Kafka sur le rivage de Haruki Murakami
(Umibe no Kafuka (海辺のカフカ))
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
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Ne restez pas sur le rivage!
L’autre jour, j’allume la radio et j’entends un concerto pour piano que je ne connais pas. Il m’a suffi de quelques mesures pour identifier le compositeur : Mozart sans aucun doute. Il est tellement reconnaissable que j’ai un peu l’impression qu’il réécrit toujours le même concerto avec quelques variantes. Mais les vrais fans de Mozart vous diront que Mozart fait du Mozart, et qu’ils ne voient pas pourquoi il devrait faire du Bach ou du Beethoven, qu’ils préfèrent écouter 10 concertos de Mozart qu’un concerto de 10 autres compositeurs, que Mozart a atteint une sorte de perfection dans son style, et que faire différent serait perdre une partie de cette perfection.
Mais il me semble plus probable que Mozart était dans un processus de recherche de la perfection, ou en tout cas de son idée de la perfection ; qu’il avait l’intuition de la direction à emprunter, mais n’était jamais (comme tout perfectionniste) complètement satisfait du résultat, d’où les multiples tentatives et variations sur le même thème.
En fait, je n’avais pas l’intention de parler de Mozart, mais de Haruki Murakami ; cependant, pour moi, le rapprochement entre les deux s’impose : Murakami écrit toujours le même roman.
Cela fait un moment que j’ai envie de parler d’un livre de Murakami, mais à vrai dire, cela m’est difficile, car ils se confondent tous dans ma mémoire : les personnages se superposent, voyagent d’un roman à l’autre, des éléments d’intrigue se reproduisent comme dans un jeu de miroirs.
Alors, prenons celui que je viens de terminer, tant qu’il est encore frais dans mes souvenirs, avant qu’il ne rejoigne les limbes obscures de l’univers Murakamien.
C’est un concerto à deux personnages.
Prenez deux personnes en rupture volontaire ou involontaire avec leur vie et avec la société. Deux personnages à l’esprit plus ou moins désaccordé. Deux voix qui vont évoluer parallèlement, puis se poursuivre dans une sorte de fugue, pour finalement se rejoindre. Ajoutez une touche de fantastique pour donner à l’histoire ce timbre étrange typique du maître. Vous avez une orchestration à la Murakami.
Il reste à créer la mélodie, et là, Murakami puise sans vergogne dans sa bonne vieille réserve de thèmes : l’absence, la solitude, la quête identitaire.
Une fois de plus, une femme insaisissable est absente et un des personnages la recherche sans vraiment la chercher. Une fois de plus, les personnages principaux sont porteurs d’une part d’ombre, d’un secret dont ils ignorent eux-mêmes la nature, et qui les poursuit au cours de leur vie. Une fois de plus, les héros vont se retrouver en situation de rupture, ce qui va les amener à abandonner la vision qu’ils avaient d’eux-mêmes, peut-être pour la remplacer par une autre, mais en tout cas pour évoluer, pour gagner en liberté, se réconcilier un peu avec eux-mêmes.
Donc, encore une fois le même roman, le même concerto. Mais ce qui est incroyable, c’est que comme pour Mozart, la sauce prend et on se fait avoir à chaque coup. Il suffit que ces deux là jouent quelques notes, et notre esprit se met à vibrer à l’unisson, on n’y peut rien. Et on en redemande. Et puis, Murakami se joue un peu de ses thèmes habituels : tout à coup, on s’aperçoit qu’on se trouve dans le nœud d’une tragédie grecque, puis dans une histoire d’amour.
Faut-il vraiment résumer l’ « action » ? Dire que Kafka Tamura, un ado de 15 ans fugue du domicile paternel pour échapper à une sorte de malédiction ; dire que Nakata, un vieux bonhomme dont le cerveau s’est vidé quand il avait 8 ans suite à une évènement bizarre, décide lui aussi de quitter pour la première fois sa banlieue de Tokio, c’est ne rien dire. Mais l’action est-elle vraiment importante pour Murakami ? L’important sont les personnages, et avec une remarquable économie de moyen, Murakami réussit à leur donner une personnalité, un magnétisme, et une présence incroyable. Comme Mozart peut composer un adagio avec quatre notes.
Comme souvent, ces personnages éveillent beaucoup d’échos en moi. Ils me rappellent que la vie est comme la surface d’une bulle de savon ; que cette surface est extrêmement mince, qu’elle peut changer de forme ou éclater à tout moment, qu’elle n’est que bien peu de chose face à l’espace intérieur et extérieur qu’elle délimite, mais qu’il suffit que le bon rayon de lumière la traverse, et pour un instant, elle peut prendre toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. (Hum, je ne suis pas totalement satisfait de la métaphore bullique. J’aurais dû utiliser celle de la peau de banane. Tant pis, ce sera pour une autre fois).
Ce n’est pas mon roman préféré de Murakami (j’aime mieux « the wind-up bird chronicles », ou même « south of the border, west of the sun »), et ce n’est pas encore le roman parfait. L’auteur retombe dans ses habituels tics énervants tels que les descriptions insipides et répétitives de vêtements ou voitures. Il y a des voies sans issues, et des questions sans réponses (comme dans la vie, en somme). Ne vous laissez pas abuser par le début du roman qui démarre en enquête policière sur un phénomène étrange : vous ne connaîtrez jamais le fin mot de l’histoire ! Cette imperfection, on pourrait même croire que Murakami s’en explique ou s’en excuse, et en prenant comme par hasard une analogie musicale :
« Works that have a certain imperfection to them have an appeal for that very reason –or at least they appeal to certain types of people. […] That’s why I like to listen to Schubert while I’m driving. Like I said, it’s because all the performances are imperfect. A dense, artistic kind of imperfection stimulates your consciousness, keeps you alert. If I listen to some utterly perfect performance of an utterly perfect piece while I’m driving, I might want to close my eyes and die right then and there. But listening to the D major, I can feel the limits of what humans are capable of –that a certain type of perfection can only be realized through a limitless accumulation of the imperfect. And personally, I find that encouraging. »
Mais moi, j’y peux rien, je suis conquis, et Murakami peut bien encore continuer à écrire dix fois le même roman, je le lirai toujours avec plaisir.
Pour paraphraser l’aphorisme qui dit que le silence après Mozart est encore du Mozart, longtemps après avoir refermé un livre de Murakami, cette ambiance étrange et nostalgique si particulière continue à me bercer. Et ces personnages si attachants à m’accompagner comme des ombres.
