Les 120 journées de Sodome de Donatien Alphonse François de Sade
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Au delà de l'immonde...
"Les 120 journées de Sodome" ce n'est pas vraiment un livre. C'est plutôt une expérience littéraire totale.
Ayant lu énormément de romans d'horreur dans ma jeunesse ( y compris ceux de la collection "Gore" tel que "Blood Sex" ou "L’écho des suppliciés") je me croyais naïvement prêt à tout accepter, à tout supporter. Erreur! Sade fait pire, ou mieux, c'est selon, que l'intégrale des tâcherons du Fleuve Noir en détaillant 600 ( ! ) perversions sexuelles classées en une répugnante gradation. Est-ce un roman pornographique? Oui, cent fois, oui ! Est-ce un roman érotique? Absolument pas ! La seule émotion procurée est un dégoût total devant cet étalage de pratiques dégueulasses. Et je pèse mes mots. Comprenez moi bien, le sado-masochisme peut-être terriblement érotique sous la plume de Reague ("Histoire d'O") ou Jean De Berg ("l'image", un des romans coquins les plus frais et sensuel que je connaisse) mais sous celle de Sade il ne procure qu'ennui. L'accumulation de détails coprophages et scatologiques achèvera les plus endurcis. Quand au style, je me permet de dire que j'y vois peu de différence avec n'importe quel plumitif de magazine pour hommes, les pages multipliant les descriptions où abondent des tournures aussi recherchées que (attention, ça va être vulgaire!) :"l’évêque encula le jeune homme avec son énorme vit pendant que Sophie lui chiait dans la bouche en se branlant le clito". Tout ça est vite insupportablement pénible, et finalement bien moins intéressant que "la Philosophie dans le Boudoir" où l'on trouvait une réflexion libertine intéressante. A lire, peut-être, mais par curiosité. (Le film de Pasolini qui est tiré du roman est plus soft mais malgré tout largement choquant!).
Les éditions
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Les 120 journées de Sodome ou l'École du libertinage [Texte imprimé] par le marquis de Sade préf. de Gilbert Lely
de Sade, Donatien Alphonse François de Lely, Gilbert (Préfacier)
10-18 / Domaine français
ISBN : 9782264026996 ; 8,80 € ; 24/09/1998 ; 450 p. ; Poche -
Les 120 journées de Sodome
de Sade, Donatien Alphonse François de Lely, Gilbert (Préfacier)
12-21
ISBN : 9782823808537 ; EUR 8,99 ; 13/02/2014 ; 547 p. ; Format Kindle
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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On est donc loin du sens étymologique de "perversion" qui signifie "détourné de la règle", car pour le pervers, elle est la règle même.
La doctrine philosophique de Sade (au sens où il est étudié en philosophie) est donc : la perversion n'est pas un attribut différent d'une bosse (caractéristique physique), et doit être cultivée (on s'éloigne de la nature - ah, le défaut des langues ! -) sans honte, car la nature pourvoit les êtres de caractéristiques sans les pourvoir de perspectives de valeurs, car dans la Nature ("N"), il ne saurait y avoir de telles fantaisies dont se flatte l'esprit humain.
Par ailleurs, certains aphorismes tirés de l'oeuvre de Sade sont très intéressants.
Ce principe vaut pour toutes les oeuvres utiles autant qu'ignobles, inadmissibles, exaspérantes (car très mal écrites), du "divin marquis".
Ne nous fourvoyons donc pas sur les prétendues démonstrations de D.A.F. de sade... homme terrible qui passa quelquefois à l'acte (de façon plus mesurée que dans ses livres, en violant une bonne avec un crucifix par exemple - à moins que la légende ne l'emporte sur l'histoire)
PS : je ne note pas le livre car je ne sais pas sur quel point le noter :
littéraire : 0
philosophique : une doctrine même ignoble est toujours précieuse voire sans prix
Dictionnaire du vice et de la perversion
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 20 mai 2005
Je n'ai rien contre Sade, ni contre le sexe, ni contre la violence et la torture (pourvu qu'elle soit confinée a un roman)... mais dans mon monde étroit, lorsque les mots "sexe" "bouche" et "merde" se retrouvent trop souvent dans la même phrase, je me mets à péter les plombs. Non mais combien de kilos de merde et de litres d’urine est-ce que Blangis, Curval, Durcet et compagnie ingurgitent pendant ces 450 pages? C'est astronomique!
