Le cousin Pons de Honoré de Balzac
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Nous vivons dans un monde sans humanité
Pons est un artiste: chef d'orchestre et amateur d'art qui achète des chefs-d'oeuvre à moindre prix.
Mais Pons, c'est aussi un vieil "affreux": célibataire, pique-assiette qui va, de par sa seule faute, la gourmandise, manger chez ses "cousins".
Mais dans cette inique existence, il peut compter sur son seul ami - mais quel ami! - Schmucke.
Après avoir été maltraité par madame Camusot, Pons attrape une jaunisse et reste cloué au lit. Alors, on s'aperçoit qu'il possède une véritable fortune avec toute sa collection de tableaux. Alors, qui héritera? Les Camusot, madame Cibot (sa femme de ménage) ou la justice?
Balzac, dans ce sublime roman, nous montre bien une certaine nature humaine qui nous donne envie de devenir aveugle... car comment peut-on encore regarder, après lecture de ce livre, les gens... je me le demande.
Les éditions
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Le cousin Pons [Texte imprimé] Honoré de Balzac préf. et comment. de Maurice Mourier
de Balzac, Honoré de Mourier, Maurice (Editeur scientifique)
Pocket / Presses pocket (Paris).
ISBN : 9782266093767 ; 8,99 € ; 27/10/1999 ; 490 p. ; Poche
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Le bon cousin
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 15 février 2021
Le cousin Pons a toujours été collectionneur, son musée comporte des pièces de grande valeur. Sa famille et son voisinage se rendent compte de l’intérêt des ces œuvres. Commence lors une guerre d'usure où la fausseté, le mensonge et la vilenie s'entrecroisent.
PERSONNAGES
Le cousin Pons : Cousin germain de la première épouse de monsieur Camusot, le riche marchand de soierie, Pons, devient le cousin pauvre pris en amitié par la tribu des Camusot et notamment par le président Camusot. Cette affection n’est pas partagée par son épouse, la présidente Camusot, née Thirion et qui exècre le petit cousin de son mari. Pons, bonne âme timide et naïf, devient rapidement son souffre-douleur. Les railleries de madame de Manerville envers Pons sont connues de toute la maison et de son personnel et le mépris qui lui est témoigné est général.
L’agonie du vieillard commence après l’échec des projets de mariage de Cécile, la fille des Camusot, avec un riche banquier. La présidente impute cet échec à Pons et le bannit de sa société et du monde. Déshonoré et humilié, il est la honte de toute une société – l’organisme du vieillard ne résiste pas à cette attaque et il tombe malade. Son état de mortification ne lui permet pas de quitter le lit. Dès ce moment, il est livré par la force des choses à la rapacité des natures cupides qui se groupent autour de son lit, et qui, dans l’histoire, ont pour instruments les passions les plus virulentes : celle d’un collectionneur de tableaux d’art, l’avidité de l’avocat Fraisier, la vénalité de l’auvergnat Rémonencq capable de tout pour s’enrichir, les rêves d’ambition et de notoriété nourris par le docteur Poulain, le souhait de la concierge d’hériter de son locataire, le désir pour la présidente d’hériter de ce cousin pour bien marier Cécile.
Le seul ami de Pons est le pianiste Schmucke qui n’est autre qu’un deuxième Pons. Il ne sera pas à armes égales pour lutter contre la bande des loups cerviers.
Schmucke : Professeur de piano et ami de Pons. Leur connaissance date de 1834 lors d’une distribution de prix. Réciproquement confidents et très complémentaires sont des frères l’un pour l’autre – une particularité toutefois : Schmucke est aussi distrait que Pons est attentif. Pianiste allemand, Schmucke, à l’instar de son ami Pons, est tout cœur et naïveté. Cette naïveté ajoutée à sa bonne âme, l’empêcheront de voir les ennemis qui gravitent autour de Pons et dont il sera lui-même la dupe.
