Auprès de moi toujours de Kazuo Ishiguro
( Never let me go)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
Moyenne des notes : (basée sur 30 avis)
Cote pondérée : (1 756ème position).
Visites : 26 802 (depuis Novembre 2007)
Une machination inclassable
Le sixième roman de Ishiguro nous entraîne dans un univers kafkaïen aux subtilités tellement minutieuses que le lecteur inattentif ne pourra discerner la travestie. Une œuvre de science-fiction ? De littérature ? Difficile à déterminer…
Le décor du roman est un pensionnat bourgeois où les professeurs ne sont pas des pédagogues mais des « gardiens ». Une partie des élèves sont des « donneurs » et d’autres des « accompagnants ». Le périmètre de l’institution est sécurisé par une clôture électrifiée et toutes les pièces portent des numéros. Ces indices inquiétants sont parsemés ici et là, dissimulés à travers un flot accablant de mondanités puériles et de règles qui encadrent la vie dans cet établissement.
Ce n’est qu’après avoir englouti un bon nombre de pages que l’on peut commencer à deviner le terrible sort des acteurs de cette société parallèle. La narratrice Kathy H. raconte méticuleusement son adolescence et sa relation avec un couple d’amis à l’intérieur des murs de « Hailsham ». Mais à aucun moment, le récit ne devient explicite dans ses intentions, un peu comme un théâtre où les vrais enjeux dramatiques sont présentés derrière la scène.
Le trio d’orphelins emprisonné dans ce huis clos est décortiqué au fur et à mesure que les limites de leur servitude silencieuse sont testées par le temps et un inévitable destin tragique. Ils n’expriment pas de révolte outre que par des rumeurs, des confrontations verbales polies et une colère retenue. En fait, il ne se passe rien de flamboyant dans ce roman. Il s’agit de chroniques de l’ordinaire dans un environnement qui ne l’est pas.
Pour cette raison, j’ai trouvé le temps long avant de me rendre aux vingt dernières pages qui font la lumière et peuvent déclencher une pensée philosophique. Mais à ce point, il est déjà trop tard.
Les éditions
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Auprès de moi toujours [Texte imprimé] Kazuo Ishiguro traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch
de Ishiguro, Kazuo Rabinovitch, Anne (Traducteur)
Éd. des 2 terres / LITT. ETR.
ISBN : 9782848930190 ; 2,92 € ; 02/03/2006 ; 440 p. ; Broché -
Auprès de moi toujours [Texte imprimé] Kazuo Ishiguro traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch
de Ishiguro, Kazuo Rabinovitch, Anne (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070341924 ; 9,10 € ; 17/01/2008 ; 440 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (29)
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Un roman particulier
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 3 janvier 2023
Au final tout cela n’a que peu d’importance, l’essentiel étant de se laisser porter par cette lecture et l’histoire qui nous est narrée.
Mais ce fut dur, la tentation de raccrocher s’étant faite en mon for intérieur plusieurs fois.
Heureusement tel ne fut pas le cas. Effectivement, une fois le wagon attrapé, le voyage fut original et assez touchant. Comme je l’ai dit précédemment, je ne m'attendais pas à ce côté quelque peu SF, proche d'un Bienvenue à Gattaca et au final, cela m’a plu. J'ai également apprécié le côté nostalgique et feutré de ce roman, proche d'un Virgin suicides mais sans le style de J. Eugenides.
Une lecture particulière.
le clone médecin
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 23 novembre 2021
Souvenirs d'une jeunesse particulière ...
