Petit déjeuner chez Tiffany de Truman Capote
( Breakfast at Tiffany's)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Les êtres de rêve
Le chemin de l’être à nos yeux le plus commun – le nôtre – un jour croise celui de l’être qui l’est le moins. C’est à nos yeux encore, il n’y a rien à cela que de subjectif. Le narrateur de Petit déjeuner chez Tiffany, auteur débutant, est de si peu d’importance à ses propres yeux qu’on ignore même son prénom ; il ne sera nommé, durant la plus longue partie du récit, que du prénom Fred que lui donne sans son avis celle qui durant une période objectivement brève mais définitive à ses yeux est l’objet de toutes ses pensées : Holly Golightly. Laquelle non plus ne se nomme pas vraiment ainsi. La question de l’identité se pose dès lors que l’être est la source involontaire d’une telle fascination. C’est qu’à l’évidence Holly Golightly n’appartient pas au monde où nous vivons. Sa vie elle-même, objectivement plutôt sordide, n’est pas sa vie. Transcendance. Arbitrairement me vient l’idée de chercher en littérature d’autres personnages de même statut, statufiés à nos yeux par l’admiration sidérée d’un autre. Et je me réponds : Augustin Meaulnes. Plus en commun ont-ils ce me semble que les mondes apparents et si différents où ils évoluent en étrangers ne le laissent supposer. Aussi sont-ils voués à la disparition : une disparition annoncée. Etrangers parmi nous, c’est dans notre souvenir qu’ils trouvent enfin leur pays, celui des êtres de rêve.
Les éditions
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Petit déjeuner chez Tiffany [Texte imprimé] Truman Capote traduit de l'anglais par Germaine Beaumont
de Capote, Truman Beaumont, Germaine (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070363643 ; 7,50 € ; 05/04/1973 ; 188 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (12)
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Tiffany's au petit matin
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 17 décembre 2013
Un livre qui parle de choses apparemment futiles et qui est donc indispensable...
Holly a bel et bien existé, c'était une jeune allemande émigrée à New York dont Truman Capote était éperdument amoureux. Il l'a caché presque à tout le monde. Ce détail connu on comprend pourquoi ce livre prend aux tripes vraiment, au cœur, au cerveau, partout malgré son apparente légèreté.
Tous les hommes, et femmes parfois, ont une Holly dans leur souvenir, un amour perdu, faussement tranquille et désinvolte. Mais chut je n'en dirai pas plus, comme Holly quand on touche à l'intime je préfère me gratter le nez.
Le film a deux qualités, la plus belle chanson d'amour du cinéma, il est fidèle à la novella excepté la fin, happy ending un peu amer cependant ; et pour la scène du générique de début lorsque Holly, fatigué, descend d'un taxi armée d'un croissant et d'un café pour aller admirer les vitrines du célèbre joaillier de la cinquième Avenue car il n'y a que ça pour calmer son désespoir face au vide des apparences reines.
Indispensable inutile
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 3 novembre 2012
Toutefois il est sûr que d'aucuns pourront certainement préférer, par exemple, le poignant In Cold Blood car si la mondanité professionnelle du fameux chroniqueur-scénariste affleure énormément au fil des chapitres, j'ai bien souvent eu l'impression de lire ce genre d'article un peu superficiel de Vanity Fair et ce sans parvenir de plus à quelque point sérieux que ce soit. Capote était désabusé sans doute; ambitieux sûrement, inintelligent ou petit arriviste non. Quoique il en restera sans doute une bonne nouvelle pour la nostalgie qu'elle contient.
Nouvelles
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 31 décembre 2011
J'ai bien aimé les trois dernières, émouvantes.
Livre vite lu pour se faire une idée de l'écriture de Truman Capote.
Un petit bijou !
Critique de Blue_771 (, Inscrite le 8 décembre 2011, 69 ans) - 8 décembre 2011
Roman absolument passionnant où l'on retrouve un Truman Capote toujours aussi brillantissime, plein d'humour. L'intrigue, bien qu'elle puisse paraître longue à démarrer est très bien menée et le lecteur ne s'en trouve que plus pris au dépourvu à la fin. À découvrir !
Bitter sweet symphony
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 1 avril 2011
Ce roman est tout simplement magnifique, cet amour platonique du narrateur pour cette Holly Golightly est raconté avec tant de finesse. Capote décrit si bien cette fascination pour cette étrange créature, imprévisible, rayonnante et envoûtante en quelque sorte.
Les sentiments sont si bien exprimés au travers de ce livre teinté de mélancolie mais aussi de tendresse. On se met facilement à la place du narrateur (qui n'a jamais été fasciné par une femme?) et on se prend à imaginer cette holly, être libre et à la fois inaccessible.
Comme d'habitude avec cet auteur le style est parfait, jamais un mot de superflu, la lecture est plaisante, du grand art.
Pour ne pas gâcher notre plaisir, l'histoire principale est également agrémentée de trois autres nouvelles.
"Petit déjeuner chez Tiffany" fut mon premier roman de T.C, le premier pas vers la découverte d'un grand écrivain.