« Why don’t you just go ahead and imagine what you want ? You don’t need my permission. How can I know what’s in your head? »
Les éditions
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Kafka sur le rivage [Texte imprimé] Haruki Murakami traduit du japonais par Corinne Atlan
de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
Belfond / Littératures étrangères (Paris)
ISBN : 9782714440419 ; 3,48 € ; 05/01/2006 ; 624 p. ; Broché -
Kafka sur le rivage [Texte imprimé] Haruki Murakami traduit du japonais par Corinne Atlan
de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264056160 ; 9,60 € ; 25/08/2011 ; 648 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (53)
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Oedipe au Japon
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 19 décembre 2020
Le roman donc pour moi reste moins complexe et moins riche que certains récits de transfiction (Paul Auster ou Kobo Abe pour citer un autre auteur japonais) ou de réalisme magique équivalent (Cent ans de solitude,Station Atomique ). Il n’empêche qu’il s’avère être un divertissement de très bon niveau, mélangeant les genres (le conte, le merveilleux, la quête initiatique, l’horreur), riche en péripéties et en suspense autant qu’en référence musicales et littéraires. La mythologie grecque surtout est constamment évoquée. Ce n’est pas un hasard. Kafka sur le rivage interroge beaucoup sur notre relation à la mort (avec un insoutenable passage absolument révulsant), à la sexualité, à l'identité, au destin (le mythe d’œdipe). La question des « doubles » vagabonds, des fantômes (lire Claude Couteleux sur le sujet), des réminiscences y est aussi très présente.
Enfin, pour les amateurs de livres que nous sommes, on ne peut pas être insensible à la place prise par ce très bel endroit qu’est la bibliothèque Komura, où le jeune Kafka Tamura va trouver refuge, sans pouvoir échapper complètement à son destin.
La vie est une métaphore !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 25 octobre 2015
"Kafka sur le rivage" parait en 2002 au Japon (2006 en France).
Les histoires croisées de 2 personnages dans le Japon du XXI ième siècle.
Kafka Tamura est un adolescent de 15 ans qui quitte le domicile familial pour échapper à une malédiction proférée par son père. De Tokyo à Takamatsu, le jeune Kafka va rencontrer des personnages hauts en couleur.
Mr Nakata est un vieillard un peu simplet, ne sachant ni lire, ni écrire.Sans souvenirs, ni amis, il vit le présent avec bonheur. Suite à un improbable concours de circonstances, il va devoir quitter son domicile et prendre la route pour accomplir une mission.
Un incroyable roman où le réalisme se mêle au fantastique.
A de nombreuses reprises, il est difficile de cerner le vrai du rêve.
Il y a de la magie dans la vie de Kafka et Mr Nakata.
"La vie est une métaphore" se plait à écrire Murakami.
Les 2 personnages sont très attachants et il devient rapidement indispensable de savoir ce qu'ils vont devenir.
Accompagnés de leur ange gardien, de leur conscience, ils vont traverser les situations, le temps, la vie.
Une oeuvre empreinte de poésie, le réel est mouvant , sans contour distinct.
Je partage l'avis d'une majorité de lecteurs: un petit bijou.
Surréalisme japonnais
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 22 juin 2015
Souvent effrayé par l’ésotérisme excessif des compatriotes de Murakami, ce dernier pratique à la fois une écriture différente et semblable à ce qu’on trouve dans la littérature nippone. L’atmosphère rendue contient des caractéristiques fréquemment rencontrées dans le style des auteurs du Pays du Soleil levant. Ce qui par contre rend l’auteur remarquable, c’est cette forme de respect qu’il a du lecteur en le menant dans son récit sans vouloir tenter de le perdre par des excès d’emphases ou le besoin exaspérant de compliquer à l’excès la trame.
Le lecteur est doucement conduit dans une aventure où les personnages le soulèvent vers la jubilation.
Grâce à un style léger, soigné et poétique, on plane véritablement en parcourant le livre. Il faut cependant vouloir jouer le jeu et accepter de ne pas toujours avoir toutes les réponses à toutes ses questions.
Je devrais donc pouvoir presque admettre avoir été confronté à une œuvre majeure de la littérature mondiale et il est certain que j’aborderai d’autres romans de cet auteur qui fait rimer rêve avec littérature .
Pourquoi pas la cote maximale ? Il y a tout de même de temps à autre un côté dérangeant dans ce roman, car si l’auteur a le grand mérite d’oser, il me semble qu’il franchit parfois des limites, d’aucuns diront certains tabous.
Des larves et des chats
Critique de ARL (Montréal, Inscrit le 6 septembre 2014, 38 ans) - 21 mars 2015
Âmes sensibles s'abstenir: les meurtres de chats se mêlent aux scènes incestueuses et Murakami explore toutes les facettes de la psyché humaine, tombant parfois dans ce que certains pourraient qualifier d'excès. La multiplication des métaphores et des passages oniriques peut également être irritante, en particulier vers la fin du livre. Les questions du lecteur resteront à jamais sans réponse.
Bien que le récit se déroule au Japon, les thèmes et le style de Murakami sont beaucoup plus près des auteurs américains. Ses compatriotes le lui reprochent, mais de mon côté je n'y ai vu aucun problème. Ceux et celles qui recherchent une expérience "typiquement japonaise" risqueront cependant d'être déçus.
Ne surtout pas perdre le fil
Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 28 janvier 2014
Et ça n'a pas manqué, métaphores, réflexions profondes, sexe, meurtre et cachoteries... tout ce qu'il faut pour dire "ouais c'était pas mal!" et finalement, il faut bien se l'avouer, on est captivé et on veut savoir la suite!
Alors j'ai dévoré ce livre. Pas de la grande littérature, mais très agréable pour se changer les idées, s'évader, et faire un point sur sa propre vie.
Apprentissages de la vie
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 7 juillet 2013
Un adolescent de 15 ans fugue poussé par son double imaginaire. Il a été abandonné par sa mère et sa sœur à l’âge de 4 ans et son père, célèbre sculpteur a jeté toutes les photos. Ce dernier lui a prédit qu’il couchera avec sa mère et sa sœur. Il arrive dans une bibliothèque privée dans une presqu’ile et la directrice du fond lui permet de s’y installer. En parallèle, un vieil homme devenu simple d’esprit après un mystérieux incident qui est arrivé à sa classe de primaire pendant la guerre, tue un homme qui assassinait des chats et se sent attiré dans une direction. Il trouvera de l’aide auprès de chauffeurs qui le conduiront vers l’endroit où se trouve une pierre.