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 25 mai 2020
Un sentiment d'étrangeté prédomine quand on lit ce roman. En effet, on pense parfois à Kafka. Quand Gregor Samsa se réveille un matin transformé en cafard dans "La métamorphose", il n'a pas vraiment les réactions qu'on attendrait. Il ne panique pas vraiment et se recouche. Le fait de ne pas s'opposer interpelle et surprend. Ici, c'est la même chose. On s'attendrait à ce que ces jeunes s'opposent, défendent leur liberté tout en mettant en avant le droit de vivre sa vie. Il n'y a pas de révolte. Il y a une acceptation spontanée qui ne semble pas passer par la résignation. Sans doute l'éducation reçue, sorte de conditionnement, fait qu'ils acceptent tout sans s'interroger. Même leurs réactions, voire leurs émotions et leurs sentiments peuvent déstabiliser parfois. Kath pardonne facilement les propose durs de Ruth, ce même personnage parle parfois de faits intimes sans la moindre gêne dans un univers où ils ont été décomplexés à ce sujet. La pudeur ne semble pas exister. Cette école semble un microcosme qui a permis à des générations de se développer en ayant une manière de concevoir le monde et les hommes différente de la nôtre. Kath s'interroge sur certains points, mais il n'y a pas de révolte et cette façon de présenter son quotidien sans remise en question peut nous déconcerter.
Le roman pose aussi des questions éthiques qu'il ne faudrait pas évoquer ici afin de ne pas trop dévoiler d'éléments sur le roman. Le suspense est cultivé sur certains points, pas tellement sur ce que sont les personnages car on le comprend bien vite. Le roman pourrait parfois rappeler toutes ces sagas faites pour la jeunesse reposant sur des dystopies, mais cette oeuvre va plus loin et ne repose pas sur une grande quantité de péripéties. C'est surtout le regard de cette jeune fille sur son quotidien qui rend le roman captivant. Elle ne regarde pas le monde à travers le même prisme que nous et c'est ce point qui suscite l'intérêt du lecteur.
L'écriture est simple, sans fioritures. Je m'attendais à ce qu'il y ait de la poésie dans le style de l'auteur et je ne l'ai pas trouvée. Ce n'est donc pas ce point qui m'a le plus intéressé dans le roman. Ishiguro a adopté certaines ruses narratives aussi qui rappellent la logique d'un page-turner en annonçant en fin de paragraphe un épisode alléchant qui va suivre et qui invite donc le lecteur à poursuivre le roman par curiosité. Ce moyen n'a pas ma préférence et me rappelle les ruses scénaristiques de certaines séries.
Le roman m'a surtout séduit par le ton de la narration, le regard détaché de la narratrice qui ne bascule pas dans la résignation et pour les interrogations que ce texte suscite. Kazuo Ishiguro a trouvé un équilibre subtil qui a son charme.
peu de suspense et beaucoup d'ennui
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 20 octobre 2017
Tous ces élèves vivent dans un centre fermé où on leur dispense une bonne éducation et où on les encourage à être créatifs.
Quasi l’entièreté du livre est consacré à nous conter des anecdotes du quotidien plus ou moins banales, des disputes entre les élèves, des flashs backs de ce qui s’est passé le mois précédent , puis la semaine précédente, bref une série de petits faits très insignifiants qui semblent dans cet environnement fermé, prendre des proportions invraisemblables.
Les états d’âme des écoliers sont vraiment sans aucun intérêt. On dirait que l’auteur a vraiment eu du mal à trouver des anecdotes car elles se ressemblent toutes.
Des liens se créent petit à petit entre les différents personnages, Ruth, Tommy et Kath, la narratrice, révélant peu à peu leur caractère. Leur vie ressemble à celle qu'on imagine d'enfants dans un orphelinat avec ses rumeurs, ses mensonges, ses manipulations, ses petits vols, ses cachotteries.
Pendant 300 pages, l’auteur nous promène dans cette ambiance qui n’en finit pas. Il faut attendre les 20 pages finales pour connaître le dénouement qui, in fine, ne nous apprend pas grand-chose car on s’en doutait depuis le début.
Qu’est ce que l’auteur a voulu prouver ? Aucun des enfants devenus adultes ne se rebellera contre son sort, ils sont nés « donneurs » et mourront vidés de leurs organes après 4 dons, sans un mot, sans un cri, heureux d’avoir servi à ce pourquoi ils étaient programmés.
Est-ce nous, lecteur, à nous insurger, contre la procréation artificielle, le clonage, les manipulations génétiques, la procréation pour autrui et autres subtilités médicales ?
