Le choix de Sophie de William Styron
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un monde à part, une vie à part
Stingo est un jeune américain originaire du Sud. Il veut devenir écrivain mais, s'il sent qu’il a un sujet depuis des années, il a vraiment l'impression qu'il n’arrivera pas à écrire un vraiment bon livre.
Il habite Brooklyn et trouve un job de critique littéraire. Mais sur une période d'un an il n’a jamais trouvé un bouquin qu’il devait critiquer et qui trouve grâce à ses yeux. Il est viré et aura bien vite des problèmes d’argent.
Installé dans une maison essentiellement occupée par des Juifs, il nous dit que « comme les gens du Sud et cultivé » il aime les juifs. Les locataires de l'étage au-dessus sont deux jeunes Juifs, Nathan et Sophie. Ou ils s’engueulent à ne plus en pouvoir, ou ils s’envoient en l’air avec des cris et des râles pour tout l'immeuble. Célibataire, il lui est difficile de dormir.
Un jour, les cris de colère de Nathan prennent des proportions hors mesure. Stingo entend que la bagarre se déplace dans le couloir et que Sophie pleure et supplie Nathan de ne pas partir. Cela tourne en bagarre. Voilà comment il fait la connaissance de Sophie, une jolie jeune femme d’un peu plus de vingt cinq ans. Nous sommes en 1947.
Soudain, il voit une marque sur l'avant bras de la jeune femme et il lui demande : « Tu viens d'où ?» Elle répond « d’Oswiecim » soit Auschwitz… Il finira par vivre avec elle et, lentement, il va descendre dans le monde intérieur de cette femme. Celui-ci est fait de cauchemars et d'horreurs dont elle n’arrive pas à se dépêtrer.
Styron donne ici un récit plein de force, difficile à aborder, mais il le fait avec un immense talent. Ce qui est aussi touchant c’est le langage de cette femme, mêlé d’allemand de polonais et même de français. Cette sorte de maladresse dans le discours nous la rend plus touchante encore. Une déracinée de son pays, mais de sa vie aussi.
Les éditions
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Le choix de Sophie
de Styron, William
Gallimard
ISBN : 9782070239221 ; 33,50 € ; 24/02/1981 ; 629 p. ; Broché -
La Proie des flammes - Le Choix de Sophie de William Styron
de Styron, William
Gallimard
ISBN : 9782070716197 ; 29,40 € ; 25/05/1989 ; 916 p. ; Poche -
Le Choix de Sophie
de Styron, William Rambaud, Maurice (Traducteur)
Gallimard / Folio
ISBN : 9782070393459 ; EUR 12,50 ; 14/02/1995 ; 636 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (25)
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Chef d'oeuvre
Critique de JulienEstival (, Inscrit le 3 août 2021, 44 ans) - 3 août 2021
Hallucinant
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 11 septembre 2015
Un brique de six cents pages écrites drues... six cents pages d'intensité sans une ligne de relâchement.
Terrifiant, magnifiquement agencé. Je suis sans voix.
Lecture indispensable, et je confirme…. inoubliable.
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 12 février 2015
L’auteur reprend une phrase d’Elie Wiezel à propos de la Shoah qui est un des thèmes principaux de cet énorme bouquin et qui aborde le sujet sous l’angle d’une fiction racontée par un écrivain en herbe de l’Amérique de la fin des années quarante.
Certes les lecteurs qui ont déjà un bagage sur le génocide commis par les nazis seront davantage séduits par le récit lui-même, mais les personnes comme moi ayant une affection particulière pour la Pologne, ce pays martyre, y trouveront certainement leur compte.
Les quelques passages érotiques et sa longueur relative ont sans doute empêché le livre de devenir un classique pour nos lycéens, mais il s’agit sans conteste d’un roman dense, profond et équilibré qui conduit à l’émotion.
