La Chartreuse de Parme de Stendhal

La Chartreuse de Parme de Stendhal

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jules, le 10 juillet 2001 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 15 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 727ème position).
Visites : 15 186  (depuis Novembre 2007)

Un échec pour moi...

Il y a quelques temps, une de mes amies à qui je disais que je n’avais jamais lu un Stendhal, me conseillait indifféremment « le Rouge et le Noir » ou « la Chartreuse de Parme ». Je choisis « le Rouge et le Noir » et je l'adorai.
Ce livre est vivant, plein d'humour et d'ironie sur les Français de l’époque, sur leur amour des honneurs, de l’argent, de la puissance. Il ne rate pas non plus les bassesses auxquelles ils étaient prêts pour atteindre leurs objectifs. Les castes y sont aussi fustigées : la noblesse, la bourgeoisie et l'église.
Mais tout cela par un garçon volontaire, lucide, arriviste, mais vraiment loin d'être idiot !
Fort de cette expérience, je me suis lancé dans « la Chartreuse de Parme »… Je le dis de suite : mal m’en a pris et je ne suis pas arrivé à dépasser la page 218 ! J’ose dire que ce que j’ai trouvé de meilleurs dans le livre, c’est la préface écrite par Stendhal lui-même. Il y retrouve tout son humour et une certaine dureté vis à vis des Français qu’il compare aux Italiens.
L’histoire est assez simple. Fabrice Del Dongo, fils de famille, a un père pingre et un frère aîné aussi pingre mais délateur en plus. Alors que Fabrice se sera enfui d'Italie pour tenter de rejoindre Napoléon, son frère le dénoncera à la police autrichienne. A son retour, après Waterloo, Fabrice devra fuir le milanais, possession de l’Autriche en Italie. Il ira chez sa tante, la duchesse Sanseverina, à Parme. Celle-ci est la maîtresse du comte Mosca ministre du Prince régnant sur Parme. Son sort sera pris en main par ces deux personnages et, sans qu'il ait bien eu le choix, il se retrouve dans la carrière ecclésiastique et à un niveau bien vite élevé.
La duchesse est amoureuse de lui mais ne veut pas se l’avouer. Quant à lui, il prétend qu'il lui est impossible d'aimer, que ce sentiment lui est totalement étranger. A vous de découvrir la suite si vous le désirez… J'ai cependant bien aimé que dans ce livre le narrateur soit également un personnage, pénètre dans l’histoire et donne son avis personnel sur certaines pensées ou événements.
Mais que Fabrice Del Dongo est naïf !. Tout ce qu'il voit, tout ce qu'il sent est raconté à travers ce filtre de naïveté, d'inconscience. Alors que Julien Sorel tente de construire sa vie, lui, Fabrice, il se contente de se laisser porter par sa mère, sa tante, le comte Mosca et d'autres. Dès qu’il est livré à lui-même, il fait des bêtises et s’empêtre dans des situations dont il lui serait si facile de se sortir avec un peu plus de jugement, de fermeté et de lucidité.
Fabrice est, pour moi, un héros romantique. A grands risques de se retrouver dans les geôles autrichiennes, il retourne au bord du lac de Côme, malgré tous les conseils qui lui ont été donnés, et il le contemple en pensant ceci : « Puisqu'il semble que je ne dois pas connaître l’amour, ce seront toujours là (le lac de Côme) pour moi les grandes sources de félicité ; je voudrais, avant de mourir, aller revoir le champ de bataille de Waterloo.. Ce pèlerinage accompli, je reviendrais souvent sur ce lac sublime ; rien d’aussi beau ne peut se voir au monde, du moins pour mon coeur. A quoi bon aller si loin chercher le bonheur, il est là sous mes yeux ! »
Voici les pensées romantiques d’un jeune homme de vingt ans à peine et qui découvre, déjà, avant que d'avoir rien fait, que le bonheur est là où il est né et sous ses yeux !… « Candide » est passé par-là ! Mais lui, il avait déjà vécu pas mal de choses !.
Non, je ne suis jamais arrivé à pénétrer dans ce roman et les pages lues, en dehors des cinquante premières, l'ont été parce qu’il me semblait interdit d’arrêter.
Je me doute que j’aurai grand tort pour beaucoup et je suis tout prêt à assumer mon incompétence et ma bêtise, mais tel est mon avis. Cette chartreuse ne m'est vraiment pas passée !

