'époque est un brigand). Une vie mouvementée dans un siècle tourmenté : guerres, pillages, sacs de villages...
Jean Teulé est un merveilleux conteur : il nous relate les pires exactions avec beaucoup de retenue et un brin d'humour ! Quel bonheur de retrouver les ballades de François Villon remises dans leur contexte historique. Celles connues qui charment le cœur et d'autres, de jolies découvertes...

Une étoile pour l'idée de départ

2 étoiles

Critique de J-françois (, Inscrit le 26 mai 2005, 54 ans) - 25 janvier 2014

Et oui elle était bonne l'idée de départ. Mais pour le reste... Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture qui dit : "Teulé réussit un portrait attachant". Rien d'attachant dans le personnage de Villon tel que l'auteur le présente ! Mais au contraire un être abject que rien ne rachète, pas plus que ses camarades ( dont un ignoble charcutier anthropophage, meilleur ami de Villon dont il "bouffa" jadis la propre mère"...). Où que soit la tombe du vrai Villon, le pauvre poète doit s'y retourner amèrement. Il fallait qu'il fût vraiment maudit pour que Teulé décide de lui prêter sa plume !
Tout le livre baigne dans la scatologie, la pornographie, une complaisance sadique envers les tortures et les exactions des uns des autres, décrites avec force détails mais dans le style le plus plat. Bref, loin de dénoncer la barbarie d'un Moyen-Age plus fantasmé que réellement reconstitué, c'est la crasse de notre époque qui s'y révèle page à page : "Frères humains qui après nous vivez"...

Un peu trop ?

8 étoiles

Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 28 mars 2013

Jean Teulé, dans son livre, se met dans la peau de François Villon. Il naît, puis essaie de vivre, tant bien que mal, dans ce Paris du XVème siècle, où il grandit, s'instruit et, hélas, commet les pires actes durant sa courte vie.

Le Moyen-Age qu'évoque l'auteur est très certainement proche de la réalité, dans ses atrocités... Du pâté à la chair humaine en passant par les suppliciés ébouillantés, ou encore les moeurs des ribaudes, le lecteur n'est guère épargné par les nombreux détails et peut parfois être pris de haut-le-coeur bien compréhensible.
Il découvre page après page cette ambiance glauque des bas-fonds, cette cruauté permanente, et la vie difficile de cette époque. On soupçonne l'auteur d'en faire un peu trop ? Oui, très certainement, quelques images prêtent à sourire tant elles sont grossières, mais je pense que c'est une de ses volontés.

En interprétant de la sorte l'histoire de François Villon, Jean Teulé n'a pas pu garder une ligne bien droite, on lui pardonne bien volontiers ses dérives...

C'est un livre qui se lit bien malgré tout, agrémenté des poèmes du grand poète, de reproductions de gravures, d'un peu de calligraphie et d'enluminures, ce qui appuie encore le désir de l'auteur de nous mettre dans l'ambiance.

Le povre Villon...

8 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 1 janvier 2012

Si vous aimez les descriptions de meurtres sadiques, de viols collectifs suivis de mise à mort de la victime de façon tout à fait horrible, de scènes de sexe répugnantes à soulever le cœur de dégoût, de tortures sadiques, de cannibalisme et de femmes recluses baignant dans leurs excréments, de descriptions de mœurs dissolus, de corps n’ayant jamais connu d’hygiène, de visages cauchemardesques, de bouches édentées, d’haleine puante, de peau envahie par les pustules, de fous, de brigands assassins, de violeurs au cerveau brûlé par l’alcool et le vice, de démembrement, de cadavres pendus pourrissant et noircissant balancés au gré de la brise, vous aimerez ce livre.

L’auteur a sans doute voulu plonger son lecteur dans l’atmosphère abominable de l’époque de Villon et des conditions de vie très rudes auxquelles il s’est frotté, je dois dire que c’est réussi. Jamais vous n’oublierez cette épopée hallucinante d’un poète qui n’a jamais su dompter sa nature de voyou et de brigand, rédigeant de magnifiques poèmes pendant qu’autour de lui, on se vautrait dans la luxure, le crime et le vice.

La beauté ne choisit pas son terreau et ici, elle a fleuri sur le fumier le plus abject.