Juste un doigt de trop
Critique de Superhuman (, Inscrit le 8 janvier 2014, 31 ans) - 13 août 2014
Ajoutez à cela qu'on a surtout l'impression d'entendre un parasite contant ses méfaits (c'est Stingo qui se tape l'incruste dans ce couple passionné et non le contraire) les alentours du livre donnent surtout la nausée de par le style surchargé, et il faut le dire, très dense sinon bien souvent désagréable. Bien entendu le récit de l'expérience de Sophie du drame nazi est détaillé et explicite mais il n'arrive qu'au 3/4 du bouquin, après que vous ayez dû supporté les élucubrations du narrateur qui passe ici de fille en fille - dont la vierge immature Leslie - pour arriver à Sophie, l'amante mûre au lourd passé. Donc le fait que Nathan soit psychotique devient dérisoire dans ce magma de commentaires qui ressassent, d'autre part, toujours la même chose. De plus c'est lui que préfère Sophie, ça ne fait aucun doute ! J'oublie les multiples réflexions antisémites (par exemple et au hasard, page 898: "ce salaud de youpin") que Stingo ne se donne même pas la peine d'expliquer: vaut-il donc tellement mieux que ces robots SS qu'à enduré Sophie après son arrestation ou que surtout, Höss le compréhensif gradé ? Car, cela va de soit, Stingo est un antisémite suffisamment futé pour fermer sa bouche quand il le faut...
Le tout est donc essentiellement un pavé indigeste, quant au fameux choix de Sophie révélée à la toute fin - il a hélas l'air d'être réduit, en définitive, à une fiction romanesque.
*Je précise que contrairement à ce qui est dit par erreur dans l'en-tête de Jules, Sophie Zawistowska n'est pas juive.
Choisir le livre
Critique de Jaimeoupas (Saint gratien, Inscrite le 4 octobre 2010, 52 ans) - 27 février 2013
Qu'aurions nous fait à sa place ?
Poignant
Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 3 juillet 2012
Par contre il est très marquant, de par le thème dont il est question : Auschwitz dans toute son horreur !
A lire sans aucune hésitation, pour un public averti.
Ici, il n'y a rien
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 13 mai 2012
Mais pour le moment Stingo, outre son roman en gestation, est surtout en proie à des désirs inassouvis qui le torturent quotidiennement. Le priapisme et l'onanisme sont les deux piliers de sa concupiscence effrénée. Une obsession qui va vite être mis à mal par des aventures amoureuses qui à deux reprises s'apparentent à des Berezina.
Nathan est un être exquis, dont l'humour et l'intelligence sont hors du commun, mais parfois il adopte une attitude étrange, ce qui ne laisse pas d'inquiéter Stingo. Il s'en prend régulièrement à ses origines Sudistes, le traitant avec mépris et l'accablant pour des faits historiques dont il n'est pas responsable. De même il maltraite Sophie lors de crises de jalousie incompréhensibles où toute sa fureur ressurgit, allant jusqu'à lui intimer de justifier le fait qu'elle ait pu survivre aux camps de la mort. Très vite, Sophie se prend d'affection pour Stingo, elle lui raconte son passé en Pologne. L'histoire de sa famille et de son pays sont étroitement liés, et le numéro à l'encre bleu qui est inscrit sur son avant bras va prendre tout son sens au fil de son récit éprouvant.
Un très grand roman, dans lequel j'avoue avoir eu quelque difficulté à entrer, mais dépassé les trois premiers chapitres l'histoire devient très prenante. Une histoire qui se construit autour du passé de Sophie avec en toile de fond la difficulté qu'a Stingo à faire valoir sa culture d'homme du Sud tourmenté par l'esclavagisme qui a entaché son pays. Contrairement à ce qui est dit dans les autres critiques, l'obsession sexuelle dont fait preuve Stingo ne m'a pas du tout dérangé, une obsession également partagée par Nathan et Sophie qui ne se privent pas de s'y adonner sans limite. C'est aussi une composante du récit qu'il ne faut pas évacuer car elle prend tout son sens en devenant un moyen (comme un autre) de pourfendre le mal être qu'éprouvent les personnages de ce roman.
Le style de l'écrivain qui m'a pris un peu au dépourvu au début est en fait une formidable leçon d'écriture, ici le texte est parfaitement ciselé et la construction narrative ne vient que renforcer celui-ci en prenant le temps et les mots pour décrire l'indicible.