Clair-obscur
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 31 mai 2014
La narratrice raconte sa vie, depuis son enfance dans une sorte de pensionnat mixte, Hailsham, en Angleterre à la fin des années 90, jusqu’à son âge actuel qui n’est pas spécifié. L’endroit, qu’ils ne quittent pratiquement jamais, est dédié à l’apprentissage culturel réalisé par des individus qui sont des « gardiens ». Une femme, qui semble avoir de la répulsion pour eux, vient de temps en temps choisir les meilleures de leurs œuvres pour sa galerie. Les adolescents grandissent et les amours se nouent. Ils savent qu’ils seront des donneurs.
L’atmosphère de ce monde clos est à l’acceptation totale du destin qui leur est imparti. Les causes et l’évolution de la société extérieure ne sont pratiquement pas abordées. Le seul accroc à cette passivité est qu’une sorte d’espoir pour repousser l’échéance en cas d’amour sincère circule.
IF-0514-4231
Avis mitigé
Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 28 octobre 2013
Incroyablement décevant ! Un Ishiguro vulgaire et sans beauté !
Critique de Alna (, Inscrite le 5 septembre 2013, 28 ans) - 5 septembre 2013
Oeuvrette Indigeste?
Critique de PaulArthur (Lille, Inscrit le 10 décembre 2011, 29 ans) - 18 janvier 2012
Ils ont l'innocence de la jeunesse et de l'ignorance du monde et débarquent dans un monde nouveau pour eux, un peu à la "candide" de voltaire.
"Sur un sujet aussi porteur que le clonage et le don d’organes, Ishiguro réussit l’exploit d’en rester sur le registre du roman à l’eau de rose où l’on dissèque à longueur de page sentiments et états d’âmes enfantins alors que devrait se nouer un véritable drame entraînant un douloureux questionnement et une prise de conscience du lecteur."
Voila une critique on ne peut plus intelligente! J'invite cordialement rider à lire des revues médicales, des thrillers à la jurassic park (si ça intéresse c'est de michael crichton et il est très bon, mieux que le film selon moi), ou de robin cook ou bien, histoire de mêler un véritable drame à lire du racine en imaginant des chromosomes qui débarquent et qui dansent.
Là où Ishiguro est très fort c'est dans le drame humain que certaines personnes ont loupé de façon magistrale. En effet pour certains critiques de ce site il faudrait que le personnage se batte toujours contre son destin en hurlant contre le monde "société de merde! pourquoi tu me tues!" et finisse finalement comme antigone, oedipe, medée, phedre, britannicus, dont je ne renie pas la magie.
Voila ce qu'on appelle couramment un drame banal.
Imaginez maintenant britannicus ne criant pas contre son destin, acceptant sa mort injuste avec paix et philosophie. n'aurait-on pas envie de le prendre par les épaules et de le secouer en disant réveille toi, hurle? Le vrai drame dérangeant il est là! Le vrai questionnement il est là! et alors, quand on a compris ça "le roman à l’eau de rose où l’on dissèque à longueur de page sentiments et états d’âmes enfantins" se transforme en ode à une vie qu'on ne voudrait jamais perdre.
Futurs lecteurs de ce livre étrange, passionnant, et dérangeant, ne lisez pas les critiques où il y a moins de trois étoiles, ils ne l'ont pas compris.
Un avis mitigé
Critique de Grégoire M (Grenoble, Inscrit le 20 septembre 2009, 49 ans) - 1 décembre 2011
Je me suis un peu ennuyé sur l'exposé des états d'âme de nos écoliers. Le récit gagne heureusement en intensité dramatique dans le dernier tiers. Le développement des relations du trio amoureux est pour moi le point le plus fort du livre.
Le fond de l'histoire s'avère bien peu crédible et l'on pourra aussi s'étonner de l'absence totale de rébellion des personnages face au destin auquel on les destine. Mais là ne semble pas être le propos de l'auteur, tout cela étant avant tout au service de l'atmosphère, étrange, romantique et sombre du roman et de la mécanique dramatique qui se met en place entre les personnages.
