Les bonnes intentions de Agnès Desarthe

Les bonnes intentions de Agnès Desarthe

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sahkti, le 30 mai 2007 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 7 étoiles
Visites : 4 565  (depuis Novembre 2007)

La folie des hommes

Sonia et Julien viennent d'emménager dans leur nouvel appartement, ils découvrent les joies et les tourments de la co-propriété. Sonia est enceinte, elle est traductrice d'anglais ; Julien est architecte. Ils sont heureux, même si Julien ne parle pas beaucoup, même si Sonia vit beaucoup dans sa tête et traverse des instants de folie à intervalles réguliers. Moïse vient au monde, suivi plus tard de Nestor. La vie s'organise au sein d'un immeuble peuplé d'étranges habitants, de Simone une gardienne sale et sympathique et surtout des Dupotier. Leur chien meurt, puis la femme, puis le fils. Ne reste que le vieux monsieur, complètement brimé par sa belle-fille, héritière avide, qui charge la gardienne (bientôt rejointe par son frère, Simono, un type raciste, moche et infect) de nourrir "le vieux", mais à moindre coût. Autant qu'il "crève" tout de suite !

Le conte de fée du départ se transforme en musée des horreurs, Monsieur Dupotier est séquestré et battu, Sonia agit ou se cache selon ses humeurs, Julien se fâche, la police s'en mêle, les insultes pleuvent (Sonia et Julien sont juifs, Simono déteste ça), la vie n'est tendre avec personne, les gardiens seront finalement arrêtés et Monsieur Dupotier placé. A travers toutes ces pages, illuminées par la joie de vivre et les errances de Sonia, par le flegme de son mari, par les rires de ses enfants, par le pathétisme attendrissant que dégage Simone, c'est la détresse humaine qui frappe à notre porte, celle qui se produit sans qu'on s'en rende compte, la solitude d'un vieil homme persécuté, le racisme discret de gens bien comme il faut, les difficultés de la vie en communauté, l'évolution de quartiers dits défavorisés... la vie de tous les jours en quelque sorte, magnifiquement décrite par une Agnès Desarthe très en verve (on la devine derrière les moindres faits et gestes de Sonia), qui clôture cependant son récit par un bémol de taille : la justice ne triomphera jamais de la méchanceté humaine. L'Homme est bête et cruel, ne l'oublions jamais.

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