Elles se rendent pas compte de Boris Vian
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Pour les soirs de déprime
Francis Deacon, beau gosse américain de 25 ans, un peu misogyne, voire beaucoup, va se mêler d’une affaire de drogue dans laquelle trempe l'une de ses amies, la belle Gaya, par la faute de qui tout arrive.
Face à des individus qui en veulent à sa vie, il va solliciter son frère - moins misogyne - et ils vont mener une enquête tambour battant, déguisés en femmes car d’après lui « cela » passe inaperçu et personne ne s'en méfie.
Ils vont ainsi à l'aventure et vont « morfler » - pour reprendre le vocabulaire de Vian - et les autres aussi.
Il s'agit, vous l’aurez compris, d'une parodie policière comique, délicieusement écrite au second degré par un Vian totalement méconnu qui, à l’origine et peut-être pour rester au second degré, l’a écrit sous le nom de Vernon Sullivan.
Toutefois, le roman a été publié et probablement écrit en 1953, période peu propice pour des écrits de cette nature, surtout que certains passages pourraient être odieux s'il ne s'agissait pas d’une parodie. Le pseudonyme américain était peut-être aussi le moyen de publier sans difficulté. A cette époque, on pensait les Américains susceptibles de tous les excès mais on leur pardonnait car on les croyait à tort peu cultivés.
Pour ma part, j’aime beaucoup ce roman parce que ce n’est qu'un pur exercice de style sans prétention et sans intérêt autre que d’être dégusté, en une fois, les soirs de déprime masculine.
Les éditions
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Elles se rendent pas compte [Texte imprimé] Boris Vian (Vernon Sullivan)
de Vian, Boris
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253149217 ; 5,70 € ; 26/06/2000 ; 127 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (9)
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Morphine , lesbiennes et travestis
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 17 novembre 2014
Plein d'humour , parfois très misogyne , rédigé avec une pointe d'argot , ce texte m'a parfois donné l'impression d'être dans un San Antonio de l'ancienne génération (à mon avis la meilleure) qui aurait rencontré "Certains l'aiment chaud"
Certainement pas le plus connu , encore moins le plus réussi , ce texte est toutefois à lire pour connaitre les multiples facettes de cet auteur génial.
des hommes et des souris... (pardon !!!)
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 48 ans) - 18 juillet 2014
Oui mais voilà, Gaya annonce son intention de se marier avec un certain Richard, qui se met du maquillage sur le visage, alors qu'il est le seul de la soirée à ne pas être déguisé. C'est peut-être suite à cette annonce qu'elle a envie de se faire une petite piqûre dans sa chambre, alors que la fête n'est pas terminée ?
Quoiqu'il en soit, Francis décide de mener l'enquête, et quand il s'avère que c'est un clan de gouines et de tapettes qui revend sa came à Gaya, il appelle son frère Richard à la rescousse. Non mais, elles se rendent pas compte, les souris, mais ils auront besoin d'être deux pour remettre tout ce petit monde-là dans le droit chemin !
"Elles se rendent pas compte" est le quatrième roman publié par Vernon Sullivan.
Pastiche du roman noir américain (même s'il commence avec des histoires de fesses dans la haute société américaine), ce livre est à prendre au quatrième voire cinquième degré. Avant toute chose, je souhaiterai dire aux âmes sensibles de s'abstenir : sexe, drogue, violence, homophobie et humour sont au rendez-vous !! Personnellement, ce mélange de :
- machisme : "Sûr qu'elle n'entend rien à la mécanique, y a pas une souris qui y comprenne quoi que ce soit, elles confondent l'admission avec l'échappement et prennent les bougies pour un éclairage de secours"
- homophobie : "Si une seule des bonnes femmes qui sont ici a jamais couché avec un homme, alors moi je suis une méduse ; et si ces gars-là taquinent le sexe opposé, Washington vendait du popcorn. Des gouines et des tatas, voilà le public…"
- mauvais goût : "Au fond, je suis sûr que ce qui lui a manqué, c'est un paternel qui lui file la trempe de temps en temps". Et encore, je ne dirais rien sur l'origine supposée et le moyen de remettre sur le droit chemin les lesbiennes croisées sur le chemin des deux héros…
me fait hurler de rire (ben oui, on ne peut pas n'avoir tout le temps que des lectures à la fois intelligentes et de bon goût ! non !)
