Oeuvres poétiques complètes de Paul Verlaine
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie
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De la musique avant toute chose...
Comme Baudelaire avant lui, Verlaine est un poète d'une musicalité exceptionnelle. C’est un être très mélancolique et ce mot, ainsi que celui de « langueur », apparaît bien souvent dans ses vers.
« Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
….….….….….
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon cœur a tant de peine. »
La célébrité et la sonorité de ces vers le verront choisi pour annoncer le débarquement du six juin 44 :
« Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone »
Les trois premiers demanderont aux résistants de se tenir prêts et les trois derniers l’annonceront pour le lendemain. Gainsbourg fera de ce poème une chanson bien connue qui se poursuit ainsi :
« Tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ;
Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte De çà, delà, Pareil à la
Feuille morte. »
Verlaine est aussi un être faible et de contraste. Il aime sa femme, a besoin d’elle, mais n'arrive pas à résister à son ange noir qu’est Rimbaud.
« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j’aime, et qui m'aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend. »
D’Arthur Rimbaud, il écrit :
« Mortel, ange ET démon, autant dire Rimbaud Tu mérites la prime place en ce mien livre, Bien que tel sot grimaud t’ai traité de ribaud Imberbe et de monstre en herbe et de potache ivre »
Il ne sait pas lui résister. Se remet avec sa femme de multiples fois, plein de remords et convaincu de ne plus chuter, et court le retrouver au premier appel ! Il passe par des crises mystiques où il invoque Dieu et la Vierge Marie, mais repart à Londres… C'est au retour d'un de ces voyages qu’il tire sur Rimbaud à Bruxelles et qu’il sera emprisonné à Mons. De la fenêtre de sa cellule il décrit le paysage et se lamente sur son sort :
« Le ciel, est par-dessus le toit,
Si bleu, si calme
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
….….….….….…...
- Qu’as-tu fais, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ? »
Ils finiront par rompre lors d'un voyage en Allemagne et il retournera à Dieu et à Marie. Il dédicace ces vers à Hugo :
« Depuis, la Vérité m'a mis le monde à nu. J’aime Dieu, son Eglise, et ma vie est de croire Tout ce que vous tenez, hélas ! pour dérisoire, Et j’abhorre en vos vers le Serpent reconnu »
Il buvait beaucoup et avait déjà été sous l’influence de Baudelaire dans sa jeunesse. Il finira sa vie en de multiples errances entre des garnis et des hôpitaux, et meurt en 1896.
C’est un des tout grands poètes de la langue française !
Les éditions
-
Oeuvres poétiques complètes [Texte imprimé] Paul Verlaine éd. présentée et établie par Yves-Alain Favre
de Verlaine, Paul Favre, Yves-Alain (Editeur scientifique)
R. Laffont / Bouquins (Paris)
ISBN : 9782221054413 ; 11,82 € ; 01/01/1992 ; 939 p. ; Broché -
Verlaine : Oeuvres poétiques complètes
de Verlaine, Paul
Gallimard
ISBN : 9782070105793 ; 61,00 € ; 01/07/1938 ; 1547 p. ; Relié
Les livres liés
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