Dixie chicken de Frank Ronan

Dixie chicken de Frank Ronan
( Dixie chicken)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Eireann 32, le 25 avril 2006 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 76 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 719ème position).
Visites : 3 404  (depuis Novembre 2007)

Lettre au narrateur.

D’abord, comme tu as une certaine éducation, tu te présentes d’entrée : «La plupart d’entre vous auront entendu parler de moi sous le nom de Dieu, et d’un, je ne suis pas mort, et de deux, je ne suis pas Eric Clapton ». Tu décides de nous parler d’un homme parmi tant autres, Rory Dixon pourquoi lui ?
Mais dès la première page, tu te débarrasses déjà de ton «Héros», une voiture qui fait un saut de l’ange du haut d’une falaise et adieu Rory Dixon. Seule la stéréo marche encore et la chanson parle de Dixie chicken et de Tennesse Lamb.
Maintenant que Rory est mort, explique-nous pourquoi tu l’as choisi ? Et raconte-nous son histoire. Ce n’était pas précisément un enfant de chœur, ni une de tes ouailles modèles ? C’était plutôt une brebis égarée, très égarée !
L’alcool et la drogue sont des péchés véniels, oublions-les. Des broutilles, ces égarements passagers, pas de quoi excommunier quiconque.
Parce qu’il savait donner de l’amour dis-tu ! Ce n’étais plus une donation mais du bénévolat «Il nous a tous culbutés, moi et la moitié des garçons et filles des trois paroisses situées sur notre versant de montagne».
D’accord il était né dans une étable, mais ses parents, des vieux hippies gourous partis en Inde, avaient des mœurs un peu douteuses (ce qui explique la sexualité débridé du fils) avec, comme sacerdoce, sept minutes de coït tous les matins depuis cinquante ans.
La famille, c’est un thème qui te tient à cœur, n’est-ce pas Dieu ?
Qu’il trompe sa femme et même qu’il soit incestueux avec Corinna sa fille de seize ans, soit, la première fois, ils étaient ivres et drogués tous les deux, mais après ? Et cette pauvre Corina morte le soir de l’enterrement, s’est-elle suicidée par honte de ce que Rory lui avait fait subir ?
L’amitié, aimez-vous les uns les autres ? Ce précepte version Rory : sa voisine était sa maîtresse depuis 10 ans, et son mari était son amant depuis quelques temps déjà.
L’honnêteté, c’est aussi une valeur sûre de ton enseignement, il me semble ?. Rory était ruiné, ses dernières affaires, la construction d’un centre commercial dans un quartier très républicain de Belfast, une seule entreprise se présente et comme par hasard en pleine récession les fonds affluent ? Cherchez l’erreur ! Le monde politique étouffera l’affaire.
Il me semble que l’on sent une certaine amertume et des regrets dans plusieurs de tes paroles :
-« Il y a ceux qui croient en moi, et ça, c’est vraiment le plus triste ».
Là je t’approuve et je comprends pourquoi je n’ai jamais cru en toi.
Et aussi un sentiment de faiblesse :«Je ne suis que Dieu, ce n’est pas moi qui ai fixé les règles du jeu ». Qui alors, le Diable ?
Le premier roman de Frank Ronan que j’ai lu et de loin mon préféré. Un peu amoral, mais cette idée de donner la plume à Dieu m’a beaucoup amusé et je trouve cela réussi.
Extraits :
-Pour aviser Hélène la veuve : « Il faut que j’aille prévenir l’Anglaise »
-Comme beaucoup d’étrangers, elle avait cru que la société irlandaise dénotait une certaine anarchie.
-Et quand il répondait à une question c’était toujours à côté.
-Question mort les Irlandais en connaissaient un rayon
-Kay caressa les phalanges osseuses et les diamants de sa rivale.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Tout ce que l’on cache

9 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 1 avril 2009

Frank Ronan est un écrivain contemporain irlandais méconnu. Pourtant, il mérite un coup d’œil. Dans ce roman particulièrement captivant, on rencontre un groupe de personnages orbitant autour de « feu » Rory Dixon, dont la voiture plonge du haut d’une falaise au début de l’histoire.

En octroyant à Dieu la narration de son récit, l’auteur s’immisce dans l’entourage de Rory et nous dévoile tous les détails de leurs vies ; peines, aventures, trahisons et désillusions. Il utilise les ingrédients du polar dans sa façon de faire avancer l’intrigue, sans nous ennuyer avec les interrogatoires répétitifs et l’aspect procédural. C’est un roman brillant dans sa livraison, jubilatoire dans son ton audacieux, et j’ai dévoré chaque page avec avidité.

La seule faille découle de l’insistance superfétatoire à caractériser Rory Dixon en héros. Il est le favori de Dieu. On le dit séduisant, attentif et intelligent. Un être supérieur. Mais, ceci n’est pas appuyé par ses comportements lorsqu’il était vivant et non plus dans la mémoire de ceux qui lui ont survécu.

Forums: Dixie chicken

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Dixie chicken".