L'Adversaire de Emmanuel Carrère

L'Adversaire de Emmanuel Carrère

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Chat pitre, le 1 août 2000 (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 36 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (354ème position).
Discussion(s) : 2 (Voir »)
Visites : 24 434  (depuis Novembre 2007)

La folie

L'histoire vraie d’un homme qui possède une double vie. Et qui ment à tous depuis 18 ans.
Ce qui est surtout intéressant dans ce livre, c’est la relation étrange qui se tisse entre le narrateur Emmanuel Carrère et son " anti-héros " Jean- Claude Romand. Un livre bouleversant sur la particularité et la folie d'un homme. Cette folie qui se trouve peut-être en chacun de nous. On aurait presque pitié de lui...

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Le manipulateur

9 étoiles

Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 25 novembre 2021

Si à l’origine ce récit n’était pas un fait divers, je n’aurais pas cru certaines scènes possibles.
L'auteur tente de comprendre l'incompréhensible et pourquoi il est « porté » vers cette histoire.
Il retrace le parcours chronologique et psychologique de Romand dont sa mythomanie va le conduire avec toute sa famille au désastre.
Il décrit les moments avec sincérité et ne porte pas de jugement, ce n’est pas son rôle mais celui de la justice.
En refermant ce livre, j’ai le sentiment que l’auteur a été manipulé par Romand et par la même occasion moi aussi.
Romand a obtenu ce qu’il voulait, être enfin remarqué.
C’est une lecture intéressante mais je la trouve malsaine.
J’ai beaucoup apprécié cette citation :
« L'avocat général écoutait le témoin de la défense avec un sourire de chat qui digère."

Pitoyable

9 étoiles

Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 7 octobre 2021

La thèse d’Emmanuel Carrère dans le récit du drame livré par Jean-Claude Romand est que ce dernier a été influencé par le diable. Cette hypothèse est celle à laquelle conclut l’auteur du Royaume, lui qui parle très souvent de sa vie de croyant et de ses problèmes liés à la foi. Cette hypothèse, si on se place du côté métaphysique, est recevable mais devant l’inexplicable, je pencherais davantage et plus simplement vers les perturbations psychologiques que Romand a développées au cours de son existence pour tenter de comprendre comment un homme arrive à cette extrémité.
Car c’est de cela qu’il s’agit : comment peut-on raisonnablement comprendre un homme, un de nos semblables, parvenu à un tel état de déviance au point de commettre un quintuple meurtre, cela afin de ne pas devoir se confronter à sa médiocrité ? Passe encore sa mythomanie maladive qui lui faisait dissimuler le fait qu’il ne parvenait pas à se tenir à un objectif (après tout, son attitude aurait pu s’apparenter à celle d’un Bartebly moderne plongé dans le réel, sauf qu’il a voulu assumer la responsabilité d’un mari et celle d’un père….), mais aller jusqu’à tuer tous ceux qu’il aimait (ses enfants ! ses parents !), qui lui faisaient confiance et dont il était responsable…
Il est commode d’incriminer le diable. Oui, c’est le diable mais c’est avant tout Romand qui est coupable, lui et sa folie consciente. Je refuse de dégager sa responsabilité quand sa machiavélique machination a duré près de vingt ans, qu’il a eu le cran de tuer de sang froid ses enfants alors qu’il n’a pas eu le courage de tout avouer à ses proches quand il était encore temps.
Dans une lettre, Romand se condamne à vivre : c’est peut-être la seule fois au cours de ce récit douloureux que je parviens à comprendre cet homme qui, finalement ne réussit qu’à inspirer de la pitié : un homme pitoyable qui ne parviendra jamais à inspirer paradoxalement le pardon des hommes.

mais qui est-il vraiment ?

8 étoiles

Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 9 novembre 2019

je suis fasciné par ces personnes qui arrivent à jouer un double/triple/quadruple … jeu et à tromper leur entourage et leurs proches.
Dans ce livre, Carrère essaie de comprendre, sans vraiment y arriver d'ailleurs. il ne juge pas, il est un témoin, impliqué, mais reste un observateur.
Ce livre se dévore en quelques heures, on en ressort très troublé, et parfois je regarde les personnes autour de moi d'un autre œil, suspicieux !

Un bon romand ?

