La vie sans lui de Pascal Sevran
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Fadeur
Fadeur, c'est le substantif que j'emploierais pour qualifier de prime abord ce livre autobiographique de Pascal Sevran.
Je devrais plutôt dire "journal de bord", car il commence à nous livrer ses états d'âme du premier janvier de l'année 1999 jusqu'au mois de novembre de la même année. Son but est de "dépasser" sa tristesse, se vider de son trop-plein d'émotions après le décès de son ami Stéphane, qu'il a aimé passionnément. On s'attendait (je m'attendais) à des confidences, des précisions, des choses infimes qui parlaient de cet ami perdu et de cette maladie qui l'a emporté à 25 ans. Mais non, là, rien. Mon "voyeurisme" était insatisfait (mais est-ce du voyeurisme ?), ma curiosité inassouvie. Nous sommes bien tous les mêmes devant le malheur des autres... D'où cette fadeur que j'ai ressentie aux premières pages. Il m'en a fallu plus de cent pour "entrer" dans le livre, apprendre à connaître ce type bien fringué et intransigeant qui présentait la "Chance aux chansons". J'ai appris à l'apprécier, à l'aimer même, au point qu'il me bouleverse et que ses mots prennent place dans mon carnet de notes. Oui, Pascal Sevran est un type formidable, même avec ses airs colériques et méprisants, qui n'en ont que l'air. C'est à regret que j'ai déposé ses pages dans ma bibliothèque. Je le regarderai d'un tout autre oeil la prochaine fois qu'il passera à la petite lucarne, parce que, maintenant, je sais qu'il n'est pas celui que tout le monde croit.
Les éditions
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La vie sans lui [Texte imprimé] Pascal Sevran
de Sevran, Pascal
Albin Michel
ISBN : 9782226113801 ; 127,78 € ; 05/01/2000 ; 309 p. ; Broché
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Un livre puant
Critique de Menon (, Inscrit le 20 février 2007, 46 ans) - 23 février 2007
Néanmoins, il y a une belle écriture qui accompagne l’expression de la souffrance de l’animateur et chanteur : une façon assez digne d’exprimer son mal, sans phrases grandiloquentes ou éclats de tragédiens… Toutefois, cela ne suffit pas à faire un bon livre. Pascal Sevran a en effet cette personnalité assez insupportable du narcissique en quête de satisfaction. Il s’interroge donc sur sa propre souffrance qu’il met en scène et esthétise pour s’en faire un châle de deuil. Certes, on me rétorquera qu’il ne peut réellement faire autrement, qu’après tout c’est de son journal qu’il s’agit et qu’à tout prendre, il ne faudrait pas lui reprocher ce pourquoi il écrit… Voilà justement le problème : Pascal Sevran, en réalité, n’écrit pas pour lui, mais pour les autres : son Journal a été écrit avec l’intention de le faire publier. Dès lors, l’auteur écrit en sachant qu’il sera lu ; cela change considérablement la donne. Il en va autrement lorsque l’on couche des mots pour soi, uniquement.
Néanmoins, malgré cette prétention à se savoir lu, malgré les corrections et relectures, l’auteur dérape. A le lire, en effet, Pascal Sevran serait un homme gentil. Personne ne le note réellement, mais il y tient. Il tient aussi sa petite troupe de chanteurs/danseurs qu’il tyrannise, pour leur bien, bien sûr, et qui en sont heureux. On n’en doutera pas : l’Homme est ainsi fait qu’il appelle constamment les tyrans de ses vœux… Pascal Sevran aime beaucoup les femmes, mais à condition qu’elles ne sortent pas de leur condition féminine. Une policière ou sapeur pompière ferait débander le premier venu selon lui. La femme doit rester à la cuisine et fleurir les tombes ; dérogation spéciale pour la religieuse voilée qu’il apprécie… De la même manière, Sevran est un homme tranquille et sans haine. Bien sûr, il déteste le rap et la techno, on peut comprendre. Bien sûr, il note qu’à New York, les noirs conduisent les taxis et que les voitures sont aussi déglinguées que les chauffeurs. Stéphane, son amour défunt, avait d’ailleurs des fesses de nègres (on lui doit l’expression)… Mais qu’on n’ennuie pas un homme décidé à voter Pasqua en 1997 et qui a des amitiés à l’extrême droite. Voyons, voyons ! Enfin, cerise sur le gâteau, Sevran s’oppose au mariage des prêtres (il a de bons arguments pour cela) et insiste sur le fait qu’on devrait laisser les curés s’amuser avec les enfants de chœur dans le presbytère et que « ça ne dérange personne ». A ce stade d’inconscience, il n’y a pas d’autres mots, on ne sait plus trop quoi répondre à l’animateur : si lui-même aimait coucher avec le prêtre de sa paroisse étant jeune adolescent, doit-il pour autant projeter sa perversité sur tous les enfants sexuellement abusés par des prêtres pédophiles ?
L’homosexuel, on pourrait le croire, serait subversif. En réalité, sa sexualité l’est peut-être (à le lire, Sevran et Stéphane furent des gourmands qui se salissaient – tant mieux pour eux, il faut jouir de la vie !). Mais n’en reste pas moins, et c’est finalement assez rassurant, que l’homosexuel peut être un beauf aussi ridicule et méprisable qu’un hétéro.
Ouf ! L'amour n'a pas de sexe !
Critique de Sarvane (BOURGES, Inscrite le 30 novembre 2004, 60 ans) - 9 février 2005
A une époque où en France un mec s'est fait immoler par quelques abrutis juste parce qu'il était homosexuel, si ce livre peut enfin faire évoluer les mentalités, faire comprendre que l'amour, c'est l'amour et que les petits clivages à la C... on s'en fout, alors, ce serait bien...
bof
Critique de Rainette (Bruxelles, Inscrite le 20 avril 2004, 62 ans) - 20 avril 2004
ne pas se fier aux apparences
Critique de Léa (Montigny, Inscrite le 16 mars 2002, 56 ans) - 5 mai 2002
J'ai beaucoup aimé ce "journal", très bien écrit (il faut le souligner), pour le regard tellement désabusé que Pascal Sevran a sur la vie, les gens, et surtout sa sensibilité exacerbée qu'il protège par une armure dommageable à son image (enfin je suppose pour beaucoup de ceux qui le connaissent seulement par le biais de la télé). Bref un très beau livre que l'on ne peut oublier.
Tout-à-fait d'accord avec Passionnata.
Critique de Gilou (Belgique, Inscrite le 1 juillet 2001, 76 ans) - 4 février 2002
Depuis, j'ai lu Des lendemains de fête.
Suite logique .
Je le regarde maintenant, moi aussi, avec d'autres yeux et "comprends" la douleur qui a été la sienne.
La douleur de perdre son amour doit être aussi grande (si pas plus grande si l'on en croit les rumeurs...) pour les garçons entre eux que pour les hétéros. Il disait de lui (Stéphane) ". . .pas un instant il ne m'a quitté des yeux". Que c'est beau tout de même. Ceci dit , il est vrai que son livre est un journal et que c'est bon de pouvoir mettre sur le papier tout ce que l'on ressent, jour après jour, sans retenue !!
C'est une "médecine" douce, qui amène certainement petit à petit à retrouver la paix intérieure.
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