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Les éditions

  • La chartreuse de Parme [Texte imprimé] Stendhal annoté et présenté par Michel Crouzet
    de Stendhal, Crouzet, Michel (Editeur scientifique)
    le Livre de poche / Le Livre de poche.
    ISBN : 9782253160687 ; 4,40 € ; 01/09/2000 ; 741 p. ; Poche
  • La Chartreuse de Parme [Texte imprimé] Stendhal chronologie, présentation, notes, dossier, bibliographie (mise à jour en 2009) par Fabienne Bercegol
    de Stendhal, Bercegol, Fabienne (Editeur scientifique)
    Flammarion / G.F.
    ISBN : 9782081229150 ; 4,49 € ; 24/08/2009 ; 687 p. ; Broché
  • La chartreuse de Parme [Texte imprimé] Stendhal éd. présentée, établie et annotée par Mariella Di Maio,...
    de Stendhal, Di Maio, Mariella (Editeur scientifique)
    Gallimard / Collection Folio. Classique
    ISBN : 9782070411382 ; 6,90 € ; 01/05/1973 ; 750 p. ; Poche
  • La Chartreuse de Parme
    de Stendhal,
    J'ai lu
    ISBN : 9782277227557 ; 1,30 € ; 01/03/1993 ; 537 p. ; Broché
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Les livres liés

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Il faut savoir lire

9 étoiles

Critique de Alvano (, Inscrit le 25 janvier 2015, 47 ans) - 31 janvier 2015

Je suis perplexe quand je lis quelqu'un critiquer un livre qu'il n'a pas eu le courage de terminer. Je ne vois pas quelle valeur accorder à son avis.

Ce roman magnifique, petit chef d'œuvre du romantisme, commence doucettement il est vrai, et on ne voit pas trop où Stendhal veut nous amener. Mais c'est ce qui fait sa force.

Le destin de Fabrice, jeune idéaliste qui parfois se croit superficiel alors qu'il est un grand sentimental, n'aurait pas pu nous émouvoir si l'on n'avait pas suivi sa jeunesse, si l'on n'avait pas partagé sa fougue presque irresponsable.

J'ai été véritablement subjugué, bouleversé, quand vieilli, amaigri par son amour impossible, il se sublime dans des homélies désespérées, quasi suicidaires. Lui qui pourtant, se croyait si éloigné du sentiment, si éloigné même, de toute élévation spirituelle, puisqu'il embrassa une carrière ecclésiastique, par stratégie.

C'est à ce moment que le roman révèle sa forme et son intention. J'ai préféré Fabrice à Julien Sorel. Bien sûr, sa société nous paraît lointaine, le goût pour les duels, le sens de l'honneur désuet, peuvent gêner. Mais ce roman est un merveilleux témoignage de son époque. Je le relirai sans doute.

Un livre classique peut-être cependant...

3 étoiles

Critique de Gregou (, Inscrit le 20 février 2013, 37 ans) - 6 avril 2013

D'accord, c'est un livre culte à avoir lu au moins une fois dans sa vie mais malgré tout j'ai eu beaucoup de mal et n'ai pas réussi à lire plus de 150 pages. Le début est pourtant très bon et je retiendrai avec bonheur le passage lors de la bataille de Waterloo! Mais sans les connaissances historiques de cette période de l'histoire qui manquent à ma culture, il est difficile de tout saisir. De plus, le style est soutenu et l'ensemble difficile à comprendre par moments. J'ai au moins le mérite d'avoir essayé de lire La chartreuse de Parme....

