Le retour du professeur de danse de Henning Mankell
( Danslärarens återkomst)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Un mankell différent !
Décembre 1945. Dans l'Allemagne vaincue, un passager solitaire descend d'un avion militaire britannique et se rend à la prison de Hameln. Là, il procède à la pendaison de criminels de guerre nazis. Mais l'un d'eux a échappé à son sort.
Octobre 1999, dans le nord de la Suède, Herbert Molin, un policier à la retraite, est torturé à mort. Dans sa maison isolée, les empreintes sur le parquet semblent indiquer que le tueur a esquissé un tango sanglant avec sa victime. Ici, ce n'est plus le commissaire Wallander qui mène l'enquête. Au même moment, à l'autre bout de la Suède, le jeune policier Stefan Lindman apprend deux mauvaises nouvelles : il a un cancer et son ancien collègue a été assassiné. Pour tromper son angoisse, il décide de partir dans le Härjedalen et d'enquêter lui-même sur ce meurtre. Or, les ombres d'un passé très noir se sont réveillées. Elles ont frappé. Elles vont frapper encore et encore. Stefan a peur. Mais il est jeune, malade. Il ignore combien de temps il lui reste à vivre. Il n'a rien à perdre.
C'est sans aucun doute le roman le plus noir de Mankell. Basé sur un fond dramatique et sur un fond de nazisme, le personnage principal souffre d'un cancer et entretien une angoisse morbide. L'atmosphère globale de ce livre est déroutante et parfois on a envie de passer à autre chose, mais dans l'ensemble cela reste un bon roman. L'auteur comme à son habitude nous comble de suspense, d'angoisse et de réflexion profonde. Le nouveau personnage est attachant et on ne peut que souhaiter le retrouver dans de prochaines aventures.
Les éditions
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Le retour du professeur de danse [Texte imprimé], roman Henning Mankell traduit du suédois par Anna Gibson
de Mankell, Henning Gibson, Anna (Traducteur)
Seuil / Seuil policiers (Paris).
ISBN : 9782020522960 ; 22,20 € ; 06/04/2006 ; 409 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (10)
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le passé noir de la Suède
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 20 mai 2019
On apprend que « Herbert Molin avait rejoint l’armée allemande pour participer à la construction d’une Europe nouvelle dont la condition première était l’écrasement du bolchevisme. A 19 ans, il était un nazi convaincu »
Le mobile du tueur serait un mobile secret qui remonterait à la guerre 1940 / 45
Ce polar nous fait voyager entre l’Argentine et la Suède.
« Juan Peron, le président argentin, avait ouvert grand les bras aux émigrés d’origine allemande sans prendre la peine de les interroger sur leur passé »
« L’Argentine était pleine d’anciens nazis, de criminels de guerre, vivant dans la terreur d’être capturés. Des gens qui n’avaient jamais regretté quoi que ce soit, qui gardaient encore chez eux, à la place d’honneur, le buste de Hitler »
Par l’entremise de ses héros, Henning Mankell nous donne une image de la Suède qui souffre de son poids de réfugiés : « La situation de la Suède est pire que jamais. Décadence, laxisme, les frontières ne nous appartiennent plus. N’importe qui entre chez nous quand il veut, comme il veut, avec n’importe quel dessein. Je doute qu’on puisse sauver le caractère national. Il est trop tard. Pourtant, il faut essayer ».
Ce que j’ai trouvé bizarre dans la traduction, c’est que tout le monde se tutoie, peu importe si les gens se connaissent ou non. Alors, je suis allée voir le nom du traducteur et, apparemment, ce n’est pas la même personne qui traduit tous les Henning Mankell.
Errances suédoises
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 10 octobre 2018
Le personnage principal, un policier sans légitimité dans cette affaire, se débat entre la gestion de son cancer nouvellement diagnostiqué et une enquête qui le contraint à d’interminables allers-retours et autre pérégrinations au gré de ses intuitions et de ses atermoiements.
Je ne connais pas le fonctionnement de la police suédoise mais la gestion de l'enquête ne m'a pas convaincu pas plus que les interventions audacieuses/illégales/improbables du policier qui s'invite. Et encore moins les qualités surprenantes du meurtrier qui ne collent pas avec son profil, un homme qui semble mieux maîtriser le terrain que les locaux eux-mêmes.
Couleur locale
Critique de Angreval (Brossard, Inscrit le 11 août 2010, 78 ans) - 20 août 2012
On perçoit également une mentalité, une façon d'agir légèrement différentes de la nôtre, mais aussi de l'esprit véhiculé dans les romans policiers américains. De quoi rechercher d'autres oeuvres du même auteur.
Suède et nazisme
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 2 juillet 2012
Et Stefan, fort perturbé par l’annonce d’une tumeur cancéreuse sur la langue et par les soins subséquents qui s’annoncent, en congé maladie, se referme sur lui-même. Il est mal. Très mal. C’est dans ce contexte qu’il apprend incidemment l’assassinat accompagné de tortures d’Hubert Molin, parti il y a quelques années en retraite, coupant tous les ponts. Hubert Molin, c’est celui qui l’a formé. Stefan est en congé maladie. Il rumine et décide d’aller voir sur place de quoi il retourne …
De fil en aiguille il participera évidemment à cette enquête, devra composer avec ses collègues locaux officiellement en charge, aura beaucoup de mal à gérer sa vie personnelle et notamment sentimentale, perturbé qu’il est par ce qu’il pense être sa mort future ; le cancer à la langue.