IF-0713-4060
amoureux des chats s'abstenir..
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 3 avril 2013
La construction du roman est intéressante : deux histoires se racontent tout à tour chapitre après chapitre. Les héros vivent à des époques différentes et on a hâte de savoir quel lien unit les personnages..
Le chapitre 16 m'a obligé à sauter les mots, puis les phrases, puis les paragraphes, puis le chapitre... à l'instar de certains films où on met sa main devant les yeux et qu'on regarde entre les doigts jusqu'au moment où la scène trop cruelle se termine...
Mon 2ème Murakami !
Critique de GiLau (Annecy, Inscrite le 18 septembre 2010, 61 ans) - 20 janvier 2013
Alors j'ai retrouvé l'ambiance de l'auteur, sa culture, les chats, le monde irréel qu'il crée et dans lequel j'adore me laisser embarquer. Pas de réponse à tout, voilà pour moi la particularité de Murakami, on se laisse porter et puis arrive ce qui doit arriver...
Quel bonheur qu'il n'y ait pas de logique mais parfois uniquement des évènements qui se suivent sans trouver de réponse.
Quand je ferme le livre, c'est un monde parallèle qui ferme sa porte et me laisse un grand bonheur de total dépaysement, de voyage unique.
La vie est une métaphore
Critique de Mithrowen (La Chaux-de-Fonds, Inscrite le 23 août 2011, 35 ans) - 11 octobre 2012
"Kafka sur le rivage" est un roman à couper le souffle car on ne peut être qu'impressionné par l'imagination de l'auteur et les nombreux thèmes abordés (Oedipe, frontière entre les rêves et la réalité, frontière entre les morts et les vivants, déterminisme du destin, symbolisme, légendes japonaises, etc.).
Je pense que le livre peut tout à fait déplaire, je ne le recommanderais pas à tout le monde. Mais si vous cherchez à lire un grand roman d'un écrivain très talentueux et que vous acceptez de vous posez 1000 questions et de ne pas forcément avoir de réponse, ce livre est pour vous.
Métaphores de vie, vies de métaphores
Critique de Pléiades (, Inscrite le 29 janvier 2012, 40 ans) - 13 août 2012
Kafka, Nakata ...et le monde autour et eux qui en font partie, qui sont en lien, se croiseront-il ? Et comment ?
Nombreuses réflexions et allusions sur tous les domaines. Nombreux clins d'oeil, à l'art, à la musique, à la nourriture, à l'amour qui se mêlent et se répondent en symphonie ! Sûrement même que beaucoup nous échappent en traduction et sans culture japonaise pour ma part.
Bijoux à lire !!!
Me voilà réconcilié
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 6 novembre 2011
Le voyage adulte de Chihiro
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 1 octobre 2011
C'est sobrement, une belle berceuse onirique, pleine de magie enfantine dans notre monde réel.
"Euhhhhhh"
Critique de Nana (, Inscrite le 19 août 2011, 33 ans) - 19 août 2011
On m'a offert ce livre en pensant que c'était "mon genre"... pas vraiment visiblement !
Murakami a un véritable talent rédactionnel et sait pour sûr être original... à part ça...
C'est très philosophique, poétique et métaphorique certes, mais 'faut avoir envie de lire ça !... Personnellement j'aimerais quand même connaître le type de drogues qu'il a du consommer pour concevoir ça; ça doit décoiffer !
Je pense surtout que la version française ne reflète rien de ce que voulait faire passer l'auteur. En japonais ça doit être truffé d'images culturelles intraduisibles qui nous échappent totalement.
Pour résumer le livre :
"????!!!!"
Pour les initiés uniquement.
Fort en métaphores
Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 8 juillet 2011
Ce roman peut paraître étrange, mais plutôt que d'essayer de comprendre tout ce que les métaphores veulent signifier, il vaut mieux laisser aller et il devient alors une merveille d'onirisme, de poésie, d'imaginaire; et on n'est pas plus surpris que ça qu'un vieil homme amnésique converse avec les chats, qu'une pluie de poissons ici ou de sangsues là-bas s'abattent localement, qu'une demoiselle quinquagénaire mais encore séduisante le jour redevienne la jeune fille qu'elle était la nuit, suscitant quelques scènes d'érotisme dont les auteurs japonais semblent avoir le secret.
Kafka, Nakata : deux êtres qui se mettent en quête de leurs origines, peut-être pour tenter de changer le cours de leur destinée.
Mon premier Murakami. Pas mon dernier.
Révélation
Critique de Marx (, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 14 mars 2011
Elucubrations censées...
Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 53 ans) - 17 février 2011
Je me suis souvent posé la question de savoir si je comprenais bien ma lecture et j'ai malgré tout reposé ce livre avec regret. Il faut se laisser bercer par l'histoire et non pas tenter d'y trouver le roman initiatique ou l'allégorie à chaque page.
Alors alors...
Critique de Mcchipie (, Inscrite le 16 mai 2007, 47 ans) - 1 novembre 2010
Pourquoi? parce que Kafka a fugué, mais finalement on ne sait pas trop pourquoi! Et puis, les passages surnaturels qui ne sont pas expliqués... J'avoue que j'ai eu du mal.
Sans parler, des passages où nous est expliquée la littérature grecque, et d'autres écrits. A croire que l'auteur a besoin de prouver qu'il a des connaissances.
J'avoue que j'étais pressée de finir de le lire. Je suis déçue... 638 pages et au final, je ne comprends toujours pas l'histoire.
pas vraiment conquis
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 21 octobre 2010
Poétique et magique
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 5 septembre 2010
Parallèlement à ce parcours, nous suivons celui de Nakata, vieil homme original et simple d’esprit qui a la faculté de parler avec les chats. Un étrange événement survenu dans son enfance lui a en effet octroyé ce don, en même temps qu’il le privait de sa capacité de lire, d’écrire, d’apprendre. Lui aussi a quitté son foyer, pour accomplir une mission dont il se sent investi, sans toutefois savoir en quoi elle consiste.
Tous deux s’échappent pour se découvrir ou se retrouver, et chacun va sur sa route faire des rencontres qui se révèleront essentielles. Rencontres réelles ou imaginaires, la frontière est parfois plus que ténue et le lecteur se retrouve emporté dans un univers fantastique, totalement empreint de poésie. Ce roman initiatique est magique, unique et donc précieux. Je n’ai éprouvé qu’un seul regret lorsque je l’ai refermé…celui de l’avoir laissé si longtemps en souffrance dans ma pile à lire.
