Les Grand-mères de Doris Lessing

Les Grand-mères de Doris Lessing
(The grandmothers)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Bidoulet, le 23 mai 2006 (Inscrit le 18 octobre 2005, 56 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 17 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 724ème position).
Discussion(s) : 2 (Voir »)
Visites : 9 897  (depuis Novembre 2007)

Fils à mamans.

Roz est séparée de Harold avec qui elle a eu un fils, Tom, lequel va devenir l'amant de l'indéfectible amie de Roz, Lil. Lil se retrouve veuve mais elle a aussi un fils, Ian, qui, harmonie du couple oblige, couche avec… Roz.
Les mères et leurs deux éphèbes de rejeton se retrouvent et s'aiment au fil des vacances qui, chaque année, les ramènent sur la côte. Le fils de l'une traverse la rue pour retrouver la mère de l'autre dans la maison d'en face. Et vice-versa. Le petit manège de ce ménage à 2x2 tourne à l'abri des indiscrets voisins jusqu'à ce que l'un d'eux s'éprenne de la veuve joyeuse. Alors pour cacher la sulfureuse vérité et repousser le prétendant, les deux mères laissent accroire qu'elles sont lesbiennes. Puis, le temps passant et les rides gagnant, les mères amantes laissent leurs fils enfin devenir des maris et des pères alors qu'elles s'abandonnent bien forcément à l'idée d'être grands-mères.
Doris Lessing n'a pas sa langue dans sa poche pour plastronner la galerie avec cette belle bande de délurés bien peu britanniques ou plutôt si insidieusement britanniques. Ce très court roman à la marque du souffre mais il n'en a que l'odeur. Rien dans ces lignes ne peut réellement blesser la morale des lecteurs les moins puritains puisque d'inceste il n'est jamais question. L'habilité de Doris Lessing consiste à susciter l'appréhension, l'association de mauvaises pensées sur des comportements licencieux, de suggérer l'idée obscène qu'à peu de chose près les mères sont les maîtresses de leurs propres fils. Mais au-delà du frisson de l'interdit et d'immoralité qu'il donne au lecteur, l'auteur s'attaque à une falaise de la conformité sexuelle et sociale: la différence d'âge dans le couple.

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Original

8 étoiles

Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 38 ans) - 1 août 2013

Avant de lire ce livre, j'ai eu un peu peur car les avis sont assez mitigés. Je l'ai donc commencé en ne sachant pas vraiment dans quoi je m'embarquais.

Ce que je peux en dire après ma lecture est que le sujet est effectivement dérangeant. Ce n'est pas le style d'histoire que l'on peut lire tous les jours et pour cela, il fallait que ce soit amené avec subtilité. Ce qui est tout à fait réussi car l'auteure a une plume superbe et décrit très bien ses personnages et leurs sentiments. Ce n'est pas un livre qui doit être simple à écrire et pourtant, il fallait qu'il soit relativement simple à lire pour pouvoir aborder un tel thème. Ici, c'est réalisé finement avec beaucoup de tact. Je ne trouve pas l'histoire géniale mais j'ai aimé l'écriture de l'écrivain. C'est pour cela que j'espère lire un autre de ses ouvrages.

Deux drôles de Dames !

4 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 6 mai 2013

Doris May Lessing est un écrivain britannique née en 1919. Lauréate du prix Nobel de littérature en 2007, elle est très vite apparue comme une femme de lettres engagée et militante, notamment pour les causes marxiste, anticolonialiste et anti-apartheid.

Les grand-mères sont Lil et Roz. Amies depuis l'enfance, d'une amitié des plus fusionnelles. L'auteur raconte leur adolescence, la fac, les mariages (de raison) et enfin leurs enfants: deux beaux garçons Ian et Tom... qui vont devenir leurs amants. D'un duo fusionnel à un quatuor passionnel, on embarque dans une situation des plus scabreuses.

Un court roman (95 pages) qui ne laissera aucune trace. Le style est plaisant mais il manque de profondeur. Des femmes libres.. certes, et après ?

Sulfureuses grands-mères

8 étoiles

Critique de Mange-livres (, Inscrite le 8 mai 2012, 39 ans) - 8 mai 2012

Le court roman par lequel j'ai découvert la prix Nobel (2007) Doris Lessing il y a maintenant un moment ... et qui m'a tout de suite placée sous le charme de cet auteur fabuleuse.