8 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 27 juin 2018

Je garde un très vague souvenir du film réalisé par Carrère avec Daniel Auteuil dans le rôle de Jean-Claude Romand.
L'analogie est facile mais quel roman que ce Romand.
Je confesse que je suis, quelque part, fasciné par ces hommes ou femmes qui parviennent à rouler leur entourage dans la farine à l'instar d'un Roquencourt.
Car Romand a quand même menti durant 18 ans, 18 années de mensonge, de faux-semblants, à vivre sa vie comme un clandestin de lui-même.
Son histoire pré-crime est merveilleuse. Parvenir à faire croire que l'on est médecin à l'OMS, assurer le train de vie en escroquant les uns et les autres, être respecté au sein de sa communauté et de ses amis, chapeau.
Et puis il y a ses crimes, horribles, inexcusables, odieux.
Carrère que j'apprécie par ailleurs parvient à ne pas juger, à ne pas excuser mais à tenter de comprendre.

Il a assisté au procès, échangé des lettres avec l'assassin, a enquêté et son livre est réussi. Jamais il ne fait preuve de mansuétude ni de compassion. Son récit n'en est pas pour autant un compte-rendu de cour de justice.
La dernière partie est fort intéressante et permet de s'interroger sur le devenir d'un spécimen.
Romand est un roubleur, certainement très perturbé et surtout très intelligent.
A-t-il tout dit lors de son procès, j'en doute. A ce jour il est libérable mais semble ne pas vouloir quitter la prison dans laquelle il se trouve et dans laquelle il soigne ses co-détenus et s'occupe de restauration d'images de l'INA.
Lire ce livre c'est pénétrer un peu mieux le quotidien de cet homme, tout n'est pas dit , saurons-nous un jour toute la vérité. Il semble que Romand se soit tourné vers la religion et semble vouloir expier ses fautes en continuant à vivre. Des vies foutues en l'air pour rien, un vrai gâchis, pitoyable.
Un livre qui se lit vite, 200 pages, un style égal aux autres livres que j'ai pu lire de Carrère. On ne s'ennuie pas, je le conseille fortement.

Dr Romand et Mr Carrère

7 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 26 janvier 2016

Emmanuel Carrère livre une vision personnelle de la vie de Jean Claude Romand dont le mensonge et l'ego lui ont fait préférer le meurtre de ses proches plutôt que d'affronter leur regard face à la vérité.

L'intérêt de ce récit est que l'auteur a non seulement eu accès aux dossiers du procès mais a également mené une correspondance avec le meurtrier. Le but avoué de ce travail n'est pas tant de comprendre ce qui a poussé Romand dans cette usurpation mais comment il est parvenu à tromper tant de personnes si longtemps.

Un roman édifiant sur la fuite en avant dramatique de cet homme abject qui n'aura de cesse de sauver les apparences.

Journalistique

6 étoiles

Critique de Tetef (Tarare, Inscrit le 24 février 2013, 51 ans) - 3 août 2015

Le livre se dévore en une soirée. On ressort de la lecture en se disant qu'on a lu un long article de journal mais excellent. Il manque une part de psychologie ou plus de sentiment. Un peu trop factuel.

Du grand art

10 étoiles

Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 28 octobre 2011

Tenter de comprendre la personnalité étrange et l'ahurissant itinéraire de Jean-Claude Romand, le menteur assassin, est, semble-t-il, devenu pour Emmanuel Carrère une aventure décisive et difficile. Il en restitue les avancées, les retraits, les difficultés, les moments de doute avec ce qui apparaît être une véritable honnêteté. Il en résulte une oeuvre d'une forte originalité dans laquelle la compréhension de l'inimaginable me paraît plus forte et plus porteuse de sens que bien des fictions. "Pauvre mélange d'aveuglement, de détresse et de lâcheté" (p.219) est la conclusion de l'enquêteur qui s'interroge sur la poursuite de l'imposture dans la mouvance inextricable de ses visiteurs en prison. "Une lucidité douloureuse vaut mieux qu'une apaisante illusion" (p.216) dit une journaliste ayant assisté au procès. Ce qui ne clôt pas le débat: quel être va donc sortir de prison en 2015 "si tout va bien"?

Tellement dérangeant !

