Eloge des femmes mûres : Les souvenirs amoureux d'Andras Vajda de Stephen Vizinczey
( In praise of older women)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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LES MÉMOIRES DE CASANOVA ÉCRITES PAR STENDHAL
Voici donc les mémoires imaginaires de Andrew (Andy) Vajda, aujourd'hui professeur de philosophie à l'université Ann Arbor du Michigan, mais né András Vajda en 1933 en Hongrie.
Depuis tout petit András a une passion… les femmes… et de préférence les femmes plus âgées que lui, ce qu'il appelle les femmes "mûres"…
On découvre dans le livre, la vie du héros à travers plusieurs périodes de sa vie, sa jeunesse à Budapest avant la montée du nazisme et l'avènement de Hitler, avec ses premiers émois amoureux notamment pour les amies de sa mère et sa tante Alice.
Sa prime adolescence durant la guerre et l'occupation allemande, où réfugié dans un camp de soldat américains, il s'improvise entremetteur entre les soldats et les prostituées hongroises et ne rêve que de séduire la Comtesse Horthy.
Ses premières déconvenues amoureuses au lycée, sa première expérience amoureuse avec Mme. Horvath sa voisine de palier, qui lui apprend tout de l'amour et des femmes…
Sa vie durant ses années à l'université, avec ses frustrations, ses erreurs naïves, ses humiliations, ses plaisirs…
Ses nombreuses conquêtes féminines (toujours plus âgées que lui) pendant l'occupation russe, où la femme lui apparaît comme l'unique refuge, dispensatrice d'oubli…
Enfin le révolution d'octobre 1956, les barricades et sa fuite à travers la frontière autrichienne puis vers l'Italie et la ville de Rome.
Le style d'écriture de VIZINCZEY est brillant, naturel, gracieux, évocateur, l'écriture est fluide, lisse, et se lit d'un trait. Pour beaucoup, en fait, il s'agit là des Mémoires de CASANOVA écrites par STENDHAL… c'est tout dire!…
Bien que certains n'aient vu là qu'un livre érotique, qui ne traite que de sexe, je trouve cette vision un peu réductrice du roman, pour moi c'est avant tout un livre de souvenirs, de descriptions d'histoires, de villes, (Budapest, Salzbourg…) de situations historiques, de l'histoire de la Hongrie en général et en particulier… le tout faut-il encore le dire, avec de magnifiques et inspirés portraits de femmes, le plus souvent d'ailleurs de femmes "mûres".
On découvre ainsi au fil des pages Ilona (30 ans) dont András tombe éperdument amoureux et qu'il tentera en vain de séduire pendant plus de deux ans. Zsuzsa la matrone boulotte (40 ans), Boby la joyeuse divorcée blonde (34 ans), Nusi la mère de famille délaissée par son époux (31 ans), Paola la belle italienne frigide (36 ans), Ann la canadienne aux rondeurs provocantes… et beaucoup, beaucoup d'autres.. mais toutes décrites d'une façon très belle, et avec beaucoup de profondeur psychologique, malgré parfois la brièveté des passages qui leurs sont consacrés.
La seule chose qu'on peut finalement regretter dans ce livre est sa fin un peu abrupte, un peu trop précipitée presque bâclée, mais enfin, la fin reste ouverte, donc pourquoi pas un jour une suite à ces mémoires…
Et pour finir l'anecdote d'un livre dont l'histoire est encore plus incroyable que celle du héros du roman lui même… le seul livre publié à compte d'auteur à devenir un best-seller au Canada, édité en France en 2001, le livre est resté dans la liste des meilleures ventes de Livres Hebdo durant 72 semaines et à fait l'objet de 42 réimpressions, encensé par Graham GREENE et Anthony BURGESS lors de sa parution… Et le tout sans le secours de la presse : trois articles en tout et pour tout…
Aucun doute à avoir… assurément un livre à lire d'urgence!
Les éditions
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Éloge des femmes mûres [Texte imprimé], les souvenirs amoureux d'András Vajda Stephen Vizinczey traduit de l'anglais par Marie-Claude Peugeot
de Vizinczey, Stephen Peugeot, Marie-Claude (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070336555 ; 8,60 € ; 13/04/2006 ; 298 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (13)
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Divertissant
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 16 mars 2016
L'amour triste
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 31 décembre 2014
Pas à la hauteur de son titre !