Beau et, contrairement au film, non conventionnel
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 8 août 2010
L’adaptation cinématographique de Blake Edwards en 1961 est un petit bijou pour les fans d’Audrey Hepburn, iconique, mais totalement une oeuvre à part au livre.
J’avais une édition bilingue, mais j’ai lu la traduction française parce que je me sens plus confortable de lire en français. Ça m’a été utile d’avoir le texte original. J’ai souvent dû regarder le passage anglais pour comprendre la traduction, exemple dans « un enthousiasme soudain et an-Hollien pour la vie au foyer eut pour résultat plusieurs acquisitions an-Holliennes » avec « an-Hollien » en français pour « un-Holly-like » en anglais, j’aurais peut-être mieux compris avec « non-Hollien », enfin, c’était aussi bourré de mots d’argot français que je ne connaissais pas....
Ça ne m’a pas empêché d’avoir un bon moment de lecture et de savourer le texte. La prose est belle, même si c’est sûrement mieux dans l’original.
« Elle tenait toujours son chat. "Pauvre cloche, dit-elle en lui grattant la tête. Pauvre cloche sans nom. C'est un peu embêtant qu'il n'ait pas de nom, mais je n'ai pas le droit de lui en donner un, il faudra qu'il attende jusqu'à ce qu'il appartienne à quelqu'un. On s'est juste rencontrés un jour, près de la rivière, mais on n'appartient pas l'un à l'autre: il est indépendant et moi aussi. Je ne veux rien posséder jusqu'au jour où je saurai que j'ai trouvé l'endroit où je me sentirai vraiment chez moi. [...] Si je pouvais trouver dans la réalité un endroit qui me ferait le même effet que Tiffany, j'achèterais des meubles et je donnerais un nom au chat. »
Une rencontre improbable
Critique de Clare Bear (Lyon, Inscrite le 5 novembre 2009, 41 ans) - 30 avril 2010
J’ai aimé l’antithèse de ces deux personnages qui semblent finalement ne pas pouvoir se passer l’un de l’autre. Holly, qui vit dans un autre monde, identifie cet homme à son frère Fred et lui donne d’emblée ce nom de substitution. Fred lui essaiera en vain d’attraper Holly mais restera impuissant face à cet esprit libre.
J’ai trouvé ce roman superbe et doux. Un roman qui questionne l’identité.
Un livre de chevet...
Critique de Boba (, Inscrit le 15 janvier 2005, 37 ans) - 24 octobre 2007
Délicieux
Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 39 ans) - 9 mai 2007
un roman magistral
Critique de Prince jean (PARIS, Inscrit le 10 février 2006, 50 ans) - 18 mars 2007
C'est un roman court , précis, juste, sensible qui montre tout le génie de cet auteur.
évidemment, on pense à Marylin Monroe qui fut la muse de Capote et celle qu'il choisit pour incarner le rôle au cinéma.
malheureusement, le choix d'hollywood se porta sur Audrey Hepburn, et le scenario fut largement remanié pour correspondre au goût du public.
j'ai adoré la dernière phrase, lorsqu'il retrouve le chat... vous comprendrez en lisant ce chef d'oeuvre de la littérature américaine.
Quatre nouvelles
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 7 janvier 2007
Holly Golightly est une étoile filante. Le genre de femmes qu’on cotoie sans les saisir réellement. Qui éblouissent, fascinent et qu’on ne comprend pas. D’un autre monde, extra-terrestre. C’est ce qu’est Holly Golightly pour Fred, jeune écrivain qui croit à tout sauf en son talent. Il va devenir fasciné par Holly, s’y brûlera un peu les ailes (pas trop), et perdra la trace de l’étoile filante depuis longtemps passée de l’autre côté de la Terre.
« - J’ai laissé en bas un type absolument terrifiant, me dit-elle, passant de l’échelle de secours dans ma chambre. Je veux dire qu’il est charmant quand il n’est pas saoûl, mais qu’il se mette à écluser, et vous parlez d’un sauvage ! S’il y a une chose que je déteste ce sont les types qui mordent ! » Elle écarta son peignoir de flanelle grise de son épaule pour me montrer ce qui arrive quand un type vous mord. Elle ne portait rien d’autre que ce vêtement. « Je suis navrée de vous avoir fait peur, mais quand cette brute a commencé à m’ennuyer, je suis tout simplement passée par la fenêtre. Il doit croire que je suis dans la salle de bains … »
Il y a donc des personnages extravagants, des situations tout aussi extravagantes, mais racontées par Truman Capote, et donc hautement sympathiques. Car il est persuasif Truman Capote, doué comme personne pour faire surgir devant vos yeux des décors, des situations, des personnages. Hypotypose.
Les trois autres nouvelles sont aussi des météores à leurs manières ; courtes et fulgurantes. Haïti, une prison américaine, l’Amérique profonde en sont les décors.
Un écrivain très cinématographique
Drôles de circonstances pour une rencontre
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 2 juillet 2006
Cette sorte de déification rappelle en effet le Grand Meaulnes, ce qui permet de sublimer, d'embellir une réalité qui ne le mériterait pas, ou pas toujours. Elle rend cette oeuvre très poétique et belle. Le film l'est tout autant, et le charme d'Audrey Hepburn ne gâche rien.
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