"Elle avait été amoureuse de Tom, et puis de Ian, puis de nouveau de Tom, pour leur beauté, leur aisance, et quelque chose de plus, un air comblé, comme s'ils avaient baigné toute leur vie dans un plaisir qui s'exprimait à présent sous forme d'ondes invisibles de contentement"

Lil et Roz sont depuis toujours inséparables ; grands-mères aujourd'hui, elles sont toujours de belles femmes, et chacune s'est vaguement éprise du fils de son amie. Un "rectangle amoureux" troublant, dans lequel interviennent aussi les belles-filles, débouchant sur une ambiance sulfureuse.

"Elle nourrissait des pensées hostiles à l'encontre de Mary, qui avait épousé l'un des fils, mais elle savait que c'était par jalousie. Elle se justifiait ainsi : " Si elle était assez bonne pour eux, je n'aurais rien contre elle. Simplement elle ne leur arrive pas à la cheville. "

Une finesse psychologique à peine croyable et franchement séduisante, sous une écriture fluide et d'une simplicité apparente, où la légèreté d'une après-midi en terrasse vire à la critique décapante des relations familiales. Il n'y pas à dire, c'est du grand talent ! A compléter, pour ceux qui ont la chance de ne pas l'avoir encore lu, par le très beau Un enfant de l'amour.

Mères et fils, couples croisés!

5 étoiles

Critique de Carmen (, Inscrite le 15 mai 2011, 77 ans) - 16 mai 2011

Deux adolescents de dix-sept ans, Tom et Ian, sont initiés à l'amour par deux femmes mûres. Le thème, relativement banal, a déjà été exploité maintes fois, mais l'histoire se pimente du fait que ces deux femmes, Roz et Lil, sont des amies d'enfance et que chacune d'elles a pour amant le fils de l'autre! Situation peu banale qui dure quelques années jusqu'à ce que Tom, bien que toujours amoureux de Lil, se décide à se marier.
Roz et Lil finissent par admettre que ces relations particulières ne peuvent qu'être néfastes à leurs enfants, elles sifflent donc à ce moment-là, "la fin de la récréation" pour le plus grand désespoir des deux hommes. Elles espèrent pouvoir mener une vie normale comme toutes les femmes de leur âge, une vie tranquille de grand-mères. C'est sans compter sur le hasard qui va bousculer leurs projets...
Ce n'est pas la première fois que Doris Lessing nous montre des femmes mûres mais encore très belles séduire des hommes plus jeunes qu'elles et en tomber amoureuses. A notre époque, même si un garçon de dix-sept ans n'est pas encore légalement majeur, on peut difficilement accuser ces femmes de pédophilie! Il est évident que les membres d'une bonne société bien pensante ne peuvent qu'être choqués par ces relations hors normes, mais notre littérature fourmille de romans autrement plus sulfureux!
J'ai trouvé ce court roman (très vite lu!) plutôt léger, agréable et plaisant, comme une récréation, pour reprendre le mot de l'auteur. Il fait passer un bon moment mais il ne sera peut-être pas inoubliable.

Quel imbroglio !!!

9 étoiles

Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 44 ans) - 28 juillet 2009

Courte nouvelle, mais suffisante pour mettre en place un climat bien particulier et tendu : 100 pages faites de non-dits, de passions tendancieuses et de situations malsaines et récurrentes.
Je ne veux absolument pas vous dévoiler le quoi du comment, mais cette lecture a été une véritable découverte pour moi. J'ai énormément aimé!

Platitudes du style et de l'analyse

2 étoiles

Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 88 ans) - 22 mai 2009

Pour ma première prise de contact avec ce Nobel de la Littérature, c'est raté !

Quelle confondante superficialité dans l'analyse psychologique des personnages.

Même si le sujet traité n'est pas banal, je pensais trouver chez cette auteure adulée quelqu'effort pour un style plus fouillé, des phrases un peu plus travaillées, au lieu de ce gentil 'roman de gare' sans relief ...

Incommunication...