Critique de Psycholine (, Inscrite le 15 février 2011, 54 ans) - 15 février 2011
Eloge de quoi !!
Critique de Mallaig (Montigny les Cormeilles, Inscrite le 17 janvier 2006, 48 ans) - 2 août 2010
Ce livre est bien écrit certes mais on s'ennuie ferme. J'ai également eu l'impression à la lecture que la vie derrière le rideau de fer semblait idéale même si quelques éléments font comprendre que ce n'était pas la vie rêvée.
Bref, j'ai été déçue et j'ai mis un certain temps à finir ce livre. Preuve de mon manque d'intérêt.
Frustrations diverses
Critique de Kernitou (Genève, Inscrit le 4 janvier 2005, 64 ans) - 28 octobre 2008
Il faut le dire clairement et honnêtement, ce livre ne s'adresse pas aux personnes qui ont quelque expérience de la vie, des rencontres, des voyages, de la diversité des choses et des gens, de la richesse de notre monde, etc. Sans fausse modestie, la plus anodine de mes aventures s'est révélée plus mystérieuse, plus folle, plus excitante, plus mémorable que toute rencontre rapportée dans cet "Eloge". Non, ce livre s'adresse aux frustrés et malheureux de l'existence (mais qui ne le savent pas), ceux et celles qui n'ont que peu vécu et qui rêveront grâce à cette bluette. Franchement, ça n'est pas d'un niveau différent de la collection Harlequin, mais ça se vend plus cher. Si vous avez vécu un tant soit peu, passez votre chemin. (Il va sans dire que j'ai sacrément reconsidéré l'adjectif "lettrée" concernant cette "amie".)
Charmante lecture
Critique de Tereza (, Inscrite le 6 septembre 2008, 26 ans) - 6 septembre 2008
Eloge, un très grand mot
Critique de Nomade (, Inscrite le 14 février 2005, 12 ans) - 30 décembre 2007
Et puis, il y a cet article publié dans l'Express ou le Télérama (mes souvenirs sont un peu flous). Bref, Eloge des femmes mûres est un succès planétaire. Traduit en plusieurs langues. Cela donne le tournis. Après lecture de cet article, je me fais la promesse d'acheter ce roman de Stefen Vizinczey. Bref, un matin, me voilà partie faire quelques emplettes au petit supermarché du coin. Et voilà que je tombe sur Eloge des femmes mûres. Ni une ni deux, il se trouve dans mon panier parmi les légumes et autres produits. Ni une ni deux, me voilà chez moi. Ni une ni deux, me voilà allongée sur mon lit en train de lire le livre. Livre lu d'une traite. Ni une ni deux, me voilà en train de hausser les épaules. Oui, le roman est intéressant. Un jeune homme qui découvre les plaisirs charnels avec des femmes d'un certain âge peut certainement être passionnant. Et enrichissant. Voire drôle.
Dans ce livre, la femme est une conquête, un désir, une passion. Et c'est agréable de penser que des femmes mûres peuvent être toujours attirantes. Cela donne de l'espoir !
Mais de là à dire que c'est un grand roman, ni une ni deux, je dis non. Pourquoi? Je n'ai pas été conquise par un quelconque sentiment. Est-ce dû à la narration? Pourtant, cela se lit facilement. Est-ce au manque de rebondissements? Certainement. En réalité, je crois que l'auteur n'a pas souligné la psychologie de ce jeune homme. Lequel reste fade.
Décevant
Critique de Happy_kangourou (, Inscrit le 29 mars 2007, 49 ans) - 10 décembre 2007
Autant par le style (très simpliste) que par l'histoire.
On s'ennuie ferme.
Il est pourtant rare que la littérature d'Europe Centrale me déçoive...
Le goût sucré des femmes mûres…
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 26 juin 2007
En attendant, je me range aux côtés de Septularisen, de WMGEC et de Jules, parmi ceux qui ont apprécié cette lecture.
Le héros tombe les filles avec une facilité qui rendra un tant soit peu jaloux, mais on se consolera en le renvoyant à sa fiction…
Bon, ce sont les trentenaires qu’il désigne comme « femmes mûres ». S’il y a un jour une suite à ce texte, on rêve des confessions d’un homme vieillissant toujours amateur de femmes encore plus mûres.
