Il a dix ans et reçoit pour son anniversaire la première lettre de son père mort de maladie. Celui-ci lui a laissé onze lettres pour chacun de ses anniversaires de 10 à 20 ans. Ces lettres contiennent ce qu'il aurait pu lui apprendre s'il avait eu la chance de le voir grandir.
C'est touchant, sublime. C'est une leçon de vie.

Même si incontestablement on verse quelques larmes, l'auteur a su en faire un livre plein d'optimisme et de rires.

Il y a là 150 pages qu'on ne peut classer simplement : est-ce un livre pour la jeunesse ou pour les adultes ? Pour les deux sans conteste !

Un livre poignant qui vous déchire le cœur dès la première page pour ensuite, avec douceur et générosité, vous le réparer au fil doré d’un récit magistralement bien mené.
Le lecteur adulte y retrouvera tous les doutes, les questions, les angoisses autrefois rencontrés, avec en prime, la main aimante d’un père qui cherche à guider sur les chemins de la vie son fils qui grandit.
De petites phrases élégantes, imagées et/ou pleines de bon sens et d’humour, en conseils avisés, on se surprend à regretter ces années tumultueuses de l’adolescence où personne ne trouvait, ni ne cherchait les mots qui apaisent, rien que pour les lire dans les pensées de ce père qu’il aurait été bon d’avoir.
Le lecteur adolescent qui parfois se pose des questions sur les "comment" et les "pourquoi" y découvrira une éblouissante histoire de vie, d’amour entre un père défunt et son fils, entre un fils et sa mère, sans oublier ce qui sans cela aurait manqué d’équilibre, l’amour éternel et le regard admiratif d’un homme pour la mère de ses enfants.
Un hymne à la tendresse comme antidote aux pires chagrins, un hymne à l’amour, au courage à la fierté, un éloge de la noblesse de cœur.
Le regard lucide et sans concession que pose l’orphelin sur le monde et ses préoccupations futiles qu’il "ne comprend pas", qu’il aimerait remettre à l’endroit de temps en temps, est comme une réponse aux messages que son père lui envoie à travers les lettres qu’il lui a écrites pour chacun de ses anniversaires, permettant à l’enfant de trouver des solutions futées et amusantes pour faire passer des messages de refus de la bêtise et de la brutalité.
Des anecdotes touchantes, comme la première fois que l’adolescent se rase, où son passage du bol de chocolat à la tasse de café du matin, émaille le récit d’émotion où l’on perçoit le chagrin de ce père conscient au moment de l’écriture de ces lettres, qu’il ne verra pas son fils accomplir ces gestes qui pour d’autres auraient passés pour anodin.
C’est aussi en cela que ce texte est fort : nous faire prendre conscience avant qu’il ne soit trop tard de tout ce qui dans notre quotidien n’a pas de prix, si ce n’est celui de l’amour.
D’aucun trouveront peut-être certains passages un peu osés, un peu crus, mais ils ne sont que la narration sans fausse pudeur de l’éveil à la vie. L’affirmation encore une fois, que la parole et le dialogue aimant sont les garants de l’équilibre des enfants.
Un livre qui a su trouver les mots pour poursuivre la route de la vie malgré les maux qui pourraient y mettre fin.