Tombouctou de Paul Auster

Tombouctou de Paul Auster
( Timbuktu)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Veronicnac, le 11 juillet 2001 (Braine-le-Château, Inscrite le 11 juillet 2001, 45 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 281ème position).
Visites : 8 058  (depuis Novembre 2007)

Une histoire qui a du chien

J'ai dû lire ce livre pour le cours de littérature américaine (en anglais, donc) et j'avoue qu'au début j'étais assez sceptique. Après tout, un livre raconté par un chien, ça peut surprendre!
Mais à peine le premier chapitre entamé, je me suis attachée à ce brave toutou, qui n'est pas au bout de ses aventures...
Sans trop entrer dans les détails, il va aider son maître (au seuil de la mort) à retrouver une femme dont il a été épris et qui lui a donné le goût de l'écriture. Cette croisade à la recherche de la jeunesse perdue va déboucher, pour notre ami à quatre pattes, sur une errance... sans fin(?).
Les traits du chien sont ceux que l'on croit tous voir en notre animal de compagnie... avec ce qui manque dans la "vraie" vie : la pensée et la parole. Même si la boule de poils ne communique pas avec son maître, elle communique avec le lecteur et ça c'est vraiment exceptionnel...
Paul Auster arrive merveilleusement à "parler chien". Les personnages sont très bien cernés et dégagent tous une sensibilité touchante. Je n'ai pas encore eu l'occasion de comparer la version originale avec le texte français, mais j'espère que le traducteur a fait un aussi bon travail que l'auteur. Merci M. Auster pour cette découverte de l'univers chien!

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Coup de Maître pour une histoire de Chien!

9 étoiles

Critique de PaulArthur (Lille, Inscrit le 10 décembre 2011, 29 ans) - 10 décembre 2011

On ne l'aura pas assez dit, l'histoire de Tombouctou est l'histoire de Mr Bones, le chien de Willy.
Willy, poète errant toute sa vie va mourir. Non, il va partir pour Tombouctou. Mais son oeuvre doit rester ici au pays des vivants.
Il l'a confié à Mr Bones.
Un chien est naïf et bon par nature. Mais celui ci est surtout seul perdu et affamé au milieu d'une ville qui le rejette.
Ce cher Mr Bones est donc en quelque sorte "le jeune Paul Auster", poète maudit, ballotté et chahuté.
Peu à peu M Bones oublie l'oeuvre, sa mission, tout le monde matériel pour retrouver son maitre à Tombouctou.

Poésie en os majeur

7 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 30 décembre 2006

Cette histoire n’est pas réellement du ressort habituel d’Auster. Il y a certes le chien qui parle, ou plutôt qui nous raconte son histoire, mais ce n’est pas fantastique en soi, ce n’est pas une faille dans la réalité, ce n’est même pas un basculement déséquilibré vers un monde parallèle… c’est juste un chien qui raconte, qui se raconte !

Il en découle une histoire gentille, le récit relativement poignant du chien qui suit son maître, puis qui aide son maître et qui ensuite, malheureusement, perd son maître. Mr Bones, puisque tel est son nom, errera alors dans la ville, de gauche et de droite, jusqu’à sa destination finale.

Poésie en os majeur, c’est agréable à lire et le style reste impeccable, mais ce n’est pas un univers austérien…

Paul Auster, certes, mais...

6 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 7 février 2006

Paul Auster est un auteur qui m'interpelle et il m'arrive de m'interroger sur les raisons de son grand succès, mais les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, je sais.
Je prends par exemple ce roman. Un beau sujet, abordé avec délicatesse, tendresse et poésie. Pas de langage nunuche pour le "parler" canin (et sur ce point, bravo et merci, c'est hélas souvent le cas), de belles réflexions sur la vie formulées par Willy, une alternance entre rêves et réalités qui donne de la profondeur à l'histoire... Oui, plein de bons points qui apportent une qualité certaine à ce roman, c'est indiscutable. Puis je me dis "Oui, mais c'est Paul Auster" et là, mon enthousiasme retombe un peu. Pas parce que c'est lui, mais à cause de ce que lui aurait pu en faire. Une histoire un brin plus originale, avec le petit quelque chose en plus qui aurait justifié pourquoi, justement, Paul Auster sort du lot. Là, je cherche encore. Un beau roman, je le répète mais je ne trouve pas l'originalité. Le maître qui meurt, le chien qui erre, une gentille famille retrouvée comme dans les feuilletons télé, puis cette fin triste, redoutée et tellement attendue. Ça me semble presque trop facile. Alors je vogue entre contentement et déception. Comme si j'avais davantage profité du roman en ne sachant jamais par qui il avait été écrit. Préjugé, certes, je l'avoue mais voilà, il y a des auteurs dont j'attends autre chose, comme une preuve à mes yeux de leur grand talent. Ici, c'est bon mais banal, voilà, tant pis. Même si j'ai un gros coup de coeur pour ce Mr Bones en tant que compagnon philosophe à quatre pattes qui me rappelle furieusement mon vrai chien...

