Quelle famille !

«Si les patients sont perturbés, leur famille est souvent très perturbante»
Ronald Laing.
Cette courte phrase résume (en préambule)cette œuvre plutôt austère et noire.
Norman semble avoir tout pour être heureux, de brillantes études de droit, famille juive traditionaliste, sorte de cocon protecteur. Mais le cocon se fissure, la drogue entre dans la maison, quel problème hante Norman ? Il est nécessaire de l’hospitaliser.
En petites touches, nous suivons le cheminement familial, l’arrivée en Angleterre du père, son mariage la naissance de ses enfants. Son épouse orthodoxe et possessive, l’achat de cette épicerie menacée par le super marché du bout de la rue. Cette épouse maintenant décédée, qui, à cause de son refus du mariage de sa fille aînée Esther avec un non juif, se brouillera avec elle. Esther et son mari ne verront personne pendant des années ! La cadette Bella, la quarantaine vivant toujours en socquettes blanches, comme un refus de grandir, moitié bonne à tout faire dans sa propre maison, affolée par le monde extérieur.
Et Norman était un brillant étudiant ; un drame a marqué sa jeunesse, le suicide de David son meilleur ami et prétendant à la main d’Esther. Une plaidoirie manquée finira de le faire sombrer dans la folie et la drogue.
En parallèle, nous suivons la vie de la clinique où se trouve Norman, vie pathétique au main d’un dealer qui se fait appeler «Le ministre de la santé». Il vole de l’argent dans le sac de sa sœur, qui le laisse faire.
Norman sent grandir en lui un sentiment de culpabilité au fur et à mesure que la santé de son père se détériore.
Roman sombre et d’une belle écriture, de là à lui attribuer le Booker Price, il y a une marge à mon goût.
Extraits :
- Dans sa folie, son fils avait acquis à ses yeux un caractère intouchable, hors d’atteinte qui confinait au sacré.
- Il ne voulait pas que son fils se «plaise» à l’hôpital. Il le voulait à la maison, sans ses poissons d’argent, un bon fils.
- Tous deux espéraient qu’en ne parlant pas de leur tourment, il disparaîtrait.
- -Une bien meilleure position pour recevoir sa fille bannie depuis vingt ans.

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  La proie des ténèbres [Texte imprimé] Bernice Rubens trad. de l'anglais par Suzanne Mayoux

  de Rubens, Bernice Mayoux, Suzanne V. (Traducteur)
  Éd. du Félin / La Nouvelle bibliothèque (Paris).
  ISBN : 9782866451400 ; EUR 22,11 ; 04/05/1993 ; 275 p. ; Reliure inconnue

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