Dans l'or du temps de Claudie Gallay
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Toute vie en secrets
S’il fallait croire au hasard, d’aucuns diraient qu’il est bien fait. Que la rencontre entre Alice et le narrateur est une coïncidence, une belle coïncidence. Mais, faut-il croire au hasard ? N’est-il pas dit que l’on doive, un jour, rencontrer celui ou celle à qui l’on peut tout dire, même l’indicible ? N’y a-t-il pas sur cette terre, l’autre, qu’il soit ou pas du même genre, de la même génération, du même milieu ?
La rencontre avec Alice, cette vieille femme, va bouleverser la vie du narrateur. Mal dans sa vie de prof, mal dans sa vie de couple, ou plus exactement, ne trouvant ni ici, ni là, de ressort à sa vie. Une lassitude, un temps qui s’égrène, une incapacité à rebondir et à donner sens à une existence au caractère banal… jusqu’à l’ennui.
Sans se connaître, sans même aller jusqu’aux présentations polies, Alice et lui vont former un couple. Un couple initiatique, un couple de révélations.
Le partage de l’histoire, de deux lourds, insupportables secrets, va amener le narrateur à changer, à se changer, à reprendre un flambeau.
C’est l’Histoire des Indiens Hopi d’Amérique qui fournit le prétexte à l’évasion. C’est l’histoire de ces kachinas et autres masques de la religion d’un peuple inconnu et menacé qui bouleversa André Breton, mais aussi Alice.
C’est derrière cette histoire que se cache l’initiation à une autre philosophie de la vie.
Tous les secrets, tous ses secrets, Alice ne pouvait les partager qu’avec lui, qu’avec nous !
Les éditions
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Dans l'or du temps [Texte imprimé] Claudie Gallay
de Gallay, Claudie
Éd. du Rouergue / La Brune (Rodez)
ISBN : 9782841567195 ; 18,80 € ; 09/01/2006 ; 317 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (7)
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Atmosphère singulière...
Critique de Anne-Lise (, Inscrite le 21 février 2006, 76 ans) - 19 novembre 2013
Le narrateur, que rien n'intéresse vraiment dans son quotidien, se sent attiré de façon irrésistible par Alice et sa maison qui regorge de mystères... Les liens forts qui se tissent entre les deux personnages plongent le narrateur dans un monde aux antipodes de sa réalité monotone.
J'ai apprécié ce roman très bien documenté. Le fait de relier cette histoire à des personnages ayant réellement vécu lui confère un intérêt supplémentaire. De plus les chapitres enchâssés dans ce roman, que l'on pourrait, à priori , considérer comme des digressions, apportent un éclairage intéressant et surtout ne rompent en rien ce climat envoûtant qui règne tout au long du livre.
Comme dans les Déferlantes, j'ai aimé retrouver les phrases courtes, chères à l'auteure et l'atmosphère maritime qu'elle dépeint si bien, imprégnée, ici, d'une pluie quasi omniprésente et obsédante.
Quand un couple se délite en vacances
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 88 ans) - 14 décembre 2011
Une rencontre de hasard réunit le héros et une voisine, Alice, femme âgée vivant avec sa sœur muette Clémence, ses souvenirs, et son chat, Voltaire. Tout doucement, Alice va littéralement fasciner notre homme en lui relatant d’anciennes histoires relatives à la rencontre de son père et d’André Breton à Oraibi, village indien d’Arizona, d’où ils rapporteront, malgré l’interdiction, de précieuses statuettes Hopi et un masque bleu aux influences mystérieuses, aujourd’hui entre les mains d’Alice.
Négligeant sa famille et quasiment envoûté par les récits et confidences d’Alice, le narrateur, à la personnalité falote, lui rend visite de plus en plus fréquemment, tout en s’emparant des précieux objets indiens …
Tandis qu’Anna excédée par le comportement de son mari trop souvent absent, le quitte en emmenant leurs 2 filles, le narrateur se rend au cimetière des Batignolles, sur la tombe d’André Breton, tout en adressant à la vieille Alice via son portable un dernier signe de connivence …
De ce roman aux phrases courtes, hachées, peu élaborées, il en ressort un récit, somme toute assez simple, et qui, en langage pictural, pourrait correspondre à une peinture naïve. Si l’on y retrouve l’environnement maritime cher à Claudie Gallay, l’ouvrage manque singulièrement de corps, en miroir peut-être au flou psychologique du héros, graduellement devenu au fil des pages, un anti-héros …
un moment de douceur
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 19 septembre 2010
J'ai aimé aussi toutes les citations et les références au surréalisme et à la culture hopi qui m'était totalement inconnue.
