On s'habitue aux fins du monde de Martin Page

On s'habitue aux fins du monde de Martin Page

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Nounours, le 24 février 2006 (FLEVILLE DVT NANCY, Inscrite le 27 janvier 2005, 58 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 911ème position).
Visites : 4 939  (depuis Novembre 2007)

Peut mieux faire

Il s'agit d'un roman qui se déroule dans le monde de la production cinématographique, où se côtoient requins aux dents acérées et longues et individus en manque de scrupules, où il n'y a de place ni pour les sentiments ni pour les états d'âme. Vivent ensemble des couples qui ne s'aiment pas ; travaillent là des personnages qui ne sont pas à leur place... Bref c'est un peu un brassage de héros qu'on aurait pu voir dans d'autres romans où ils auraient pu être à leur place.
L'intérêt est inégal ; certains chapitres sont moins ennuyeux que d'autres, mais plus on avance dans la lecture et plus l'intérêt grandit. Et quand Elias, le héros, tombe amoureux, on se dit que, enfin, il va se passer quelque chose d'humain, et c'est tant mieux pour lui et pour nous !

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Les éditions

  • On s'habitue aux fins du monde [Texte imprimé] Martin Page
    de Page, Martin
    le Dilettante
    ISBN : 9782842631123 ; 10,88 € ; 14/09/2005 ; 284 p. ; Broché
  • On s'habitue aux fins du monde [Texte imprimé], roman Martin Page
    de Page, Martin
    J'ai lu / J'ai lu
    ISBN : 9782290353295 ; 5,80 € ; 13/04/2007 ; 254 p. ; Broché
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Toujours aussi bien

8 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 40 ans) - 24 juillet 2014

Lorsque l'on prend en main un livre de Martin Page tout un nouveau monde s'ouvre à nous. Non pas qu'il soit différent du nôtre, non loin de là, mais cet auteur possède cette faculté de nous faire voir les choses différemment. Ses personnages me plaisent beaucoup. Il est vrai qu'à chaque fois ils ont un petit peu le même profil, homme/femme désabusés, un peu paumés, amis loufoques mais cela ne me dérange guère.

On s'habitue aux fins du monde met ici en scène un jeune producteur de cinéma, Élias, à qui l'avenir semble sourire . Cependant avec son apogée débute une lente descente aux enfers. Ô désespoir,  me direz vous. Bien au contraire car c'est ainsi qu’Élias va apprendre à mieux se connaître et découvrir qui il est réellement sur fond d'histoire d'amour.

Le charme de ce roman provient essentiellement de ses personnages, si humains, si tendres, si durs, si « spé » oserais-je dire. L’écriture quant à elle est toujours aussi belle et élégante tout en étant terriblement contemporaine. Je pense notamment à la solitude du monde moderne et aux rapports sociaux, thèmes récurrents chez cet écrivain :
« Il y a une différence entre savoir la vérité et se l'entendre dire. Quand on l'a à l'intérieur de soi, on la cajole, car on la transforme vite en animal domestique. On la caresse, on la couvre de couvertures et on la corrompt avec toutes ces nourritures que nous produisons dans notre esprit. On la fredonne aussi, alors ce n'est plus qu'une chanson qui nous fait pleurer sur notre propre sort. »

Bien souvent je me suis arrêté sur certains passages qui valaient la peine d'être relus pour leur beauté. Bien sûr il y a de meilleurs écrivains mais mais ce Martin Page possède ce je ne sais quoi qui fait la différence avec les autres.
Lire ce roman et n'y voir qu'une histoire autour du milieu du septième art s'appelle tout simplement être à côté de la plaque. Ce roman est bien plus profond que cela comme le montre bien la critique de @Gilles Arnaud. Un bon roman, un auteur toujours aussi top !

Une évolution vers la maturité : un peu de réalisme pour voir

8 étoiles

Critique de Gilles Arnaud (Saint Rémy de Provence, Inscrit le 25 juin 2008, 50 ans) - 1 juillet 2008

“Tout avait pourtant bien commencé : vous n’aviez rien et vous n’étiez personne.”
(…)
“Un producteur s’occupe de ceux qui entrent dans la lumière ; lui reste dans la douce nuit qui protège le regard et donne le loisir de frapper et de consoler, sans jamais être frappé, ni consolé. Élias organisait, négociait, remplissait des chèques, serrait dans ses bras, réservait des jets et des hôtels, trouvait les bons acteurs et les meilleurs somnifères. Mais son œuvre ne laissait pas de traces. Il y a des fantômes sans qui rien ne fonctionnerait. Ce soir, alors que les premiers flocons de neige se posaient sur Paris, une cérémonie l’arrachait à l’immatérialité. Des inconnus refusaient de croire qu’il n’existait pas.”

Un jeune producteur parisien, le personnage principal, connaît la consécration dans le milieu qui est le sien. Les projecteurs sont braqués sur sa personne ; la mise en lumière n’est pas définitive, de toute façon elle resterait très extérieure.

Martin Page, l’auteur, est un citadin dans l’âme. Il n’a de cesse de parcourir les grandes villes du monde, Paris, New York, Barcelone ou Rio de Janeiro, en fuyant les rayons du soleil et les chaleurs estivales, préférant les visages mouillés des grandes métropoles.

Il nous entraîne dans ce nouveau roman à suivre les circonvolutions intérieures d’un homme de l’ombre du monde du cinéma parisien. Étoile d’un soir, il est vrai, mais qui vit en privé par procuration, à travers l’autre, en oubliant la bivalence indispensable à toute véritable relation. Certains pourraient reprocher à la thématique d’être commune : de la passion vers l’amour. Peut-être que ceux-ci se considèrent au-delà de la condition de tout un chacun. Qu’ils restent au sein de leur élite sclérosée (je ne parle pas pour Nounours, pas de méprise).

Martin Page nous emmène dans des milieux contrastés. Une occasion pour présenter sous un angle intimiste des quartiers de Paris que l’on croyait connaître, ballotés que nous sommes dans nos représentations en noir et blanc.

Vous avez pu lire au début de cette présentation quelques lignes. Martin Page écrit bien, c’est une évidence, alors lisez-le sans plus attendre et sans appréhension.

Pas d’auteur à la mode ici : un écrivain.

Gilles ARNAUD

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