La maison assassinée de Pierre Magnan

La maison assassinée de Pierre Magnan

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tistou, le 18 février 2006 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 414ème position).
Visites : 7 746  (depuis Novembre 2007)

Haute Provence, toujours.

Haute-Provence encore, toujours. Il s’agit d’un Pierre Magnan, et même si le Commissaire Laviolette n’est pas dans le coup (et pour cause, on est au début du 20ème siècle), Pierre Magnan aime au moins autant son pays que ses hommes.
Séraphin Monge, homme jeune au passé mystérieux qui sort des horreurs de la guerre 14, revient sur le lieu de sa naissance, et nous découvrons avec lui peu à peu le mystère qui l’entoure. C’est que Séraphin Monge n’est pas n’importe qui. Trois semaines après sa naissance, il est le seul rescapé d’un massacre commis dans la maison de ses parents où, tout de même, cinq personnes seront massacrées à coups de couteau. Plus de mère, plus de père, Séraphin Monge a disparu de la circulation, élevé loin du village. Et voilà que la guerre accomplie, il revient et remue le passé.
Les choses ne sont pas banales avec Pierre Magnan. Et là encore, il mêle magnifiquement considérations provençales (sa nature, ses hommes) et intrigue rebondissante. On n’est pas dans le linéaire et la dichotomie du bon et du méchant. Toujours beaucoup de subtilité avec Pierre Magnan. Si l’on peut faire un reproche, c’est au sujet de l’abus de mots dont on ne sait s’ils sont plus spécifiquement provençaux ou simplement techniques et qui paralysent un peu le lecteur quand il n’a pas un dictionnaire sous la main : yeuse, viorne, passe-partout, … Souci du détail et fidélité aux termes exacts. Ca entrave un peu la fluidité de la lecture.
Cette Maison Assassinée est une belle plongée dans la Haute-Provence début du 20ème siècle et dans l’âme des hommes, plus éternelle celle-là.

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Les éditions

  • La Maison assassinée [Texte imprimé], roman Pierre Magnan
    de Magnan, Pierre
    Denoël / Romans Français
    ISBN : 9782207229767 ; 0,75 € ; 13/02/1984 ; 303 p. ; Broché
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Meurtres en Haute-Provence

8 étoiles

Critique de Poignant (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans) - 11 janvier 2013

A la Burlière, relai de poste perdu de la vallée de la Durance, le XIXème siècle se termine par un effroyable carnage. Tous les membres de la famille Monge, sauf le petit dernier seulement âgé de trois semaines, sont égorgés en pleine nuit.
En 1919, Séraphin, survivant du massacre mais aussi de la grande guerre, entre en possession des biens de sa famille disparue. Doté d’un physique colossal, hanté par les fantômes de ses proches, il décide de démolir La Burlière jusqu’aux fondations. Il y découvre alors un trésor et les noms des assassins. Mais un justicier mystérieux intervient alors, empêchant Séraphin d’exercer sa vengeance…

Drôle d’écrivain que Pierre Magnan. Né en 1922, premier roman publié en 1946, qui ne trouve pas son public. Une vie de simple français moyen, puis un licenciement économique en 1976, un retour à l’écriture et enfin le succès. La maison assassinée a été publiée en 1984.
J’ai acheté ce livre lors du décès de Pierre Magnan début 2012. Je n’avais alors jamais lu quoi ce soit de lui et même pas vu le film avec Patrick Bruel.
J’ai d’abord découvert une écriture très classique dans un contexte à la Pagnol ou à la Giono, avec des tournures provençales. Et j’ai alors craint le pire. Allais-je longtemps supporter ce style suranné ? Et puis au fur et à mesure des pages se révèlent une écriture plus fluide, qui crée un univers très particulier, où la mort, le mystère, la passion et la vengeance s’entrelacent avec une puissance sauvage.
J’ai finalement dévoré ce bouquin qui reste pour moi une heureuse surprise. Ce chant du cygne d’une littérature traditionnelle et champêtre associé à un suspense taillé au cordeau, je ne m’y attendais pas, mais je le recommande…
A lire et à faire lire.