5 étoiles

Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 81 ans) - 7 mars 2009

Il n'existe définitivement aucun atome crochu entre cette auteure et moi.
Cette lecture est ma deuxième tentative d'apprivoisement, mais en vain.
Et je me retrouve bien en peine d'expliquer pourquoi...
Sauf que cette fois le sujet provocateur relevant plutôt de la fable érotique, superficielle et fantastique me facilite la tâche!
Voilà un croisement amoureux qui relève du fantasme banal sans aucune crédibilité, narré froidement, sans nuance et surtout sans substance aucune.
Finalement, une fable plutôt triste dont la seule qualité est d'être brève.

Pas mon genre

2 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 30 juin 2008

Je n’ai pas cru aux personnages. Pas que je ne peux pas imaginer des femmes âgées avec des jeunes (je trouve ça limite banal), mais j’ai trouvé que la psychologie des personnages n’était pas assez approfondie pour les trouver réels. Ils sont beaux ET riches ET quelques qualités et défauts. Pour ce qui est des personnages secondaires (enfants, épouses, maris, serveuse), nous sommes carrément dans l’abstrait.

Entre les séances de plage et de lits, je n’ai pas accroché à l’histoire non plus. Aussi, pour moi, il n’y a rien de choquant qu’une femme âgée couche avec un jeune, je ne sais pas si il y avait de la provocation ou pas, mais ça m’importe peu.

J'ai lu ce livre parce que je voulais lire quelques choses de cette nobélisée et que c'était un des livres les plus courts. Ok, je suis paresseuse sur les bords, ça a été une erreur de ma part. Je crois (j'espère) que ce n'est pas trop représentatif de ses plus connus.

Je ne dirais pas que c’est franchement mauvais, mais je n’ai rien senti de spécial.

Provocatrice en toute impunité

8 étoiles

Critique de Critique (Trets, Inscrite le 9 novembre 2004, 63 ans) - 24 mai 2008

J'ai beaucoup apprécié la façon de traiter d'un sujet tabou en toute impunité, comme seule une femme peut le faire, surtout lorsqu'elle se nomme Doris Lessing ! C'est un peu l'amour à l'envers, c'est une façon détournée de nous conter un sentiment a priori interdit. On refuse de comprendre au début car tout est dévoilé très progressivement.

C'est osé, je comprend que les critiques soient extrêmement enjouées ou à l'inverse franchement négatives. Je pense qu'il faut être parent avant tout pour saisir le message et surtout avoir atteint une certaine maturité.

Bravo, c'était risqué mais très réussi.

Des grand-mères à l’envers.

8 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 6 février 2008

Doris Lessing s’est manifestement intéressée à l’âge, la vieillesse, durant sa propre vieillesse. « Les carnets de Jane Somers » en sont un témoignage. « Les grand-mères » un autre, dans un registre tout différent, avec ce que j’appellerais des « grand-mères à l’envers ».Car la grande affaire des deux grand-mères en question ; Roz et Lil, amies depuis toujours, c’est la relation qui a fini par s’établir pour chacune avec mutuellement le fils de l’autre. Roz avec Ian, le fils de Lil et Lil avec Tom, le fils de Roz. Une affaire peu banale, on en conviendra !
Et Doris Lessing se vautre dedans sans qu’on sache bien où elle veut en venir, s’il y a un dessein secret derrière l’aventure. Nous parler du quasi-inceste ? de la différence d’âge entre deux amants ? Certainement plus que tout cela mais quoi précisément ?
Toutes les formes de convention volent en éclat, surtout quand les femmes de Tom et Ian (ils ont fini par se marier avec des femmes de leur âge) découvrent dans des lettres conservées la réalité impensable.

« Quand Mary avait trouvé le paquet de lettres, oublié dans un vieux sac de voyage, elles avaient d’abord cru qu’elles étaient toutes de Lil à Tom, banales, du genre de celles qu’on attendrait d’une vieille amie ou d’une seconde mère. Elles commençaient par « Cher Tom » et s’achevaient sur « Tendrement, Lil », avec de temps en temps une ou deux croix pour « grosses bises ». Et puis il y avait eu l’autre lettre, celle de Tom à Lil, qui n’avait pas été postée :
« Pourquoi ne devrais-je pas t’écrire, Lil ? Pourquoi non ? Il le faut au contraire, je pense à toi tout le temps, oh mon Dieu ! Lil, je t’aime tant, je rêve de toi, je ne peux pas supporté d’être séparé de toi, je t’aime, je t’aime …»
Et ainsi de suite, des pages entières. Elle avait alors relu les lettres de Lil et les avait vues sous un autre jour. Et puis elle avait tout compris. Au moment où elle se tenait sur le chemin avec Hannah, en contrebas des jardins de Baxter’s, et où elle avait entendu le rire de Roz, elle avait su que son rire était moqueur. Ils se moquaient d’elle, Mary, et elle avait enfin tout compris. Tout lui était apparu très clairement. »