Pas emporté...
Critique de Nb (Avion, Inscrit le 27 août 2009, 40 ans) - 27 août 2010
Malgré quelques passages plaisants, je n'ai pas compris où voulait en venir l'auteur; peut-être à cause de mon esprit d'occidental étriqué. C'est bien trop métaphorique à mon goût. En outre, les longues réflexions philosophiques sur la vie, ce n'est pas trop mon truc. Pour moi, la plupart du temps il ne se passe rien, et quand il se passe quelque chose, ça me semble être tombé du ciel (remarquez, c'est parfois le cas!)
Bref, je n'ai pas été emporté par l'onde de critiques positives à propos de ce roman. Murakami m'a laissé sur le rivage...
Trop bizarre
Critique de Nb23 (Bruxelles, Inscrite le 26 août 2010, 57 ans) - 26 août 2010
Normalement...
Critique de Micheleff (, Inscrit le 19 août 2010, 81 ans) - 19 août 2010
Normalement, c'est pas trop mon truc...
On a tout dit, Roman initiatique, sorte de Road movie intellectuel... Bref, ça m'étonne d'avoir aimé, voire adoré mais ce fut le cas. Je ne bouderai pas mon plaisir et souhaite le pareil à ceux qui "normalement n'aiment pas trop". C'est bien écrit (je suppose que ce début perçu comme laborieux par un critique est en réalité une forme réussie d'accroche-lecteur). Cet ouvrage m'a rappelé le délicieux plaisir qu'un scientifique peut trouver dans un livre irrationnel de science-fiction.
Une accumulation de petites touches pas nécessairement cohérentes de prime abord qui font qu'une fois le livre fermé, j'ai eu l'impression d'un éclair de lucidité et de comprendre... même des concepts que l'auteur n'aborde pas directement.
Le premier lu et le meilleur de Murakami pour moi !
Critique de Listelle (Bordeaux, Inscrite le 25 juillet 2010, 38 ans) - 18 août 2010
Tout : le style, l'écriture, les idées, le monde sans queue ni tête, les parcours croisés de Kafka et de Nakata, les personnalités des personnages.
Adepte de Murakami dès les premières pages de ce roman.
Un roman métaphorique, poètique et surnaturel.
Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 2 août 2010
Je m'étais dit alors : "Mais non, j'aime ce qui sort un peu de l'ordinaire, surtout que maintenant on voit partout le surnaturel qui a envahi la littérature et la TV. Et puis l'écart générationnel et culturel fait exagérer ma grand-mère".
Je m'étais trompée, comme quoi il faut jamais se moquer des anciens.
En effet "Kafka sur le rivage" est un "drôle" de roman dans le sens qu'il est bizarre. Je reprends l'expression de C.C Rider, c'est un OLNI : Objet Littéraire Non Identifié.
La moitié du roman m'a bien plu, je dois l'avouer. J'aimais le personnage de ce jeune adolescent, Kafka, bien courageux, très mature pour son âge, possédant une discipline de fer. La malédiction qui l'entourait et la disparition de sa mère et sa sœur présageaient une bonne histoire. Le personnage de Nakata un peu moins. Le rôle de simplet du village me plaisait moins et puis la phrase devenue quasi un leit-motiv "Je ne suis pas très intelligent" me lassait un peu. C'est bon, on l'a tous compris que tu as une capacité mentale limitée.
Certains passages sont vraiment savoureux et poétiques lorsque Murakami nous emmène dans des débats philosophiques et politiques. J'ai aimé les références occidentales ainsi qu'asiatiques ce qui permettait au lecteur de ne pas se perdre dans des références qu'il ne connait pas. J'ai aimé l'espace sécuritaire de la bibliothèque ainsi que le responsable Oshima: personnage intelligent, cultivé, délicat et ambigu. Et puis la cabane isolée dans la forêt. Quel bonheur de pouvoir se retirer du monde pendant quelques jours. Être face à soi-même.
Et puis il y en a d'autres où des choses bizarres se produisent : la pluie de poissons et de sangsues. Ça je gère. Le reste non. Le personnage de Mlle Saeki m'a beaucoup troublée, son fantôme de 15 ans aussi. Je commençait à ne plus rien y comprendre. Je n'ai pas compris l'amour œdipien de Kafka pour elle alors qu'il l'a soupçonne d'être sa mère. De même pour la pierre de l'entrée. Qu'est-ce que c'est ? Ça sert à quoi?
Exactement comme Odile93, j'ai complètement décroché vers les cent dernières pages. Trop de surnaturel, trop de métaphores, pas d'explications. J'ai lu la fin en diagonale avec mauvaise foi.
J'ai finalement été déçue. Je m'attendais à une rencontre entre Nakata et Kafka, des explications sur la mort du père de Kafka, sur la pierre de l'entrée, sur cet ectoplasme que Hoshino tue, sur cet évènement qui changea la vie de Nakata lorsqu'il était enfant. Et puis qui est ce voleur d'âme ?
Bilan: Je l'ai fini avec le sentiment d'avoir laissé quelque chose derrière moi, de ne pas avoir compris l'essentiel. Trop de questions, pas assez de réponses.
4,5 étoiles !
Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 23 juillet 2010
je m'attendais à mieux...
Critique de Bebmadrid (Palma de Mallorca, Inscrit le 29 novembre 2007, 45 ans) - 27 avril 2010
Dans l'ensemble, je ne peux pas dire que le livre ne m'ait pas plu, ça serait mentir...
Mais j'ai été particulièrement frappé par la différence culturelle notamment en ce qui concerne les tabous...
Par exemple, le personnage hermaphrodite (et qui, pour moi, est particulièrement fatigant! "j'ai un vagin", "je suis différent", les autres ne me comprennent pas"), le chauffeur routier qui s'évade, le gosse amoureux d'une femme de 50 ans... J'ai eu l'impression que Murakami racontait ces événements comme quelque chose d'incroyable alors que dans notre société occidentale ces thèmes ont été vus et revus aussi bien dans la littérature qu'au cinéma.
Mais bon, dans l'ensemble, l'histoire est plutôt bonne et m'a donné envie de lire d'autres livres du même auteur. En espérant cette fois qu'il ne soit pas si lourd à l'heure d'aborder certains thèmes.