Le style du roman, utilisant les tics de langage du personnage et narrateur s'adressant directement au lecteur m'a paru un peu lourd.
mon billet sur Never let me go (Auprès de moi toujours)
Critique de Missycornish (, Inscrite le 24 mai 2011, 35 ans) - 24 mai 2011
Sous un titre emprunté à une chanson fictive Never Let Me Go, Kazuo Ishiguro nous livre un roman inquiétant, une contre- utopie, sur le clonage et la fragilité de la vie.(...)
Dans un univers parallèle mais contemporain au nôtre, Kathy, une jeune femme solitaire, se remémore son enfance lorsqu’elle étudiait à Hailsham, un pensionnat mystérieux. Perdue dans une contrée reculée de la campagne anglaise, cette école accueille des élèves particuliers : des clones d’êtres humains. Eduqués pour servir dans une institution aux principes rigides, Kathy et ses deux camarades de classe Ruth et Tommy, ont appris la résignation pour se préparer à leur finalité, celle de donner leurs organes à la science dès que leur vie d’adulte débutera.
Message de la modération : attention spoiler
Déception contrariante...
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 16 mai 2011
Contrariété s'il en est une, car si j'ai beaucoup apprécié le film, ce ne fut pas le cas de la lecture du roman, loin de là!
Le film, réalisé par le réalisateur britannique Mark Romanek, met en vedette dans les rôles féminins principaux, de magnifiques et talentueuses interprètes: Carrey Mulligan (Kathy), Keira Knightley (Ruth) et Charlotte Rampling (Miss Emily), entr'autres...
Détail très important: au tout début du film par le biais d’une introduction écrite, on nous informe que dans les années 50, l’espérance de vie atteint déjà les cent ans pour la population.
Ce fait nous intrigue déjà dans la mesure où ce ne fut pas le cas au regard de notre XXI ème siècle, mais rien ne nous est dévoilé des raisons qui permettent cette longévité.
Malheureusement, cette information n'est pas divulguée au début du roman; cette omission fait, à mon avis, en dépit du fait que je connaissais l'histoire, d'un récit d'anecdotes du quotidien plus ou moins banales, un interminable préambule inintéressant jusqu'au dénouement qui déboule abruptement sur les toutes dernières pages et qui nous dévoile enfin, de quoi il s'agit!
Je suis persuadée que cet indice était indispensable afin de soutenir l'intérêt, l'intrigue et enfin le suspense de ce récit subtil et original, mais presqu'entièrement insignifiant sans celui-ci.
Malheureusement pour moi, il s'agissait de ma première lecture de cet auteur réputé dont les romans inspirent de grands films; si le film m'avait séduite par sa finesse et sa poésie, la lecture du roman sur lequel je me suis précipitée afin d'y découvrir un supplément de liesse, m'a ennuyée et déçue, contrairement...!
P.S. J'ai vu le film et lu le livre en anglais, dans leur version originale.
Françoise
Semble inabouti mais pourtant si maitrisé
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 17 avril 2011
Alors j'ai entamé cette lecture, consciente que malgré le nom de l'écrivain, je n'allais surement rien retrouver de typiquement asiatique dans cette histoire et ce style, puisque l'auteur vit en Angleterre depuis l'enfance.
Dès les premières pages, les termes d'"accompagnant" et de "donneur" m'ont malheureusement tout de suite permis de découvrir une grande partie de l'intrigue, peut-être parce qu'elle touche un sujet auquel je suis sensibilisée. Malgré cela, il a bien d'autres mystères qui m'ont été révélé et que j'étais bien loin de m'imaginer.
Des liens se font petit à petit entre les différents protagonistes, révélant peu à peu leur caractère. La vie de ces personnes ressemble à celle qu'on imagine d'enfants dans un orphelinat ou autre établissement de la sorte, et pourtant les différences se pointent peu à peu. Le livre va crescendo dans l'émotion, le suspense, mais surtout, les questions qu'il soulève, dans les comparaisons qu'il fait naître dans notre tête, entre ce monde qu'il décrit, si lugubre, et le nôtre ; sommes-nous vraiment si loin de lui ? Comment réagirions nous si des évènements tels que ceux décrits se produisaient ? Le verrions-nous vraiment venir ? Et même : serait-ce vraiment mal ? C'est en cela que cela fait peur, que cela saisit : de savoir qu'il est possible que nous connaissions ce monde, et peut-être même que nous en soyons partiellement responsable, volontairement aveugle aux insanités qu'il dissimule.