9 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 19 octobre 2011

Un livre des plus déconcertants : une histoire vraie, un auteur plein de respect, en quête d'une compréhension inatteignable....!
Ou se situe la faille ? Pourquoi le 1er mensonge qui entraine cet homme dans une spirale infernale, jusqu'à devenir un monstre "ordinaire" ?
On ne peut s'empêcher de se demander ce que ce faux médecin- chercheur a pu penser pendant toutes les heures passées sur un parking ou les WE dans un motel.
Si on peut se surprendre à des moments de pitié pour lui, dans l'ensemble, c'est bien un lâche, manipulateur, monstrueusement égoïste !
Le dégoût l'emporte : avant la tuerie, pendant et ensuite, en prison ;
la sympathie devant le désarroi de ses proches qui croyaient si bien le connaître et un mélange d'étonnement et d'envie de rire devant ces visiteurs de prison, pétris de certitudes....
Bref, un très bel ouvrage qui, malgré l'horreur du récit, nous laisse encore croire que l'être humain existe. Bravo à E Carrere, le pari était risqué !

Le miroir du mensonge

8 étoiles

Critique de Phug (, Inscrit le 14 janvier 2011, 74 ans) - 14 janvier 2011

Je n'avais pas beaucoup aimé le film, j'ai adoré le livre... Pourtant, Auteuil et Garcia, c'est pas n'importe qui... Faut croire que le sujet passe mal au cinéma.
C'est l'histoire d'un énorme mensonge, poursuivi jusqu'à son terme.Et comme aurait dit un ancien président de la république, plus c'est gros, plus ça a de chance de passer.
Ce qui m'interpelle ici, ce n'est pas vraiment le personnage principal, qui est "indécidable", ce sont tous ceux qui peu ou prou, croient à son histoire. Ils y croient non parce qu'ils sont naïfs, ils le sont, certes, mais bien parce qu'ils ont envie d'y croire... Allons donc, un brillant chercheur à l'OMS, qui déjeune avec des ministres, qui donne des conférences aux quatre coins du monde! C'est tellement confortable et merveilleux, qu'on aurait tort de se poser des questions; ça n'aurait jamais marché si notre imposteur s'était inventé un banal personnage de prof dans une obscure école de Suisse... Et au final, il finit par y croire lui-même, d'une certaine façon. De quoi méditer sur le comportement humain.

"De sang froid" à la française

10 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 30 septembre 2010

Certaines critiques sont incompréhensibles : Lent, sans suspense... Oui tout cela est vrai mais c'est justement la différence entre une fiction et la vie réelle, ou en tout cas la vie de Romand. Car sa vie est ennui et la fin assurée. Pas de rebondissement possible, pas d'échappatoire.

Le cas Romand est certes particulier: un concours de circonstances presque incroyable, une fin plus que tragique et inexcusable. Pourquoi faire payer aux autres ses mensonges?
Mais au delà de ce cas, ce qui rend le personnage très humain sous la plume de Carrère, c'est que nous avons tous nos petits secrets : maîtresse ou amant, dépendance, visites des sites porno... ou comme moi qui ne suis pas censé être chez moi ni écrire ce message à cette heure de la journée.
C'est un livre très réussi.

Je préfère lire ce genre de sujet, le choix de marquer une pause où l'on souhaite, que de le subir en film. Je n'ai d'ailleurs pas pu regarder la fin.

Mais quelle histoire!

9 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 16 août 2010

J’ai dévoré ce livre d’un bout à l’autre et il m’est resté en tête longtemps après l’avoir terminé. Comment cet homme a-t-il pu entretenir, renouveler et alimenter son extraordinaire mensonge auprès de sa famille, jour après jour, durant dix-huit longues années? C’est une histoire tout simplement ahurissante, morbide mais qui m’a carrément scotchée à ma lecture. Non sans une pointe de culpabilité toutefois, et c’est ce qui est paradoxal avec cette lecture qui est si prenante mais dont on ne peut oublier les réelles victimes qui en ont payé le prix.

Bof

4 étoiles

Critique de Ginicoui (Montréal, Inscrite le 24 septembre 2009, 47 ans) - 9 décembre 2009

Je n'ai pas vraiment aimé ce livre... j'ai l'impression d'écouter un documentaire sur un tueur, c'est lent, long, sans rebondissement.

C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je me demande sérieusement si je vais recommencer... Je vais lui donner une chance et lire "La classe neige" qui a de bonnes critiques.

Quand la vérité dépasse la fiction

9 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 8 septembre 2008

Jamais je ne pourrai avoir de pitié pour un homme qui tue sa femme (!) et ses enfants (!!). C’est tellement égoïste. C’est un livre qui surprend quand l’on sait que ça vient d’un fait divers réel. C’est tellement gros que ça en parait inconcevable, mais pourtant...

