Un homme heureux de Arto Paasilinna
( Onnellinen mies)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
Moyenne des notes : (basée sur 15 avis)
Cote pondérée : (12 667ème position).
Visites : 8 601 (depuis Novembre 2007)
Comme Guignol
Récit mené tambour battant, fable à morale Un roman amusant qui se lit vite. En partie déjà grâce au style adopté qui est vif, rapide et affiche un parti pris d’efficacité.
Un roman agréable, à l’humour délicieux, qui se lit avec un sourire au coin des yeux.
Manichéiste, un peu, surtout au début, mais cela permet d’étudier les diverses armes du mal, du pouvoir qui abuse et soumet : la contrainte par la rumeur, la contrainte par la religion, par la banque, par la bureaucratie…
Akseli Jaatinen, ingénieur des Ponts (en France on ajouterait « et Chaussées »), débarque dans un village de Finlande pour y faire construire un pont. Autant il sait dès l’abord, se faire aimer de ses ouvriers (villageois recrutés sur place) autant, tout aussi rapidement, il déplaît aux notables. On ne sait pas trop pourquoi d’ailleurs, sans doute une haine irraisonnée de tout ce qui est nouveau, que l’on peut souvent observer au fond des campagnes. La lutte va s’engager. Ce sont les notables qui attaquent et qui commencent par mener aux points. Evidemment, les choses ne vont pas en rester là et la remontée de Jaatinen au score sera spectaculaire, sa vengeance, totale.
C’est en quoi ce roman est jubilatoire, comme Guignol, parce que le bon n’arrête pas de gagner, quelles que soient les embûches. Il nous venge des différentes formes de contraintes, citées plus haut, que nous aussi, nous avons à subir, bien sûr, dans notre vie quotidienne, mais avec généralement moins de réussite. Les scènes spectaculaires ne manquent pas. Paasilinna a l’art de nous les brosser de manière très efficace et visuelle et le lecteur en profite bien.
J’ai un peu tiqué quand, le succès venant, notre héros avait tendance à user des mêmes armes abusives que ses adversaires, notamment quand il se lance dans la politique… Toujours ce bon vieux débat de la fin qui justifierait ou non les moyens, mais bon. Nous sommes là dans un roman à vocation humoristique et à valeur de conte, je suis sans doute trop pointilleuse. Je ferais mieux de rire et de m’amuser de bon cœur des rebondissements, astuces et manœuvres de tous les personnages de ce petit village- panier de crabes (comme ils le sont tous)
Un bon moment de détente.
Les éditions
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Un homme heureux [Texte imprimé], roman Arto Paasilinna traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
de Paasilinna, Arto Colin du Terrail, Anne (Traducteur)
Denoël / Et d'ailleurs.
ISBN : 9782207256725 ; 14,90 € ; 01/09/2005 ; 242 p. ; Broché -
Un homme heureux [Texte imprimé] Arto Paasilinna traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
de Paasilinna, Arto Colin du Terrail, Anne (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070343706 ; 8,10 € ; 01/02/2007 ; 259 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (14)
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Un bon divertissement
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 28 août 2024
En effet il fut l'un de ses premiers romans et ne souffre pas du manque d'inspiration des dernières œuvres du regretté auteur finnois. J’avoue avoir clairement ressenti une sorte de lassitude durant la lecture des derniers romans de cet auteur. En gros, le soufflé était retombé.
Avec ce roman j’ai retrouvé la candeur et l’humour que j’apprécie tant chez cet écrivain.
Pour les néophytes, il ne s'agit pas de grande littérature mais d’histoires badines, avec des personnages particulièrement cocasses, l'ingénieur Jaatinen, notre personnage principal, en étant un parfait exemple.
Bref, j’ai passé un bon moment de divertissement et c’est ce que j’en attendais: contrat rempli!
Vengeance !
Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 6 novembre 2022
Ceux qui furent et sont ses persécuteurs vont s'en mordre amèrement les doigts.
L'ensemble de cette aventure est distrayant même si ce roman manque peut-être un peu de souffle.
Ce roman est dans la droite ligne de l'œuvre de PAASILINNA et on y retrouve les métaphores, les quêtes de bonheur simple et l'humanité qui guident l'auteur.
un peu effrayant
Critique de Deinos (, Inscrit le 14 février 2009, 62 ans) - 27 mars 2011
Et certains trouvent là un ensemble tonique, un je ne sais quoi... là où moi je vois une personne qui montre autant de mépris envers les autres que les autres envers lui, voire même plus, si on considère son désir de puissance, de pouvoir, de main-mise sur autrui.... "il voudrait exercer son pouvoir sur plus d'une commune rurale"... son déni de démocratie...
et ce regard passéiste sur la femme... un regard d'autrefois...
Il y a une telle disproportion entre ce qu'il connut et ce qu'il fit aux autres... et tout est si caricatural, si manichéen...
très déçu par ce roman... et par ce qu'il sous-tend...
Quel intérêt?
Critique de Cyrus (Courbevoie, Inscrit le 3 novembre 2008, 47 ans) - 8 janvier 2009
Actif et drôle
Critique de LAPUCE (, Inscrite le 26 janvier 2006, 80 ans) - 30 août 2008
Un homme très actif
Critique de Norway (Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes !, Inscrite le 7 septembre 2004, 49 ans) - 6 mars 2008
En revanche, cet opus m'a paru vite écrit et un peu bâclé. J'ai eu le sentiment que ces personnages vivaient soit des émotions très violentes, soit rien du tout. Alors l'effet est-il voulu par l'auteur pour montrer la veulerie, la brutalité de certains citoyens ou pour ridiculiser les habitants de la campagne ?
