Un paysage de cendres de Élisabeth Gille

Un paysage de cendres de Élisabeth Gille

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par Véro lé la, le 29 mai 2006 (Inscrite le 5 février 2006, 53 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 440ème position).
Visites : 4 509  (depuis Novembre 2007)

"Changés en fumée noire. Pfuit! Tes parents. Pfuit"

Fille de Irène Némirovsky, Elisabeth Gille nous livre une histoire poignante celle d'une amitié entre 2 jeunes filles (Léa et Bénédicte) logées chez des religieuses dans un pensionnat bordelais pendant la Seconde guerre.
Jeunesse blessée de Léa par la disparition soudaine de ses parents, incompréhension, prise de conscience en grandissant de l'horreur vécue par ses parents dans les camps de la mort.
Fille de Irène Némirovsky (également déportée), Elisabeth Gille nous fait partager une histoire touchante qu'elle a puisée très certainement dans sa propre histoire de vie en faisant revivre les fantômes de son enfance, enfance également saccagée par la perte d'êtres chers.

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Les éditions

  • Un paysage de cendres [Texte imprimé], roman Elisabeth Gille
    de Gille, Élisabeth
    Seuil
    ISBN : 9782020189101 ; 14,30 € ; 01/01/1998 ; 200 p. ; Broché
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Teinté d’autobiographie

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 22 décembre 2008

Elisabeth Gille est la fille de Michel Epstein, ingénieur physicien d’origine russe et d’Irène Némirovsky, la romancière d’origine ukrainienne. Née peu avant la guerre, elle devra fuir en permanence entre 1943 et 1945, en compagnie de sa soeur, Denise, pour éviter la déportation qu’ont connue Irène Némirovsky et Michel Epstein, leur mère et père, en tant que porteurs de l’étoile jaune. Elles en réchappent et seront placées sous la tutelle d’Albin Michel.
Dans « Un paysage de cendres », Léa, petite fille juive, est arrachée brutalement des bras de ses parents un soir de rafle pour échouer anonymement dans un pensionnat bordelais, pensionnat qui prend vite l’allure d’un orphelinat pour Léa qui ne peut, évidemment comprendre la situation. Elisabeth Gille nous fait alors vivre le quotidien et l’imaginaire de cette petite fille, qui ne comprend pas, qui se croit abandonnée, et dont la seule affection lui vient de Bénédicte, de quelques années son aînée, pensionnaire elle aussi pour cause de parents dans la clandestinité.
Nous assisterons à l’éveil progressif de Léa à la vérité. D’abord concernant le sort réservé aux juifs, puis de sa propre histoire. Cette vérité qu’elle découvre seule, en cachette des parents de Bénédicte qui l’auront recueillie à la fin de la guerre, la meurtrit et la renferme sur elle-même, dans l’incompréhension de son entourage.
C’est tout ceci qui nous est conté par Elisabeth Gille, sur un ton de fiction juste et non larmoyant, une fiction juste qui tire sans aucun doute sa vérité dans le vécu de petite fille de la romancière.
Une oeuvre un peu à part, à la fois témoignage sur les persécutions durant la seconde guerre mondiale et sur le drame de l’abandon, même pour la meilleure des causes : la survie à un holocauste.

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