Poignant.
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 21 juin 2011
Stingo, débarquant à Brooklyn de son Sud natal, est un être en quête d’identité. Engoncé dans sa jeunesse, il se cherche, tant professionnellement que socialement et sexuellement.
Et c’est durant cet été 1947 qu’il rencontre Sophie et Nathan.
Sophie. Nathan. Couple excentrique, débridé, insoumis, dont Stingo va peu à peu découvrir les secrets les plus profonds.
Les secrets du couple mais également ceux, intimes et personnels, qui se cachent derrière l’homme et la femme de ce duo à la symbiose un peu désespérée, bancale et irrationnelle.
Mais c’est tour à tour, qu’il va percer à jour les deux amants.
Sophie. Stingo. C’est le binôme socle du roman., par le biais duquel le récit du passé de Sophie se fait, Stingo ayant le rôle de confident.
Stingo. Nathan. Ils ont une relation ambiguë, mêlée d’amour et de haine, d’admiration et de rejet.
Sophie n’est souvent que la spectatrice de leurs parfois très longues joutes verbales.
Il est finalement très rare que le repos et le sérénité animent les trois personnages en même temps, puisqu’ils sont tous et à tour de rôle tenaillés par le doute, le tourment, le remords et la culpabilité, et ce pour des raisons et des causes bien différentes.
Leurs malaises s’interfèrent en permanence, de façon très juste, dans une atmosphère délétère et souvent malsaine.
Ce « choix », que Sophie s’est résolue à faire un jour, est le fil conducteur du roman, et de là où découle tout le reste.
Mais autour de ce drame gravitent d’autres drames, qui donnent de l’ampleur à ce grand roman de la perdition et du malheur.
Magnifiquement structuré dans une apparente déstructure, il se construit au fils des différents récits qui s’imbriquent finement les uns dans les autres jusqu’à la reconstruction finale qui nous laisse un goût amer sur les doigts.
Poignant. Un très grand livre.
Pauvre Sophie
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 22 mars 2010
Un avis mitigé...
Critique de Emily_Mae (, Inscrite le 31 août 2009, 42 ans) - 31 août 2009
En évitant de présenter la vie de Sophie chronologiquement, l'auteur a choisi d'orchestrer le récit en entremêlant les scènes de vie à Cracovie, à Auschwitz et à New York sur un rythme crescendo. Ces scènes, malgré la distance géographique et temporelle qui les séparent, se font tragiquement écho et donnent de plus en plus de consistance à Sophie.
Nous découvrions au tout début du roman Sophie, une jeune femme juive (pure supposition de Stingo, le narrateur, contredite plus tard) et entièrement soumise à un ami violent. Au fil des pages, Sophie se dévoile, ment, rétablit les vérités, encore et encore, jusqu'à raconter l'indicible. Parallèlement, Nathan devient de plus en plus incontrôlable, tantôt sombre, jaloux et violent, tantôt extrêmement amoureux.
Comme cela a été dit par Mastien, la période new-yorkaise m'a largement déçue... L'obsession du sexe de Stingo (qui sans cette obsession semblerait vidé de toute substance !) ne méritait à mon goût pas autant d'encre. Un personnage presque méprisable, qui n'a pour seul mérite que de s'être trouvé sur la route de Sophie et Nathan, et d'être devenu le confident de Sophie.
Marquant, émouvant, riche, inoubliable
Critique de Framboise85 (, Inscrite le 18 juin 2009, 39 ans) - 18 juin 2009
J'aimerais l'effacer de ma mémoire pour pouvoir l'ouvrir à nouveau, me replonger dans le New York des années 50 qui mettra Stingo et sa jeunesse sur la route de ces deux étranges personnages. Ils lui apprendront l'identité, la guerre, la souffrance, la passion, la folie, l'amour, l'art... bref, l'humanité.
le récit de l'horreur
Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 2 novembre 2008
Mais à côté de cela ce livre est un des rares livres qui marquent . L'histoire de Sophie tout d'abord la présence intellectuelle de son père ses idées ; la résistance ; sa vie au camp et sa vie après , sa relation avec Nathan . Stingo où on voit la contradiction entre Nord et Sud , sa passion pour Sophie.
