Un univers poétique

Albe est une petite fille de deux mois. Son père peint, mais cela ne rapporte pas, alors il vend des assurances vies. Sa mère lit des manuscrits et « elle est l’air que l’on mange et le silence qu’on respire ».
Et puis il y a les amis, « Ceux qui restent à la maison pour un soir, pour quinze ans. »
A quatre ans, Albe est de temps à autre gardée par Guillaume : « Il suffit de l'entendre parler - de n’importe quoi - pour comprendre : dans sa voix, cet écho d’une terre disparue, cette violente nostalgie d'un pays natal. »
Un jour le père ne peint plus. Il ne parle plus, il devient irritable et les soirées deviennent infernales. Albe regarde ses parents «
qui ne savent plus se parler sans se tuer. Elle crie : vous n'êtes plus mes parents. Vous avez tué mes parents et vous avez pris leur place. Je vous hais. »
Albe va encore grandir et apprendre la vie. Elle va découvrir une chose des plus essentielles et que beaucoup oublient : « Pour atteindre le lointain, il faut passer par le proche. Or le proche ne se laisse pas atteindre si aisément. »
Mais laissons Albe suivre le cours de sa vie. L’univers de Bobin ne se raconte pas : il ne peut que se lire, s'écouter et se rêver. Toute autre tentative d’y pénétrer ne pourrait qu’être un échec…

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  La Femme à venir [Texte imprimé], récit Christian Bobin

  de Bobin, Christian
  Gallimard / Le Chemin (Paris).
  ISBN : 9782070718337 ; 15,50 € ; 13/03/1990 ; 136 p. ; Broché

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