Le chasseur Zéro de Pascale Roze

Le chasseur Zéro de Pascale Roze

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Le Biblio, le 25 juin 2001 (Waterloo, Inscrit le 4 avril 2001, 47 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 021ème position).
Visites : 5 573  (depuis Novembre 2007)

10/10 pour le chasseur zéro

Pour certaines personnes, la guerre même terminée depuis des décennies dure toujours.
Lara Carlson vit avec sa mère à Paris. Son père est mort lors de l'endommagement par un kamikaze du cuirassé américain le "Maryland". Profondément marquée, elle ne peut oublier. De plus, sa mère dépressive suite à la mort de son mari n'arrange pas les choses. Mais Lara essaye de lutter. Combat presque perdu, car continuellement elle entend le bruit de cet avion qui a coûté la vie à son père.
Ce livre est très beau, bien écrit et nous permet de rentrer dans la conscience de notre héroïne.
J'ai vraiment bien aimé ce livre et je le conseille à tous ceux qui sont attirés par les conséquences que peuvent engendrer les guerres.

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C'est court...dans un sens, tant mieux

6 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 19 juillet 2021

Prix Goncourt 1996 (oui, oui, je suis en plein cycle Goncourt en ce moment, et croyez-moi, c'est pas fini) pour ce court roman, 165 pages, qui raconte l'histoire d'une jeune femme, née en 1944 d'une mère française et d'un père militaire américain, lequel est mort en avril 1945 au cours de la bataille d'Okinawa dans le Pacifique. Elle s'appelle Laura Carlson.
Sa mère, suite au décès du soldat, retourne vivre chez ses parents, à Paris, avec sa fille. La fille est élevée par ses grands-parents (lui est du genre taiseux, elle est du genre maîtresse femme assez sévère, mais aimante), la mère ne quitte quasiment jamais sa chambre, endeuillée, traumatisée.
Laura va apprendre à vivre sans père, un jour elle va découvrir comment il est mort, va recevoir d'une amie un livre (le journal intime, publié, d'un ancien soldat japonais, pilote kamikaze) qu'elle va dévorer lecture après lecture, et elle va associer, en son for intérieur, ce soldat, ancien chasseur de Zero (avion nippon), avec la mort de son père (suite à une attaque de kamikazes). Elle va aussi commencer à souffrir de terribles bourdonnements dans les oreilles, acouphènes violents qui ne se calmeront pour ainsi dire pas...

Un roman étrange, bien écrit (style direct, narration à la première personne), qui se lit facilement, mais qui met du temps à décoller (jeu de mots aérien) et n'est pas super passionnant de bout en bout. Parmi les Goncourt que je découvre, ce n'est vraiment pas un grand cru, enfin, selon mon avis.

L'orpheline

5 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 24 août 2020

Alors que sa mère Bénédicte ne se remet pas de la mort de son mari disparu sur son bateau à Okinawa, Laura Carlson enfant quitte l’Amérique pour venir vivre chez ses grands-parents. Entre une mère dépressive, un grand-père enfermé dans son bureau, et une grand-mère mégère, bigote, son enfance est pour le moins solitaire et triste.
Son amitié avec Nathalie va bouleverser le cours des choses. Laura va enfin vouloir découvrir qui était son père. Apprendre les conditions de sa mort va en faire un héros aux yeux des jeunes filles qui s’intéresseront dès lors aux kamikazes japonais.
Mais est-ce que les acouphènes dont souffre Laura en entendant le bourdonnement de l’avion sont des symptômes de folie comme le pense son petit ami, ou sont-ils liés à son histoire familiale ?

On suit la vie de cette jeune femme isolée en plein Paris, enfermée dans sa "tête", essayant au fil des épisodes, des étapes de sa vie de gérer sa maladie et sa solitude.
Un roman déroutant, court, perturbant par la passivité puis la folie de son héroïne.
Pourtant déjà lu en 1997, il ne m’avait laissé aucun souvenir, seuls quelques vagues éléments sont revenus, et je pense que cette seconde lecture n’en laissera pas beaucoup plus.