Le choix est en effet particulièrement inhumain , mais pour moi ce n'est pas ça qui compte en premier , c'est le contexte les personnalités , les bribes de passé qui remontent avec l'alcool
Même si la lecture m'a été un peu difficile , je ne regrette pas de l'avoir lu , car c'est un livre qui marque à vie
Un livre que je n'oublierai pas
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 7 janvier 2008
Ce roman montre bien le traumatisme des personnes ayant été enfermées dans les camps d'extermination nazis, et comment il a été difficile pour eux de reprendre une vie normale après ce qu'ils avaient vécu.
Bien sans plus
Critique de Mastien (, Inscrit le 7 juin 2007, 51 ans) - 20 décembre 2007
Par contre, toute sa vie new-yorkaise m'a infiniment moins plu. Je ne veux pas me faire passer pour un pudibond, mais Stingo, le héros ne pense qu'au sexe. C'est avec la littérature et Sophie (encore que les deux soient liés) ses seuls centres d'intérêt. Le personnage de Nathan, mythomane, drogué, halluciné m'a paru trop caricatural parfois pour que j'y croie pleinement.
Bref, pour résumer mes impressions, ce livre vaut le coup pour ses descriptions de la guerre, des camps, de la vie sous l'occupation.
Être habité
Critique de DomPerro (, Inscrit le 4 juillet 2006, - ans) - 19 février 2007
Généreux de nature, j'étais persuadé de pouvoir me départir du cadeau qu'on venait de m'offrir. Malheureusement, j'ai honte, mais je dois l'avouer, j'ai été incapable de redonner, à mon tour, ce magnifique livre.
L'histoire de Stingo m'a touché. Elle ne me quittera pas avant longtemps. Peut-être alors, dans une cinquantaine d'années, quand j'aurais presque tout oublié de mes lectures, je pourrais enfin le donner à quelqu'un.
Envoutant
Critique de Gab (bruxelles, Inscrite le 31 décembre 2004, 50 ans) - 12 février 2007
Magnifique
Critique de Claire_m (Strasbourg, Inscrite le 25 août 2006, 45 ans) - 25 août 2006
Ce livre m'a littéralement captivée... J'ai adoré ce livre, je ne sais vraiment quel mot employer... Il y a tellement d'émotion et le mystère qui plane jusqu'au bout... Que dire de plus ce livre est magnifique !
Un modèle de construction romanesque
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 31 août 2005
Non, vraiment, la construction de ce livre me paraît admirable, rigoureuse dans la disposition de ses chausses-trappes, et parfaitement adaptée à son sujet. Sans réserve, un tout grand livre.
Déstructuré ? Peut-être.
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 30 août 2005
Un peu nuancée
Critique de ZenZoo (, Inscrite le 29 août 2005, 44 ans) - 29 août 2005
Inoubliable
Critique de Chacha (St Tricat, Inscrite le 1 juin 2004, 45 ans) - 1 juin 2004
Comment dire....
Critique de Sandy (Bretagne, Inscrite le 5 février 2001, 47 ans) - 10 septembre 2001
Quoi qu'il en soit, souvent je levais les yeux...J'essayais de m'imaginer...L'atrocité du camp de concentration, cette survie, ce nouveau départ qui se fait et cette nouvelle vie toujours dans l'angoisse et la peur...Et ce poids lourd, si lourd à porter...Les larmes coulaient lorsque je l'ai refermé.
Un livre très prenant
Critique de Stéphanie (Chevreuse, Inscrite le 12 juillet 2001, 53 ans) - 27 août 2001
Bravo Jules!
Critique de Joujou (Bordeaux, Inscrite le 2 février 2001, 55 ans) - 13 juin 2001
Excellente critique de Jules...
Critique de Leura (--, Inscrit le 29 janvier 2001, 73 ans) - 13 juin 2001
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