Incontournable épopée
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 6 septembre 2009
Je suis en effet incapable de résumer un livre qui mêle tant d’éléments, d’évènements, d’émotions, de réflexions…
Vaine tentative : un jeune garçon de 15 ans, solitaire, passionné de lecture, part de chez lui, à priori sans but bien précis, si ce n’est échapper à la terrible malédiction qu’on lui a prédite (mythe d’Oedipe). En parallèle, et qui se recoupera indubitablement, l’histoire d’un vieil homme bon et simple d’esprit, qui parle avec les chats, et qui lui fuit, et celle d’une institutrice qui assistera pendant la guerre à des évènements d’une étrange nature. Tout ceci se déroule le long de la côte ouest du Japon.
Un roman plutôt long, et pourtant lu extrêmement rapidement. C’est rare, ces romans qui nous empêchent de faire tout autre chose. Pendant trois jours je n’ai mangé que du cru, je n’ai allumé ni radio, ni télé, ni ordinateur, je n’ai pas pris la voiture pour pouvoir lire pendant mes déplacements, je n’ai pas fait de sport. Ma vie s’est comme mis en trêve pour ne plus jamais repartir comme avant.
Je sors changée de ce livre ; changée par la peur de ne plus trouver de lecture aussi passionnante, par les réflexions philosophique -notamment sur la conscience de soi- que Murakami (l’écrivain) a pu aborder.
Je revois ce passage où le jeune adolescent, éponyme du célèbre écrivain Kafka, reçoit sur son corps nu l’eau de pluie, hurlant intérieurement de bonheur, je le vois au coin du feu dans un cabanon reclus loin de toute forme de technologie et progrès, tournant les pages d’un bon bouquin aux pages jaunies par le temps, ou dans la bibliothèque décrite magnifiquement où il passe le plus clair de son temps.
J’abordais plus tôt l’idée d’un livre emprunt au fantastique. Mais les poissons qui tombent du ciel ne peuvent confirmer cette hypothèse. Le fantastique est vrillé à la réalité, ou plutôt, l’un et l’autre sont la réalité, le regard fantasmé que l’on pose sur le monde est aussi le monde, et sous ce regard c’est l’âme du monde elle-même, qui s’anime et nous berce d’illusions qui en sont, qui n’en sont pas.
L’angoisse des pages qui défilent et de notre héros qui commet un crime s’accorde parfaitement avec l’angoisse métaphysique qui affleure et qui perce les pages du livre.
Quelle merveilleuse démonstration de l’esthétique Japonais!
A lire et relire, quand j’en trouverai la force.
Un vrai bonheur
Critique de Dahv (, Inscrite le 15 juillet 2009, 42 ans) - 15 juillet 2009
Je me suis sentie bercée et en même temps je me suis laissée embarquer dans un monde unique, à la croisée de différents univers où tout se mélange : la littérature, l'histoire, la poésie, les traditions, le sport et la musique. Un vrai bonheur à lire et à relire !
Bien agréable
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 13 juin 2009
Le cheminement de Kafka est lui, à mon goût, plus tortueux. Son besoin de se réconcilier avec son père, pourtant mort, la ressemblance troublante de sa mère avec mademoiselle Saeki, m’ont apparu souvent agaçants. Aussi, je relirai volontiers ce livre mais uniquement la partie qui raconte Nakata, ce qui n’est pas très difficile car les chapitres sont bien séparés.
Mais je n’ai pas tout bien compris non plus ( on ne se refait pas, attends, toua ! Gloups ! )
Toutefois, je suis tombé sur un passage miraculeux dans ce livre. Il se situe à la page 381 dans le récit de Kafka ; je vous le cite, texto, ici, :
« ( …) Comme l’a si bien dit l’écrivain russe Anton Tchekhov : « Si un revolver apparaît dans une histoire, à un moment donné, il faut que quelqu’un s’en serve. « Tu comprends ce que cela signifie ?
- Non .
- Ca m’aurait étonné. Tu ne comprends jamais rien. Je t’ai justement posé la question par politesse.
- - Trop aimable .
- - Ce que Tchekhov voulait dire, c’est que la nécessité est un concept indépendant. La nécessité a une structure différente de la logique, de la morale ou de la signification. Sa fonction repose entièrement sur le rôle. Ce qui n’est pas indispensable n’a pas besoin d’exister. C’est cela, la dramaturgie. La logique, la morale ou la signification, quant à elles, n’ont pas d’existence en tant que telles, mais naissent d’interrelations. Tchékhov, en voilà un qui s’y connaissait en dramaturgie ! "
Joyeusement Murakamien!
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 17 mai 2009
Envoûtante initiation.
Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 10 mai 2009
Kafka Tamara est notre futur initié mais il n’est pas le seul. Chacun apprend au fil du temps à mieux se connaître, à donner du sens à son existence, à trouver les réponses aux questions et parfois à admettre qu’il n’y a pas de meilleure réponse que l’absence de réponse.
Sur fond de fugue, de rejet et de la quête de la mère, on grandit avec Kafka, on s’érudit avec Oshima, on se trouble avec Mlle Saeki, on rêve avec Nakata…
Ce roman magistral est aussi une description du Japon du XXIème siècle, ce mélange de modernité et d’histoire, cette sorte de schizophrénie qui habite le peuple nippon qui semble toujours vouloir mettre une page de son histoire entre parenthèse.
L’écriture est puissante, l’émotion affleure constamment, et ce mélange de « science fiction », de quête spirituelle et de chemin initiatique offrent un philtre subtil qui ne demande qu’à être bu pour mieux vous envoûter.
A découvrir.
Critique de Pélisse (, Inscrite le 26 octobre 2008, 38 ans) - 6 décembre 2008
j'en suis restée scotchée et enchantée !!!
Enchanteur !
Critique de Jack'o'Lantern (, Inscrit le 4 avril 2006, 47 ans) - 11 septembre 2008
Les destins a priori éloignés de Kafka Tamura et Nakata se croisent par chapitres interposés et se rejoignent bon gré mal gré. Difficile de décrire ce livre si ce n'est de dire que rêve et réalité sont très proches. Murakami surfe sur la brèche entre ces deux mondes et on se laisse prendre au jeu !
À part l'érudition des personnages...
Critique de Isabe (Montréal, Inscrite le 14 juillet 2004, 49 ans) - 14 juillet 2008
Troublant MAIS distrayant jusqu'à un certain point
Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 70 ans) - 25 mai 2008
Je trouvais ces deux personnages attachants et curieux et m'imaginais une rencontre originale.