Un conseil valable pour tout le monde : « Essayer de faire l’amour avec quelqu’un qui a aussi peu d’expérience que l’on en a soi-même me semble à peu près aussi insensé que de s’aventurer en eau profonde avec quelqu’un qui ne sait pas nager non plus ».
Cette citation d’un « anonyme hongrois » : « Y a-t-il une vie avant la mort ? ».
Et ce rappel d’Alexandre Dumas : « Les chaînes du mariage sont si lourdes qu’il faut être deux pour les porter – parfois trois ». Le héros précise l’idée : « Cette idée qu’on ne peut aimer qu’une seule personne fait que la plupart des gens vivent dans la confusion ».
Oui, on ne dira jamais assez les dégâts causés par la vision romantique de l’amour…
J’ai bien aimé aussi la lettre des « Hommes médecins en faveur de la promiscuité sexuelle (HMSP) » annonçant l’intention de « combattre la recrudescence alarmante de la virginité, maladie rare dont on croyait être venu à bout ». Et puis cette réflexion d’une des maîtresses : « Vous les hommes, vous êtes tous des singes vaniteux. Votre plaisir, ce n’est ni les femmes ni même votre propre orgasme. La seule chose qui vous intéresse c’est de faire exploser une femme ».
Pas faux sans doute. Mais relativement récent.
Au rang de ce que je n’ai pas aimé, les envolées lyriques sur la Nation hongroise. Bof. J’ai toujours trouvé les patriotismes un poil ridicules et très inquiétants. Et puis, quel rapport avec l’amour des femmes mûres ? L’idée de patrie est-elle à ce point mûre qu’elle va bientôt pourrir sur l’herbe ? Je crains que non.
Je serais plutôt de l'avis de WMGEC
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 septembre 2006
Son but est essentiellement de prouver qu'un jeune homme devrait toujours faire l'amour pour la première fois, au moins, avec une femme plus mûre et que la jeune fille aurait intérêt à commencer avec un homme plus âgé et plus expérimenté.
Est-ce idiot ?... Si nous regardions les choses froidement, cela ne peut être qualifié d'idiot, me semble-t-il.
En outre, si ce livre nous montre un jeune homme qui fait beaucoup de conquêtes, je considère cependant que la femme n'y est certainement pas réduite à un objet de consommation.
L'auteur écrit bien et arrive à créer une ambiance agréable.
Que cela corresponde à une réalité c'est une autre histoire. De toute façon il est certain qu'il y en a de beaucoup plus forts que d'autres dans le domaine de la séduction.
trop facile
Critique de Caco- (, Inscrit le 29 décembre 2005, 58 ans) - 14 août 2006
Trop facile cet enchainement de séduction où on voudrait nous faire accroire qu'il suffit d'insister pour pouvoir vivre une aventure avec une femme et surtout la respecter.
En fait ce qui a retenu mon attention c'est la description de la vie au-delà du rideau de fer. Sujet que je ne recherche pas mais qui en venant à moi à travers ce récit a éveillé mon intérêt.
Eloge d'un petit livre
Critique de Wmgec (, Inscrit le 21 juillet 2005, 55 ans) - 3 août 2006
En fait, j'ai même eu souvent l'impression de ne pas lire mais d'écouter le narrateur, assis à côté de moi, me raconter ses souvenirs de jeunesse.
Souvenirs au travers desquels passe une certaine philosophie de l'amour et des relations hommes-femmes.
Loin d'être un catalogue de vantardises et de conquêtes, ce livre s'adresse aussi aux lectrices et présente un (trop?) beau portrait d'homme respectueux des femmes.
Par contre le livre a souvent été présenté comme un "chef d'oeuvre de la littérature érotique" mais c'est extrêmement réducteur et trahit, à mon sens, la volonté de l'auteur. Traitant des rapports amoureux, il est normal qu'il en évoque la concrétisation sexuelle, mais son propos est ailleurs.
Je pense qu'à travers les différentes aventures qu'entretient le narrateur, sont traités avec tact bien des aspects des rapports amoureux (timidité et tâtonnements, dissymétrie des sentiments, la rupture et le désamour, l'adolescence et même la frigidité!).
Andras Vajda ne nous donne pas de leçon mais plutôt sa façon de voir les choses avec le recul de l'âge.
C'est un roman plaisant qui peut servir à rassurer et démystifier des adolescents à l'heure de leurs premières rencontres.
Non
Critique de Alexm (, Inscrit le 2 avril 2005, 64 ans) - 8 mai 2006
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