Retour à la Chartreuse

10 étoiles

Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 54 ans) - 6 novembre 2011

En regardant une partie de la bibliothèque de mes parents hier, je me suis aperçu que "la Chartreuse de Parme" y était en quatre exemplaires, et qu'à chacun de ces exemplaires correspondait une génération qui avait été passionnée par les tribulations de Fabrice et sa passion avec la Sanseverina. Il y a aussi dans ce livre la scène la plus sensuelle, toute en suggestion, de la littérature classique, quand l'héroïne perd son châle. Notre époque de mesure, d'équilibre des sentiments, encore bien imprégnée finalement de la morale de la bourgeoisie industrielle, dominée également par une frilosité des comportements, ne peut tout comprendre de ce roman où domine la passion et l'exaltation du courage, souvent considéré maintenant comme de la sottise. Ce livre montre que l'on ne peut vivre à moitié, que l'on ne peut ressentir à moitié. Finalement, Bernanos et Stendhal se rejoindraient sur cette affirmation : "Dieu vomit les tièdes !".

Un bonheur captif

10 étoiles

Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 80 ans) - 10 octobre 2010

Quel bonheur de relire ce livre que j’ai découvert il y a un demi siècle ! Ce qui m’a frappé à sa relecture c’est la modernité de ce roman dit « historique » que Proust qualifiait de plus beau roman du monde quand Balzac le trouvait sublime.
C’est ce qu’on appelle un roman de formation qui décrit le développement d’un personnage en l’occurrence Fabrice Del Dongo naïf et parfois irrésolu, débordant d’énergie pour atteindre l’héroïsme sans jamais vraiment y parvenir. Désir de gloire, besoin d’amour, art de vivre en font un parfait héros stendhalien.
L’auteur qui a dicté ce roman en cinquante deux jours a le savant talent de tout voir, tout raconter, mélanger les sujets, les angles de vue, être aussi drôle pour moquer la cour de Parme qu’ironique pour raconter la bataille de Waterloo dont Fabrice ne sut jamais s’il l’avait « rencontrée ». Il sait superbement réinventer le vieux mythe du prisonnier et de la fille du geôlier, faire oeuvre de moraliste quelques pages plus loin avant de nous faire succomber à l’élégance de cœur et au charme fougueux de la Sanseverina sans parler de son désir interdit pour son neveu. Si le style est parfois un peu « hâtif », Stendhal sait aussi user tout aussi bien de phrases sèches et précises voire magnifiquement elliptiques – « elle ne survécut que fort peu de temps à Fabrice, qu’elle adorait et qui ne passa qu’une année dans sa Chartreuse » - que d’autres plus amples, pour superbement décrire, analyser tout en gardant sa distance dans la façon de raconter et ainsi laisser au lecteur sa liberté d’imaginer.
Un seul regret, la fin est escamotée.
On sait que Stendhal, épicurien et égotiste, se voulait chasseur de bonheur avec toute l’énergie qu’une telle conquête requiert. Et c’est dans la littérature qu’il a trouvé la compensation à ses déboires ordinaires que ce soit en amour ou dans sa carrière. Ce désir d’être heureux et l’individualisme qu’il induit, caractéristiques de notre époque, expliquent peut-être pourquoi Stendhal est un des auteurs classiques les plus modernes et les plus lus aujourd'hui.
S’il y a mille lectures possibles de ce roman - une clé récemment présentée par Pierre Alain Bergher dans « Les mystères de la Chartreuse de Parme » serait une lecture maçonnique, Stendhal faisant ici ou là référence à des arcanes, ces secrets pour initiés – je crois que plus qu’un roman sur l’héroïsme, « La Chartreuse de Parme » est un magistral roman sur le bonheur.
Mais pourquoi donc écrire encore une critique éclair quand il y en a déjà une dizaine sur le site ? Tout simplement pour vous dire le bonheur que ce roman m’a une fois encore procuré et peut-être, soyons idéaliste, donner envie à une personne de le lire ou le relire. Une seule personne et ces lignes, promesses d'un bonheur de lecture, n’auront alors pas été inutiles.