Ce roman est très court mais hors-normes de par son sujet. Quant à ce qu’il sous-tend, j’avoue mon incapacité à l’avoir décelé. Ca fait penser à un coup de griffe facétieux que lancerait une vieille dame, indigne ( ?), à la face de la « normalité-conformité ». Un coup de griffe écrit par Doris Lessing et donc fort digne d’intérêt !

Un court roman sulfureux !

8 étoiles

Critique de AntigoneCH (La Roche sur Yon, Inscrite le 19 octobre 2007, 51 ans) - 10 janvier 2008

Depuis que le Prix Nobel de Littérature lui a été décerné, je tenais à découvrir un roman de Doris Lessing. Et voilà que l'on m'offre celui-ci ! Quelle chance ! J'ai été très surprise par son ton, très vif et incisif, et par sa liberté de style, que j'ai apprécié. Le thème de ce roman est loin d'être évident, cet amour physique, croisé, limite incestueux, je dirais même sulfureux. Et pourtant, ce livre est très agréable à lire et me donne envie d'être curieuse à nouveau, et d'aller lire autre chose d'elle, encore !

Des grand-mères indignes

5 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 2 novembre 2007

Doris Lessing s'est vue attribuer cette année le Nobel de littérature, mais je ne pense pas que ce roman-ci ait beaucoup pesé dans la balance pour ce choix.
Je n'ai pas cru à cette histoire de deux femmes inséparables depuis l'enfance et qui, à l'aube de la quarantaine, se lancent dans une liaison amoureuse, chacune avec le fils de l'autre.
Peut-être le livre est-il trop court pour que l'on puisse réellement s'y installer... en tout cas il est trop court à mon goût et me laisse un sentiment d'inachevé.

Double initiation amoureuse...par une Doris Lessing provocatrice

9 étoiles

Critique de Aria (Paris, Inscrite le 20 juin 2005, - ans) - 26 octobre 2007

Doris Lessing a beaucoup choqué avec ce petit ouvrage (publié lorsqu’elle avait 84 ans) qui devrait, avec ses quelque 80 pages, s’appeler « novella » et non roman.
J’ai failli titrer « double transgression », mais ce n’est pas vraiment le cas : il n’y a aucun abus. Plus qu’amorale, l’histoire qu’elle raconte est surtout totalement improbable. La romancière a joué avec ses personnages pour créer une situation inextricable. Mais elle assume totalement son choix.

Combien de jeunes garçons sont tombés dans les rets de la sublime amie de leur mère ? Tant et tant !
On peut regretter un récit où les émotions sont souvent juste effleurées, un récit presque factuel. Mais j’aime aussi ce parti-pris. D’autant que l’accent est mis sur le décor, cette ville de bord de mer (quelque part en Afrique australe) où le ciel est toujours bleu, le sable blanc, la mer chaude, un décor un peu irréel où se meuvent des personnages beaux, riches et bronzés.
Le côté choquant du sujet me semble magnifiquement enlevé par la plume de cette vieille dame indigne.

Et je retiendrai de cet ouvrage la notation si juste de cet état de grâce par lequel tous les adolescents passent, ce halo de lumière qui les entoure et que nul appareil photo ne pourra saisir :

« La beauté des jeunes gens, bon, ce n’est pas si simple…Il y a un âge, un âge éphémère, vers seize, dix-sept ans, où ils ont une aura poétique. On dirait de jeunes dieux. Il arrive que leur famille ou leurs amis soient intimidés par ces êtres qui ont l’air de visiteurs venus d’une atmosphère plus pure. Ils n’en ont souvent pas conscience, se faisant davantage l’effet de paquets mal ficelés qu’ils essaient d’empêcher de se défaire. »

En toute désinvolture

9 étoiles

Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 18 octobre 2007

Dans ce court roman, plus proche de la nouvelle, Doris Lessing se centre exclusivement sur cette relation tout particulière qui lie deux amies aux fils respectifs de chacune. Elle énonce les faits, raconte l'histoire sans interpréter, sans juger, comme s'il s'agit d'une liaison banale.

