Mort d'un parfait bilingue de Thomas Gunzig
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Underground réécrit par San-Antonio
C'est un sentiment mitigé (douches froides et coups de chaleur) qui saisit le lecteur un tantinet exigeant à la lecture du premier roman de Thomas Gunzig, Mort d'un parfait bilingue.
Evoquons brièvement le titre : des morts, il y en a – à peu près autant que dans Apocalypse now, Platoon et Il faut sauver le soldat Ryan réunis. Normal, c'est la guerre. Et même la sale guerre. Nous y reviendrons. Mais le parfait bilingue, alors là, à moins d’avoir manqué un épisode… Certes, Vian n’a mis ni automne ni Pékin dans.
"l'Automne à Pékin", mais ici, on se demande ce que ce titre peut bien apporter (Vian était plutôt surréaliste, Gunzig plutôt réaliste, quoique.), d’autant plus que pour être bilingue, il conviendrait a priori de maîtriser au moins une langue.
Ce n’est pas vraiment le cas de l'auteur, qui oublie une cinquantaine de fautes d'orthographe (quelques sélections pour La foire aux cancres : le petit doigts, mes journée, il nous avait souris, les gens on mit ce qu’il fallait, des durs à cuir, des pleines boueuses…) et se permet quelques jolies expressions comme : « Sans doute que, à l'instar de certains animaux malades (…), Moktar cherchait-il (.) quelque chose pour soulager son esprit blessé. » Certes, le narrateur est d'origine indéfinie (slovène ?) et très diminué par un coma prolongé, mais ça fait désordre.
A la guerre comme à la guerre, répliquera-t-on. D'où, probablement, le papier recyclé qualité Pif gadget utilisé par l’éditeur (Au diable Vauvert, tout un programme).
D'où également cette ambiance qui rappelle étrangement l’Underground d’Emir Kusturia (un grand film) : une joyeuse bande de mercenaires prêts à tout tuent, baisent et se shootent à divers produits dans une atmosphère d’Apocalypse slave et cruelle.
Est-ce une raison pour saigner à blanc soixante enfants d’un orphelinat voisin pour offrir leur sang à des soldats blessés ?
Bien sûr, le récit est rondement mené : chapitres courts, montage en parallèle (le narrateur comateux retrouve peu à peu ses esprits sur son lit d'hôpital et se partage entre la description de son état présent et des « flash-back » sur les « exploits » qui lui ont valu d’en arriver là).
Bien sûr, la narration est truffée d’images à la San-Antonio & mais un bon élève du secondaire un peu speedé serait-il incapable de les pondre ? Du genre : « En plein été la ville ressemblait à une pomme au four. » ; « Cette histoire (.) allait rester comme un râteau planté dans le haut de mon crâne jusqu’à la fin de mes jours. » ; « quelqu’un avec des mains grandes comme des encyclopédies » ; « Ben Aaron est le fils d’une merde de chien et d’une roue d'autobus » ;
« ses sourcils ressemblaient à deux buissons de genévrier »…
Mais cela fait-il partie du programme décalé de Thomas Gunzig de placer de ci delà, comme pour vérifier l’attention de son lecteur, de subtils anachronismes qui, eux aussi, font un peu désordre : l’action est censée se passer « en mars 1978 »?... A ma connaissance, la télévision par satellite et les Fiat Punto (entre autres) étaient encore dans les encriers des concepteurs. Ils apparaissent pourtant ici. Ah, Dieu, que la guerre est jolie !
Détails, tout ça, détails. Thomas Gunzig est un des espoirs de la jeune génération. Puisqu’on vous le dit.
Les éditions
-
Mort d'un parfait bilingue [Texte imprimé] Thomas Gunzig
de Gunzig, Thomas
Au diable Vauvert
ISBN : 9782846260114 ; 17,00 € ; 09/04/2001 ; 250 p. ; Broché -
Mort d'un parfait bilingue [Texte imprimé] Thomas Gunzig
de Gunzig, Thomas
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070421725 ; 8,60 € ; 11/09/2002 ; 304 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (12)
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Ce n'est pas moi qui vais faire remonter ce roman dans le classement de CL
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 4 septembre 2018
Mort d'un parfait roman
Critique de Bruscrit (, Inscrit le 18 novembre 2013, 30 ans) - 18 novembre 2013
Ensuite, le personnage principal, "Chester", n'est pas attirant. Il m'a procuré un sentiment de mal être. Les personnes qui l'entourent transmettent un aspect tout aussi négatif. Mais bizarrement on veut en apprendre plus sur la suite de l'histoire car une série d'actions tient le lecteur en haleine.
Du début à la fin du roman, l'atmosphère est pesante. Le style est trop négatif à mon goût. Pour finir, j'ai été déçu de ce que l'ouvrage n'ait pas pour but de faire passer une morale ou une idée bien précise aux lecteurs. A aucun moment je n'ai ressenti l'impression d'apprendre une nouvelle formation. Dommage que l'auteur n'ait pas exploité les aspects intéressants de l'oeuvre comme la peine de mort.
