Certainement pas de Chloé Delaume
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Oui, Certainement
Chloé Delaume, auteur touche-à-tout, qui s'essaye a différents modes d'expression- elle collabore avec le groupe Dorine_muraille, réalise quelques performances- s'est inspirée pour ce livre du jeu de Cluedo, qui sert de toile de fond à son propos.
En effet dans le livre, le lecteur est tout de suite mis au courant : le docteur Lenoir a été assassiné. Or tout de suite on nous apporte des précisions : le crime est symbolique : le meurtre du Docteur Lenoir est en fait un renoncement, une compromission au social de la part des six personnages. Dès lors, il n'est plus question de se demander "qui a tué le Docteur Lenoir ? " mais plutôt "Pourquoi ? " ou " Comment " : le récit se fera par portraits des personnages et peu à peu le lecteur découvrira les raisons de ce meurtre symbolique.
La langue est comme toujours chez Chloé Delaume le personnage principal, elle la malaxe, la tord en tous sens pour lui donner une forme nouvelle et différente pour chacun des personnages dont elle réalise le portrait, nous livrant un texte grandement dense et poétique, qui parle aux tripes autant qu'à la cervelle et qui donne au lecteur l'envie de lire à haute voix tellement la musicalité est importante.
Ce livre apparait aussi comme une nouvelle étape dans le travail de Chloé Delaume qui s'éloigne peu à peu de l'autofiction de ses premiers romans- Les Mouflettes d'Atropos et Le Cri du Sablier- et amorce une dimension politique ainsi qu'un questionnement profond sur la création et l'art romanesque.
Un des romans contemporains qui m'a le plus bluffé ces derniers temps.
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Les éditions
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Certainement pas [Texte imprimé] Chloé Delaume
de Delaume, Chloé
Verticales
ISBN : 9782843351754 ; 20,30 € ; 03/09/2004 ; 360 p. ; Broché
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Qui a tué la Narratrice DELAUME ?
Critique de Antonin2.3 (, Inscrit le 23 octobre 2006, 46 ans) - 31 octobre 2006
Les écrits de Chloé DELAUME sont comme une catharsis. Ses personnages font peur et font s'interroger sur l'intégrité mentale de leur créatrice. D'ailleurs sont-ils créés par elle ?
Comment ne pas s'enfermer dans un canevas littéraire ?
Comment ne jamais laisser le lecteur se reposer sur ses lauriers ?
Comment l'entraîner dans un univers paradigmatique, oulipien et expérimental, sans pour autant qu'il ne s'y brûle les ailes ?
Toutes ces questions sont au coeur de la démarche de l'écrivain.
L'histoire se déroule à l'hôpital Sainte-Anne, où trois femmes et trois hommes reviennent sur leur passé pour mieux faire comprendre les pathologies qu'ils se sont inventées. Se livrant à une singulière partie de Cluedo, ils éventent leurs âmes schizophrénées sur un rythme qu'orchestrent des intermittents du roman, une Narratrice Omnisciente ("citoyenne relais de la République Bananière des Lettres"), et Chloé DELAUME en personne. Tout est bon pour montrer que leur vrai crime, outre celui d'avoir assassiné le Docteur Lenoir, est de s'être laissés asservir à un système qui, les ayant privé de leur liberté, les a rendus fous.
Ames sensibles s'abstenir !
Quelques passages pour mieux vous donner une idée :
Aline (souffrant sans doute du syndrome de Korsakoff) :
- "Elle se promena longuement en elle, arpentant son néant en de grandes enjambées, parcourant ses membres et globules en y quêtant vainement un fragment du passé"
- "Si Aline noircissait de déliés la pâleur initiale de ces feuilles, c'était juste par souci de procrastination "
- "C'est à cause des souvenirs que l'intérieur des crânes sent le renfermé"
Séraphine :
(...) et devant le cadavre putréfié inhumé tous se saccagent la peau à coups d'ongles incrustés, leur nuque reste entravée la laisse ombilicale grignotant les tissus et toute leur volonté".
Après "Les Mouflettes d'Atropos"et "Le cri du sablier", une nouvelle fois bluffé
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