J’ai trouvé le livre intéressant, ne serait-ce que pour comprendre ce qui s’est passé et comment des gens peuvent en arriver là.

le menteur ment-il toujours ?

10 étoiles

Critique de Gaelnuyens (, Inscrit le 25 août 2008, 35 ans) - 25 août 2008

étant donné mon jeune âge, je n'avais pas encore entendu parler de cette affaire. Quand j'ai lu le livre, j'ai d'abord cru que c'était une histoire... Comment est-ce possible qu'un homme puisse en arriver jusque là ? Mais comment aussi ses proches ne se sont-ils jamais aperçu de rien? Bref Mr Carrère raconte les faits avec la plus grande neutralité possible et essaye de comprendre le pourquoi de ces actes. un livre que j'ai dévoré et qui m'a bien fait réfléchir sur le comportement de l'homme ...

Chronique judiciaire : un cas de criminologie d'anthologie

6 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 21 août 2007

Ce n'est donc pas un roman. Cette chronique, logiquement chronologique, reprend un fait divers, l'affaire Roman, de 1993, contemporaine de Human Bomb à la maternelle de Neuilly et du suicide de Pierre Bérégovoy.

Cette histoire, éminemment malsaine, ne peut que susciter l'intérêt, et la narration froide et analytique, légèrement stylisée du film de Nicole Garcia (avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Devos) se laissait regarder, avec déjà un certain malaise.
L'apport du dialogue épistolaire avec l'accusé - puis le criminel prisonnier - en apprend pas mal. Ce livre doit être très utile sur le plan psychiatrique et criminologique.

Sinon, j'ai trouvé que sa lecture, à laquelle on se prête, est tout de même assez malsaine. J'ai été assez gêné. Je m'y suis prêté pour y retrouver un climat, et y ai trouvé davantage de sordide encore qu'à mes souvenirs et qu'à mes attentes.
J'avoue que je ne partage pas le goût de l'auteur pour la folie et le mensonge, et je serais très inquiet s'il me déclarait qu'il me trouvait intéressant.

Ca a son intérêt, mais cela reste très dur. Ca n'est pas, et d'assez loin, mon type de lecture.

Lu à Saint-Raphaël, lieu-dit de Valescure

un livre qui vous hante

9 étoiles

Critique de Zpnb (, Inscrit le 28 novembre 2006, 54 ans) - 28 novembre 2006

j'ai lu ce livre il y a quelques années déjà mais je me souviens très bien qu'il m'a non seulement passionné mais aussi hanté. Difficile de décrocher lorsqu'on pose ce livre : on cherche à comprendre l'incroyable parcours de cet homme, et on voit arriver le dénouement (que l'on connaît si l'on se souvient du fait divers) la gorge serrée.
Même sentiment au visionnage du film, qui est très bon, et où Daniel Auteuil est extraordinaire.
A lire et à voir d'urgence.

Très touchant

9 étoiles

Critique de Zelda (Rambouillet, Inscrite le 26 avril 2006, 53 ans) - 23 juin 2006

J'ai aimé lire ce livre.
Au-delà de cette histoire de mensonge qui se termine tragiquement, ce que j'ai le plus aimé c'est la qualité du travail d'écriture d'Emmanuel Carrère.

le film puis le livre

7 étoiles

Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 11 juin 2006

L'adversaire est avant tout une histoire incroyable, pas parce que le fait divers n'est pas banal, mais car même aujourd'hui, on ne sait qui croire les psychiatres, les enquêteurs, l'accusé lui-même. D'ailleurs ni le livre ni le film ne donnent la vraie réponse, ils ne donnent que des hypothèses. Je vous défie de lire ce livre sans, à la fin, en arriver à soupçonner vos amis.

bon livre

8 étoiles

Critique de Lecteur n°1 (, Inscrit le 10 juin 2005, 39 ans) - 28 octobre 2005

Un bon livre, racontant le cas hors du commun de J.C Roman. C'est court, léger, simple. Je regrette juste qu'il n'y ait pas plus de détail du procès.

Documentaire

3 étoiles

Critique de Aamelie (chartres, Inscrite le 23 janvier 2005, 44 ans) - 7 juillet 2005

Ce livre n'est surtout pas à prendre comme un roman, ni même je pense comme un témoignage.

C'est le récit de son auteur, E.Carrere, qui relate dans un premier temps ce qui a fait qu'il a personnellement envie de rencontrer cet homme.

Dans un deuxième temps, l'auteur reste à sa place d'auteur, et narre ce que les témoignages du procès ont dit sur cet homme.

