Bjorn le morphir de Thomas Lavachery

Bjorn le morphir de Thomas Lavachery

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Gahwem, le 21 mars 2006 (Suisse, Inscrit le 4 mars 2006, 33 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (56 124ème position).
Visites : 5 661  (depuis Novembre 2007)

De la poésie... magique

Une grande réussite pour un auteur très peu connu, qui réalise ici son premier roman, suivi une année après d'une série de deux tomes narrant la suite de l'histoire de notre Morphir...

L'histoire se passe en 1065, dans les pays du nord, où la famille de Bjorn se cloître pour échapper à la meurtrière Sorcière Blanche, la neige. Attention, il ne s'agit pas de neige comme vous pouvez vous l'imaginer, mais elle est dans ce livre représentée comme une vrai personnalité, qui envoie ses sbires pour tuer la nature et les hommes et les rayer de la surface de la terre. Bjorn et sa famille survivent quand bien que mal à l'hiver infernal qui se prolonge. Les réserves s'amenuisent et la vie devient de plus en plus difficile. Mais dans ses rêves, Bjorn apprend à combattre à l'épée, et il devient très talentueux... Dès lors, tout le monde pense qu'il est un Morphir...

Une aventure formidable, pleine d'amour et d'humour, mêlant le fantastique au réel avec beaucoup d'habileté

Gahwem

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Critique portant sur Bjorn le morphir et suivants

2 étoiles

Critique de Arvandor (, Inscrit le 14 mai 2009, 36 ans) - 14 mai 2009

Une histoire passionnante aux premières pages de l’ouvrage, un héros modeste qui a tout à apprendre, et une introduction du fond et des personnages centraux relativement satisfaisante si ce n’est certains personnages dont le fond aurait tout de même pu être davantage travaillé (tel que les compagnons du Prince Dar, mauvais par excellence..). Malheureusement force est de constater qu’au fil de la lecture de l’intégralité des ouvrages et sans ironie douteuse, la descente aux enfers se produit inexorablement…comment ? Un héros sympathique de treize ans ayant tout le mal du monde à vaincre son frère à l’escrime qui du jour au lendemain grâce à des rêves enfouis dans son subconscient, devient un escrimeur aussi doué que le Prince Dar, ce dernier escrimeur d’élite, héros national, se prend un bout de conduite par un malheureux gamin venant d’entrer dans l’adolescence…

Que dire de Sigrid, cette muette surexcitée devenant du jour au lendemain capable de parler, et d’un livre à l’autre, de manier arc, et griffes de héron comme une furie, au point d’en vaincre sans la moindre blessure grave, Thordis la compagne du Prince Dar, une femme lycanthrope maitresse d’arme et déchainée ? Un personnage dont on se serait bien passé au bénéfice d’un personnage féminin avec un fond et un destin autrement plus élaboré que la groupie du fringant jeune blond aux yeux bleus passant d’un statut de jeune garçon tout ce qu’il y a de plus normal, à celui de Hercule ou de Goku San.

Le personnage de Ketill le Rouge est intéressant, il fait office de barde et de barbare doué à la hache autant qu’en poésie, mais (cela n’engage que moi bien sûr) j’ai trouvé qu’il faisait un peu trop l’apologie des héros au fil des bouquin, de sorte que, de personnage intéressant dont on aime creuser les antécédents au fil du récit, il est relégué en arrière plan au rôle de personnage de soutien, voire dans le troisième livre, en écho de personnage, jusqu’à son retour fracassant.

Svartog, le dernier personnage de soutien de notre quatuor exceptionnel, un demi hirogwar issu d’une lignée prestigieuse et forcément douée en tout et rien (l’intello de l’équipée m’est avis), se transformant dans le dernier tome, en barbare suicidaire au comportement relativement pathétique au point d’en redouter les passages le concernant, mais l’œuvre est ainsi faite et personne d’autre que l’auteur lui-même ne peut remettre la psychologie ni la trame des personnages en question.

Toutefois il est vrai que cette constante invincibilité du personnage central et de son entourage si elle est au début plutôt tolérable pour lancer l‘histoire, en devient vite agaçante au fil du récit, tout comme l’empathie des autres civilisations à l’égard de cette équipe de joyeux barbares pour X raison, oui vous l’aurez compris, je veux parler des yus, n’est-ce pas à cause des 4 barbares que l’équipage yus s’est sauvagement fait agresser à bord du navire qui devait les escorter jusqu’au royaume de Mamafidjar ? Et pourtant plus le temps passe et plus leur situation s’améliore là où l’on s’attendait à ce qu’ils vivent l’enfer.. quoi de plus logique puisqu’ils sont aux enfers.

Le personnage de Mamafidjar revenant sans cesse au fil des récits comme une entité maléfique, immonde, rusée, dotée de tous les pouvoirs… il y avait de quoi s’attendre à quelque créature diabolique aussi puissante et terrible que sa renommée le faisait !

Manque de pot, la terrifiante Mamafidjar s’avère être une grosse madone grossière, lourdaude et plutôt stupide. Une brave mémère déçue par ses amours perdus et charmée par Ketill jusqu’à gober les bobards de ce dernier comme du « petit lait ». Et sa dernière intervention dans le récit est tout bonnement ridicule au point que l’on se demande si l’auteur n’a pas souhaité terminer rapidement son bouquin en bâclant le dénouement, c'est ainsi qu'à la fin Mamafidjar arrive, pique son dragon, est assommée par lui d’un coup de queue et voilà, pouf, fin de la splendide intervention armée de la redoutable reine des enfers.

Les dragons, justement parlons en, un Daphnir âgé de moins de 6 ans, qui s’avère être un Dragon Noir (aux yeux rouges.. non je rigole), donc il peut parler, cracher du feu comme un chalumeau dernière génération, et plus que tout, il peut même corrompre le dragon unique de la reine des enfers en disant « Je suis Daphnir le Noir soumet toi, je le veux », il n’en faut pas davantage pour corrompre un dragon âgé de plusieurs siècles… sans commentaire.

Les héros sont sans cesse mis en avant, leurs opinions jamais remises en question, ils peuvent massacrer n’importe quoi, ils sont toujours présentés comme les « gentils » de l’histoire (massacre d’elfes gardiens vers la fin… c’est dire s’ils sont « bons »).

S’ajoute à cela un phénomène récurrent de deus ex machina, tout ce qu’il y a de plus énervant, de l’intervention inespérée du héron de fer sorti de nulle part, rapportant la fureur à un Bjorn prêt de se faire (enfin !) vaincre par le Prince Dar, à la fin du troisième livre, sauvant in extremis la situation, à la miraculeuse guérison du cœur abîmé de notre tête blonde suite à sa tentative ratée de suicide suite à la pendaison de la fausse Sigrid en passant par la miraculeuse intervention de Daphnir au moment où Bjorn et sa clique étaient à la merci des elfes, et j’en passe et des meilleures, la liste serait trop longue.

Bref une trame attachante, des personnages travaillés en surface, mais une progression linéaire dans le récit et des héros invulnérables, des méchants sans nuance (on ne peut pas considérer Mamafidjar comme un personnage mauvais… comique tout au plus), des « saints » relativement barbares (les wahaliens massacrent les elfes et sont même prêt à massacrer deux législateurs de la reine des enfers). Les deux héros principaux Sigrid et Bjorn accomplissent des hauts faits, détruisent des lycanthropes, anéantissent des créatures redoutables, et surtout, ont moins de 18 balais, si l’on s’en réfère à la chronologie des livres, à la fin du quatrième tome…

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