Insoupçonnable de Tanguy Viel
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Faux enlèvement
Sam et Lise sont des amants qui se font passer pour frère et soeur dans le but d'escroquer un homme riche. Elle doit l'épouser, puis simuler un faux-enlèvement qui verrait son époux verser une grosse rançon dont elle pourrait profiter pour prendre la fuite. Machination machiavélique et somme toute simpliste. Sauf que ça ne tourne évidemment pas comme prévu.
Très court résumé de ma part, pour une fois. Parce qu'à mes yeux, l'intérêt de ce roman ne réside pas vraiment dans cette histoire, somme toute assez banale, mais dans le traitement que lui applique Tanguy Viel. Une plume alerte qui dépeint des ambiances comme on le ferait au cinéma et c'est ça qui est plaisant. Il y a des clichés, des images, on se croirait dans un film noir des années d'or du cinéma. De l'image, Viel passe facilement aux mots. La rêverie, les silences, les échanges, tout cela est couché sur papier avec une certaine aisance et c'est tant mieux, ça apporte un peu de force à cette histoire qui par moments en manque cruellement à mon goût.
Autre procédé que manie bien Tanguy Viel, c'est celui de l'écriture à rebours. Il nous raconte l'histoire à l'envers en quelque sorte, partant d'une conclusion pour en arriver à décortiquer les faits et leur genèse. Cela offre dès lors de beaux souvenirs, quelques portraits intéressants.
Lecture certes périssable mais bien agréable.
Les éditions
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Insoupçonnable [Texte imprimé] Tanguy Viel
de Viel, Tanguy
les Éditions de Minuit / ROMANS
ISBN : 9782707319418 ; 13,20 € ; 02/02/2006 ; 138 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (6)
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Mouais...
Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 10 mai 2009
L’originalité et la force de Tanguy Viel résident dans l’écriture, poétique, ciselée et parfois un peu glaçante.
Sam, Henri, Lise et Edouard sont réunis. Les gagnants sont toujours les mêmes ! A vouloir plus parfois on perd tout.
Adjugée… vendue ! Pour un panama.
Deux frères
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 25 avril 2009
Une jeune femme, de mèche avec son amant qu’elle fera passer pour son frère, se marie par calcul avec un commissaire-priseur pour le détrousser. Mais le vendeur, un peu pataud, a un frère, un vrai, qui ne va pas se contenter de jouer les seconds rôles. Les frères, les vrais, jouent au golf et le narrateur qui les accompagne sur le green, on le sent, est d’une autre extraction qu’eux, il tacle leur comportement, il n’aura pas de scrupule à commettre son forfait mais c’est sans compter sur la prééminence de classe, si on peut dire.
L’air de rien, Tanguy Viel a écrit un roman engagé, derrière lequel on comprend que le salarié du crime, celui qui pense rétablir l’ordre, n’aura pas le dernier mot, qu’il sera la dupe, le dindon de la farce sociale. Les frères de sang (d’argent ?) se vengent alors que les faux frères se déchirent, les frères de sang se refilent le butin alors que les faux frères le dilapident. Les frères s’agrègent les bonnes choses, les meilleures amours même s’ils n’auront pas le style, la faculté de raconter, de rapporter, donc de témoigner, et, pour seul plaisir esthétique, une rengaine de Chostakovitch à écouter en boucle dans une bête voiture de rupin.
À malin, malin et demi ...
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 2 décembre 2007
[...] Cela, je ne sais pas ce qui t'a pris, Lise, ce qui a traversé d'un point à un autre ton esprit ce jour où tu m'as présenté Henri, quand au lieu de tout ce qui était prévu et parfait elle a dit : Je te présente mon frère. Elle ne devait pas dire ça, elle devait dire «je te présente un ami», elle a dit «mon frère».
Mais ces deux faux-frère et soeur trouveront plus retors qu'eux mêmes et le crime ne sera pas parfait ...
[...] Je listais chaque détail comme au supermarché on raye une par une les courses faites.
Disparition du corps, fait.
Vêtements sur la plage, fait.
Nettoyage de la voiture, fait.
Ramassage des billets blancs, fait.
Alors est-ce que c'est aussi comme au supermarché quand, même avec une liste et la meilleure volonté, on rentre chez soi et il manque obstinément quelque chose ?
Sauf que l'on ne croit pas un instant à ces personnages, froids et distants.
Ni à cette rocambolesque histoire, brillant exercice de style intellectuel mais sans plus.
Et pour ce qui est de l'exercice de style, Tanguy Viel s'en donne à coeur joie : sa prose est du même tonneau que les auteurs à la mode comme Barbery ou Claudel.
Il y a de la phrase (en longueur) et de la virgule (en quantité) !
jusqu'où aller ?
Critique de Bertrand-môgendre (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 69 ans) - 5 octobre 2007
L'amour des situation peu banales, comportant cette part vitale de risques .
L'amour de maîtriser leur destin, en tant que calculateurs, manipulateurs.
L'amour des sensations de peur, face au danger, cousues d'adrénaline et de frissons, ceux qui donnent les mains moites, car ils fricotent avec l'inconscience.
L'histoire se déroule comme une aventure policière avec des bons et des méchants, sauf qu'ici les robins des bois ne sont pas des enfants de choeur.
Agréable à lire, jusqu'au bout, même si la fin me laisse un indésirable goût de fil interrompu.
L'invraisemblance des situations me confirme combien le romancier à l'imagination débordante de vitalité.
Un peu court
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 19 juillet 2006
Le faire croire à tout le monde, et en particulier à Henri qui veut épouser Lise. Or Henri est très riche, et Sam et Lise entendent bien profiter de cette fortune.
En écrivant cela, j'ai l'impression d'en avoir déjà trop dit sur l'intrigue. Mais c'est cela qui cloche dès le départ dans ce livre pourtant très court... on connaît l'intrigue dès le début.
A moins que l'on ne se trompe dès le début, mais comme l'auteur laisse au lecteur le soin d'interpréter le dénouement comme il l'entend, on se sent un peu perdu au terme de ces seulement 138 pages.
Bref, voilà un roman qui ne laissera pas un grand souvenir... un de plus.
Qui est insoupçonnable dans cette histoire?
Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 70 ans) - 25 mai 2006
D'où ma curiosité, d'où l'achat de ce livre.
Ce livre, déjà peu épais, s'engloutit. Le style particulier (qui m'a gênée du reste) rend le récit encore plus oppressant. On veut en finir vite avec cette histoire, savoir enfin comment cela va se terminer.
Et là, déception, comment interpréter la fin? Et si, finalement, je n'avais rien compris?Et si, l'insoupçonnable, ce n'était pas les manigances de Sam et Lise mais un autre jeu?
J'avoue ne pas avoir compris. Qui pourrait m'aider?
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