Partie de Plaisir de Patrick Delperdange (Scénario), Thierry Cayman (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Shelton, le 9 février 2006 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 440ème position).
Visites : 4 358  (depuis Novembre 2007)

Hum.........

La bande dessinée n’a pas pour seul rôle celui de distraire le lecteur, elle peut, parfois, l’enrichir dans ses connaissances, sa réflexion… et c’est que nous propose Patrick Delperdange, un scénariste de haut vol, qui est aussi un romancier belge qui a été récemment récompensé par un grand prix littéraire de son pays (Prix Rossel et Rossel des jeunes 2005)…
Pour cet album de bande dessinée, un one shot comme on dit aujourd’hui pour une histoire d’un seul tenant, il part d’un fait divers. Wilhem Reich est condamné en 1956. Il faut dire que cet homme, médecin et psychanalyste autrichien, mort aux Etats-Unis en 1957, lors de sa détention au pénitencier de Lewisburg, en Pennsylvanie, sentait le soufre, enfin pour certains tenants de la pensée bourgeoise. Il a d’abord tenté une synthèse entre marxisme et psychanalyse avant de se consacrer à la libération sexuelle. Il était persuadé que les règles de la vie sociale et bourgeoise représentaient les plus grosses contraintes pour une personne. Il fallait donc, selon lui, aider les jeunes à se libérer… et là il fit peur à tout le monde. Il fallait le faire taire… à tout jamais, si besoin.
Patrick Delperdange part d’une des inventions de Wilhem Reich, l’accumulateur d’orgone, une sorte de caisson qui donne à celui, qui accepte de s’y laisser enfermer quelque temps, des sensations bien particulières…
Nous allons donc suivre un couple particulier. Lui est membre d’un service américain luttant contre les trafics de drogues, qui se trouve obligé de brûler les dossiers de Reich… mais qui en garde un pour lui… Quand on a des plans d’un accumulateur d’orgone, pourquoi ne pas le construire, y aller et tester en réel ces produits que les autres disent dangereux…
Elle, une jeune femme en mal d’amour, un peu lassée par la vie, qui cache un double jeu bien dangereux…
Le dessin de Thierry Cayman s’adapte parfaitement à cette histoire réaliste, mais aussi, par certains côtés, un peu fantastique, voir carrément folle, psy… ce qui n’est pas une surprise avec un personnage comme Reich dont on ne voit que la fille…
Mais c’est aussi, vous l’aurez compris, une bande dessinée à ne pas mettre dans toutes les mains car elle a bien un aspect érotique indiscutable, érotique mais pas du tout pornographique (ça rassurera ou décevra certains). La narration graphique, très classique à certains instants, pourra prendre des formes plus modernes et innovatrices selon les moments du récit, le tout permettant au lecteur de se sentir bien de la première planche à la dernière.
C’est un très bel album de 66 pages qui mérite d’être découvert par les lecteurs curieux et n’ayant pas d’a priori sur la vie, le sexe et l’être humain… mais il doit bien en exister quelques-uns uns du côté de critiques libres…
J’ai beaucoup aimé cette histoire qui est, aussi, un drame profond et gorgé d’humanité…

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6 étoiles

Critique de Le rat des champs (, Inscrit le 12 juillet 2005, 74 ans) - 2 avril 2006

Difficile de parler de cette BD. Des qualités, certes, mais des défauts majeurs, peu acceptables avec les standards de qualité actuels. Le fond de l'histoire est intéressant, personnellement j'ignorais ce qui était arrivé à Wilhelm Reich dans cette Amérique puritaine et maccarthyste des années 1950. Ceci dit, le scénario est parfois "téléphoné" et décevant, la fin est trop prévisible, c'est dommage, ça coupe un peu l'intérêt.
Cayman semble peu à l'aise dans le dessin réaliste, ses personnages sont raides et peu expressifs...
Je ne partage donc pas l'enthousiasme de mon ami Shelton. J'en garde après lecture le sentiment de quelque chose d'un peu bâclé. Peuvent mieux faire, les auteurs.

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