Amélie Camusot : Madame de Marville est l’épouse du président Camusot, le petit cousin de Pons. Fille des sieur et dame Thirion, elle a hérité à leur mort de cent cinquante mille francs.
Petite femme sèche au front busqué et à la bouche rentrée, elle rêve d’une destinée glorieuse qui tarde à arriver pour son mari. Elle a du ressentiment envers son beau-père, l’ancien marchand droguiste et ancien président du tribunal de commerce, qui est devenu député, ministre, comte et pair – elle ne lui pardonne pas de s’être fait nommer, à la place de son fils, le député de son arrondissement.
Sa fortune modeste par rapport à celles des familles bourgeoises qui évoluent dans sa sphère sociale, constitue une blessure supplémentaire à son amour propre – notamment, du fait, que la dot de Cécile, qui s’élève à cent mille francs est insuffisante pour la bien marier. Cécile est toujours fille à 23 ans, et la présidente désespère de lui faire un beau mariage d’argent.
Femme de tête, aigrie, dont la domination est absolue au logis, elle arbore naturellement un air dédaigneux – elle se veut âpre et sèche pour obtenir, par la crainte, l’abnégation et la soumission de tous ceux qui ne se plient pas à ses désirs. Mordante à l’excès, elle exècre Pons le cousin pauvre. Elle décharge ses frustrations sur le vieillard en qui elle trouve un bouc émissaire.
Cécile : Fille unique du président et de la présidente de Marville, elle est l’icône et l’idole de sa mère qui lui concède tout. Elevée en enfant capricieuse et gâtée, Cécile, ne peut espérer, trouver dans le monde un beau parti eut égard à sa dot modeste. Pons, qui aime sa nièce, présente le banquier Fritz Brunner à la famille comme futur mari de Cécile. Un mariage est arrangé qui sera malheureusement annulé au grand désespoir de Cécile et de sa famille. C’est là que le drame de l’histoire prend sa source.
Fritz Brunner : Né à Francfort-sur-Mein, Fritz Brunner est le fils d’une mère juive convertie et de Gédéon Brunner, célèbre aubergiste. Le jeune Fritz perd sa mère à l’âge de douze ans. Il vit sous la tutelle de son père. La fortune léguée par sa mère est placée sous la surveillance de son oncle maternel Virlaz. Le père se remarie et la nouvelle épouse prend le petit Fritz en aversion. Ne pouvant avoir d’enfant, et jalouse de l’héritier de feu la belle madame Brunner, elle devient une marâtre pour le jeune Brunner.
Dispendieuse, la seconde madame Brunner meurt après avoir ruiné l’aubergiste. Rejetant la faute de tous ses malheurs sur son fils, Gédéon renie Fritz qui, jeune adulte, part retrouver son ami Wilhem à Strasbourg. Wilhem recueillera Fritz à qui il offrira, outre son amitié, l’asile, l’entretien et la nourriture. De là, recommandés par Graff, ancien premier garçon de Gédéon devenu maître de l’hôtel du Rhin, ils vont à Paris, où Fritz entre comme commis chez les frères Keller, banquiers. Wilhem, quant à lui, trouve une place en qualité de teneur de livres chez le frère de Graff, célèbre tailleur. Il prend un deuxième engagement comme flûtiste dans l’orchestre dirigé par Pons. Ces débuts dans la vie difficiles apprennent aux jeunes gens la valeur de la fortune, le sens de l’économie, le monde et la vie. A la mort de Gédéon Brunner, un des fondateurs des chemins de fer badois, les bénéfices laissent quatre millions à son fils sans compter les biens immobiliers acquis par le père.
Fritz achète une maison de banque et fait partie des riches bourgeois. Pons propose Fritz à la Présidente Camusot comme parti pour sa fille. Après les premières entrevues d’usage, très prometteuses, entre les amants, des projets de mariage sont élaborés pour que la cérémonie se fasse dans les meilleurs délais. A quelques jours du mariage, un événement tragique vient annuler le mariage. Humiliée devant le monde, la présidente tient Pons pour responsable de la situation. Elle met le vieil homme au ban de la société et le banni définitivement de sa maison.
