Avant de partir de Guersande

Avant de partir de Guersande

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Cualli Tonalli, le 16 mars 2006 (Inscrit le 6 mars 2006, 68 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 191ème position).
Visites : 3 883  (depuis Novembre 2007)

Lettre ouverte et amabilités bien ordonnées

Aux Editions Le Grand Souffle
-Sujet : Lettre ouverte.

Cualli Tonalli s’est rendu hier dans un temple commercial du livre… Il a trouvé dans les rayons un petit opuscule en promotion ..." Avant de partir "... l’adieu au monde écrit durant la dernière nuit vécue par Guersande qui s’est jetée par la fenêtre, à l’aube du jour suivant, depuis le 17em étage de son H.L.M. de banlieue ( ainsi le décors nous est-il esquissé dès la très accrocheuse Première de couverture )... Quoiqu'il en soit, s'en suivent alors quelque 12 pages de pure poésie pétrie de désespoir et de souffrance écrites avec le sang d’une enfant de 16 ans, que les Editions Le Grand Souffle ( qui pour le moins ne manquent pas d’air ! ) ont fort joliment imprimé sur un fort joli papier, et qui nous offrent le tout, tenez-vous bien, pour la modeste somme de 5 euros ! ... Cualli Tonalli, pirate et redresseur de torts de son état, a lu gratuitement le petit opuscule sur place, debout, et n’a donc pas cru nécessaire de verser son écot aux marchands du temple ( qui s’en remettront sûrement... eux ! ), mais il vient rendre compte ici, devant l’amicale assemblée. Qui que tu sois, où que tu sois, adieu, Guersande ! … Tu n’avais pas de prix !

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Lundi 13 mars 2006,

Monsieur,

Merci de votre témoignage concernant « Avant de partir » de gersande.

S’agissant du jugement que vous portez sur nous en tant que « marchands du temple », nous n’avons rien à rétorquer, si ce n’est que nous avons fait ce que nous avons fait.

L’importance, n’est-ce pas ce texte que vous avez lu, et que vous avez bien fait de ne pas acheter ?

Vous avez fait ce que vous avez fait. L’écrit que nous donnons là n’aurait-il pas été écrit pour être lu, puisque envoyé vers nous, éditeurs ? Il y va de l’interdépendance insoupçonnée dont vous faites aussi partie en tant que lecteur.

Nous vous remercions vivement de votre intention.

Bien vers vous.

Les éditeurs du Grand Souffle

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Aux éditeurs du Grand Souffle.
Sujet : Lettre toujours ouverte

Messieurs,

Accusons réception du livre de guersande « Avant de partir » que vous nous envoyâtes par la poste matine.
( beauté du geste )
Vous donnons acte que nous avons bien tout fait, de part et d’autre, tous ce que nous avons fait, et que cela, somme toute, fut bien fait.
( interdépendance )
Avions communiqué sur deux ou trois forums littéraires la lettre ouverte…
( interdépendance )
…puis stoppé subitement notre action, suite à une avarie informatique .
( intervention divine…
ou d’origine insoupçonnée )

Avions pensé tirer sur navire de marchands du temple ( Non ?…bon !)…
Fîmes juste éclore trois belles gerbes dans l’eau.
( beauté des gerbes dans l’eau !)
Ferons suivre, dans les deux ou trois forums sus mentionnés, votre réponse à la nôtre… et la notre à la vôtre…
( hésitation orthographique sur la circonflexion des « notre » et des « votre »…
Dans le doute, certains porteront le chapeau chinois, les autres iront tête nue!)

Cela dit, dans notre souvenir, Les dits Forums étaient situés sur des cailloux perdus dans l’océan, uniquement peuplés de crabes et de mouettes (ils ne lisent pas les lettres ouvertes , je crois bien qu’ils les mangent !) … mais nous ferons quand même comme nous avons dit.
(beauté du geste en retour)
Rangeons, pour l’heure, poudre et canons, baissons pavillon noir … filons vers d’autres horizons.

Salutations, bons vents, interdépendance et beauté du geste.

Cualli Tonalli

P .S : Si vous fîtes juste tomber du ciel, au titre de simples messagers, la belle et triste plainte d’icelle sur la terre, vous donnons acte, quant à nous, que nous l’avons doucement recueillie dans nos bras.
Une lecture que nous n’avions point payée…un livre que nous n’avons point volé…un présent désormais posé sur notre étagère, et pour longtemps.
(remerciements)

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chère Guersande

10 étoiles

Critique de Hieronimus (, Inscrit le 26 mars 2006, 47 ans) - 19 septembre 2006

Quand la souffrance ne peut être entendue, que faire ?
Pour Guersande 16 ans, il y aura eu ce geste : envoyer à un éditeur un texte où elle témoigne de son mal, malaise d' être dans un monde, un univers où la sensibilité et l’intelligence ne sont plus de mise.
Cette jeune fille nous livre un cri déchirant qui pourrait se résumer ainsi : comment vivre dans un monde où le cynisme a gagné le cœur et l’esprit des hommes ?
Aux adultes elle parle avec une grande délicatesse, dans un style épuré et aérien. Ses mots sont d’une poésie pleine de silence et d’émerveillement.
J’entends dans ces lignes la voix ténue d’une adolescente, une voix bouleversante où se mêlent tristesse et peine ; ivresse et incompréhension.
Cette voix dans le désert, aura peut-être trouvé une oreille attentive qui puisse réellement l’entendre.
Elle aura en tout cas su me faire éprouver la sensibilité d’un cœur et d’un être qui nous parle du plus pur de nous-mêmes , de cet idéal trahi par ceux qui se sont résignés à l’apathie et l’insensibilité.

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