Instruments des ténèbres de Nancy Huston
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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A vous de juger
Je dois reconnaître que ce livre m'a laissé perplexe; du style je ne sais pas si je dois vous dire 'C'est génial, lisez-le' ou au contraire 'C'est presque une corvée de le lire' !
Parce qu'il faut reconnaître que ce livre est dur à lire, particulièrement le début qui est un peu rebutant. Passé ce cap difficile, une fois qu'on est pris par la force du récit, c'est autre chose; plus question d'abandonner (ce qui m'était arrivé deux fois auparavant), on est trop impliqué.
Il y a deux histoires dans ce livre. La première est celle de Nadia, une femme écrivain de 50 ans, meurtrie par la vie; un père violent et alcoolique, une mère en pleine déchéance, plusieurs divorces, un avortement... Nadia écrit un roman, qui raconte le destin franchement calamiteux de deux jumeaux, séparés à la naissance, dans la France moyenâgeuse. Les deux récits sont racontés en alternance, mais il apparaît que les personnages ont de nombreux points en commun, un peu comme si la narratrice, Nadia, était une lointaine parente de Barbe, l'héroïne malheureuse de l'autre histoire.
Au niveau de l'écriture je ne suis pas un fan de Nancy Huston; récit à la première personne, assez violent, écriture compliquée, beaucoup de digressions, bref il faut s'accrocher. Mais ça n'empêche qu'il se dégage une grande force de ce livre qui vaut la peine d'être découvert, ne fût-ce que pour se faire sa propre opinion sur ce livre hors du commun.
Les éditions
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Instruments des ténèbres [Texte imprimé], roman Nancy Huston
de Huston, Nancy
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782742714544 ; 8,70 € ; 04/06/1999 ; 344 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (14)
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Deux histoires à quelques siècles de différence s’entrecroisent
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 5 janvier 2014
Du droit à disposer de son corps - Roman glauque, violent et "gore"
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 1 août 2011
Pour cela, que de violences physiques, de sexe gratuit, de maladies et de souffrances, au milieu de bondieuseries non moins sombres ! Tout cela n'est pas fait sans un humour ironique grinçant, sans une certaine auto-dérision, mais il faut vraiment arriver à avaler tout cela, pour arriver à savourer le message final. La pilule, au final, fait du bien, mais se révèle, par moment, difficile à ingérer.
En lisant on comprend
Critique de Pamm3-x (, Inscrite le 31 mai 2010, 28 ans) - 31 mai 2010
Par Nancy Huston
Appréciation Personnelle:
Les premières pages du livre instruments des ténèbres sont un peu difficiles à comprendre. Ce n’est que lorsque nous commençons à comprendre le déroulement des chapitres que l’on entre complètement dans l’histoire. Alors à partir de ce moment, impossible d’arrêter de le lire. Au début du récit l’on ne sait plus où l’auteure Nancy Huston veut nous amener. Vu son langage et la façon dont elle écrit son histoire, on peut parfois ce perdre. Ce n’est que lorsque les deux histoires sont commencées que nous pouvons amplement profiter de l’écriture de Nancy Huston. Après avoir lu le livre au complet, j’ai commencé à aimer la façon dont l’auteure écrivait. Elle écrit avec une telle fluidité que lire son roman devient si facile. Nadia est une personne que l’on peut trouver extrêmement bizarre mais nous pouvons apprendre au cours du livre à l’apprécier. Ayant vécu plusieurs choses difficiles au cours de sa vie elle essaye de s’apaiser en faisant vivre toutes sortes de choses au personnage principal de son livre Barbe. En conclusion, j’ai vraiment apprécié le livre instruments des ténèbres par Nancy Huston et le recommande à tout bon lecteur souhaitant se donner un défi.
Magnifique, encore une fois
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 19 août 2009
À partir du moment où les deux histoires sont mises en place, le tour est joué; on est totalement absorbé par l’écriture de Nancy Huston. On est pris tant par la captivante histoire des jumeaux Barbe et Barnabé du 18ème siècle que par celle de leur écrivain, Nadia, qui nous livre des bribes de son passé et de longs monologues intérieurs.
L’histoire des jumeaux est passionnante et on veut toujours en connaître la suite. Mine de rien, Nancy Huston parvient à nous dresser un portrait précis et captivant du Moyen-âge dans lequel évoluent ses personnages. Les monologues de Nadia, quant à eux, sont réellement fascinants par leur manière d’aborder toutes ces choses de la vie, parfois toutes simples, auxquelles on pense de temps en temps sans s’y attarder vraiment.
Il y a aussi tous ces personnages, dans les deux histoires, qui paraissent si réels sous la plume de cette auteure… J’ai particulièrement «aimé» le personnage de Ronaldo. Quel talent!
un livre qui marque
Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 13 décembre 2007
c'est un livre dont on se souviendra par l'originalité des deux histoires , la peur de la fin , le style de l'auteur
Destins entrecroisés
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 23 mars 2007
C'est dommage, ça m'a gênée par moments, même si ça n'a pas tout à fait gâché ma lecture.
Parce qu'il faut le reconnaître, Nancy Huston écrit tout de même bien! J'ai encore une fois ressenti beaucoup de plaisir à évoluer dans les pas de ses personnages féminins et apprécié particulièrement la noirceur qu'elle distille ci et là, cette souffrance si palpable, bref toutes ces émotions et ces sentiments qu'elle restitue avec une jutesse certaine. Pas de pathos ou de larmes à bon marché, il demeure toujours cette proportion efficace de sensibilité et d'humanisme qui évitent de tomber dans la facilité ou la mièvrerie.
