Désert américain de Percival Everett
( American desert)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Ma tête à couper !
Voici le deuxième titre traduit en France de l’écrivain Percival Everett, qui m’avait fortement séduit par son roman « Effacement » sorti en 2004 aux éditions Actes Sud.
Un professeur marié et père de famille décide de mettre fin à sa vie, quand, sur le chemin de son suicide il percute un camion. Il n'en réchappera pas, et sort de cet accident la tête tranchée.
Pour ses obsèques, on lui la recoudra vite fait, bien fait.
Dans l'église, tout le monde affecté par ce départ précipité, reste figé quand le mort se lève...
Théodore Larue, qui a quarante ans n’a jamais rien réussi, même pas son suicide, va se retrouver dans des situations extravagantes que sa résurection va déclencher.
Il est ainsi assiégé à son domicile par les médias. Nouvelle situation pas facile à vivre. Il se sent un nouvel homme, une relation différente s’installe dans sa famille, il est presque acteur de son corps mort.
En voulant échapper à une horde de journalistes, Théodore va être kidnappé par une secte, dont il arrive à s’en défaire pour retomber ensuite à un autre groupe attiré par son histoire.
Théodore, repense ainsi sa vie d’avant son accident, il refait un parcours en son âme et conscience. Il se sent investi d’une action humanitaire, un jugement de soi. Il fait en quelque sorte son chemin de croix.
Percival Everett y va fort de situations saugrenues, d’un jeu de patronymes farfelues. Il exploite les travers de la société américaine, de la secte aux services secrets en passant par les assureurs, les médias, il nous conte une fable burlesque ou le regard sur les données de la conscience humaine est apporté subtilement avec humour et fantaisie.
Comme dans « Effacement », j’ai trouvé que cet auteur sème de par et d’autre de son récit, de petites informations comme des clins d’œil, plusieurs niveaux de lecture et un style qui appuie sur le message fixé.
On peut être un peu surpris au début par le grotesque du sujet, mais laissez vous porter et ainsi vous passerez un très bon moment de lecture ou la profondeur des sujets est servie avec humour, sans prise de tête.
Les éditions
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Désert américain [Texte imprimé], roman Percival Everett traduit de l'américain par Anne-Laure Tissut
de Everett, Percival Tissut, Anne-Laure (Traducteur)
Actes Sud / Lettres anglo-américaines (Arles)
ISBN : 9782742758821 ; 22,40 € ; 30/12/2005 ; 319 p. ; Broché
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Pas de quoi perdre la tête
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 57 ans) - 6 janvier 2008
Je suis d’autant plus déçue que les premières pages sont trompeuses : originalité, surréalisme. Jusque là, ça m’a fait un peu penser à Italo Calvino. Mais la comparaison s’arrête là car le scénario s’essouffle rapidement. Oh, c’est toujours agréable à lire, mais Everett tombe vite dans la caricature. Panne d’inspiration, peut-être… Il reste qu’un livre demande davantage qu’un bon démarrage. Encore faut-il passer harmonieusement les vitesses et amener le lecteur à bon port, sans qu’il s’endorme. Et justement, le terme du voyage imaginé par Everett m’a semblé insatisfaisant… Ceci n’enlève rien à la saveur de quelques bons moments, de quelques bonnes répliques, qualités trop sporadiques pour en faire un grand roman toutefois.
Pas facile d'être le nouveau Messie
Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 30 août 2007
Après avoir lu quelques critiques de lecteurs anglophones d'Everett, il semble que Désert Américain soit son livre le plus faible. Nous n'avons qu'à patienter, Actes Sud semble bien parti pour traduire l'ensemble de l'oeuvre.
Ceci étant dit, cette réflexion sur le manque de rigueur du livre ne me vient qu'après coup, car cette lecture m'a embarqué à fond, et la fin, n'en déplaise à Sahkti, moi je l'ai aimée. Ça ne pouvait pas vraiment être autre chose, et c'est ce que ça prenait.
Pas un grand livre, mais une lecture tout à fait divertissante.
Conte philosophique à la mode du XXIe siècle
Critique de Cameleona (Bruxelles, Inscrite le 19 février 2001, - ans) - 6 avril 2007
L’histoire, a priori, est très simple : Théodore se fait proprement décapité lors d’un accident de la route. Trois jours plus tard, à son enterrement, il se « réveille » et reprend sa vie comme si de rien n’était –ou du moins il essaye. Il se retrouve alors entraîné dans des aventures plus abracadabrantes les unes que les autres, pour la plus grande joie du lecteur.
« Désert américain » est parfois hilarant, mais c’est surtout une réflexion philosophique sur la vie et la mort, et sur la manière dont une plus grande proximité de la mort peut remettre en question ou transformer un être humain…et son entourage.
Un décapité décapant
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 45 ans) - 4 novembre 2006
Même si ce roman est par moment désopilant, il n'est pas non plus inoubliable. reste au final un bon moment de lecture. Ce qui n'est déjà pas si mal au fond….
Mort ou pas mort? Là est la question!
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 2 juin 2006
Quelques belles répliques, une porte ouverte à toutes sortes de délires, j'ai poursuivi avec attente (trop) et fébrilité. Dommage que le reste de ma lecture ne fut pas aussi agréable que son commencement, même si je reconnais volontiers avoir passé un bon moment.
Percival Everett explore les sentiments que peut ressentir un homme mort-vivant, devenu soudain plus sage et plus mûr, amoureux à nouveau de sa famille alors que celle-ci ne sait plus trop que faire de lui. Une intrusion dans la tête de Ted Larue qui vaut son lot de désillusions mais aussi de petits bonheurs.
Je regrette cependant que le récit ne décolle pas vraiment. On a une histoire de secte dépravée qui enlève des gosses pour toucher les rançons, de base secrète du gouvernement servant à clôner Jésus-Christ, de restaurateur qui ne sert que les amis et de détective privé tellement blasé que plus rien ne l'étonne. Beaucoup de folie potentielle donc, peut-être un peu trop, ce qui fait que très vite ce road-movie ressemble à une farce que Percival Everett maîtrise sur le bout des doigts, un peu trop, ça reste conformiste et prévisible. Du coup, le livre me paraît plus léger, presque trop. Ce manque de profondeur fait qu'il laissera dans mon esprit un souvenir agréable mais pas impérissable.
Je déplore aussi qu'à l'humour du récit succède une fin téléphonée et quelque peu facile, qui semble arranger tout le monde et ressemble avant tout à une pirouette pour pouvoir terminer... pas forcément en beauté.
A découvrir cependant, parce que c'est drôle et l'écriture de Percival Everett est agréable à lire, mais question scénario, peut mieux faire.
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