Ennuyeux

3 étoiles

Critique de Kaps (Montpellier, Inscrit le 9 novembre 2005, 48 ans) - 9 novembre 2005

J'ai essayé Auster, après que l'on m'en aie parlé comme d'un génie. J'ai acheté Tombouctou, je l'ai lu, cela m'a paru durer des années. Dans ce livre tout est long, gris, blasant, ennuyeux. Je ne le conseille donc pas à ceux qui comme moi aiment les histoires qui déroulent.
Le point positif que je retire de cette lecture, c'est l'ambiance. L’atmosphère d'une Amérique contemporaine, loin des clichés habituels.

Ni Dieu ni maître !

9 étoiles

Critique de Léonce_laplanche (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 88 ans) - 20 janvier 2005

Willy. c'est le maître.
Mister Bones... c'est le chien.
Tombouctou c'est le paradis... pour les humains !
Seuls quelques chiens y sont acceptés, et encore !
Willy, hurluberlu, poète, quelque peu déjanté part pour Tombouctou. Alors commence pour son ex-compagnon Mister Bones une courte vie d'errances.
Quand le susdit M.B. apprend qu'il pourra rejoindre Willy à Tombouctou, il se suicide !
Le chien raconte l'histoire, et c'est superbe !
Si les chiens pouvaient parler on ne pourrait plus les regarder dans les yeux !

Tombouctou, c’est pas si loin.

8 étoiles

Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 74 ans) - 20 janvier 2005

En lisant vos critiques avant d’aborder le livre, quand vous évoquiez le « parler chien », je m’étais imaginé que ce roman était écrit à la première personne, cette première personne étant supposée être un chien. Il n’en est rien. « Tombouctou » est écrit à la troisième personne par un narrateur extérieur à l’histoire. Simplement, il voit et comprend tout ce qui passe par ce qui est supposé être le regard du chien. C’est beaucoup plus subtil, et plus subtil également de parvenir à nous transmettre cette impression de « parler chien » puisque jamais le chien ne parle (malgré un ou deux essais de voix), et que sa pensée n’est pas si souvent exprimée en style direct. .
Quoi qu’il en soit, dès qu’on fait parler un animal, certains auront tendance à penser qu’on a affaire à un genre mineur, qu’on bêtifie (d’où le nom sans doute) mais je pense qu’ils ont tort. Faire parler un animal n’est qu’un artifice utilisé pour faire parler les sentiments les plus primaires et donc les plus authentiques. On aborde de cette façon les problèmes de la vie, de la mort, de l’enfance, de l’amour, du travail, de l’argent… de tout ce qui ponctue notre existence. Ensuite, on y parvient ou non, l’entreprise est réussie ou non, c’est une autre affaire. Mais au départ, à mon avis, faire parler un animal, tenter de voir par les yeux d’un animal ne doit pas être considéré comme une faiblesse du récit.
En ce qui concerne « Tombouctou », j’estime l’entreprise réussie. J’ai bien aimé ce livre pour l’histoire de ce poète perdu qui meurt sur un trottoir et pour celle de son chien qui après cela, aura l’occasion de nous emmener rencontrer divers spécimens d’humains. Les sentiments règnent en maître dans ce récit, même si ce ne sont pas ceux que l’on rencontre le plus souvent dans les romans. Mais, dans les romans, on trouve tout.

Une Auster vie de chien

8 étoiles

Critique de Marco (Seraing, Inscrit le 19 février 2001, 50 ans) - 9 octobre 2001

Un jour, lors d'une interview, Auster s'est vu demander si cela n'avait pas été trop difficile d'écrire au féminin pour le "Voyage d'Anna Blume". J'aime à penser que c'est cette question qui l'a amené à tenter cette expérience d'écriture canine et à transposer son univers si particulier au blues de Mr Bones, qui malgré son état animal se révèle être un personnage qui vaut la peine qu'on s'attache à lui. Et on ne manque pas de le faire tout le long de l'improbable voyage de ce fidèle compagnon d'un homme brisé. Mr Bones ne parle pas, bien sûr, mais comme tous les personnages humains d'Auster il ressent l'absurdité du monde qui l'entoure et pourtant accepte de se laisser guider par un espoir un peu fou. Moins réussi ? Je pense que ce livre poétique et très mélancolique (rien que la couverture du bouquin est à pleurer) ne doit pas être à tout prix comparé aux autres productions d'Auster. L'aventure est belle, originale, et le "parlé chien" (j'aime beaucoup l'expression, Véronicnac) donne à Auster une clé pour communiquer avec le lecteur plus intimement qu'à son habitude.

Hésitant...

6 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 13 juillet 2001

Actes Sud a fait un petit coffret de plusieurs livres il y a un ou deux ans et il contenait ce titre en résumé. Il y avait également un texte de Nancy Huston,extraordinaire, ainsi que de Zoé Valdès. C'est donc ce résumé que j'ai lu. Nous savons tous que le hasard joue un très grand rôle dans l'oeuvre d'Auster, mais là, vraiment, j'ai trouvé qu'il poussait loin le bouchon. Cela dit, il est exact que le "parlé chien" a un certain charme et est très bien fait.

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