Amour filial

8 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 27 août 2012

Comme j'ai lu ce roman il y a 16 ans, je ferai un commentaire court. Heureusement toutes mes lectures d'alors sont sur fiches.

Ce roman s'attache à un deuil qui n'a pas eu lieu. L'héroïne cherche à établir une filiation pour vivre pour que le zéro du titre devienne un coefficient.

Roman lyrique qui démontre que l'aval existe grâce à l'amont. L'un est fusionné à l'autre pour que la vie suive son cours. Sinon, la césure irréversible conduit à la mort

Que le Goncourt fût accordé à l'auteure en a surpris plus d'un à l'époque. Ce ne fut pas une décision péremptoire pour cette novella dépouillée d'artifices surperfétatoires. Il faut y voir tout de même un beau roman sur les dangers qui menacent ceux qui vivent isolés sur leur île échappée du continent.

Une histoire qui fait bourdonner les oreilles

8 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 26 août 2012

Okinawa, avril 1945 : un kamikaze endommage le cuirassé américain Maryland. Des années plus tard, Laura, qui vit à Paris auprès de ses grands parents et de sa mère dépressive, a dans les oreilles un bourdonnement de l'avion-suicide qui a tué son père qui était sur le navire.

Etudiante douée et fiancée à un musicien prometteur, rien n'empêche le chasseur zéro de la poursuivre au point que cette obsession la rend sourde à la joie de vivre.

Ce récit court et efficace et qui fut couronné par le Goncourt en 1996, marquera la littérature française. Je l'avais déjà lu peu de temps après ce prix et il s'agit d'un ouvrage qui reste interpellant. De toute évidence, on sent aussi que ce livre regorge d'éléments personnels même si le récit lui-même n'est pas une histoire vraie.

C'est clairement écrit avec les tripes, ce qui peut aussi déranger ; une histoire qui n'est pas destinée aux amateurs d'histoires romantiques.

A lire

Le bourdonnement intérieur

7 étoiles

Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 11 juillet 2005

" Le Chasseur Zéro" est l'histoire de Laura, petite fille solitaire élevée par ses grands- parents. Sa mère, mariée très jeune à un soldat américain retourne vivre chez ses parents après le décès de son mari. Complètement dépressive, elle leur laisse l'éducation de sa fille. Dans une ambiance pour le moins glauque : un grand-père, qui crache chaque matin s'est poumons, séquelles de gazages de 1917; une grand-mère tyrannique et une mère qui refuse de quitter sa chambre. Progressivement, Laura va se poser des questions sur la figure paternelle, celui dont on ne possède que deux photos : celle où il pose fièrement sur le pont du "Maryland" et celle avec sa mère à New-York.. Jusqu'au jour où elle fera la connaissance d'une amie qui l'amènera à poser les questions essentielles sur ce père, mort trop tôt à Okinawa, foudroyé par un kamikaze japonais.

"Là-bas, la mer plate, métallique, le ciel entièrement dégagé, le soleil net, comme découpé au ciseau, à peine encore au-dessus de l'horizon. L'aube des temps, l'éclat de la Création. Et dans la lumière virginale, la petite masse compacte du chasseur qui avance, qui avance,…"

Par la suite, Laura va mettre la main sur le journal d'un kamikaze, s'identifiant progressivement à celui-ci. A partir de ce moment, des bourdonnements d'oreilles s'empareront d'elles. Le vrombissement du chasseur zéro…
"Le Chasseur Zéro", prix Goncourt 1996, est un roman court, tendu au style simple (parfois trop…). La narratrice nous livre, sans pudeur, ses moindres obsessions. On la suit dans cette quête désespérée de ses origines. On entend aussi ce vrombissement sourd qui la rend folle. Un bon premier roman….

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