Journée d'adieu de John McGahern

Journée d'adieu de John McGahern
( The Leavetaking)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Eireann 32, le 15 mars 2006 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 77 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 719ème position).
Visites : 4 233  (depuis Novembre 2007)

Sombre jour.

La dernière journée d’un enseignant dans une école irlandaise, dont il est renvoyé pour avoir épousé une divorcée.
Il revoit sa vie et les circonstances qui lui ont fait exercer ce métier. Dans la première partie du roman, le narrateur nous parle de son enfance entre une mère chérie et un père gendarme trop souvent absent. La longue agonie de sa mère, dont la grossesse «de trop» hâte la généralisation de son cancer, est pour l’enfant une épreuve traumatisante.
La seconde partie du livre, cet enfant est adulte, il n’a pas tenu la promesse faite à sa mère, il n’est pas entré dans les ordres, l’enseignement lui permettant de vivre une existence normale.
Il entre dans une école religieuse dont l’éducation est très stricte et d’une bigoterie extrême. La rigidité de cet enseignement et des déboires sentimentaux l’amènent à prendre une année sabbatique, il part vivre à Londres. Travaillant dans un bar, il fait la connaissance d’une américaine divorcée. Il l’épouse civilement au grand dame du père de la mariée, homme d’affaires qui semble riche, mais dont la fortune repose sur du vent, et dont le cadeau de mariage, un appartement à Londres ne leur appartient pas.
L’année ayant passé, le retour en Irlande s’impose, la reprise de son poste d’enseignant est nécessaire. Mais l’église et les bonnes mœurs bigotes règnent, un enseignant doit être marié religieusement. Mais les divorces n’ont pas le droit au mariage religieux, donc c’est l’exclusion.
L’écriture est toujours aussi précise dans ce roman en grande partie autobiographique, mais il n’a pas la puissance de «La Caserne» dont la trame est la même, mais qui est beaucoup plus sombre. Un bon roman malgré ces quelques réticences.
Extraits :
-De toute façon, l’amour est un mot tellement employé à toutes les sauces qu’il ne signifie pratiquement plus rien.
-« Elle ne peut pas mourir, répétai-je d’une voix forte. Elle est trop jeune pour mourir. Il n’y a que les vieilles personnes comme grand-mère qui meurt.»

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L'ombre des mouettes sur un amour irlandais

9 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 30 juillet 2006

Un enseignant irlandais vit sa dernière journée de travail à l’école de Dublin où il enseigne. Il se remémore des épisodes importants de sa vie tels que la mort de sa mère et son mariage civil avec une américaine, ce qui lui vaudra son licenciement car dans l’Irlande de l’époque, le clergé est tout-puissant et ne tolère aucun écart de conduite de la part de ses enseignants.

Le livre est constitué de deux parties. La première raconte les souvenirs d’enfance de l’enseignant et la deuxième, sa rencontre avec sa femme et son mariage.

John McGahern est un grand écrivain. Des les premières lignes, il m’emporte et je n’arrive plus à sortir de son monde rempli de douce nostalgie et de sensibilité à fleur de peau. Il me parle et je l’écoute. C’est un moment intime émouvant que la lecture d’un de ses livres. Il me touche à chaque fois et je termine ma lecture avec un vague regret de quitter une aussi belle histoire d’amour et de tendresse. Un écrivain profond qui témoigne de sa vie en Irlande avec beaucoup de sincérité et de douceur. Une belle expérience de lecture.

"L'odeur de notre amour devient perceptible, rappelant vaguement celle de la vase et du poisson, et notre respiration même semble un écho du flux et du reflux incessants de la mer pendant que nous nous endormons ; je prie pour que le navire de notre sommeil atteigne son aube prochaine, et je vois cette aube se poursuivre au long de la journée, pour aboutir à une soirée de temps calme qui nous amène à la nuit et au sommeil, puis de matin en matin jusqu'à ce que nous rencontrions la première mort."

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