Enfin, il finit en relatant sa correspondance avec le prisonnier et le lien qui s'est peut-être tissé entre eux.

Mais ce n'est pas une histoire à prendre à la légère. L'auteur tente d'expliquer ce qui aurait pu se passer dans la tête de cet homme qui bousille 7 vies en peu de temps.

Le risque de ce livre est que l'on peut finir par accepter ses meurtres, alors qu'à mon avis c'est la dernière chose à faire, rendre le tueur sympathique ou pire, normal.
Car ça n'a rien d'un fait banal. C'est une machination perverse qui nous est livrée ici.

Ce n'est pas un roman, mais une sorte de suite de témoignages, à prendre avec des pincettes.

lent

4 étoiles

Critique de Jaja (namur, Inscrite le 4 avril 2005, 35 ans) - 4 mai 2005

Une histoire lente, sans grande importance...
une plume assez commune, et quelquefois ennuyante...

Ce livre sans aucun suspense ne nous donne pas envie de le finir, trop prévisible et toujours la même chose.

De la pitié pour cet homme? Non, vraiment pas. Je le classerais plus dans le secteur des handicapés que des fous!

Un livre qui glace le sang

10 étoiles

Critique de Coffrefort (ORLEANS, Inscrit le 13 février 2005, 58 ans) - 14 février 2005

Un livre sur un lent dérapage vers la folie. Une chute libre vers la barbarie.

GLACANT ....

Le fin fond de la mythomanie

8 étoiles

Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 6 janvier 2005

Quelle horreur que cet homme mythomane, obligé de tuer sa famille par honte de leur avoir menti ! Enfin honte, c’est ce qu’il prétend. C’est quand même très glauque, surtout vu que c’est une histoire vraie.

J'admire l'objectivité de l'auteur

9 étoiles

Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 51 ans) - 19 septembre 2004

Ce que j'ai trouvé intéressant dans ce livre, c'est la confrontation de l'auteur avec l'objet de son récit. Cette histoire, ce "fait divers" (quelle horrible expression qui banalise tant l'horreur qui en affecte ses protagoniste) est présenté sans pathos racoleur, ni complaisance. L'escalade dans la mythomanie de Romand, qui commence par un mensonge bénin quand il était étudiant fait frissonner. Et si ce qu'il a commis est sans conteste monstrueux, je reste ébranlée par la solitude qui émane de Romand.

FABULEUSEMENT BOULEVERSANT

9 étoiles

Critique de Lolo2000 (, Inscrit le 4 août 2004, 38 ans) - 9 août 2004

Qui d'autre que Carrère pourrait se vanter d'avoir conté une histoire hors du commun. Dans cette autobiographie, l'auteur a su décrire de nombreux instants de la vie d'un meurtrier, avec sensibilité et distance. Le livre n'étant pas linéaire, on peut apprécier la mise en forme du texte de Carrère qui a su parfaitement placer les pièces du puzzle dans l'ordre qui nous permet de comprendre non seulement le crime mais également les pensées de l'intrigant criminel.
Dans cette biographie, l'auteur a également cherché à répondre à une question qu'il se posait ("Comment une histoire aussi cruelle pouvait l'attirer?"), quand l'autobiographie prend le dessus sur la biographie.
Un livre bouleversant à lire absolument!!

Une effroyable vie.

9 étoiles

Critique de Gabrielle (, Inscrite le 17 mai 2004, 36 ans) - 17 mai 2004

J'ai trouvé ce livre un jour à la FNAC. J'étais dans ma période dépressive et lectures difficiles avec des témoignages poignants, parfois même surréalistes, des récits de vécus, d'histoires vraies...
Ainsi c'est tout logiquement c'est le résumé au verso du livre m'a séduite. En 1993, j'étais encore petite et je dois dire que je ne me rappelle pas du tout avoir entendu parler de ce fait divers à la télévision.
Ainsi c'est avec un oeil nouveau si je peux dire que j'ai commencé ce livre...
Celui-ci est étrange de par le ton qu'utilise Emmanuel Carrère. Non pas froid mais sans parti pris, comme s'il ne s'était laissé désabusé par cette histoire, comme s'il n'avait aucun sentiment. Je ne dirai pas qu'il est désinvolte, seulement qu'il s'interdit tout jugement.
Mais c'est peut-être justement ce regard qui ne se permet aucun jugement qui nous fait pénétrer plus encore dans l'histoire. Et mon Dieu, quelle histoire... Je n'irai pas par quatre chemins. Elle m'a tout simplement choquée. Je sais qu'il y a beaucoup d'horreur dans ce monde mais tuer de sang froid ses enfants, sa famille... C'est tout simplement horrible et une des pires choses qui soient à mes yeux.
Je comprends que Nicole Garcia en ait fait un film, tant cette histoire paraît relever de la fiction... Ne serait-ce que le fait que personne n'ait découvert ses mensonges pendant toutes ces années, presque une vingtaine...
D'ailleurs le film est aussi poignant que ce livre, avec le même recul, la même froideur. Deux oeuvres magistrales à voir/lire absolument pour tenter de mieux comprendre pourquoi et comment un homme peut commettre un tel acte...