Le rejet de l’inceste, l’attrait de l’enfermement

7 étoiles

Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 28 février 2009

Le coup de force de Stendhal, c’est d’avoir lié un événement historique emblématique (Waterloo) avec une histoire intime (celle d’un adolescent perdu dans sa vie, dans son siècle, dans sa qualité de noble).

On peut penser que la vraie raison du départ de Fabrice d’Italie, c’est de fuir l’inceste que lui « prépare » sa jeune tante, bientôt veuve. À Waterloo, c’est non seulement à la débandade de l’armée française et de toute bataille qu’il assiste mais à la sienne propre : ses désirs qui, faute d’objet où s’ancrer, se dispersent. Le retour n’arrangera rien, il fuira toujours cette tante trop proche. Ni l’un ni l’autre n’auront d’enfants qui leur survivront. Grâce au fiasco de Waterloo, il restera écarté de la Sanseverina et finira, enfermé et à cette condition seule (délivré, Fabrice connaîtra l’enfer de l’éloignement), par jeter son dévolu sur une jeune fille de son rang, de son âge mais pas de sa famille. Là aussi, parti sur de mauvaises bases, l’irrésolution des désirs, il ne consommera qu’à la dérobée mais, le principal, bien sûr, c’est que Fabrice ne commettra pas l’inceste et que, sa tante et lui, auront sublimé l’acte proscrit, l’une en devenant la conseillère du Prince de Parme et l’autre, en s’élevant sur le plan spirituel même si c’est sans y croire.

On le voit, l’arrière-fond métaphorique, de « complexes » est puissant. D’où sans doute le succès du livre à travers le temps. Le reste n’est que littérature et, une fois, le plan de ce roman dessiné, il ne demeura à Stendhal, qu’à le dicter en… 52 jours.

Avec Cléliadeldongo

9 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 13 juin 2005

Quel roman sublime ! Il vaut presque Le Comte de Monte-Christo et les Misérables par ses rebondissements, mais le récit est un peu moins riche : l'auteur se plaît à se laisser dans l'art dans lequel il excelle, la description.
Fabrice est un vrai romantique candide, et est, en cela, beaucoup plus attachant que Julien Sorel. Clélia est l'incarnation du romantisme lumineux, ce que je n'apprécie pas moins que le romantisme noir - le romantisme originel au sens strict de Hugo, Martine et Musset - .
Waterloo : quel chambardement ! L'Italie : quel décor somptueux (ce en quoi l'abonde) ! Je me sens proche de l'auteur par mes goûts.
Et j'avoue avoir un faible pour la Sanseverina, charmeuse, belle, tour à tour cruelle et prévenante, en somme une incarnation de la femme fatale et riche de l'époque. De plus, l'auteur montre qu'une femme peut plaire au-delà de trente-cinq ans, ce qui est toujours un débat d'actualité.
C'est un coup de coeur.

Fabrice à Waterloo

8 étoiles

Critique de Frychar (NICE, Inscrit le 2 mars 2005, 76 ans) - 3 mars 2005

L’expression « être comme Fabrice à Waterloo » est assez rarement employée de nos jours. Elle traduit bien ce sentiment d’être au cœur de la bataille sans en avoir une vue d’ensemble. Les jeunes gens du XIXème siècle rêvaient de gloire, de rouge et de noir, d’une carrière militaire ou au coeur l’église, d’amours romantiques. Aujourd’hui les « Fabricettes » ne sont pas rares. Des « Xettes » à l’école Polytechnique, des femmes qui embrassent la carrière militaire et » veulent se battre ».

Très bon pour le moral

10 étoiles

Critique de Troglodyte (, Inscrit le 13 janvier 2005, 54 ans) - 13 janvier 2005

Que Fabrice soit niais ou pas, peu importe : c'est un fonceur, c'est un sincère. La duchesse Sanseverina est belle, pleine de charme, et elle sait être cruelle : quel plaisir de savourer ses apparitions.
En peu de mot Stendhal dit beaucoup, il faut souvent se creuser la tête pour comprendre ses allusions, sa narration est un tantinet étrange, avec ses impromptus sauts dans le temps, et celà participe de beaucoup au charme de ce livre.
Souvent les personnages, les situations, les paysages, sont à peine esquissés, ce qui laisse au lecteur un sentiment féérique, l'impression de se promener dans un nuage.
Toujours beaucoup d'humour, beaucoup de légèreté, c'est frais, c'est jouissif.
C'est du brouillon improvisé avec génie, c'est du plaisir à chaque ligne!