Henning Mankell ne nous épargne rien. On est bien dans un roman policier mais les policiers sont manifestement des hommes pour lui, des hommes qui ont donc leurs problématiques, leurs moments de faiblesse et de doute. C’est ce qui rend les romans de cet auteur suédois si passionnants. Ce ne sont pas seulement des romans policiers et ça en fait le prix.
Encore une belle réussite de Henning Mankell !
La même chose en différent
Critique de Patsy80 (, Inscrite le 20 août 2009, 49 ans) - 26 avril 2010
L'enigme est intéressante mais soulève un peu trop naïvement selon moi le problème de la résistance nazi dans le monde.
Cela reste une lecture plaisante et un bon moment de détente.
Typiquement Mankell
Critique de Joe Le Barbu (, Inscrit le 25 novembre 2008, 45 ans) - 23 décembre 2008
décevant
Critique de Araknyl (Fontenay sous Bois, Inscrit le 5 mai 2006, 54 ans) - 16 septembre 2008
Retour en force de Mankell : un grand polar polaire !
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 8 août 2007
On vient de parler récemment de Mankell dans un autre genre, le roman social, avec Tea Bag.
Nous voici de nouveau au rayon polars, avec Le retour du professeur de danse (et c'est en poche).
La série des enquêtes de l'inspecteur Kurt Wallander est terminée (et c'est pas plus mal car, autant les premiers épisodes étaient excellents, autant les derniers de la série nous avaient un peu déçus) puisque c'est l'inspecteur Stefan Lindman qui reprend avantageusement le flambeau.
En toile de fond de son enquête : le passé (... mais aussi le présent) peu reluisant de la Suède qui collabora avec les nazis pendant la guerre, ce qui ne pouvait manquer de nous rappeler un autre polar lu récemment, un danois, La femme de Bratislava de Leif Davidsen.
L'inspecteur Lindman est malade, atteint d'un cancer, et cela rappelle encore un autre polar (un suédois) dont on avait parlé en mai : Retour à la Grande Ombre, de Hakan Nesser.
Beaucoup d'échos donc, suscités par le retour de ce professeur de danse.
[...] - Je suis parti de Boras parce que je suis malade. J'ai un cancer. Je suis en attente de commencer une radiothérapie. J'avais le choix entre Majorque et Sveg. J'ai choisi Sveg parce que je voulais comprendre ce qui était arrivé à Herbert Molin. Maintenant je me demande si j'ai bien fait.
Giuseppe hocha la tête. Ils restèrent une minute silencieux.
- Les gens veulent toujours savoir d'où je tiens mon prénom, dit enfin Giuseppe. Toi, tu ne m'as pas posé la question. Parce que tu pensais à autre chose. Je me suis demandé ce qui te préoccupait à ce point. Tu as envie d'en parler ?
- Je ne sais pas. En fait, non. Je voulais juste que tu saches.
- Alors je ne t'interrogerai pas.
Mankell peaufine des dialogues pleins de sens et se confirme comme un maître dans l'art du non-dit, particulièrement dans ce roman qui met en scène plusieurs personnages intéressants autour de Stefan Lindman, comme ce Giuseppe, policier du grand nord suédois, ou Elena, l'amie de Lindman, et d'autres encore (du coup, à côté de ces portraits soignés, un ou deux protagonistes du drame manquent presque un peu d'épaisseur, comme si Mankell hésitait à fouiller du côté obscur de la force, c'est dommage).
[...] Sur la table de cuisine, une thermos attendait déjà, à côté d'une assiette de brioches à la cannelle recouverte d'un torchon. Wigren apporta une deuxième tasse et l'invita à s'asseoir.
- On n'est pas obligés de parler, dit-il de façon inattendue. C'est possible de boire un café avec un inconnu en se taisant.
Ils burent leur café et mangèrent une brioche chacun. L'horloge au mur sonna le quart. Stefan se demanda ce qu'avaient bien pu faire ensemble les gens de ce pays avant l'arrivée du café.
Du côté de l'intrigue, on devine tout très rapidement (le prof de danse, ancien nazi, a été rattrapé par son passé et l'une de ses anciennes victimes qui lui fait faire quelques derniers pas de tango macabres) mais bien entendu avec Mankell, si l'on devine tout, c'est que l'on ne sait rien, et il vous faudra donc dévorer le bouquin jusqu'à ses dernières pages pour comprendre le fin mot de cette histoire où le néo-nazisme sait rester discret et ne pas alourdir le récit.
Bonbon au centre mou
Critique de Pipierre (, Inscrit le 28 juillet 2006, 65 ans) - 8 mars 2007
Un "Mankell" de qualité
Critique de Chrisk (, Inscrite le 4 juillet 2006, 70 ans) - 27 juillet 2006
Toujours une maîtrise impressionnante de la narration avec une écriture à la fois lente, nerveuse et poétique, un grand talent pour camper des personnages et des atmosphères et pour faire de la Suède une lande abrupte traversée d'épopées...
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