Du livre au film

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 30 avril 2004

Le faits divers dont il est fait état dans les commentaires a inspiré un film, "L'emploi du temps". En 2002, Nicole Garcia a fait de même, "L'adversaire", avec Daniel Auteuil, Géraldine Pailhas et François Cluzet.
Lors de sa sortie, je ne connaissais pas le roman de Carrère, je ne l'avais pas lu.
Le film m'a bouleversée, par le jeu des acteurs mais surtout par le contenu du récit. Quelle détresse chez cet homme, un désespoir qui le pousse, avec une lucidité effrayante, à éliminer les êtres qu'il aime, car il est allé trop loin.
J'ai trouvé le film sobre, pas voyeur pour un sou, il m'a donné envie de lire le livre.

J’ai retrouvé cette pudeur dans le récit de Carrère. Je craignais le voyeurisme et le sensationnel. Heureusement, il n’en fut rien. Carrère a eu avant tout une démarche de compréhension. Pourquoi un homme, en apparence sans histoire, en arrive-t-il à commettre l’irréparable ? Pourquoi a-t-il menti à ce point ? Par pure vanité ?
Carrère évoque le fait divers, bien entendu, comment en aurait-il pu être autrement. mais c’est avant tout sur le profil psychologique de Romand qu’il s’attarde. Non pas pour déterrer d’obscures troubles d’enfance qui justifieraient une telle attitude (et heureusement d’ailleurs, j’en ai parfois marre que l’on explique et justifie tout en exhumant des problèmes liés à l’enfance et en n’allant pas plus loin dans la démarche).
Ce qui m’a plu, c’est le recul de Carrère. Pas de passion, pas de parti pris, il raconte une histoire, tel un témoin extérieur, une caméra qui filmerait tous les faits. Le quotidien est narré sans fards, dans ses moindres détails. Carrère n’est pas la tête de Romand, il ne la déchiffre pas, il se contente de nous montrer ce qu’il fait et c’est là que c’est bien. Exposer les éléments de cette manière laisse au lecteur la possibilité de se faire une opinion, de tenter de comprendre, d’observer sans juger.
Romand était un être solitaire, vivant seul son drame, un homme qui ne vivait cependant qu’à travers le regard des autres. Qu’allaient-ils penser de lui, que devait-il faire, continuer à mentir et paraître. Au fil des pages, Carrère rend palpable ce point de non-retour, l’instant où il semble être trop tard pour faire marche arrière et où tout avancée conduit irrémédiablement à la perte du héros.

Portrait d'une illusion

8 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 9 mars 2004

Un livre décidemment accrocheur. Le récit de cette histoire vraie est fascinant et écrit avec brio. Contrairement à plusieurs, je n'ai pas éprouvé de pitié pour le personnage principal, plutôt une curiosité morbide, une attraction dérangeante pour le génie diabolique de Jean-Claude Romand.
L'auteur nous force à regarder le cas avec oeil objectif et il en résulte un voyage étonnant dans l'univers du mensonge.

remarquable

10 étoiles

Critique de Virginie (, Inscrite le 24 février 2004, 63 ans) - 5 mars 2004

J'ai trouvé ce livre dérangeant, beau, fort, troublant. J'ai beaucoup aimé le style, la construction. Mais certains passages sont insoutenables. J'ai aussi aimé "Classe de Neige" du même auteur. (c'est moins noir, mais un peu tout de même !)