Cependant là s'arrêtent mes griefs. Ce livre n'est pas sans intérêts et soulève selon moi des questions intéressantes. Sachant que Sade a écrit tout cela en seulement 37 jours, cela confirme quelque peu que l'écriture de ce livre fut fait sous le coup d'une grande colère. Un peu comme s'il voulait répliquer a la mise a l'index d'un de ses précédents récits. La narration y est féroce et la provocation y dépasse tout entendement.
La partie selon moi la plus intéressante se trouve dans les cent dernières pages où la Martaine et la Desgranges font des récits de tortures et de meurtres qui mettent BEAUCOUP de choses en perspective face aux oeuvres plus violentes de la littérature et du cinéma au XXe siècle. Comme l'indique mon titre, les vices y sont catalogués avec une rigueur à en faire pâlir un archiviste.
Là est le plus gros attrait des 120 Journées de Sodome selon moi. Cette oeuvre est témoin de la violence bestiale et intemporelle de l'être humaine. Ce livre crache au visage des associations pudibondes qui dénoncent l'explosion de violence à la télé au cinéma et dans la littérature au XXe siècle. Explosion, quelle explosion? Le XXe siècle n'as donné à la race humaine que la conséquence envers ses plus bas instincts.
Non, les 120 Journées de Sodome n'est pas une lecture agréable, mais elle est nécessaire, elle expose 220 ans avant son temps le caractère bestial de ce qu'on appelle l'être humain.
Thérapie de choc
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 30 novembre 2004
Le moment le plus génial vient lorsqu’il énumère des listes de supplices infligés aux victimes. Le lecteur est alors complice de la pensée de Sade. Les personnages perdent leurs identités et deviennent des morceaux de viande. C’est sublime !
N’avez vous pas soudainement le désir de me faire mal après ce paragraphe ?
Un ouvrage très dur, très cru mais qui sera toujours d’actualité dans un monde qui s’accrochera à jamais à la noble illusion d’une planète parfaite. Pasolini s’est fait assassiner par les gens de bonne morale pour avoir tourné un film basé sur ce livre. Ce faisant, ses meurtriers n’ont fait qu’ajouter à la légende de Sade et appuyer son propos en démontrant que même ceux qui se croient les plus droits, sont capables du pire. Ironique…
Comme Pendragon
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 15 juin 2001
Une réponse qui en vaut une autre...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 15 juin 2001
qui se fourvoie ?
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 15 juin 2001
quelle honte
Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 49 ans) - 14 juin 2001
Changement de tactique
Critique de Curiosa (Tilff, Inscrit le 25 mai 2001, 48 ans) - 6 juin 2001
C'est vrai, ce livre est insupportable. Et c'est là que réside la preuve que notre monde moderne à encore des efforts à accomplir pour atteindre une ouverture d'esprit totale.
J'ai également lu ce livre. J'ai rougi. J'ai été 100 fois tenté d'interrompre ma lecture. Finalement, attiré par le sordide peut-être, j'ai continué. Croyez-moi, à terme c'est une lecture libératrice. Elle vous permettra de ne plus être choqué par des livres mièvres qui cependant vous faisaient rougir autrefois. Et puis vous saurez au moins que cela existe. Peut-être même arriverez-vous à ne pas porter de jugement moral. Car c'était cela le but de Sade : arrêter d'emprisonner la nature humaine dans une prison morale.
Ce n'est certainement pas un ouvrage philosophique mais n'est-ce pas une arme pour la philosophie sadienne?
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