Par contre, comme d'autres lecteurs, j'ai trouvé que le narrateur avait une attitude "légère" envers sa femme et ses enfants, presque lâche en fait.
J'avais beaucoup aimé "Les déferlantes", mais ce roman m'a également plu.
ENCORE UN BON
Critique de Pauline3340 (BORDEAUX, Inscrite le 2 août 2008, 56 ans) - 25 août 2010
Pas séduite
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 12 juillet 2010
J’avais beaucoup aimé Les Déferlantes et Seule Venise, tant Claudie Gallay s’y entend pour faire vivre les lieux et brosser une galerie de portraits tous intéressants. Malheureusement, cette fois le charme n’a pas opéré. Les phrases très courtes m’ont gênée, au point que j’ai eu l’impression que le style était différent dans ce roman, ce qui n’est vraisemblablement pas le cas. Je n’ai pas été séduite par les indiens Hopi et me suis ennuyée dans les longs passages les concernant. Le personnage de l’homme, narrateur de cette histoire, m’a paru bien terne par rapport à celui d’Alice. Je n’ai pas compris son insatisfaction permanente, son incapacité à prendre une décision. Bref, il ne m’a pas plu. Pourtant, dans les trois livres de l’auteur cités ici, on retrouve le même schéma de la personne fragilisée, qui rencontre quelqu’un de plus âgé qui va tout changer. Mais ici j’ai trouvé le déséquilibre entre les deux trop important, l’un phagocytant l’autre. A moins que plus simplement, je me sois lassée de ce schéma répété d’un roman à l’autre.
Réceptacles du passé
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 30 mars 2009
Un livre d’atmosphère avant tout, qui déploie la rencontre improbable de deux caractères opposés au départ. La magie opérant, la communication entre ces deux-là sera totale. Même si à de nombreuses reprises j’ai eu envie de secouer le narrateur, véritablement possédé par Alice, je reconnais que sa présence soumise était nécessaire pour faire de lui le réceptacle de confidences si intimes…
Un livre d’atmosphère donc, où l’on retrouve le style de Claudie Gallay : des phrases courtes, incomplètes grammaticalement (cela peut irriter au début, mais le lecteur s’y coule vite). Mon deuxième livre d’elle et déjà un point commun avec « Seule Venise » : le hasard qui met en présence des personnes que rien ne prédestinait à une telle rencontre et le bel échange qui s’en suit, d’autant plus libre que les protagonistes ne se connaissaient pas et ne se reverront plus.
La vie demeure
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 8 février 2007
Au fur et à mesure de leurs conversations, l'homme se sent envoûté. D'abord par ces poupées rituelles kachinas qu'elle lui présente, puis des photographies et enfin par un masque qui a semé le malheur partout derrière lui. Alors que le passé de cette vieille dame, malicieuse et un brin cruelle, se recompose sous ses yeux, c'est son couple, sa vie, ses repères qui se retrouvent ébranlés. Il a perdu pied et vit désormais dans une autre réalité.
Un beau texte, qui s'écoule lentement, de manière balisée et parfois attendue, avec de la sensibilité, de la douceur et aussi de la cruauté. Le personnage de Alice est par moments très agaçant, manipulateur, tandis que celui de son interlocuteur peut irriter par sa nonchalance et sa résignation.
Claudie Gallay leur fait la part belle mais a la judicieuse idée d'en faire une aussi belle à la tribu Hopi, aux espoirs d'un peuple déçu et aux dégâts qu'une société moderne peut provoquer sur les traditions ancestrales. Le regard du narrateur est un regard d'occidental blanc confortablement installé dans sa petite vie, Alice n'hésite pas à lui reprocher et elle n'a pas tort, même si elle-même est également entrée dans ce système.
C'est également toute une époque qui défile sous nos yeux, ces années difficiles, ces artistes exilés, ces êtres tourmentés qui ont cherché dans une certaine forme de foi le courage et l'espoir. Claudie Gallay les présente sous des traits humains, tout simplement; ce ne sont pas des icônes, mais des êtres comme tout le monde remplis de défaut. une galerie intéressante de portraits que le lecteur apprivoise avec plaisir, chacun étant proche de lui pour une raison ou une autre. Le livre se termine sur une note d'espoir, celle d'une vie qui peut recommencer. Meilleure. Une lecture très agréable.
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