Je ne résiste pas à la joie de vous faire partager un passage qui m'a mis la larme à l'oeil :

"Il se fit un petit bruit à trois pas de Fabrice ; pour la première fois de la soirée il détourna les yeux. Le fauteuil qui venait d'occasionner ce petit craquement sur le parquet était occupé par la marquise Crescenzi, dont les yeux remplis de larmes rencontrèrent en plein ceux de Fabrice, qui n'étaient guère en meilleur état."

l'intérêt va crescendo

8 étoiles

Critique de Jeparo (Bruxelles, Inscrit le 26 mars 2004, 59 ans) - 5 novembre 2004

C'est vrai qu'au début il faut s'accrocher. Encore que le style est là et l'humour (discret) de Stendhal allège l'impatience qu'on ressent peut-être : mais où nous conduit-il, saperlipopette?
Puis l'intérêt vient, et les cent dernières pages, je les ai lues complètement passionné par les péripéties de cette histoire d'amour insolite de l'homme qui croyait ne pas pouvoir aimer.
Les interventions de l'auteur (l'amoncellement de détails nous ennuie-t-il, demande-t-il...) font souvent sourire mais je garderai surtout en mémoire la tension croissante du deuxième livre. L'apogée, pour moi, est atteint sur le plan émotionnel quand Fabrice attire de plus en plus de monde avec ses sermons destinés à attirer en son public la seule qui ne vient pas, Clélia, femme aimée.
Beaucoup de plaisir à la clé donc, si on s'acharne à dépasser le premier livre.

Cris de révolte d'une fan en colère!!!

10 étoiles

Critique de Cléliadeldongo (, Inscrite le 21 juillet 2004, 35 ans) - 24 juillet 2004

J’ai lu attentivement toutes les critiques concernant « ma » Chartreuse de Parme adorée et j ‘ai été révoltée. Je me suis alors inscrite sans plus tarder et me suis donné pour mission de rendre ses lettres de noblesse au plus beau roman du monde, à cette somme romanesque, à cette comédie humaine, comme il est écrit sur la 4ème de couverture.
Tout d’abord, et c’est ce qui m’a le plus choquée, vous prétendez que Fabrice est niais. Et bien moi, je pense tout simplement que Fabrice est un être candide et très sensible. Quelquefois même, il peut nous faire penser à un enfant gâté, que d’ailleurs il est. Mais de là à dire qu’il est niais !!! La candeur serait-elle pour vous synonyme de niaiserie ???
Fabrice c’est aussi, et il ne faut pas l’oublier, un cœur qui se croit déserté par l’Amour et qui tombe littéralement des nues le jour où « cette folie sublime », comme il l’appelle, vient l’étreindre tout entier à la seule vision de Clélia par la fenêtre de sa cellule.
Et puis comment ne pas être profondément attendrie face aux élans d’Amour de Fabrice pour Clélia ???
Comment ne pas être émue aux larmes face au désespoir qui anime Fabrice à sa sortie de prison ???
Comment ne pas être complètement bouleversé par l’issue tragique de cette course au bonheur et de ses personnages qui ne peuvent vivre les uns sans les autres ???
Etes-vous donc des êtres si insensibles et si blasés pour être passés à côté de telles émotions ???
Non, vraiment je ne comprend pas.
Moi j’ai aimé chaque mot, de chaque ligne, de chaque paragraphe, de chaque page et je ne comprend pas comment on peut être aussi déçu d’un tel chef-d’œuvre, ou peut-être pire, comment on peut l’avoir apprécié mais sans plus. Parce qu’à chaque page, c’est une grande intensité et de fortes émotions allant du rire aux larmes qui vous animent et qui ne peuvent vous laisser indifférent.
Je pense que ceux qui ont abandonné la lecture ou qui ont été à demi déçu s’attendaient à retrouver dans la Chartreuse un peu du « rouge et le noir », et je pense que ce n’est pas dans cette optique là qu’il faut faire la démarche de lire la Chartreuse. Car l’histoire est totalement différente (bien qu’il y ait de nombreuses similitudes entre Fabrice et Julien), le style est beaucoup plus léger, et surtout l’intrigue met assez de temps à s’installer : c’est pourquoi il ne faut pas abandonner à la 200ème page car je vous affirme que le meilleur est à venir !!! Le livre est comme un crescendo !!!
Le Rouge et Le Noir est mon roman préféré, et tout de suite après se place la Chartreuse !!! Donc vous voyez qu’on peut ne pas être déçu de la Chartreuse même si on a adoré le Rouge & le Noir !!!
J’espère avoir bien défendu ce roman et avoir convaincu les lecteurs déçus que peut-être ils avaient mal abordé le roman.