Le livre n’est pas mauvais, il est même excellent à condition d’être capable de surmonter l’horrible et épouvantable peinture du temps qui a vu naître un poète dont l’irrésistible attirance pour le brigandage et le refus de se soumettre lui ont valu bien des déboires et des misères.

J’ai apprécié les poèmes rédigés en vieux français et leur traduction en français moderne, réalisant ainsi toute l’étendue de l’évolution de cette si belle langue. Bien sûr, le livre inclus le célèbre poème « La ballade des pendus » toujours très agréable à relire mais d’autres comme « Épître à mes amis ». En fait, le texte est émaillé de vers de Villon pour le plus grand plaisir du lecteur. Bref, j’ai aimé malgré tout…

Beaucoup d'horreurs gratuites

3 étoiles

Critique de Pierrequiroule (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans) - 24 août 2011

Je partage tout à fait l'opinion de Romur! A travers ce roman, Jean Teulé semble se complaire dans le sordide. Villon y est présenté comme pratiquement inhumain (en dehors des souvenirs qu'il conserve de sa mère). Or dans l'esprit d'un poète il y a forcément quelque beauté, une part d'idéal. C'est ce qui manque cruellement dans le roman de Teulé. A aucun moment Villon ne s'élève au-dessus de la bassesse qui l'entoure. On assiste à une surenchère dans le monstrueux et, à chaque page, nous attend quelque horreur (souvent gratuite!). Il existait sans doute une meilleure façon d'entrer dans l'atmosphère médiévale, ainsi que dans l'oeuvre de ce grand poète. Dommage.

Bon livre

8 étoiles

Critique de Bebmadrid (Palma de Mallorca, Inscrit le 29 novembre 2007, 45 ans) - 20 août 2011

J'ai vraiment pris du plaisir avec ce "Je, François Villon", agréable à lire, un rythme trépidant, une très bonne écriture, Jean Teulé parvient à nous replonger dans l'époque de Villon même s'il faut reconnaître, comme le dit B1p, qu'il s'étend peut-être trop longuement sur les scènes de torture et de violence gratuite. Il aime le gore et il nous le fait savoir !
Malgré ces quelques détails, c'est quand même un livre fortement recommandable qui nous donne inévitablement envie de lire (ou relire) du François Villon.

" Couille de papillon "

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 29 janvier 2011

ATTENTION ! POUR PUBLIC AVERTI !
Oyé-oyé, braves gens ! Esgourdez l’histoire dantesque de François de Montcorbier, dit François Villon, dit « couille de papillon ». Il fut , voici belle lurette, le premier rossignol de la France. Et plus d’un l’ont déclaré le tout premier grand poète français.
Jean Teulé avait déjà commencé son voyage en poésie avec Rimbaud et Verlaine. Le voici, cette fois, avec notre « Rossignol « . Drôle d’apôtre que ce François. Orphelin, élevé par Maîstre Guillaume, chanoine, son tuteur, il devint ecclésiastique, érudit et lettré. Mais pas pour longtemps car ce qui l’intéresse c’est la vie ès truanderie. Il connaît tout : les vols, les crimes, les viols, … et excelle dans la poésie qui chante cette vie maudite, de scélérat, de misère, de souffrances, dans un moyen-âge qui ne semble qu’effroi, au milieu d’autres larrons en makellerie et ribaudes.
Un récit romancé, soit, mais Jean Teulé s’est très largement inspiré d’essais sur notre poète, d’ouvrages historiques. Il ne nous épargne rien et, souvent, il faut bien s’accrocher quand on lit certaines lignes épouvantablement crues : ( censuré par catinus )


Extraits :
- « J’ai choisi maistre François pour mère nourricière « Arthur Rimbaud.
- J’IDOLÂTRE François Villon, Mais être lui, comment donc faire ? « Paul Verlaine.


- Louis XI, roi de France à Villon : Nous travaillons en même temps, moi à l’œuvre d’unité de la nation et toi à l’œuvre d’unité de notre langue. Je serai haï comme homme et admiré comme ouvrier de l’unité nationale. Toi, tu es méprisable par tes mœurs et admirable comme ouvrier de l’unité de notre langue. Nous sommes tous les deux sales, crapuleux, au chapeau gras.

- Folles amours font les gens bestes :
Salomon en ydolatria,
Samson en perdit ses lunectes.
Bien eureux est qui rien n’y a …

- Allez, ma lettre, faites un saut et,
Quoique vous n’ayez ni pieds ni langue,
Exposez en votre harangue
Que le manque d’argent m’accable.