Ce qui fait la force de ce livre, mais aussi sa faiblesse, c'est que jamais l'auteur ne prend parti dans les thèmes qu'il aborde. Il suggère, et ne met que son talent d'écrivain au service de l'oeuvre (avec ses retours en arrière si nombreux mais qui nous perdent jamais, sa légèreté de style), et non celui d'homme avec ses convictions et son jugement. Il n'entre jamais dans les détails, et garde toujours une distance avec nous. Il n'approfondit pas du tout le thème qu'il aborde, c'est un discours en pointillé devant lequel nous sommes.
Cela était sans doute entièrement voulu, et pourtant je me sens un peu frustrée, j'aurai aimé que Ishiguro, sans forcément donner plus de détails, accorde plus d'importance au thème qu'il aborde. Mais c'est pourtant aussi un réel plaisir que de lire quelque chose d'aussi original, d'aussi épuré, mais en même temps d'aussi fort.
Etrangers au monde qui vous a créés
Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 10 mai 2009
L’écriture n’a rien d’extraordinaire, elle semble même banale. Auprès de moi toujours c’est d’abord un sujet qui se précise au fil de la lecture et que je ne dévoilerai pas ici pour permettre à chacun de le découvrir. Une fois ce thème éclairé c’est le parcours de trois adolescents devenus grands qui foncent vers leur destin, connu d’eux mais difficilement admis, qu’ils espèrent jusqu’au bout pouvoir bouleverser mais… Il est trop fort ce destin que d’autres ont choisi pour eux. Ils sont profondément humains, nos trois protagonistes, parce qu’ils restent jusqu’à la dernière ligne accrochés à l’espoir.
Ce roman vaut pour son thème et se rapproche de la vision de Margaret Atwood d’un certain avenir, qui fait peur et qui fait d’autant plus peur qu’il est à nos portes !
Marquant
Critique de Asgard (Liège, Inscrit le 14 juillet 2005, 46 ans) - 15 septembre 2008
Ishiguro, comme à son habitude, évite de nous dire directement les choses. Tout est suggéré, parfois avec force, et cela ne fait qu'accentuer les impressions qui se dégagent de ce roman.
Le sujet est habilement traité en tout cas. L'analyse psychologique des personnages est vraiment une réussite. Ils sont attachants, on vit avec eux et on découvre peu à peu leur terrible destin. Il s'agit assurément d'un grand écrivain.
La science-fiction à fleur de peau...
Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 53 ans) - 1 septembre 2008
J'ai été bouleversée par la fin de ce livre et le destin sans appel de nos héros. C'est poignant et d'une grande réussite.
Ce livre peut avoir une double lecture. Elle peut être aussi légère que profonde et nous amener à réfléchir sur bon nombre de sujets tel que l'enfance, l'amour, la mort, le destin, la place de l'imaginaire, la soumission, la fidélité etc...
J'ai beaucoup aimé.
Oeuvrette indigeste
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 27 mai 2008
Anciens élèves d’un pensionnat niché dans la campagne anglaise, Kath, Ruth et Tommy, se demandent pourquoi ils ont bénéficié d’une éducation d’aussi bon niveau, basée sur les arts, les lettres et la philosophie. Leurs éducateurs les ont persuadés qu’ils étaient des êtres à part et que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais également pour la société dans laquelle ils allaient devoir exercer leurs talents. Ces enfants, dont on finit par apprendre qu’ils ne sont que des clones, sont, en réalité, destinés à être « accompagnants » ou « donneurs ».