Ce jugement constituera l’arrêt de mort du vieillard.
Le Président Camusot de Marville : Fils du riche marchand droguiste, ancien président du tribunal de commerce, député, ministre, comte et pair de France. Président de Chambre à la Cour royale de Paris, il est le seul vrai petit cousin de Pons.
Petit homme gros, il est le fils du premier mariage de Camusot. La deuxième madame Camusot est une demoiselle Cardot qui aura également un fils. Camusot pour se distinguer de son père et de son frère du second lit, ajoute à son nom la terre de Marville dont il est propriétaire.
Madame Cibot : Ancienne écaillère du restaurant le Cadran Bleu et alors réputée pour sa beauté, elle épouse par amour Cibot …et de belle écaillère devient concierge de la maison dans laquelle sont logés Pons et son ami Schmucke. Madame Cibot arrondira ses fins de mois, en devenant la « bonne fée du logis » des deux vieillards. En effet, elle s’occupe de leur ménage et de leurs repas et devient indispensable aux deux casse-noisettes. Avertie de la valeur de la collection d’art de Pons, elle complotera avec Rémonencq, le docteur Poulain et l’avocat Fraisier, un plan machiavélique pour se faire coucher sur le testament du vieil homme malade et s’emparer, avec ses acolytes, de ses œuvres d’art. Elle séquestrera le vieillard –sa malveillance et ses mauvais traitements précipiteront le vieil homme malade vers une mort certaine.
Elie Magus : Riche marchand et collectionneur d’œuvres d’art. Avare à l’instar de son ami feu Gobseck, il a la passion des œuvres les plus rares et les plus belles. Passionné tout autant que Pons des belles œuvres, il est en concurrence directe avec lui. Il profitera de l’état de faiblesse et d’amenuisement du vieillard pour s’emparer à vil prix, et avec l’aide de la Cibot, des plus belles toiles de Pons.
Rémonencq : Ferrailleur-brocanteur, marchand de curiosités, Rémonencq est une personne avare et cupide. Il a recueilli sa sœur qui n’est autre que son esclave. Vivant tous deux de douze sous par jour, ces créatures vénales participeront activement au complot ourdi contre Pons dans l’appropriation de ses collections.
Le docteur Poulain : Petit médecin du quartier du Marais, il reste malgré ses compétences et son expérience un médecin sans clients, si ce n’est les misérables sans le sou qui vivent dans son périmètre. Ambitieux, il convoite la place de médecin-chef dans un ministère, un hôpital ou une prison. Avec son ami Fraisier, ils se font l’avocat du diable de la Cibot afin de toucher leur part du gâteau et voir ainsi la réalisation de toutes leurs convoitises.
Monsieur Fraisier : Petit avocat véreux sans envergure, il est l’ami de collège du docteur Poulain et son complice. Fraisier est un personnage rusé et intelligent mais dont l’intelligence est employée à la malversation et à la friponnerie. Vénal, il jouera un double jeu entre la Cibot et la présidente de Marville, dont il se fera le conseiller, pour retirer un maximum d’argent de la mort de Pons.
Horreurs et abominations de l'âme humaine
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 26 avril 2020
Ce roman décrit toutes les bassesses de l'âme humaine vers la moitié du XIXe siècle, dans la haute société parisienne. Il est étoffé de l'humour noir et sarcastiques, si habituelle chez l'auteur, qui en use ici au point d'en abuser presque : cette oeuvre m'a mis quelque peu mal à l'aise, malgré l'ironie et la drôlerie qui s'en émanent. Elle reste évidemment intéressante.
trop superficiel
Critique de Prince jean (PARIS, Inscrit le 10 février 2006, 51 ans) - 21 mars 2007
Le personnage du colonel Chabert est sublime de dignité, de sensibilité face à sa femme, et de sagesse face à la sottise du monde.