Villon, grand poète, mais si triste sire …

9 étoiles

Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 88 ans) - 24 janvier 2011

La dernière page de cet ouvrage étant tournée, ma vive répugnance à l’égard de François Villon n’a d’égale que mon admiration pour Jean Teulé, conteur extraordinaire qui a su restituer, avec un immense talent, le Paris du XVe siècle, sa population misérable, ses filles de joie, ses gendarmes à cheval, ses remparts fortifiés, son couvre-feu et les sanctions d’une infinie cruauté frappant voleurs et criminels.

L’auteur nous familiarise ainsi avec les ignobles pratiques punitives de l’époque telles que les mutilations diverses (mains, oreilles), le marquage des chairs au fer rouge, le supplice de l’estrapade ou de la poire d’angoisse, l’emmurement à vie dans des prisons individuelles au milieu de places publiques …

Parfois aux limites de la nausée, le lecteur voyage de la truculence à la barbarie, emmené par un Jean Teulé à la prose parfois rimée qui nous fait revivre le quotidien de François Villon auquel il fait jouer le rôle de narrateur.

S’il versifia avec facilité d’innombrables ballades, François Villon s’illustra également hélas par des actes d’une grande barbarie puisque pour accéder à la sinistre confrérie des Coquillards, notre anti-héros dut notamment trancher de ses mains la gorge d’une putain, et livrer à un atroce viol collectif sa propre amie, une délicate jeune fille qui l’avait précédemment protégé de ses poursuivants ...

Un grand roman, révélateur d’une époque et d’un fameux triste sire …

culte ?

9 étoiles

Critique de Victhis0 (, Inscrit le 28 janvier 2010, 58 ans) - 29 janvier 2010

Teulé c'est spécial...On adore ou on déteste. Pas de milieu possible pour toute personne qui aime un tant soi peu lire.
Moi, je fais partie des adorateurs : de ceux qui pensent que Teulé est un auteur libre, passionné, amusé, d'une mauvaise foi assumée et outrancier à souhait.
Quel souffle, quel amour du verbe et quel amour de ses sujets d'étude !! Teulé m'a transporté avec lui dans les profondeurs puantes d'un moyen-âge plausible, au nom de la littérature et au nom de la poésie.
Mention spéciale pour l'intelligente traduction des vers en vieux français en un français intelligible au XXIème siècle.
Si vous aimez ce livre, précipitez-vous sur les autres, tout aussi savoureux !

reconstitution petit bras

5 étoiles

Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 10 janvier 2010

Je ne suis pas un fan de l'écriture de Jean Teulé. Si les idées sont souvent excellentes, la réalisation manque souvent de souffle et de style, bref, d'envergure.

C'est à nouveau le cas avec "Je, François Villon". De ce dernier, je ne connaissais que ce qu'un guide anglais avait raconté lors d'un périple en bateau sur le Canal Saint-Martin à Paris : un poète, un bandit, un Paris moyen-âgeux parsemé de potences où pendaient des cadavres en décomposition, bref, quelque chose de très différent du Paris des rois de France qu'on nous sert d'habitude, comme si l'histoire de la capitale française commençait avec la fin du 17e siècle.

François Villon appartient à une France plus ancienne. De lui, on ne connaît finalement que peu de chose sur la vie réelle, sa légende ayant pris le pas sur le reste.

Jean Teulé s'attaque ici à un genre : la reconstitution romancée d'une vie.

Premier malaise : on ne sait pas où est le vrai et où est le faux, où sont les faits avérés et les suppositions. A vrai dire, un essai aurait été plus judicieux que ce genre de reconstitution un peu bâtarde. D'autant que Teulé ne nous épargne rien des meurtres et des supplices dans un Moyen-Age de cauchemar où la poésie de Villon parfois illumine, en tout cas devrait, parce que moi, la poésie de Villon, elle ne me plaît pas du tout !

A la limite, on peut accepter le principe de reconstitution romancée où il est inutile d'essayer de dénouer l'écheveau du vrai et du faux. Mais là encore, problème : l'écriture anodine, sans style particulier ni volonté d'envergure de Teulé m'a laissé sur ma faim.