MAIS - HELAS - j'ai décroché 100 pages avant la fin, au moment où Kafka s'enfonce dans la forêt et rencontre 2 soldats d'un autre temps... Trop de longueurs, trop de descriptions, trop d'esprits, bref, la sauce n'a plus pris.
Un passage m'a particulièrement énervée : (page 621 de mon édition 10/18, presque à la fin du livre)
"Une fois, la pierre refermée, il fut plus facile qu'il ne l'aurait cru de se débarrasser de l'ectoplasme. (...) Le jeune homme se jeta à sa poursuite (donc de l'iconoclaste ) et le hacha menu à l'aide du couteau en forme de serpe. Puis il trancha ces morceaux en fragments encore plus petits. Les bouts blanchâtres se tortillèrent encore un moment par terre, et cessèrent de bouger."
Je dois être trop cartésienne pour m'imaginer la destruction d'un fantôme..... J'ai l'impression que j'ai passé l'âge de ce genre d'histoire.
Et puis très déçue par la fin de la bibliothécaire et du vieux monsieur. Elle aurait pu être plus intéressante. J'aurais aimé, par exemple, une rencontre entre Nakata et Kafka. Sans cette confrontation, beaucoup de points restent non élucidés (ce qui s'est réellement passé lors du meurtre du père de Kafka, éclaircissements sur le coma de Nakata, sur la mère et la soeur de Kafka...)
A partir de ce moment, j'ai lu l'histoire en diagonale, c'est bien dommage, j'étais presque arrivée à la fin...
Un enchantement
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 27 avril 2008
Ma préférence personnelle : le personnage de Nakata, à la fois complexe et simplet (du moins en apparence...) et celui de Melle Saeki, complexe elle aussi, et inaccessible.
From the edge of the deep green sea
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 22 janvier 2008
Au même moment Nakata, vieil homme devenu illettré et amnésique à la suite d'un curieux accident, décide lui aussi de quitter sa ville pour échapper à la police.
Ces deux hommes vont alors commencer une longue quête erratique vers des destins qu'ils ne connaissent pas encore; poussés par des sentiments qu'ils ne parviennent pas à comprendre, chacun va essayer de trouver les réponses à ses questions.
Ces deux étranges destins vont imperceptiblement finir par se croiser, les vérités vont se découper lentement pour aboutir à une évidence qui restera malgré tout en suspend.
Malgré la fuite, le temps qui passe, malgré le néant d'une forêt qui l'avale et le perd, Kafka devra faire face à cette vérité pendant que Nakata cherchera dans l'exil la pierre de l'entrée.
Murakami nous fait faire un drôle de tour d'équilibriste, nous marchons sur le rebord ténu du monde, à cheval entre réalité et fantasme, matière et volutes. Nous rencontrons au fil du voyage des soldats égarés de la seconde guerre mondiale, l'emblématique Johnny Walken de la marque de Whisky, une prostituée philosophe et un routier qui retrouve un sens à sa vie au travers de la quête de Nakata.
La métaphore est permanente dans ce merveilleux roman mais elle n'a pas cette lourdeur qu'on peut lui reprocher quelquefois; non ici, elle sert l'écriture simple et belle de Murakami, elle nous guide vers un onirisme féérique, cruel et éthéré.
Kafka sur le rivage, c'est un tableau dans lequel on se noit pleinement mais au bord duquel on essait malgré tout de s'accrocher, car la vie vaut d'être vécue.
N'importe quoi
Critique de Bouzouki (, Inscrite le 20 novembre 2007, 49 ans) - 21 novembre 2007
Je n'ai vraiment rien compris du tout: s'agit-il de possession, de rêves, de quoi au juste?
Pas le moindre brin de début d'explication, pas le moindre élément concret auquel se raccrocher. Si c'est de la pure philosophie, il ne faut pas nous faire croire qu'il s'agit d'un roman.
J'ai vraiment l'impression d'avoir perdu mon temps et de n'avoir rien appris, comme en lisant un Paolo Coehlo.
Quand le rêve et la réalité se rejoignent, la conscience est au centre
Critique de Djidji (Neuilly sur Seine, Inscrit le 23 octobre 2007, 66 ans) - 23 octobre 2007
Kafka sur le rivage... pour la première fois m'a emmené tellement loin, à l'intérieur de mes rêves que j'en ai eu des insomnies , à lire jusqu'à l'aube puis à me précipiter chez le libraire pour acheter tous ses romans et recueils de nouvelles et les mettre en pile à mon chevet, à la fois impatient de les lire et soucieux de maintenir le plaisir le plus longtemps possible... Une lecture de l'impossible, La course aux pages sauvages, la faim du temps, Danse, danse, danse avec les mots, Plein sud et complètement à l'ouest, Rechutes chroniques dans des romans à ressorts...
Nejimaki-dori kuronikuru, sonne bien comme un oiseau à ressort ; on aimerait l'entendre prononcer par la belle Michiyo Naratama interprétant Michiko dans La condition humaine du réalisateur Kobayashi Masaki, décrivant aussi la terrible guerre entre le Japon et la Chine. En écoutant ce titre, je regrette de ne pas lire le japonais dans le texte, tellement, on sent pointer le poème en prose.
Mais revenons à Kafka sur le rivage, Umibe no Kafuka, il s'agit d'un pur chef d'oeuvre !
Tous les genres et styles s'y croisent : poésie, roman d'amour, polar, aventure, politique, musicologie, étude de moeurs ; surréalisme, érotisme, suspense, onirisme, hyper-réalisme et j'en passe...
Les personnages sont étonnament attachants, épais, vibrants ; les situations banales ou extraordinaires sont toujours insolites, surprenantes ; la sensualité et l'ambiguité omni-présentes.
Je n'en parlerai pas plus avant, aimant pour ma part découvrir entièrement un roman, sans même lire la quatrième de couv', de peur qu'on en dise trop, ou maladroitement. Je ne voudrais gâcher le plaisir à personne.
Alors qu'en dire ? ce qui me paraît remarquable dans ce roman qui me semble être le plus abouti des romans de Murakami Haruki, c'est qu'il emmène le lecteur bien plus loin que dans le simple plaisir de lire et d'imaginer. Il s'agit là d'un roman-quête ; d'une quête existentielle, une quête de sens, une quête de l'être.
Et si, croyant illusoirement en la réalité intrinsèque de notre existence, on rencontre Murakami et ses personnages, il devient évident qu'un individu n'est pas un individu mais un dividu : il n'a pas d'existence en soi, il est divisible et relié aux autres, par d'étranges circonstances, par-delà le passé, le présent et le futur. Les personnages de Kafka sur le rivage ont donc cette présence extraordinaire, présence paradoxale parce qu'ils ne sont pas unité, ils s'entrelacent au propre et au figuré, au gré des sens, du sens et de l'Histoire.