Sur un sujet aussi porteur que le clonage et le don d’organes, Ishiguro réussit l’exploit d’en rester sur le registre du roman à l’eau de rose où l’on dissèque à longueur de page sentiments et états d’âmes enfantins alors que devrait se nouer un véritable drame entraînant un douloureux questionnement et une prise de conscience du lecteur. Rien de tout cela dans ce livre, sinon un profond ennui, un style lourd et sans grâce. Le livre tombe des mains et il faut de la constance pour arriver à une fin décevante. Bavard, verbeux, se perdant en mille détails aussi insignifiants que sans intérêt, ce livre semble si raté et si peu intéressant qu’on peut s’interroger une fois de plus sur les raisons pour lesquelles l’éditeur a tenu à publier cette oeuvrette indigeste.
Ce que peut être la science-fiction
Critique de Hereith (, Inscrit le 1 février 2008, 43 ans) - 17 février 2008
L'écriture est simple, belle, souple, limpide. Toute entière au service de l'histoire.
Ishiguro dit juste ce qu'il faut pour nous fasciner, pour nous amener dans un monde différent et pourtant étrangement proche du notre.
Un monde avec ses règles et sa cruauté.
Grand roman de science-fiction (au sujet d'actualité, je n'en dis pas plus) mais surtout grand roman tout court.
Sur l'enfance, la mémoire, l'amour, la mort.
Les instants manqués. Le poids des choix.
Tout en retenue et d'une beauté déchirante : vous êtes prévenus.
Pauvres créatures que vous êtes...
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 7 février 2008
Ou peut-être juste le conseiller à celles et ceux qui ont envie de partir sur des rivages inconnus, qui acceptent de tâtonner dans le noir jusqu'à au moins la page 131, où il leur faudra réajuster leur imaginaire qui s'était sans doute un peu emballé; anticipation, oui, pure science-fiction, non. Et c'est sûrement ça le plus terrible. Couplé éventuellement à une objectivité de ton qui est redoutable. Un peu plus de passion, de vie là-dedans aurait tué l'effet. Mais sans doute aurais-je préféré. J'aurais eu moins mal à la fin...
Très Déçue
Critique de Campanule (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans) - 6 novembre 2007
un internat aux bonnes moeurs mais un monde adulte pas très moral
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 20 avril 2007
Vraiment étrange, ce roman… Il tient tout de l’Irréalisme. On y traite d’une enfance en internat avec une éducation hyper traditionnelle mais à aucun moment n’apparaît un quelconque lien avec la famille, les parents qui sont absents. Les surveillants éducateurs prennent le nom de gardiens. Ces jeunes vivent en vase clos à Hailsham et connaissent la vie d’internat avec des amitiés qui se font et se défont, des aventures qui prennent des allures surdimensionnées par rapport à la réalité des faits. Ensuite ils vivent dans des cottages et deviennent « accompagnants » et « donneurs » ; là on se retrouve dans des cliniques. C’est là que se joue le nœud du roman et le lecteur se retrouve abasourdi par rapport à ce qu’il découvre. Il se questionne alors par le « devenir » de notre culture, de notre façon de vivre. Le monde décrit par Kazuo Ishiguro est-il celui de demain ? C’est une dérive possible. On peut le craindre… A l’homme de réagir, pour qu’il garde son humanité !
L’écriture de Kazuo Ishiguro est limpide. Les lieux sont décrits avec tant de précisions que l’on pourrait s’y croire. La psychologie même des personnages se révèle admirablement, le lecteur rentre dans le monde attachant de Kathy, Tommy, Ruth… et perçoit toutes leurs souffrances.
Plein de bonnes intentions, mais bon...
Critique de Poupi (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 34 ans) - 17 février 2007
C'est vrai qu'on met du temps à rentrer dans le bain, on ne comprend pas tout dès le début, et c'est assez agréable de faire confiance à un auteur en se disant "Chouette ! Je vais être surpris !"... mais Ishiguro, cet auteur britannique (je le précise car tout le monde le considère comme un écrivain nippon, ce qui est faux) n'a pas rempli son contrat selon moi... En fait, j'ai trouvé ce roman relativement plat, et la pensée philosophique qu'on peut attendre à la fin...ne m'a pas séduit du tout... Donc en somme, un roman aussi plat que ses personnages ; cela ne m'empêchera pas de lire ses autres romans !