troublant et surréaliste

7 étoiles

Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 11 octobre 2002

Peut-être vous souvenez-vous de ce fait divers tragique qui s'est déroulé en France dans les années 90? L'affaire Romand. Du nom de cet homme, Jean-Claude Romand, qui a tué toute sa famille de sang froid pour ne pas avoir à dévoiler une vérité O combien terrible! Sa vie n'a été qu'un mensonge continuel
Tout a débuté par un premier mensonge. Celui de ne pas avouer à ses proches un échec universitaire en deuxième année de médecine. A partir de là s'ensuit un engrenage à la fois surréaliste et troublant. Les mensonges succèdent aux mensonges.
L'auteur livre bien cette dualité qui devait régner dans l'esprit de cet homme, condamné à vivre en échafaudant des plans, trompant ses proches tout en sachant qu'à la fin, il y aurait la mort, inéluctable et tragique. L'auteur avoue aussi combien il a été difficile pour lui de relater cette histoire, de comprendre cette homme luttant contre lui même.
Quand on lit ce livre, on se demande comment ses proches se sont laissés berner aussi facilement mais en progressant se pose aussi la question: qu'aurait-on fait en pareilles circonstances? Se serait-on laissé aussi berner par cet homme, lui faisant une confiance aveugle? Aurait-on réagi ?
Témoignage prenant et troublant donc qui a été porté dernièrement à l'écran par Nicole Garcia, avec Daniel Auteuil

Un Homme qui nous inspire la pitié

6 étoiles

Critique de Lilly (Roubaix, Inscrite le 1 mars 2002, 41 ans) - 9 mars 2002

L'auteur nous fait découvrir un personnage tourmenté et livré à lui-même emprisonné dans le mensonge. Depuis près de 18 ans Jean-Claude Romand ment à sa femme, ses parents son meilleur ami se faisant passer pour un éminent chercheur ; en fait il passe ses journées seul sur les aires d'autoroute . Dans un accès de folie il tuera ceux qu'il aimait le plus .

Ce sont ses motivations que l'auteur essaie de nous dépeindre tout en restant le plus objectif possible . Au fil des pages on sent l'auteur fasciné par ce personnage ancré dans une pure folie qui nous inspire plus la pitié que la haine . Je trouve cependant que le style de l'auteur est fort peu accrocheur bien qu'il nous transmette malgré tout , sa fascination pour Jean-Claude Romand .

Fait d'hiver

8 étoiles

Critique de D'Artagnan (Tournai, Inscrite le 24 octobre 2001, 61 ans) - 25 janvier 2002

Après son roman "La classe de neige", remarquablement adapté au cinéma par Claude Miller, Emmanuel Carrère a publié "L'adversaire" où il relate l'histoire vraie de Jean-Claude Romand, ce faux médecin, faux riche, faux tout, qui a défrayé la chronique judiciaire en janvier 1993, après qu'il ait assassiné sa femme, ses deux enfants et ses parents, et tenté de se suicider. Pendant dix-huit ans, il a fait croire à tout le monde qu'il était médecin, chercheur à l'Organisation mondiale de la Santé à Genève, qu'il connaissait intimement des gens aussi célèbres que Bernard Kouchner ou Léon Schwartzenberg; il a conquis l'estime, l'amour et l'amitié de nombre de personnes dans son entourage, au point qu'elles lui confièrent de très grosses sommes d'argent pour qu'il les place en Suisse sur des comptes auxquels il aurait eu seul accès, en raison de ses activités professionnelles. Tout cela était faux : pendant dix-huit ans, il a menti, il n'était rien, il n'était que du vide, que de l'imposture. Sur le point d'être découvert, il a tué les êtres les plus proches de lui; même son suicide, soi-disant préparé, a paru suspect aux yeux de tous, car entaché de la même volonté de se faire remarquer, de se créer un personnage. Emmanuel Carrère est entré en relation avec Jean-Claude Romand, avec beaucoup de respect. Non pas pour mener sa propre enquête, mais pour tenter de comprendre ce qui avait occupé la tête de Romand durant toutes ces années... Il nous livre ainsi un récit captivant, sans pour autant nous faire courir le risque de nous identifier à ce criminel hors du commun, ni de nous le rendre sympathique. La meilleure façon qu'il a trouvée de prendre distance, c'est de parler en son nom propre et de laisser retentir dans sa propre vie les échos de l'expérience de Romand. Dans une écriture fluide et élégante, il nous livre ainsi un personnage qui, dès l'enfance et l'adolescence, n'a jamais été remarqué par les autres et, du coup, n'a jamais su prendre sa propre mesure. La dépression et le mensonge, la fausse maladie créée de toutes pièces, ont été ses seuls refuges. Emmanuel Carrère a suivi cet homme depuis son enfance, dans le pays de Gex, durant ses "études" à Lyon, dans son intimité de couple, dans ses errances, jusqu'au procès, à la condamnation à perpétuité et à cette "rédemption" en prison, que l'on est en droit de suspecter elle aussi tant les apparences comptent chez cet homme étrange. C'est une expérience unique, celle de l'homme qu'on nous présente, mais aussi celle de l'écrivain, qui est passé par bien des chemins détournés, dont ceux de "La classe de neige" pour nous la raconter.

