Un petit pas pour l'homme de Stéphane Dompierre
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Roman urbano-ironico-plateaumachin
À 20 ans, rien de plus cool que d'être gérant d'une boutique de disque. Mais à 30 ans, c'est autre chose…
"Je deviens capteur d'énergies, il n'y a plus que mes angoisses et moi. C'est ce que j'appelle les "deux secondes de lucidité"… ces deux secondes qui peuvent changer une vie". C'est au cours de ces deux secondes, en route dans l'Écho grise avec sa copine pour acheter du papier cul, que le héros du bouquin décide de rompre avec elle après 6 ans de vie commune… très commune.
Ainsi débute la grande quête philosophique d'un mâle déglingué.
Le mâle conquérant et en rut qui s'aventure sans vergogne dans sa nouvelle liberté. "Règle immuable de l'acte sexuel : Tu devras toujours enlever tes bas avant ton pantalon, pour ne pas te retrouver à poil avec seulement tes bas, ce qui vachement inesthétique, même dans le plus sordide des films pornos".
Le chasseur toujours à l'affût qui tombe en amour à la moindre occasion. "J'essaie de me fabriquer un peu de salive et quelque chose à dire avec, mais c'est peine perdue, mon cerveau s'est liquéfié, coulant jusque dans mes bas."
Le mâle qui finit par reprendre contact avec la réalité. "Je peux facilement résumer ce que j'ai fait dans les derniers jours : rien. Dimanche, je me suis traîné du lit au divan où j'ai feuilleté sans conviction le catalogue IKEA, croyant que l'envie d'une Bagossen ou autre Inutiliten activerait une certaine activité cérébrale, mais non".
Le mâle que la réalité finalement submerge. "C'est surprenant, parfois je peux penser que j'ai atteint le fond et puis hop, je découvre une petite porte et un escalier que je n'avais pas repérés au départ, et je m'enfonce un peu plus dans ma déprime".
Le mâle qui cherche réconfort auprès de ses semblables… mais. "Et puis nous sommes de vrais mâles, il ne faut pas trop parler de nos émotions, nous avons un rôle primordial de primates dégénérés à tenir dans cette société".
Le mâle qui lentement reprend conscience. "Putain! Ma conscience est vraiment dure avec moi. Un jour elle va m'attirer dans une ruelle pour me péter la gueule".
Le mâle qui voit la lumière du jour au bout du tunnel… à moins que ce soit celle du train. "Mon cœur bat comme s'il voulait sortir de mon corps et s'enfuir comme une poule sans tête. Je ne lui en donnerai pas la chance cette fois ci. Il est trop rare que j'aille dans la bonne direction".
Pas un grand roman, mais un moment agréable et parfois amusant.
Les éditions
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Un petit pas pour l'homme de Stéphane Dompierre
de Dompierre, Stéphane
Québec Amérique
ISBN : 9782764403259 ; EUR 13,85 ; 01/09/2005 ; 227 p. ; Reliure inconnue
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Belle surprise
Critique de Sam1990 (, Inscrit le 20 janvier 2019, 34 ans) - 20 janvier 2019
Fin d'une lune de miel
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 26 mars 2013
Calqué sur L'Étude des cycles de Maurice Liebert, le roman décrit les phases vécues par l'homme qui renoue avec le célibat. Quand Daniel se rend compte que sa vie amoureuse s'est affadie, il décrisse (part) pour se terrer dans un minable sous-sol avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre. Comme pour Rimbaud, il vivra « une saison en enfer ». Le temps d'un hiver pendant lequel il perd toute confiance en ses moyens. Seul devant son destin pathétique, il se laisse enliser par la boue du tunnel qu'il s'est creusé. Le passage emprunté sera long à franchir, mais le temps surmonte tous les obstacles. Même s'il est déprimé, il croit au sel qui assure la pérennité de l'amour, comme le héros de Fanfan d'Alexandre Jardin. Hélas, il est bien à craindre que sa quête reste vaine. Il n'a pas misé sur toutes ses chances si nous nous fions aux désirs du héros. La sexualité meuble tout l'avant-plan de ses pensées au détriment d'un partage plus large des intérêts qui rapprochent les âmes-sœurs.
Comme un essai en cinq points, l'auteur démontre le cheminement suivi par les amants dépités. Malheureusement ses réflexions effleurent à peine la problématique à laquelle il soumet son héros. Implanté dans le décor d'une boutique de disques, le roman sert aussi de prétexte à des digressions musicales. Comme tout étudiant qui a mangé au râtelier collégial ou universitaire, le jeune disquaire passe au moulinet de son snobisme les vedettes populaires telles que Céline Dion et Linda Lemay.
La trame s'incarne dans le monde des trentenaires masculins du Plateau Mont-Royal, quartier branché de Montréal. La tranche d'âges et la géographie ne changent en rien la dynamique de la rupture. Si le traitement du sujet emprunte une voie très locale, il n'en rejoint pas moins des préoccupations universelles, toutes générations confondues. Que faire pour réussir sa vie et dans la vie?
Même s'il s'agit d'une fiction, nous sentons un vécu personnel que Stéphane Dompierre partage en toute humilité. Il en résulte une authenticité, qui ne parvient pas cependant à masquer les balbutiements maladroits d'une première œuvre. Dans une forme déconcertante, l'auteur se fait l'écho de ses pairs en transposant leurs propos dans le langage vernaculaire des Français et des humoristes d'ici. Cette écriture hybride complaisante détruit la poésie qui faisait le charme du film Cashback sur le même sujet, ravalant ainsi ce roman au rang d'un populisme dénoncé chez les humoristes.
Pas seulement au masculin
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 5 novembre 2007
L'ayant lu cette semaine, je n'y ai toutefois rien vu de particulièrement original comme je m'y attendais. J'ai parfois eu l'impression de la même recette rebrassée d'une autre façon, ce qui m'a un peu ennuyée par endroits, mais sans plus. Il faut dire qu'avec les Invincibles, Horloge Biologique et autres films et émissions du genre, le personnage de héros-looser qui a peur de vieillir et de s'engager n'a plus rien de particulièrement novateur, mais peut-être qu'en 2004 la recette avait été un peu moins exploitée... Rien de nouveau sous le soleil, donc, mais un agréable moment de détente qui se prend très bien!
It’s only X baby.
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 13 mars 2007
Toutefois, je suis assez honnête pour dire qu’à l’image de la génération dont il est question en ces pages, ce roman reste une chose assez simple, marqué par la désinvolture, qui débouche finalement sur le vide. Pas une grande œuvre. Mais tout de même, un effort valable avec le potentiel de rejoindre nombreuses âmes perdues en dehors du cercle branché auquel il s’adresse en premier lieu et qui mérite dès lors peut-être un peu plus de crédit. Après tout, rire de sa condition est toujours thérapeutique.
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