P.S. : Stendhal a écrit la Chartreuse en 2 mois et j’ai mis 1 mois et demi à le lire !!!

L' Italie

4 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 4 septembre 2001

J'ai aussi apprécié les pages sur la bataille de Waterloo, bien que Fabrice y soit aussi niais qu'ailleurs. Quant à l'Italie et ses beautés, Stendhal en parle bien et, personnellement j'adore toute la région autour du lac de Côme, mais ce n'est peut-être pas la performance d'un guide touristique que j'attendais de "La Chartreuse de Parme"... J'attendais autant que de son livre "Le Rouge et le Noir" et là, vraiment, j'ai été déçu. Je ne conseillerais pas "La Chartreuse" à quelqu'un qui me demanderait que lire de Stendhal

Le charme de l'Italie

8 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans) - 3 septembre 2001

Je vous trouve trop sévère avec ce livre qui personnellement m'a laissé un bon souvenir. La scène de la bataille de Waterloo, décriée par Ferragus, m'a au contraire plu, de par l'approche originale; le héros y participe sans toutefois savoir si il s'agit bien de la bataille de Waterloo.
Et puis Stendhal était un grand amateur de l'Italie, cela se sent et il parvient indéniablement à nous faire partager son goût pour ce pays et ses habitants.
Bref un classique agréable à lire bien que un peu trop long.

J'ai quand même fourni un gros effort...

4 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 2 septembre 2001

...j'ai été au-delà des 200 pages !... Pour moi, c'est énorme quand un livre ne me plaît pas ! Mais vraiment Fabrice est par trop niais et de grandes parties du récit sont longues et sans grand intérêt. Vraiment rien à voir, pour moi, avec "Le Rouge et le Noir" !...

Le romantisme école de vitalité

6 étoiles

Critique de Ferragus (Strasbourg, Inscrit le 8 mai 2001, 61 ans) - 1 septembre 2001

Je rejoins Jules sur bien des points même si je suis moins sévère que lui. Je suis allé au bout de cet ouvrage car, et ce sera mon seul point de discorde avec Jules, l'appétit est venu en mangeant. J'ai failli abandonner au bout de 30 pages. Les pérégrinations initiales de Fabrice (et notamment tout ce qui entoure Waterloo) m'ont été insupportables et c'est avec beaucoup de ténacité que j'ai pu franchir les premières lignes. Et puis je me suis pris d'affection pour les personnages secondaires, la comtesse Sanseverina, le prince Mosca, dont l'amical soutien et la lucidité rééquilibrent la naïveté et l'insouciance du jeune Del Dongo. La chartreuse de Parme est un roman qui a beaucoup de défauts. Le style de Stendhal est souvent ampoulé, maladroit; les personnages n'y sont pas toujours dessinés avec délicatesse et nuances; et Fabrice est un jeune imbécile dont les frasques finissent par lasser. Mais un élan épique et vital souffle tout du long et donnera au lecteur amateur de nobles sentiments et d'amour passionné, une pâture à son goût. Je ne suis pas de ceux-là.

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