Amers de Saint-John Perse

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Feint, le 18 juin 2006 (Inscrit le 21 mars 2006, 61 ans)
La note : 10 étoiles
Visites : 3 895  (depuis Novembre 2007)

« Poésie pour accompagner la marche d’une récitation en l’honneur de la mer. »

Eloge – titra-t-il ailleurs – d’un temps arrêté, d’un lieu des limites, entre terre et mer. Descentes récurrentes des peuples jusqu’aux rivages, en hommage à la mer qui toujours les visite, jamais ne les rejoint. Les villes dressent là leur architecture frontalière, en perpétuelle attente, où nous voyons descendre les tragédiennes, aux terrasses siéger les patriciennes. Arriveront-ils en leurs étroits vaisseaux, les amants, étrangers aux fêtes de la ville, portés par une même vague depuis Troie ? Dès lors les plaintes de femmes sur l’arène, râles de femmes dans la nuit qui ne sont que roucoulement d’orage en fuite sur les eaux, ne déclineront au matin que pour laisser le chœur du poète chanter la mer de Baal et de Mammon…
Qu’il me pardonne, le poète, d’avoir en mon éhonté raccourci de lecture délibérément gommé les guillemets qui d’abord enfermaient ses mots, les appauvrissant encore. Un extrait plus long lui rendra un semblant de justice :
« Des Villes hautes s'éclairaient sur tout leur front de mer, et par de grands ouvrages de pierre se baignaient dans les sels d'or du large.
Les Officiers de port siégeaient comme gens de frontière : conventions de péage, d'aiguade ; travaux d'abornement et règlements de transhumance.
On attendait les Plénipotentiaires de haute mer. Ha ! que l'alliance enfin nous fût offerte !... Et la foule se portait aux avancées d'escarpes en eau vive,
Au bas des rampes coutumières, et jusqu'aux pointes rocheuses, à ras mer, qui sont le glaive et l'éperon des grands concepts de pierre de l'épure.
Quel astre fourbe au bec de corne avait encore brouillé le chiffre, et renversé les signes sur la table des eau ?
Aux bassins éclusés des Prêtres du Commerce, comme aux bacs avariés de l'alchimiste et du foulon,
Un ciel pâle diluait l’oubli des seigles de la terre… Les oiseaux blancs souillaient l’arête des grands murs. »

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Les éditions

  • Amers [Texte imprimé] Saint-John Perse
    de Saint-John Perse,
    Gallimard / Collection Poésie (Paris. 1966).
    ISBN : 9782070302482 ; 7,50 € ; 28/01/1970 ; 170 p. ; Broché
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