Kafka sur le rivage est donc devenu pour moi comme une Bible, un Verset poétique ou un Soutra, mêlant le plaisir du roman à la quête spirituelle.
A travers une écriture limpide et alerte, réussissant à rendre évident le complexe et l'absurde, Murakami a écrit un livre qui se déploie dans la conscience pour la toucher au coeur.
Seule critique à ce roman : il ne fait que 638 pages dans son édition de poche !!! c'est trop frustrant, beaucoup trop court.
Heureusement, la bonne nouvelle, c'est qu'il en écrit d'autres et que malgré la saveur de la "première fois", l'extase reste constante.
Murakami hetun bonku !!! ;-)
TOUJOURS AUSSI GENIAL!
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 29 août 2007
Je voudrais personnellement mettre à profit cette critique pour mettre l’accent sur le traitement des personnages dits «secondaires» par MURAKAMI dans ce livre que ce soit Melle Saeki, le vieux Nakata, Hoshino le chauffeur de camion ou encore Oshima le bibliothécaire hermaphrodite.
La qualité avec laquelle ils sont traités est exceptionnelle, leur profondeur psychologique, la façon dont ils sont décrits, racontés… la façon dont on nous présente leur passé, leur histoire, dont on nous les décrit physiquement… le tout de façon toujours aussi magistrale!
Que dire de plus sur la capacité de l’écrivain japonais à littéralement nous «faire voir» ce qu’il nous décrit, quand MURAKAMI nous décrit l’abeille qui vole sur la vitre, et bien on «voit» l’abeille qui vole sur la vitre!
Il serait sans aucun doute très facile d’adapter «Kafka sur le rivage» pour en faire un film… mais gageons alors que les acteurs se disputeraient surtout les seconds rôles…
Un grand, très grand livre, par le plus grand écrivain japonais actuel, Messieurs de l’Académie Suédoise à quand un Prix Nobel de Littérature très largement mérité?
Vers le sud du Japon
Critique de Véro lé la (, Inscrite le 5 février 2006, 53 ans) - 26 août 2007
Toujours intéressée par les livres de Murakami, je viens de l'acheter en livre de poche et comme à chaque fois, je viens de le dévorer.
Je découvre les avis des internautes et je n'ai rien à rajouter. C'est un pure régal
coup de coeur de l 'année MURAKAMI " KAFKA SUR LE RIVAGE"
Critique de Francesco (Bruxelles, Inscrit le 16 février 2001, 79 ans) - 24 août 2007
J ‘ ai lu ce gros roman quasiment d’une traite tellement j ai été englouti par l’atmosphère quasi surnaturelle et hypnotique de cette narration.
Vraiment ma meilleure lecture cette année!!
Dans un coin de ma tête
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 28 juillet 2007
Pour la douceur, pour la poésie, pour l'élégance de l'écriture et la richesse du vocabulaire, oui, pour tout ça bien sûr mais aussi et surtout pour les idées véhiculées, pour cette approche qui correspond tant à la mienne de ces univers parallèles, de ces mondes souterrains qui accueillent les âmes et les souvenirs. Et pui se trouvent en nous.
Il m'est difficile de parler avec les mots justes de ce roman tant il m'a touchée. J'ai eu constamment l'impression d'évoluer en même temps que Kafka Tamura ou Nakata, d'errer sur ces chemins de l'inconnu qui mènent à une existence qui est la sienne tout en étant différente.
Les croisements et décroisements entre Kafka et Nakata, entre Melle Saeki et d'une certaine maniière Hoshino, permettent d'appréhender un espace si difficile à décrire et à poser, tant sur papier que dans le verbe. J'ai trouvé que Murakami évoquait cela tout en nuances et en finesse, sans jamais tomber dans la lourdeur ou la farce, malgré le côté un peu fantastique de certains aspects. Une lourdeur que je lui avais parfois reprochée dans d'autres romans, inexistante ici.
Nous nous trouvons constamment sur le rivage, à la recherche d'un passage vers une autre dimension et lorsqu'enfin, peut-être, nous y arrivons, c'est une nouvelle quête qui s'ouvre à nous, loin des idées préconçues qui ont pu bercer notre éducation.
A travers des personnages étonnants, étranges et attachants, Murakami crée une galerie passionnante pour nous mener vers cette rive qui m'a d'abord déçue puis, réflexion faite, qui correspond à tout le reste, à cette recherche constante d'une assurance, d'un réconfort dans d'autres bras, invisibles et omniprésents. Sur ce point, ce thème développé d'un destin tracé et inéluctable, de ficelles tirées par des puissances discrètes correspond également à la vision que j'ai d'un certain monde et cela aussi à contribuer à me faire entrer pleinement dans cette histoire que j'ai trouvé magnifique.
Un retour en force pour Murakami
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 27 décembre 2006
Premièrement, est-ce possible de qualifier ce roman d'O.L.N.I? Quoique bien séductrice, cette hypothèse est réfutée par l'idée de Zaphod : 'Murakami écrit toujours le même roman'. C'est ce qui se rapproche le plus de la vérité à mon avis. Bien qu'il y ait des thématiques différentes et des variantes à chaque romans, le forté de cet auteur Japonais que nous aimons tous est le roman d'apprentissage fantaisiste.
Malgré qu'on n'y retrouve pas l'urgence émotive des 'Chroniques de l'oiseau à ressort' ou de 'La ballade de l'impossible' c'est un ouvrage peut-être un peu moins fort, mais à mon avis, artistiquement plus abouti, plus mature. Le héros est ce même héros, Kafka Tamura, quoiqu'un peu plus jeune que les Toru Okada ou les Watanabe, c'est ce point zéro de l'existence humaine qu'il représente, que Murakami adore représenter.
Kafka et Nakata font des chemins inverses, Kafka monte la montagne de la vie, et Nakata descend vers la mort. C'est l'incarnation et la désincarnation qui se croisent, ce qui représente à mon avis une réflexion sur les souvenirs et la mort, typique à l'âge de Murakami (59 ans si je ne m'abuse). Le tout, teinté de culture Japonaise et bien sûr de culture populaire, de mythes et de littérature.