Haute Provence

7 étoiles

Critique de Eoliah (, Inscrite le 27 septembre 2010, 73 ans) - 30 décembre 2012

L'auteur appuie son cadre sur une quantité de détails très précis de lieux et de culture locale. Le personnage principal est attachant évitant le misérabilisme qui pourrait découler de son histoire. Certaines incohérences émergent avec l'arrivée d'un témoin, on peut aussi trouver peu plausible le massacre de victimes co-latérales. Globalement c'est un bon moment de lecture explorant une région de caractère.

Détruire pour tenter coûte que coûte de se reconstruire.

8 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 4 août 2009

Imperméable aux pluies de bombes de la grande guerre, imperturbable face aux affres de la destinée, Séraphin Monge est un être ténébreux comme la vie en crée parfois. Sombre comme les combes de haute Provence, solitaire comme les iscles de la Durance, tortueux et torturé comme les yeuses de son pays natal. Qui est ce robuste survivant, frappé par le sceau de la souffrance et des calamités, de cette vie rude des villages de haute Provence que dépeint avec brio Pierre Magnan. Renfermé, taciturne, désirant rejeter le lourd fardeau qu'il porte telle une croix, et qu'il désire balancer le plus loin possible. Essayant de remonter son destin emberlificoté, Monge sème le trouble, la crainte à Luyr. Il arrivera au prix de la souffrance, de la résignation, à soulager quelque peu son âme noire comme le fond du puits où sommeillent de bien étranges révélations. Magnan en maître du récit nous balade, fait valser avec vraisemblance nos sentiments envers Monge. On voudrait pouvoir l'aider, l'épauler, mais inexorablement on sait par avance que nous ne pourrons rien pour lui. Défaussant les sentiments d'amour qui l'entourent, se jetant comme un forcené contre les remparts qui le ceinturent, Monge est perdu. Perdu par le sort des rancunes, prédestiné à la souffrance et l'errance. Puisse-t-il avoir trouvé la quiétude au coeur de cette forêt, qu'on imagine sombre et touffue, où il s'est retiré jusqu'à la délivrance.
Un récit noir, sans possible imaginable, fatalement.
J'ai eu l'immense privilège de rencontrer Pierre Magnan, et lui ai demandé ce qu'il pensait de l'adaptation cinématographique de son livre. Il me confia que Lautner lui avait demandé qui il verrait dans le rôle de Monge. Il répondit : personne.
Il trouvait que Bruel était trop angélique, pas assez torturé pour incarner Monge. De plus il me confia que les dialogues avaient été confiés à Daeninck et que cela l'avait chagriné tant leurs univers sont distincts. Pour ma part, je trouve que le film est plutôt réussi et donne l'envie de lire le livre. Bonne lecture.

Subjuguante histoire!

9 étoiles

Critique de Rock30 (Nimes, Inscrit le 6 juillet 2008, 61 ans) - 28 juin 2009

Le style de Pierre Magnan est magnifique, nous n'y reviendrons pas. L'historie est passionnante à la fois intrigue policière et drame humain. Les décors sont splendides et décrits par l'auteur avec talent. Livre que j'ai passionnément relu, que je conseille à tous les amoureux de beaux livres. Il mérite assurément une meilleure moyenne pour les appréciations.

Meurtres à la provencale

6 étoiles

Critique de Manolo (, Inscrit le 6 mars 2007, 52 ans) - 12 avril 2007

Avec Séraphin Monge revenu au pays sur les traces de son effroyable passé on découvre le pays de Haute-Provence d'après la première guerre mondiale.
Pierre sait nous faire partager le quotidien de ces hommes du terroir. L'histoire pleine de rebondissements nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne.
Même si on a déjà vu et revu le film avec Patrick Bruel rien ne vaut cette plongée dans l'univers noir et froid de pierre Magnan.

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