Alors, au final, je suis sans doute content d'en connaître plus sur la vie vraie ou supposée vraie de Villon. Reste une carence qui m'empêche d'être plus indulgent : j'aurais, au moins, aimé être baladé dans cette France cauchemardesme avec style !

Orgie burlesque

7 étoiles

Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 49 ans) - 18 octobre 2009

D'abord, merci à Jean Teulé pour m'avoir fait découvrir ce poète si particulier. Lorsque l'on parle poésie, on pense davantage à une belle "chose" telle que la romance, la beauté (d'une femme, d'un paysage, d'une légende ...)... Mais il s'agit ici d'un tout autre amour : celui de la débauche, de l'excès de vin, de baise et de forfanteries !

Teulé nous emmène sur les traces d'un jeune homme avide de libertés, sans frontière aucune. No limit. Mais tout ça dans la bonne humeur ! J'ai beaucoup ri en effet tant le récit est excessif. Par moment j'ai pensé à du Houellebecq, non pas à cause du cynisme, il n'y en a pas, mais sur le second degré et le plaisir que j'en ai éprouvé. Car attention aux âmes sensibles, s'abstenir. Nous ne sommes pas du tout dans le récit historique ... C'est comme si vous tombiez sur du Ozzy Osborne alors que vous vous attendiez à du André Rieu !!!

Pour contrebalancer un peu tout ça, certains passages vont trop loin diront certains, mais c'est avant tout parce que l'auteur l'aborde différemment, avec sérieux et gravité. Il nous montre les épisodes d'une vie dissolue qui dérape et qui marque notre poète, et lui fait prendre conscience de ses travers. L'insouciance laissant place aux remords.

Je conseille en tous cas ce livre à tous ceux à qui le puritanisme donne des boutons :)

Libre pour toujours

9 étoiles

Critique de Badzu (versailles, Inscrite le 6 novembre 2005, 49 ans) - 10 avril 2009

François Villon, sa vie, son oeuvre: sous la plume de Teulé revit ce grand poète qui vécut dans un temps où l'on payait chèrement son esprit rebelle et son désir de liberté.

J'ai beaucoup apprécié ce livre, facile à lire, vivant, qui m'a fait d'ailleurs beaucoup sourire voire rire. Oui, parfois les scènes peuvent être crues, mais nécessaires au récit et jamais trop longues. Le Moyen-âge était une époque obscure, violente, puante, et sur ce fumier est né une fleur qui s'en est nourrie. Et je préfère largement avoir lu ce roman pour remettre en perspective l'oeuvre de Villon, que de lire Wikipédia, merci bien!
Et je trouve la fin réussie, peu importe d' inventer la fin de vie de Villon, puisqu'il a disparu sans laisser de trace et que cela fait partie de la légende.

Bref une lecture que je recommande vivement. J'attaquerai avec plaisir Verlaine et Rimbaud du même auteur, en espérant que ce soit aussi réussi!

Inutilement sordide

4 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 11 février 2008

La vie était certainement rude au Moyen Age, surtout en cette période de guerre de Cent ans et les témoignages que nous avons de la vie de François Villon (poèmes et procès) montrent que ce n'était pas un enfant de coeur...

Etait-il pour autant nécessaire d'inventer à plaisir tortures, sexe, viols et autres violences obscènes ? Pour ceux qui veulent connaître la vie de François Villon, je suggère d'aller plutôt consulter Wikipedia.

Dommage car l'idée était bonne, l'exploitation des vers du poète pour illustrer son existence intéressante et l'époque est reconstituée avec une certaine recherche.

Un goût d'inachevé

9 étoiles

Critique de Alcofribas nasier (, Inscrit le 27 février 2004, 53 ans) - 16 février 2007

Ce roman, car ce n'est pas une biographie, mais un roman, est une véritable réussite.

L'atmosphère, très répressive mais aussi très festive, du XVème siècle est parfaitement décrite.
Il y a des scènes très drôles, comme il y en a de terribles (je pense, entre autres, à la scène d'ouverture du roman).

J'émettrais une légère critique.
Comme il s'agit d'un roman, Jean TEULE aurait pu, aurait dû, essayer d'inventer la fin de la vie de François VILLON. Le roman ne va pas au-delà de la réalité alors que le genre choisi par l'auteur le permettait. C'est un peu dommage.



Excusez les fautes du copiste.

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