Dérangeant
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 1 février 2007
Celui qu’il a choisi dans « Auprès de moi toujours » est particulièrement saisissant, voire dérangeant, comme tous les problèmes de société dont on sait qu’ils vont être incontournables mais qu’on ne veut - dont on n’a pas la capacité de - regarder en face.
En cela il fait un peu mentir ce que disait Pierre Magnan à propos de l’écrivain et de ses lecteurs : « … la plupart des écrivains s’attaquent à l’actualité puisque c’est leur vie … En principe, un écrivain meurt avec son public.”
Car en un sens, avec « Auprès de moi toujours », Kazuo Ishiguro anticipe son lectorat puisqu’il anticipe l’actualité ! Il ne s’agit pas de Science-fiction pour autant, malheureusement.
Difficile d’en dire plus sans casser un peu la surprise or l’un des charmes de l’oeuvre vient de ce qu’un malaise est instillé au fil des pages et que la compréhension nait progressivement. C’est dans cet état que j’ai pu le lire et c’eût été sans nul doute différent si j ‘en avais su davantage sur le sujet profond.
Dès le départ, Kazuo Ishiguro nous met en déséquilibre, comme un lutteur sur le tapis qui, à l’amorce du combat vous met dans une situation de désavantage. Il introduit des notions qu’il se garde bien d’expliquer ou de développer et qui ne prendront réellement du sens qu’au tiers voire la moitié du livre. En cela, certainement des lecteurs « fragiles » ont du décrocher. C’est certainement un risque.
« Je m’appelle Kathy H. J’ai trente et un ans, et je suis accompagnante depuis maintenant plus de onze ans. Je sais que cela paraît assez long, pourtant ils me demandent de continuer huit mois encore, jusqu’à la fin de l’année. »
Ca, c’est le début du roman, et débrouillez-vous avec le concept d’accompagnante car les détails viendront beaucoup plus tard !
De même, dans ces retours en arrière que Kazuo Ishiguro affectionne tant, on comprend rapidement que l’Institution d’Hailsham, où a été élevée Kathy H, a une importance primordiale mais pour tout appréhender mieux vaut accepter d’être patient ! Et cette Institution d’Hailsham est particulièrement déstabilisante pour le lecteur également puisqu’une composante de la vie d’enfants, de l’éducation d’enfants est singulièrement absente tout au long du récit.
Kazuo Ishiguro affectionne les retours en arrière, donc. Il est du genre à partir sur une histoire et à revenir sans cesse en arrière pour vous dire comment ça a commencé, et pourquoi, et comment, … , un peu comme certaines personnes qui ont du mal à articuler leurs pensées et qui s'aperçoivent dans le cours de l’histoire racontée qu’il manque des éléments et qui remontent jusqu’à la Création pour expliquer pourquoi l’oncle Jules est tombé de vélo la veille ! Vous en connaissez sûrement des comme ça ?
Mais chez Kazuo Ishiguro, ce n’est pas un déficit de vision globale ou un problème d’articulation de pensée. Bien au contraire, ça doit lui demander à la construction, à l’élaboration du plan, un premier oeuvre considérable ! Ca fait partie de l’histoire, c’en est un des moteurs au niveau de l’intérêt.
Quand en plus ça concerne un sujet … éthiquement inextricable, on n’ose croire ce qu’on finit par comprendre progressivement. C‘est très fort.
Au niveau de l’écriture et du style, c’est très détaché, tout en recul et en relative froideur. Pas réellement en implications affectives. J’ai pensé instinctivement par flashes à certains films d’épouvante où l’épouvante n’est pas créée par des images horribles explicites mais par des non-images, des non-explications qui créent l’épouvante. Excepté que, plus que d’épouvante, c’est de gêne qu’il faudrait parler.
Une grande belle oeuvre qui me laissera, j’en suis sûr, des traces profondes.