Le début du roman, avec la description précise du cabinet de l'avoué avec les chamailleries de ses clercs fait entrer immédiatement le lecteur dans le décor où cette courte histoire va se dérouler.
Malheureusement, je regrette que Balzac s'arrête uniquement à la description des faits, à la pertinence des dialogues, etc... sans réellement entrer dans la psychologie des personnages.
A la fin du roman, on reste sur sa faim, car il semble que l'on n’ait que survolé le colonel Chabert sans vraiment le connaitre, ni lui , ni sa femme.
On ne comprend pas non plus les raisons profondes qui ont poussé l'avoué à prendre la défense du colonel Chabert.
En deux mots.. un bon roman, mais qui ne va pas assez loin. Nombreuses nouvelles de Balzac sont plus abouties.
Un de mes préférés chez Balzac
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 5 février 2006
Très noir et pourtant pas insoutenable grâce à la fantastique amitié (ou est-ce de l'amour ?) de Schmucke pour Pons.
Ce roman est aussi un hymne à l'art (musique, peinture, littérature, ...).
la vertu opposé à la perversité
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 16 janvier 2006
Pons ne sort que très rarement et on le considère comme un "pique-assiette" dans les maisons de sa famille où il passe. A défaut d'amour, Pons rencontra une amitié pour la vie en la personne de Schmucke, pianiste dans son théâtre et Allemand installé à Paris.
La suite de ce livre nous entraine dans toutes les vicissitudes de la société, dans les profondeurs de la cupidité bref dans les aspects les plus néfastes des hommes. En effet Pons et Schmucke, tendres naïfs aux grands coeurs vont affronter une mère Cibot vénale, un Rémonencq vautour, un Fraisier manipulateur et fourbe, les Popinot et Malville calculateurs, tout ce cortège insigne voyant en Pons la possibilité de s'enrichir.
Balzac oppose ici à merveille la vertu et la perversité; Pons et Schmucke d'un côté, semblants incapables du moindre mal et face à eux, Cibot, Fraisier et autres prêts à tous les coups bas et dénués de scrupules pour arriver à leurs fins.
Comme souvent avec Balzac, la vérité apparait crûment; ici on ne cherche pas une fin morale mais la vérité, la triste et stricte réalité.
Le roman étant du 19ème siècle, il existe une certaine opacité née des histoires de rentes, de dot, de successions; néanmoins le roman est très bon et ce détail ne nuit pas du tout à l'ensemble.
Le chef-d'oeuvre absolu.
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 11 décembre 2001
Rien ne change sous le soleil !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 15 juillet 2001
Relire Balzac
Critique de Macréon (la hulpe, Inscrit le 7 mars 2001, 90 ans) - 14 juillet 2001
Amusons-nous à observer les manigances des avoués, notaires, brocanteurs, concierges etc, entrez dans la familiarité des conversations mondaines et n'ignorez rien des tractations sordides autour des mariages d'argent et des héritages. Balzac était le meilleur reporter de son temps, et surtout le plus amusant, le plus profond.
Pas vraiment méchant, ni haineux.
De l'avidité
Critique de Ferragus (Strasbourg, Inscrit le 8 mai 2001, 61 ans) - 13 juin 2001
Madame CAMUSOT, déjà plusieurs fois dévoilée ("Le cabinet des antiques", "Splendeurs et misères des courtisanes"), arrive au bout de son chemin et découvre toute la désespérante sécheresse de son coeur. Quant à la CIBOT, l'ignoble portière, c'est pure délectation que de la jauger, d'apprécier en connaisseur les bassesses qui jalonnent son parcours.
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Chabert = Pons ?? | 4 | Saint Jean-Baptiste | 24 mars 2007 @ 03:05 |