Pas son meilleur roman à mes yeux (en tout cas, pas celui qui m'a le plus charmée) mais tout de même, une lecture qui en vaut la peine!
Un de ces livres qui laissent une trace
Critique de Emjy (, Inscrite le 9 mars 2006, 41 ans) - 14 avril 2006
Pour revenir à son style, je pense que NH a su en trouver un propre et c'est ce qui me semble le plus intéressant.
Dans ce roman, il y a une foule de passages que j'ai trouvés particulièrement bien écrits. J'en ai sélectionné quelques uns:
"Personnellement, je ne fais aucune confiance en la vérité, il n'y a que les mensonges qui m'intéressent. Les miens en particulier. Même enfant, j'aimais mentir; et depuis que j'écris, le mensonge est devenue ma passion dominante"
" Le monde m'est égal! C'est une cause perdue, dépourvue de sens. Le sens c'est moi qui le fabrique. "
"Sur quoi peut-on écrire sinon sur les choses qui nous hantent?"
"Ah! La complexité insondable de ces interactions humaines, chacun de nous se baladant avec ses petits critères selon lesquels on juge les autres, tout en s'efforçant de répondre à leurs critères, même discrètement, sans en avoir l'air, en faisant semblant de n'être que soi et de n'avoir besoin de l'approbation de personne... Il n'y a aucun étalon-or, rien que ces perpétuels glissements, rajustements et compromis, chacun ajoutant absurdement le pied dans l'air à la recherche d'un bout de terre ferme pour le poser..."
"Comment se résigner à l'idée qu'il n'y aura jamais aucun jugement d'aucune sorte? Ni premier, ni dernier, ni jour d'expiation, rien du tout?
-C'est dur, je sais bien [...] mais au fond [...] ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de Démerdeur suprême qu'on est obligé de rester dans la merde!"
Ce livre (qui a reçu le prix Goncourt des lycéens en 1996) est donc un roman à deux voix, l'une contemporaine, l'autre du XVIIIème siècle. C'est une oeuvre littéraire qu'on ne croise pas tous les jours. C'est un roman merveilleux, captivant, étrange, mystérieux voire mystique. Un roman, qui, une fois terminé, ne s'oublie pas de sitôt car il est incontestablement de ceux qui laissent une trace...
Déconcertée...
Critique de Aria (Paris, Inscrite le 20 juin 2005, - ans) - 3 mars 2006
Ce roman a obtenu le Goncourt des Lycéens en 1996 et j’ai été intriguée par ce choix d’un livre aussi noir, dont les personnages sont hantés par le démon (daîmon pour Nadia, l’écrivain), le diable pour les paysans du XVIIème. Je reconnais qu’une fois passées les 30 ou 40 premières pages, on est fasciné par l’originalité du sujet qui m’a parfois glacé le sang.
Nadia, notre contemporaine, écrit ce qu’elle nomme « La Sonate de la Résurrection », l’histoire de Barbe, qui a réellement vécu et qui est morte à 25 ans en 1712. Ce récit est tout à fait conforme à ce que les historiens nous ont rapporté sur les signes de possession, les pratiques d’exorcisme qui s’appliquaient particulièrement aux femmes, les femmes étant plus souvent « possédées » par le démon.
Ce livre m’a aussi interpellée à cause du récit de la violence faite au corps des femmes depuis des millénaires, et plus particulièrement de leur détresse quand elles se retrouvent enceintes d’un enfant non-désiré : viols, toute puissance des « faiseuses d’anges », avortements dans des conditions effroyables…
pas très convaincu
Critique de Jeparo (Bruxelles, Inscrit le 26 mars 2004, 59 ans) - 10 juillet 2004
Quel style bousculé, pas spécialement esthétique du reste!
Quant à l'histoire en elle-même, en effet, comme d'autres ici, les parties consacrées à Barbe et Barnabé ont davantage éveillé mon intérêt quoique diminuendo.
Et quand la fin arrive, là, j'avoue que Huston m'a positivement surpris, d'autant plus qu'elle nous annonce "ça" (que je ne vais pas raconter!) depuis le début et qu'on parvient quand même à ne pas s'y attendre...
Catharsis d'une âme perdue.
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 18 mai 2004
La mise en abyme au départ assez évidente se veut la catharsis de Nadia qui raconte son désoeuvrement au travers des aventures de Barbe. Écrit avec la sensibilité d'une artiste directement liée a son oeuvre, je me suis longuement demandé si Nancy Huston n'était pas le réceptacle final de ce méta-discours.
Ce n'est pas vraiment mon genre d'histoire, mais c'est néanmoins intéressant, narrativement parlant.
Une question de goût...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 février 2002
critique
Critique de Blandyne (Villeurbanne, Inscrite le 8 janvier 2002, 41 ans) - 9 février 2002
Un livre génial
Critique de Apostrophe (Bruxelles, Inscrit le 11 février 2001, 63 ans) - 11 juillet 2001
C'est toujours la Mort qui sous-tend l'oeuvre et c'est pour cette raison que Nancy Huston peut faire peur, mais quel sens de la dérision ; à ce point de vue, Dolce Agonia est encore pire -voir critique éclair- mais c'est un régal.
Un bon bouquin qui vaut la peine
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 7 juillet 2001
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