Troublant et captivant
Critique de Mary.nana (, Inscrite le 24 mars 2005, 75 ans) - 31 août 2006
Quand on commence ce livre, on se rend compte tout de suite qu'il y a "quelque chose qui cloche"... Cette atmosphère feutrée, cette vie close sur elle-même que vivent de jeunes enfants et des adolescents dans une maison qui ressemble à une école mais n'en est pas vraiment une, où les professeurs sont des "gardiens", où "Madame" règne en son absence même, où les enfants sont encouragés à se réaliser dans l'art, tout ceci nous fait très vite comprend que ces enfants ne sont pas comme les autres. Mais l'auteur ne distille les informations qu'au "compte-gouttes", et l'on comprend peu à peu qu'il s'agit d'une effroyable machination! Ces enfants sont des clones, destinés à donner leurs organes une fois adultes... Ils le savent, mais aucune rébellion, aucun sentiment d'injustice ne se révèle en eux, leur vie est plate et simplement égayée par leurs bavardages ensemble, leurs amourettes, leurs tentatives pour trouver qui est leur "possible" comme ils disent, c'est à dire leur origine, ou comme à la fin pour tenter de repousser le délai de leur statut de donneur afin de vivre une histoire d'amour... mais c'est impossible et ils iront inexorablement vers leur fin, au bout de trois ou quatre dons...
Un beau livre, dérangeant, angoissant, mais si bien écrit!
L'épave dans le marais
Critique de Rosa Caulfield (, Inscrite le 3 février 2006, 43 ans) - 26 août 2006
Un livre qui met mal à l'aise... Une narratrice-clone qui nous dévoile une intériorité noble et décente, mais certainement, aussi, étrange, étrangère, déroutante. Ses réactions, son absence d'imagination ou de rébellion, sa placide résignation, bien qu'entamées, en fin de compte, confrontent le lecteur.
Tout au long du roman, Ishiguro distille l'information. Il se joue de nous, jongle avec la connaissance et/ou l'ignorance du lecteur.... Au fond de lui, très rapidement, le lecteur devine de quoi il ressort, même si rien n'est explicitement découvert, mais, à l'image des membres composant la société pas si fictive d'Auprès de moi toujours, le lecteur ferme les yeux, préfèrant ne pas voir ce qui se passe réellement dans ce monde troublant et qui n'est révélé qu'à moitié, ou alors il parcourt le roman avec une fascination voisine du dégoût.
Brillant.
déroutant
Critique de Cemavi (, Inscrite le 19 juillet 2006, 55 ans) - 20 juillet 2006
j'ai beaucoup aimé ce livre dans le fond, mais j'ai trouvé ça très dérangeant comme idée ! de penser que l'on puisse avoir l'idée de fabriquer des clones pour guérir les malades et les faire vivre en parallèle de la société.... c'est dur !!!
par contre j'ai beaucoup aimé l'écriture de Ishiguro, sa façon d'exprimer les pensées et les sentiments de ses personnages, c'est très beau
Un roman profondément perturbant
Critique de Chrisk (, Inscrite le 4 juillet 2006, 70 ans) - 4 juillet 2006
Si vous lisez ce livre,vous verrez qu'il ne se passe, en fait, rien de flamboyant dans ce roman.
Il s’agit de chroniques de l’ordinaire dans un environnement qui ne l’est pas.
Pour cette raison,on trouve le temps long pendant les 2 premiers tiers du livre .
Mais la fin est tellement dérangeante que ça nous amène forcement à nous poser des questions ...
Un livre émouvant
Critique de Claridean (, Inscrite le 3 juin 2006, 52 ans) - 3 juin 2006
Cela semble s'être passé hier, cela pourrait être demain...
Progressivement, par petites touches infimes, le mystère s'éclaircit, on chemine vers l'inéluctable.
J'ai aimé cette écriture fluide qui dégage une atmosphère si particulière. J'ai aimé ce livre qui parvient à parler de choses graves sans les nommer explicitement. Un livre qui interroge.
un livre surprenant
Critique de Alice66 (, Inscrite le 13 mai 2006, 36 ans) - 13 mai 2006
Etrange, dérangeant, triste et beau
Critique de Guy61 (, Inscrit le 15 mars 2005, 63 ans) - 21 avril 2006
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