Double vie

7 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 28 décembre 2001

Jean-Claude Romand se fait passer pour un médecin renommé, travaillant pour les plus grands organismes internationaux, alors qu'en réalité il n'a pas terminé ses études et passe ses journées sur les parkings d'autoroute, ou dans des hôtels à faire semblant de participer à des colloques à l'étranger ou autres séminaires de recherches. Après 18 ans de cette double vie, acculé par son mensonge et à court d'argent, il tue ses parents, sa femme et ses deux enfants, met le feu à la maison. Ensuite il fait ce qu'il semble être une 'pseudo' tentative de suicide, prenant quelques barbituriques périmés juste avant l'arrivée des pompiers.
Où l'histoire devient encore plus surréaliste, c'est qu'une fois jugé et emprisonné, Jean-Claude Roman va renaître à la vie en endossant un nouveau rôle; touché par la grâce divine, le voila sur le chemin de la rédemption, heureux dans son nouveau personnage de mystique, modèle du pardon divin. Pour l'auteur la question reste en suspens; cette rédemption est-elle réelle ou faut-il y voir l'oeuvre du diable (l'Adversaire), qui aveugle Jean-Claude Roman et le fait persévérer dans sa mythomanie ?

Le cas Romand

9 étoiles

Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 11 avril 2001

On se souvient de ce pseudo médecin de 39 ans qui, en 1993, assassina tous ses proches par crainte qu'ils apprennent que depuis 18 années il leur avait menti sur sa situation sociale, qu'il n'avait jamais terminé ses études de médecine et qu'il n'était pas le personnage renommé dans son milieu qu'il prétendait être. Emmanuel Carrère est un de ces écrivains qui aurait pu sans danger continuer à aligner les succès littéraires après sa remarquable entrée dans le monde des lettres au début des années 80. Mais après avoir signé une bio de Philip K.Dick, et un roman qui traite de son enfance bafouée, il s'attaque au cas Romand. Il lui écrit, assiste aux audiences du procès et va jusqu'à le rencontrer pour relater à la façon d'un récit ayant pour cadre la province française (le pays de Gex) et pour protagonistes des notables tous plus ou moins croyants l' histoire d'abord banale d'un enfant craintif, trop couvé peut-être, que ses parents destinaient à devenir garde forestier, une histoire qui va toucher à l'abominable. Plus d'une fois on se reconnaît dans certains aspects comportementaux de Romand. Qui ne s'est jamais conformé aux vues des autres? Qui n'a jamais prétexté une indisposition physique pour n'avoir pas à confier à des proches un mal être passager? Mais lorsque cela relève d'une principe de vie, le cas Romand nous montre où ça peut conduire.
"Un mensonge, normalement, sert à recouvrir une vérité, quelque chose de honteux peut-être mais de réel. Le sien ne recouvrait rien. Sous le faux docteur Romand il n'y a pas de vrai Jean-Claude Romand." Pour Emmanuel Carrère, Jean-Claude Romand qui fait maintenant figure de détenu exemplaire, cherchant une paix relative dans la prière et la vie spirituelle, est resté une girouette, quelqu'un qui cherche toujours à complaire aux autres, un homme trompé par une entité qui habite en lui, l'adversaire, celui que la Bible appelle le satan.

0 étoiles

Critique de Eric B. (Bruxelles, Inscrit(e) le 15 février 2001, 57 ans) - 16 février 2001

Un livre d'une belle authenticité, qui effleure quelques abîmes sans jamais forcer la note. Du même auteur, La classe de neige, suspens psychologique flirtant par moments avec le fantastique, est également très recommandable (disponible en collection Folio).

Forums: L'Adversaire

  Sujets Messages Utilisateur Dernier message
  solitude 1 Petronie 16 juin 2006 @ 22:14
  Que pensez vous du personnage?? 10 Jaja 10 mai 2005 @ 20:05

Autres discussion autour de L'Adversaire »