J'adore Murakami, et en terme de roman, c'est à mon avis son troisième plus intéressant après les Chroniques et La Ballade. Ce n'est pas aussi fort et émouvant que ces deux derniers, mais beaucoup plus posé et réflexif. Un excellent retour, j'ai hâte à la traduction de 'After Dark' en 2007...
Kafka, au Japon.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 11 septembre 2006
« Le jour de mes quinze ans, je ferai une fugue, je voyagerai jusqu’à une ville inconnue et lointaine, et trouverai refuge dans une petite bibliothèque. Il me faudra une semaine pour en arriver là, avec toutes les péripéties que cela implique.Car je n’indique là que les points principaux : le jour de mes quinze ans, je ferai une fugue, voyagerai jusqu’à une ville inconnue et lointaine, trouverai refuge ans une petite bibliothèque. »
Et ce ne sont effectivement que les points principaux car l’affaire est bien plus compliquée que cela. Murakami nous mêle de l’onirique, du fantastique, du mythe grec revisité avec allégresse et maestria. C’est éblouissant de maîtrise et parfaitement accrocheur, bien loin du pensum qu’on pourrait imaginer.
L’écriture ne laisse pas d’impressions durables. Elle est réellement le support de la pensée et non point la vedette. La pensée, elle, est d’une grande richesse, d’une grande gravité aussi.
En dehors des points principaux définis come tels par Kafka ci-dessus, je ne me risquerais pas à tenter un résumé. Trop foisonnant, trop « à-part ».Ne craignez pas la grande gifle de l’océan débridé, allez rejoindre Kafka sur le rivage !
Un OLNI
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 10 août 2006
L'histoire est simple, voire simpliste : c'est le double récit en parallèle, de la fugue d'un ado de 15 ans , Kafka Tamura, et de l'errance d'un vieil homme, sorte de clochard philosophe et simple d'esprit, incapable de lire ni d'écrire. On nage dans la symbolique, le surréalisme et le freudisme le plus échevelé. En effet l'auteur navigue des frontières du réel ( les sardines, les maquereaux et les sangsues tombent allégrement du ciel) à celles de l'onirisme le plus désincarné...
Il y a du Lewis Carroll, du Kafka , du Vian et du Borgès dans ce bouquin, mais sous la forme d'un subtil mélange, d'une mixture ésotérique très particulière qui nous laisse rêveur. Signe que l'on vient de refermer un grand livre... Egalement livre de prof ( ce que Murakami fut à Princetown jusqu'en 1995). Les allusions culturelles et quelquefois un peu trop didactiques sont permanentes ( Oedipe et son fameux complexe soutend toute l'histoire). De même, l'importance immense attachée à l'écrit, aux livres et aux bibliothèques en particulier dénoncent son enseignant...
"L'atmosphère de la bibliothèque déserte, tôt le matin, me comble de bonheur. A l'idée de tous les mots, de tous les mondes imaginaires qui reposent paisiblement dans ces pièces, je déborde du désir de préserver la beauté et l'harmonie du lieu..."
"Ecoute. La bataille qui mettra fin à toutes les batailles n'existe pas... La guerre se nourrit d'"elle-même. Elle lèche le sang que la violence a répandu, elle dévore la chair blessée par les combats. La guerre est une sorte de créature auto-suffisante qui renaît d'elle-même. Il faut que tu le saches."
ma langue au chat
Critique de Ipoo-poo (, Inscrit le 21 juillet 2006, 43 ans) - 21 juillet 2006
Une expérience rare. Reste la solitude. Celle que l'on ressent quand les personnages s'en vont poliement. Reste un dilemne. Comment savoir si pour les croquettes, le chat est l'incarnation du mal?
Merci Murakami.
Envoutée, Captivée, Transportée...
Critique de Aquarelle (Paris, Inscrite le 29 mai 2006, 50 ans) - 30 mai 2006
Aujourd'hui mardi 30/05 : page 156
Ma lecture est loin d'être achevée mais j'ai déjà une folle envie de la partager... sans jamais rien en dévoiler afin que votre propre découverte soit préservée.
Un livre tout d'abord agréable à regarder, agréable au toucher, à savourer... On entre dans un imaginaire débordant, un dépaysement assuré, tout ce qui reflète à mes yeux, la spécifité asiatique.
Il m'est difficile de décrire ce que je lis. Toute une ambiance, des personnages attachants, un mystère permanent. J'imagine ce livre porté à l'écran... sous forme de dessin animé, comme les japonais savent si bien le faire. Pour ceux qui connaissent "Chihiro", j'ai la sensation de goûter au même type d'ambiance, d'être transportée dans une autre dimension. A tous ceux qui ont besoin d'évasion : foncez l'acheter !
C'est juste Beau.
Critique de ThéophilleBull (Paris, Inscrit le 22 mai 2006, 45 ans) - 22 mai 2006
Une belle decouverte !
Critique de Fleur783 (, Inscrite le 8 décembre 2005, 72 ans) - 16 mars 2006
Oui, les chats parlent aux humains et les poissons tombent du ciel ! Laissez vous porter et entrez dans l'univers de Murakami.
Troublant, parfois déroutant, mais quelle poésie !
Picaresque contemporain
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 3 mars 2006
Il y’a beaucoup de « réalisme magique » dans ce roman ; des sangsues qui tombent du ciel ; des conversations avec des chats ; un personnage qui apparaît de nulle part etc. Cette accumulation de scènes ou la mystique grecque se mélange au modernisme dans une sauce « X-files » enlève beaucoup d’humanité aux personnages principaux et j’ai perdu la connexion avec eux.
C’est un pavé comportant de beaux moments de poésie, des tournants intelligents et un humour particulier, mais aussi des longueurs. L’écriture de Murakami a son charme. Elle est accessible et visuelle. En même temps, elle est alourdie par un souci du détail pour l’hygiène, l’anodin, la référence culturelle ou pour les marques commerciales. Moyen pour moi.
Kafka confusion et recherche de soi
Critique de Printemps (, Inscrite le 30 avril 2005, 66 ans) - 26 février 2006
Comme toujours, je suis charmée par la capacité qu'a Murakami de m'entraîner dans ses interrogations et son imaginaire foisonnant de surprises.
Un "Oedipe" moderne
Critique de ZenZoo (, Inscrite le 29 août 2005, 44 ans) - 16 février 2006
Murakami, avec son écriture délicate, parvient parfaitement à bouleverser nos idées préconçues sur la vie, la famille, l'amour et la mort.
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Kafka sur le rivage : Nom du traducteur | 3 | Tengri | 4 septembre 2012 @ 10:14 |