Maladresse d'un premier roman?
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 12 mars 2008
D'abord à cause d'un découpage que je n'ai pas trouvé tout le temps cohérent, ça laisse perplexe.
Ensuite parce que ça peut passer d'un coin à l'autre, d'un récit à un autre sans crier gare et il s'agit d'être attentif, tant ça foisonne de gens, de détails et de diverses aventures.
Je déplore quelques maladresses tant dans le style que dans le contenu, pas tout le temps fluide ou intéressant.
Ceci dit, en même temps, ça participe à la création d'un univers très particulier, précurseur peut-être de ce que Thomas Gunzig (que j'aime bien) a pu faire par la suite: quelque chose de fébrile, déjanté, décalé à souhait et, en règle générale, j'aime assez ça, d'autant plus qu'il exploite plus que bien ce procédé!
Il y a des personnages intéressants, pathétiques et drôles, mais qui se perdent un peu au milieu de tout ce foisonnement d'actions et de résurgences du passé.
Bref, ayant lu ce livre après d'autres titres de lui, je n'ai pas retrouvé le Gunzig que j'apprécie mais tout de même, pas mal de bon et aussi du moins bon.
PS: lu ce livre dans son édition "Au Diable Vauvert", pfff, pas terrible comme qualité éditoriale sur ce coup :(
Le moins bon ?
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 25 août 2004
Manque de chance, il semble que, malgré son prix Rossell, ce soit son moins bon livre !!
Et effectivement, je veux bien le croire. J'avoue humblement ne pas avoir remarqué les fautes d'orthographe et le papier "qualité Pif gadget" ne m'a pas gêné.
Par contre, les anachronismes et autres invraisemblances relevés par Lucien m'ont énervé au plus haut point ! Je suis également d'accord avec la remarque de Saint Germain des prés :
"Le propos se voudrait atroce, mais je n'y ai pas cru une seule fraction de seconde."
Certes, on peut voir, dans ce livre, une dénonciation des horreurs de la guerre, obtenue en forçant le trait .... Mais bon, le style et l'écriture restent assez pauvres, le livre n'apporte rien de nouveau sur le thème de la guerre "sale" et l'intrigue ne tient pas la route.
Bref, pas génial ! Mais bon, je vais faire confiance à Patman et me diriger vers les nouvelles de Gunzig pour lui laisser une deuxième chance.
Quelle écriture!
Critique de Niddle (Le Raincy, Inscrit le 13 janvier 2004, 45 ans) - 14 janvier 2004
Au suivant!
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 28 octobre 2003
Moi qui couvre des pages entières de notes pendant mes lectures, je n'ai pas été inspirée dans ce cas : à peine cinq lignes, et encore, parce qu’il le fallait bien et au forceps !
Je vous les livre sans les trafiquer.
Très particulier, genre « berk », quel est l’intérêt ?… Le propos se voudrait atroce, mais je n'y ai pas cru une seule fraction de seconde.
S’il faut lui trouver un intérêt : Gunzig dénonce l’immixtion des média dans les guerres, transformées pour la cause en spectacles grand-guignolesques, tout ça au sacro-saint nom de l’audimat.
Et ce truc a remporté le Rossel ?
Au secours !
Vite, un autre livre, j'ai assez perdu mon temps…
Reflet d'une génération
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 16 novembre 2002
Les critiques de Lucien sont fondées, orthographe et syntaxe ne sont pas toujours respectées. Mais est-ce là l’important ? Une chanteuse nulle qui se prend pour Dietrich s'exhibe devant des soldats engagés dans une guerre fictive. On a les références qu'on peut. Roman sans queue ni tête rédigé par un représentant de la jeune génération nourrie aux dessins animés et autres mangas truffés d'invraisemblances comme si les concepteurs s'étaient shootés au hash avant de s’atteler à l’histoire, le tout avec violence comme toile de fonds.. Bref, l’écrivain, à l’instar des jeunes de son époque, connaît le monde sans le connaître, habitué qu’il est depuis toujours à côtoyer des Mokhtar, Dao Min et autre Irving, tout en s'emmêlant les pinceaux sur leur origine. Pour comprendre ce qui se passe dans leur tête, y a qu’à lire les textes créatifs sur n'importe quel site de consommateurs pour se rendre compte que Thomas Gunzing est un pur produit de la génération actuelle, j’allais dire virtuelle, gonflée de cynisme, de sans gêne, de violence gratuite, d'insultes et autre Star Academy, toutes valeurs véhiculées par cet auteur, reflet sans faille de notre temps. Cette petite décharge d’adrénaline pour expliquer les raisons d’un prix Rossel, ce petit prix qui n'est quand même pas le Goncourt.
qu'en penser?
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 19 octobre 2002
Certes !
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 14 janvier 2002
Merci, Chini!
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans) - 13 janvier 2002
Dénouement décevant
Critique de Chini (Liège, Inscrit le 13 janvier 2002, 54 ans) - 13 janvier 2002
Et un prix Rossel ! Un !
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 10 décembre 2001
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