Point de culpabilité, de doutes, de tourments chez les personnages principaux qui ne souffrent pas plus que dans n'importe quelle histoire d'amour. Ce sont les personnages secondaires, enfermés dans leurs normes classiques du couple idéal, qui sont la proie aux douleurs de l'existence; ces personnages secondaires que l'auteure parvient presque à nous rendre antipathiques tant ils semblent vouloir intenter à ce quatuor idyllique.

Une écriture légère mais parfaitement maîtrisée donne à ce roman un style désinvolte, en renforçant encore plus le côté subversif du sujet: la sexualité des femmes âgées et les couples hors normes. Un exercice de haute voltige réussi à la perfection par Doris Lessing, cette vieille dame indigne, juste comme on l'aime.

superficiel et faux

2 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans) - 4 janvier 2007

Une petite ville en bord de mer, le soleil, une vie aisée. C’est un tableau idyllique pour cette entrée de scène : deux grand-mères accompagnées de leur fils respectif et de leurs petites-filles, idem, 6 personnages en quête de drame. Car cette nouvelle de Doris Lessing, écrite à 86 ans, se veut choquante et dérangeante, sans tabous. Soit. En effet, Lil et Roz sont deux amies d’enfance que rien ni personne ne séparera jamais : elles ont vécu comme deux sœurs jumelles à quelque mètres l’une de l’autre, faisant souvent jaser le voisinage sur une supposée homosexualité dont elles doutent elles-mêmes. Mariées au même âge, elles sont devenues mères en même temps : Lil a donné naissance à Ian, et Roz à Tom. Les garçons seront élevés ensemble, quasi comme des frères. Les maris ne feront pas long feu : le père de Ian est mort et le père de Tom est parti vivre ailleurs et s’est remarié. Une preuve de plus de la relation fusionnelle des deux femmes. Les deux garçons grandissant, à 16-17 ans, ils sont beaux à croquer, et les mères n’y résisteront pas : Ian deviendra l’amant de Roz et Tom celui de Lil. Un chassé-croisé amoureux symboliquement incestueux. A 30 ans tout de même, poussé un tant soit peu par un brin de convention, tous deux se marient (sans grand enthousiasme!) avec une jeune femme de leur âge : Tom avec Mary, et Ian avec Hannah. Les deux couples auront chacun une petite fille, mais jamais les deux hommes n’arriveront à oublier leur passion sulfureuse pour les grand-mères.
Bon, voilà pour l’histoire ! Je ne suis pas du genre à être choquée par un sujet, ce n’est donc pas la raison pour laquelle je n’ai pas du tout aimé ce livre. (Même si j’admets volontiers que le sujet est amoral et jamais condamné, donc choquant). Non ce qui m’a agacée dans ce livre, c’est son omniprésente superficialité : tout est survolé très vite, l’auteur suit sa ligne comme elle l’entend, sans jamais s’encombrer de détails, ni surtout, sans jamais développer une quelconque psychologie aux personnages. Tout apparaît donc comme trop facile, vide et creux, manquant au final totalement de crédibilité. De la provoc pour la provoc, en gros. Car si l’histoire aurait pu être intéressante, elle aurait dû logiquement s’encombrer de doutes et de difficultés, de réflexion et de souffrances, qui sont totalement absents du récit. C’est un croisement amoureux purement mathématique, sans aucun brin d’émotion. Superficiel, et qui sonne totalement faux.

Très déçue par ce livre

1 étoiles

Critique de Hamnesa (montluçon, Inscrite le 16 juin 2006, 40 ans) - 16 juin 2006

Je vous avouerais que je n'ai pas du tout aimé ce livre alors qu'il m'avait été conseillé par ma belle-soeur qui elle a adoré!!!

Moi j'ai trouvé que l'histoire ne nous apprenait rien, la perversion entre les femmes et leurs enfants tient une place importante dans ce roman.

Enfin bref, passez votre chemin....

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  Interview audio de Doris Lessing 5 Sahkti 3 juillet 2008 @ 01:11
  J'ai aimé 1 Petronie 18 juin 2006 @ 19:31

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