Jours de colère de Sylvie Germain
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un récit tumultueux et si tragique
Quatrième de couverture
Dans les forêts du Morvan, loin du monde vivent, loin du monde, des familles de bûcherons, de flotteurs de bois, de bouviers. Mais là comme ailleurs règne la folie : folie violente d’ Ambroise Mauperthuis, folie douce d’ Edmée Verselay dont la vie n’est faite que d’un immense amour pour la Sainte Vierge. Et là dessus, l’ombre d’un secret, celui d’un crime. La victime était la belle et sensuelle Catherine Corvol, femme d’un riche propriétaire qui l’a égorgée non par haine, mais par excès d’amour. Mais qu’est devenu le corps si désirable de Catherine ? Comment Mauperthuis réussit-il à s’emparer non seulement des biens, mais des enfants de Corvol ? Et comment perdra-t-il Camille, sa petite-fille, le seul être qu’il aime et en qui il a cru retrouver celle qu’il n’a connu que morte, Catherine Corvol ?
Il vaut mieux, pour le plaisir du lecteur, ne pas dévoiler les nombreuses péripéties de ce roman si tumultueux et si tragique. On est emporté par un lyrisme inventif, des images aussi superbes qu’inattendues, un poème visuel plein de couleurs et d’odeurs, une incarnation proche à la fois du halètement amoureux et de la prière.
L’assassinat de Catherine, au bord de l’eau, le châtiment de Corvol, le cœur et la main arrachés et jetés aux porcs, les neuf enfantements de Reinette, la douce obèse, les rites sauvages et charmants de ses fils, le retour de l’un d’eux, portant en guise d’armure une carcasse sanglante de bœuf, autant de pages qui ne pouvaient avoir été écrites que par l’auteur du Livre des nuits.
Mon avis
Les premiers chapitres sont sombres et risquent de décourager. Ensuite la magie de Sylvie Germain opère avec des personnages fantaisistes ou plutôt à la limite de la réalité. Un récit tumultueux et si tragique, le milieu est rude, celui des bûcherons et les hommes aussi.
Les éditions
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Jours de colère [Texte imprimé], roman Sylvie Germain
de Germain, Sylvie
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070716555 ; 13,95 € ; 12/09/1989 ; 268 p. Broché -
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Un voyage hors du temps
Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 34 ans) - 1 octobre 2025
Tout à la grâce de Marie.
Il était un corps fait de vie.
Un corps ample de chair bouffie (x2)
Qui sonnait l’amour et l’envie.
Il était un corps fait de vie.
De faim ce corps se tord, s’écrie : (x2)
Nourris-moi de viande rôtie.
Il était un corps fait de vie.
Au jour où décéda Marie (x2)
Neuf fois ce corps donna la vie.
Il était un corps fait de vie.
À ses enfants, âmes bénies, (x2)
Donne une bonté infinie.
Il était un corps fait de vie.
Puis, une des âmes partie, (x2)
Le corps se transforma en pluie.
Le corps avait bien moins de vie…
La mort calme ce qui l’ennuie, (x2)
L’amène à son âme chérie.
Le corps avait laissé sa vie.
* * *
Il était un roi gobelin (x2)
Colérique, avare et malin.
Il était un roi gobelin
Qui veillait du soir au matin (x2)
Sur son trésor, son précieux bien.
Il était un roi gobelin.
Quiconque entrait sur son terrain (x2)
Était accueilli par ses chiens.
Il était un roi gobelin.
À son trésor qu’un bois retient (x2)
Le roi soufflait des mots coquins.
Il était un roi gobelin.
Mais un matin un feu mutin (x2)
Brûla son palais gobelin.
Il n’était plus roi gobelin.
Alors deux cailloux assassins (x2)
Tuèrent l’or et l’aigrefin,
Vengèrent le fou gobelin.
La mort par la fenêtre vint, (x2)
Doucement le prit par la main.
Ainsi partit le gobelin.
* * *
Ce que j’ai adoré ces merveilleux contours !
Cette façon de dire sans que dégénère
La parole élancée en parole vulgaire !
Langage raffiné, poétiques détours.
Quand Sylvie Germain dit, je ne puis rester sourd.
Sa prose se déverse en une onde légère
Qui donne du brillant au plus mat des calcaires,
Et quand elle est au ciel, le vol me semble court.
J’en veux, j’en redemande encore et pour toujours !
Qu’elle peigne l’amour, la haine ou la colère,
Les trépas de l’hiver, les poussées printanières,
Elle peint du bon ton, la magie s’y fait jour !
On se sent transporter dans une haute tour,
En pierres d’autrefois, et qui se dresse altière
Devant un paysage aux odeurs de la terre,
Qui sent l’humus, le foin, le crottin, le labour.
Les personnages sont tissés dans le velours.
Chacun sa vibration, chacun son caractère
De pudeur, de fureur ou juste débonnaire,
La vache nourricière ou le glouton vautour.
Un point est malheureux : cette histoire d’amour
Que tout semblait mener vers une issue prospère
Vire d’un coup au drame à cause de deux pierres.
C’est un peu trop brutal ; l’eau a quitté son cours.
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