Bon, personnellement je ne connais pratiquement rien des pulp et très peu de la bd. J'ai donc abordé ce foisonnant roman comme un roman de Michael Chabon dont j'avais déjà apprécié "Les mystères de Pittsburgh".
Dans "Les extraordinaires aventures..." on aborde un thème sérieux, la guerre, l'Holocauste, le déchirement du deuil, la douleur de la culpabilité, ..., et le thème mis en avant est la bd de superhéros.
Terriblement loufoque par instants (épisode de avec Dali, envoi du héros en antarctique, saut à l'élastique depuis l'Empire state building,...). Terriblement émouvant à d'autre comme ce personnage qui observe un autre personnage s'observant dans un miroir, l'être se rattachant à la terre par le transfert de la chair d'un bord à l'autre de l'Atlantique, cette lettre à jamais perdue, jamais lue par son destinataire, rappel sonore de culpabilité alors qu'elle est un blanc-seing maternel.
Protéiforme et foisonnant.

Je suis très heureux que Nemo ait déjà et quelque peu résumé ce livre, tant la tâche me semblait insurmontable et pas désirée. Merci à lui!

Il s'agit de rappeler par ailleurs les quelques éléments suivants: (1) l'auteur, Chabon, est en général considéré comme l'un des grands contemporains-USA-"jeunes" (né en 63), (2) Kavalier & Clay a reçu le Pulitzer de la fiction en 2001, (3) Kavalier & Clay a été généralement acclamé par la critique américaine, (4) K&C est un pavé de 850 pages dans son édition de poche 10/18, (5) à part le fait d'être (ou de tenter être) une description en profondeur de deux personnages, le milieu ambiant est celui du business de la bande dessinée aux Etats-Unis pendant et après la seconde guerre mondiale, après la naissance des célébrissimes superhéros Superman et Batman (créés en 1932 respectivement 1939).

J'ai rarement lu un truc aussi ennuyeux et inintéressant!

Le fait est que, après 300 pages (solution à 35% seulement), il n'y avait toujours rien d'intéressant qui était arrivé dans cette histoire, surtout noyée dans des descriptions épuisantes et sans but aucun; à mon avis, ça ne décrit même pas bien l'époque ni le contexte de culture juive des deux héros. J'ai donc abandonné, énervé par ces 300 pages pour "que dalle".

Cela se passe certes dans le milieu des comics, un milieu que je connais plutôt bien pour m'y intéresser depuis les années 70, et je me réjouissais d'en apprendre encore plus, mais que nenni on n'y apprend rien. Un exemple particulièrement décevant: les "spécialistes" connaissent (en résumé:) la grande différence contractuelle et historique existant entre les créateurs de Superman (Siegel & Shuster) qui se sont fait largement avoir (pour rester poli) et qui sont morts quasiment dans la pauvreté et celui de Batman (Kane) qui a été un excellent homme d'affaires. Ce type de contexte allait donc être abordée dans K&C. Mais: "Ah oui super chouette on va signer un contrat" (sentiment décrit sur env. 50 pages), "oh on a signé le contrat" (3 lignes) "on va gagner des sous", ensuite le vide total, plus rien, passez votre chemin on n'en saura pas plus sur les éventuelles spécificités (ou alors entre les pages 300 et 850, huh!)(ai pourtant paginé, ai cherché, rien trouvé cependant). Rien d'intéressant donc quant aux rapports entre les artistes et les éditeurs.

Le prix Pulitzer, àmha comme on dit, n'est que le résultat des trucages habituels entre institutions littéraires et personnalités qui se renvoient l'ascenseur, hop!

Le cas échéant, si vous lisez volontiers l'anglais, je recommande vivement les critiques des lecteurs sur le site commercial Amazon: à l'heure où j'écris, il y en a environ 600, qui notent 4/5 le livre en question, donc de manière très favorable. Ces critiques, même si je ne suis pas d'accord avec elles, explorent bien plus en profondeur le livre que les critiques des médias habituels.

Je dis : à éviter à tout prix, sauf si (1) vous n'avez rien d'autre à faire de mieux, (2) on vous l'a offert et vous voulez faire plaisir à l'offreur.