Broderies de Marjane Satrapi
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
Moyenne des notes : (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : (3 357ème position).
Visites : 5 316 (depuis Novembre 2007)
Quel plaisir ...
J'ai découvert Marjane Satrapi en lisant Persepolis.
Persepolis raconte l'enfance et l'adolescence de Marjane Satrapi en Iran au moment de la révolution.
On fait connaissance avec ses parents, sa famille et on suit son parcours jusqu'à la fin de son adolescence.
Broderies parle de ces discussions qu'ont les femmes entre elles, en Iran, lorsque les hommes vont fumer.
Le début est hallucinant et tout le reste vraiment surprenant.
Marjane Satrapi porte un regard à la fois tendre, sincère et critique sur toutes ces femmes qui ne brodent pas en attendant le thé. Vous découvrirez le pourquoi de titre en lisant le livre.
Marjane Satrapi est vraiment forte parce que le dessin et le texte sont en harmonie. Pourtant le trait semble simple, on dirait qu'elle a fait sa vignette en cinq minutes.
A y regarder de plus près je m'aperçois de la finesse des angles de vue, du choix qu'elle a fait dans la mise en relief d'un détail particulier qui va donner un autre sens aux mots.
Elle est une grande artiste par son trait, par son approche, par sa volonté de nous faire partager son univers et de nous permettre, à chaque fois, de nous retrouver dans ce qu'elle est.
Quand j'ai lu Persepolis j'avais parfois l'impression qu'elle montrait mon adolescence, alors que je suis d'un endroit vraiment différent du sien.
Les éditions
-
Broderies [Texte imprimé] Marjane Satrapi
de Satrapi, Marjane (Scénariste)
l'Association / Collection Côtelette
ISBN : 9782844140951 ; 16,00 € ; 01/03/2003 ; 136 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (4)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Des Iraniennes qui ne font pas dans la dentelle
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 19 février 2017
Ces discussions à bâtons rompus sur le ton du badinage révèlent une réalité moins rose de la condition féminine en Iran, avec la souffrance et le mépris que les femmes doivent endurer dans le cadre du mariage. Mais comme dans « Persépolis », Marjane Satrapi a judicieusement choisi l’humour, une arme aussi efficace sinon plus que la révolte. Les fanatiques religieux ne considèrent-ils pas le rire comme la marque du diable, a fortiori celui des femmes ? Quoi qu’il en soit, ceux-ci ont su nous montrer de façon peu amène, ces dernières années, qu’ils ne l’appréciaient guère.
Certains esprits chagrins y verront peut-être un parti pris misandre – le mâle ne ressort guère grandi de cet étrillage verbal – mais pour les autres, ces anecdotes, souvent croustillantes, apparaîtront comme un exutoire des plus légitimes. Tout au long du livre, les hommes ne jouent qu’un rôle secondaire et peu enviable, sans se douter une seconde qu’ils ne sont que des « pachas » en sursis, potentiellement déchus par les sarcasmes ravageurs de ces femmes, dont certaines apparaissent très libérées et de manière plus surprenante, libertines. Ce n’est qu’en apparence qu’elles sont soumises, car elles acceptent volontiers de faire leur autocritique, conscientes de payer pour leur propre bêtise à tout vouloir miser sur leur mari. Si la révolution a eu lieu en Iran il y a près de 40 ans, une autre, féministe celle-là, couve toujours pour la moitié de la population. Et à la lecture de l’ouvrage, l’espoir est permis…
Avec une certaine jubilation, on retrouve le personnage de la grand-mère frondeuse de « Persépolis ». Le trait noir et blanc de Marjane Satrapi reste à la fois minimaliste et naïf mais très vivant, avec une certaine liberté dans la mise en page, d’où les cases sont absentes.
On l’avait déjà bien pressenti avec « Persépolis », mais « Broderies » ne fait que confirmer le côté passionaria de l’auteure, prête à partir en guerre contre les mollahs et autres patriarches fanatiques, avec un crayon j’entends – une arme puissante quand on connaît la capacité de la plume à se changer en épée et qu’on voit l’acharnement des pouvoirs autoritaires à réprimer dessinateurs, journalistes et intellectuels.
La femme est l'avenir de l'homme.
Critique de DomPerro (, Inscrit le 4 juillet 2006, - ans) - 7 juin 2012
C’est la grand-mère de Marjane qui l’a dit.
En ouvrant les pages de Broderies, on partage les réflexions de plusieurs femmes, de générations différentes, sur l’amour, le mariage et les relations avec les hommes.
Géographiquement, nous sommes en Iran. Mais comme les autres lectrices de Critiques Libres l’ont mentionné, nous pourrions être aussi bien en Europe ou en Amérique, tellement le sujet est universel.
Après avoir mangé, les hommes vont faire la sieste; les femmes, elles, desservent la table, font la vaisselle et, enfin, se réunissent autour du thé pour discuter.
Moi, qui suis un jeune homme, ai beaucoup aimé lire ces pensées de femmes célibataires, mariées ou divorcées.
Enfin, le dessin, la mise en page, le ton et la construction narrative sont sans défauts.
Un peu d'universalité
Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 12 octobre 2010
Ces quelques conversations sans tabou entre femmes (hommes interdits de séjour!) auraient pu se passer n'importe où, à n'importe quelle époque. Le petit plus, c'est qu'on les suit à travers les yeux de Marjane, un regard espiègle et très observateur.
Autre grand plus: la mise en page, l'organisation des vignettes de dialogue au milieu des dessins. La lecture de la discussion est très facile à suivre, alors qu'il y a tellement de personnages! Ça et l'apparente simplicité du trait, font que la lecture se fait tout naturellement, et qu'on se retrouve, comme une petite souris, à tendre l'oreille pour écouter leurs histoires...
Intime
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 21 décembre 2009
Forums: Broderies
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Broderies".