Peu importe de Edward Saint-Aubyn
( Never mind)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Quand l'apparence tue l'enfance
Peu importe est à la fois agaçant et dérangeant.
Agaçant parce qu'il décrit (bien) un milieu superficiel de la haute société anglaise, où tout n'est qu'apparences et fausses relations mondaines, petit monde qu'on a fortement envie de secouer, ou ignorer s'il n'y avait cette dureté dans l'histoire. Le récit se déroule sur une journée et s'évertue à présenter des couples qui se retrouveront le soir même à dîner, mettant bien en évidence leurs côtés négatifs et leur snobisme. Dérangeant parce que le pire s'y produit : l'épouse est violée par son mari et de cette violence dans l'escalier naît un petit garçon : Patrick. Il a 5 ans lorsque se déroule ce récit. Sa mère est devenue alcoolique et ne se préoccupe guère de lui, son père veut l'élever comme il l'a été lui-même : dans la sévérité la plus rigoureuse afin d'en faire un enfant aguerri et non un pleurnichard. Mais quand la scène de fessée donnée par le père devient une scène proprement pédophile avec viol, la lectrice que je suis a du mal à garder son sang froid. La pire des horreurs se trouve étouffée dans le tralala mondain. Comme si elle n'était qu'un infime détail dans le roman.
Les éditions
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Peu importe [Texte imprimé], roman par Edward Saint Aubyn trad. de l'anglais par Marie Ploux avec la collab. de Sophie Brunet
de Saint-Aubyn, Edward Ploux, Marie (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264028532 ; 2,98 € ; 17/02/2000 ; 171 p. ; Poche
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Les détestables
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 23 octobre 2013
« Peu importe » est sans contredit une œuvre des plus déstabilisantes. À travers sa prose, pourtant bien étoffée, l’auteur n’offre pas de proposition claire au lecteur quant à ce qu’il veut mettre de l’avant. S’agit-il d’une comédie sociale à l’humour très noir ? De la provocation pure ? Ou une dénonciation de ce milieu ?
Je ressentais un certain agacement face à St. Aubyn après avoir lu la dernière page. Puis en lisant sur lui, j’apprends qu’il s’agit en fait d’un roman autobiographique! Tout comme l’enfant dans ce roman, St. Aubyn a été violé par son père à l’âge de cinq ans. Il a choisi d’inclure dans cette fiction tout ce qu’il y’a de plus laid de son passé, omettant le personnage de sa sœur, seule figure « normale » du clan Melrose. « C'est le plus beau compliment que je peux lui faire. » il indiqua lors d’une entrevue.
Ceci ne change pas mon avis. C’est un bouquin avec une écriture remarquable mais dont l’outrecuidance des personnages est telle qu’il est pratiquement impossible d’en apprécier leur « british wit ».
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