Bref, tout ça, c'est juste horrible et ignoble au premier degré, mais ça me fait éclater de rire tous les deux paragraphes à peu près, et ça, c'est quand je suis en petite forme. Le début est un peu comparable, dans l'écriture, à "Et on tuera tous les affreux", avec un humour potache assez irrésistible et les effets de style à la Vian ("je me réveille un beau matin de printemps, en plein mois de juillet, et ceci n'est pas si invraisemblable que ça en a l'air, car le printemps est aussi une qualité et il n'y a pas de raison pour qu'un jour de printemps ne prenne pas place à n'importe quel moment de l'année." Puisqu'il vous le dit !). Puis le récit monte vite en tension et en action, le vocabulaire et l'écriture baissent de façon proportionnelle, avec çà et là des pauses sensuelles désopilantes, et un grand final qui, pour le coup, tombe dans le noir très noir plus vraiment drôle, excepté par son orgie… de violence (ouf !).
En tout cas, moi, quand j'ai le blues (pas le "blouse du dentiste", chanson d'un certain Boris Vian), je m'installe confortablement, je me sers un petit verre, et je passe deux heures avec "Elles se rendent pas compte". Et c'est très efficace !!
Ou comment passer un bon moment
Critique de Rafiki (Paris, Inscrit le 29 novembre 2011, 33 ans) - 1 mars 2012
Si on peut faire quelques rapprochements stylistiques, les thèmes et procédés utilisés sont tout de même différents et une telle capacité d'oubli d'un des deux styles m'impressionne.
Concernant le roman à proprement parler rien à redire, juste un peu court à mon goût. L'humour parodique présent à chaque page nous fait passer un très bon moment, certaines situations sont très bien trouvées et s'enchainent sans que l'on ne se rende compte de l'absurdité de certaines scènes.
Un des moins connus
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 1 septembre 2009
J’ai donc eu avec grand plaisir la surprise d’un livre de Vian qui était pour une fois (presque) pas tiré par les cheveux. Modérément dirons nous.
Le récit est à la première personne du singulier et le langage de plus en plus bâclé. Enfin, c’est l’effet souhaité et donné par l’écrivain. Au fur et à mesure que le personnage principal, un homme de la vingtaine, rentre dans son histoire, est submergé par les émotions, et réalise la complexité et la folie de ce qui lui est arrivé, que le style devient de plus en plus simpliste, le vocabulaire de moins en moins recherché, voire de plus en plus vulgaire.
Cet homme tente de sauver son amie d’enfance de 17 ans, tombée dans la drogue, entrainée par un gang de gays et lesbiennes (on dirait presque la mafia).
C’est une véritable course poursuite entre lui et son frère et cette bande d’originaux, assassins et sans pitié. Les scènes sont souvent violentes, qu’elles illustrent des bagarres ou des baiseries. Le ton est volontairement cru et sans laisser entrevoir d’espoir.
C’est agréable de lire enfin avec autant de facilité une œuvre de Boris Vian, où les femmes ont encore une fois toute leur place (la tête du gang est une femme). On ne se rend même pas compte que l’on est au milieu du XXème siècle, et l’on n'a pas pour une fois à trier quels détails sont à retenir, puisque Vian en vient directement à l’essentiel.
Arnaques, crimes et plaisir physique
Critique de Cyrus (Courbevoie, Inscrit le 3 novembre 2008, 47 ans) - 28 janvier 2009
Vernon Sullivan ou l'alter ego de Boris Vian
Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 49 ans) - 20 janvier 2006
N'a-t-il pas commis ce vers ?
"L'habit à la main"
Je ne partage pas l'avis de Jules non plus pour dire qu'en dehors de L'écume des jours, tout Vian relève de la littérature mineure. C'est oublier trop vite que le saxophoniste au souffle court appartenait au collège de pataphysique, ce qui n'est pas rien.
Rimbaud a écrit on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans. Selon moi, on n'est pas sérieux quand on prend la littérature au sérieux. Considérer un texte mineur parce qu'amusant et agréable à vivre, c'est un peu rapide.
Elles se rendent pas compte, Et on tuera tous les affreux... Vian, sous le couvert de Sullivan n'est pas à rejetter d'un revers de main.
un vian comme on les aime
Critique de Rachel (grenoble, Inscrite le 31 octobre 2004, 46 ans) - 28 février 2005
un livre que j'ai beaucoup aimé... bien que j'en sois une (souris!). à lire en une soirée.
ouais bien
Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans) - 8 octobre 2001
J'aime bien Vian
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 14 juillet 2001
Georges W. Busch à se vanter de n'avoir jamais lu un seul livre en entier !...Bien sûr il y a des exceptions, mais elles ne sont que des exceptions !... Nous devons cependant à la vérité que cette habitude européenne de considérer qu'elle elle a de la culture est assez horripilante ! D'autant plus quand on écoute les discussions des gens dans les avions, les aéroport ou ailleurs... Est-ce que nous sommes vraiment meilleurs qu'eux ?... That is the question !... Une autre question: qui a encore le temps d'avoir de la culture ?...
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