Sur la quatrième de couverture, voici ce que l'éditeur a écrit à la fin :
"Les ponts que construit l'ingénieur Jaatinen sont une métaphore puissante de la solidarité entre les hommes, et sa quête du bonheur laisse entrevoir ce que pourrait être une humanité ouverte et soucieuse d'autrui."
Arto Paasilinna ne rend pourtant pas très sympathique le héros de ce roman. Il est présenté comme un homme actif prêt à tout, le meilleur comme le pire.
J'ai trouvé ce roman étrangement construit, rapidement écrit. Cependant l'effet est garanti sur le lecteur, puisqu'on s'accroche et que l'on a envie de savoir la fin !
Paradoxe des émotions
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 25 octobre 2007
Je me suis d'abord attachée au personnage de Jaatinen, subissant les affronts de toute une communauté, un peu à l'image du héros du "Meunier hurlant". J'avais envie de le défendre, de l'aider dans la préparation de sa vengeance, j'ai souri aux mauvais coups qu'il a réussis. Puis petit à petit, j'ai trouvé qu'il en faisait trop, qu'il devenait mesquin, cruel et excessivement méchant. Il détruit la vie de tous les notables du village, les uns après les autres. La disproportion entre l'affront subi et la vengeance orchestrée me saute aux yeux, le personnage me devient antipathique et j'en arrive à souhaiter qu'il lui arrive des bricoles. Mais non... tout au plus n'est-il pas si heureux que ça en fin de compte, mais quelle maigre consolation pour la lectrice agacée que j'ai été en refermant ce livre :)
Cette lecture m'a donc (un peu) dérangée et ça, c'est plutôt bien, ça veut dire que j'ai aimé le livre tout en le détestant, j'adore ça. A nouveau ces paradoxes chers à Paasilinna!
J'imagine qu'il ne s'agit pas d'une histoire de bonne charité avec un happy end et que Paasilinna a voulu faire dans la guimauve et la justice exemplaire, ce n'est pas son genre. je me dis donc qu'il doit y avoir chez lui une volonté de faire naître ces sentiments de vengeance chez le lecteur, en montrant le double-tranchant de ces émotions (un peu comme le procédé de "Dogville", finalement).
Don Camillo en Finlande ... savoureux !
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 8 août 2007
Victime des jalousies et rivalités des gens du cru, il ira jusqu'au bout de sa vengeance à coups de pelleteuses, de grues et de grands travaux.
On retrouve bien sûr la verve ironique de Paasilinna sans toutefois le souffle épique et poétique qui portait Le Lièvre de Vatanen, auquel il se permet même de faire allusion (lorsque Jaatinen séjourne dans un hôtel de Leningrad) :
[...] Le personnel de l'Astor s'habitua si bien à Jaatinen qu'il finit par se sentir un peu chez lui. Un jour, le maître d'hôtel, un homme au demeurant sympathique et intéressant, lui parla d'un Finlandais qui avait séjourné dans l'établissement l'année précédente.
« Vous n'imaginez pas, Jaatinen, quel client agréable c'était ! Il avait un nom un peu comme le vôtre, Vatanen, je crois. Vraiment quelqu'un de bien ! Il voyageait en compagnie d'un authentique lièvre finlandais. Nous étions tous aux petits soins pour cet animal si amusant et si discret, et parfaitement apprivoisé. Quand ce Vatanen a dû repartir en Finlande avec son lièvre, nous en avons presque pleuré ! »
L'histoire de la vengeance de Jaatinen pourrait presque se dérouler au Far-West et l'ambiance de cette invraisemblable fable sociale rappelle celle du Groenland de la Maison des célibataires de Jorn Riel dont on a parlé très récemment.
Grâce à la plume acérée et ironique de Paasilinna qui brocarde la vie de ses compatriotes, on savoure moult détails sur la vie des autochtones finnois : les anciennes rivalités entre rouges et blancs, la vie sociale et associative, la trop forte présence de l'église, ... (on pense d'ailleurs à un autre bouquin finlandais lu récemment : Horreur boréale).
Il y a presque du Don Camillo dans ce petit monde-là ...
TOUJOURS AUSSI BIEN!
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 2 mai 2007
Et contrairement à certaines critiques que j'ai pu lire, je ne trouve pas le récit "plat et linéaire" ni manquant d'originalité, et j'ai toujours autant ri à sa lecture. Je ne trouve d'ailleurs pas du tout que le personnage de Jaatinen est cynique ou méchant en fait il ne fait que réagir au mal qu'on lui a fait...
A la limite il est même magnanime, après tout, ne sauve-t-il pas à la fin du récit le fermier Jäminki de la déchéance la plus totale, en lui revendant sa propre ferme, alors que pourtant celui-ci a essayé par tous les moyens de le ruiner?
Enfin, comme toujours avec PAASILINNA, c'est un livre à lire absolument…
Un homme heureux
Critique de Allegra (Huy, Inscrite le 4 décembre 2006, 52 ans) - 28 février 2007
Ce livre reste toutefois en dessous de la réussite de la Douce Empoisonneuse....
Il n'y a qu'une intrigue, le récit est linéaire, l'histoire est facile, caricaturale.... Le style est simple, mais efficace.
Je ne regrette pas de l'avoir lu, mais sans plus.....
Bête et méchant
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 12 octobre 2006
Bref je n'accroche pas à cet auteur, son humour n'est pas le mien et je comprends mal l'engouement que ses livres suscite autour de moi.
cynique, ironique... et drôle
Critique de Peuta (GRENOBLE, Inscrit le 25 juillet 2005, 49 ans) - 18 mars 2006
une diabolique vengeance
Critique de Nana31 (toulouse, Inscrite le 29 janvier 2006, 55 ans) - 7 mars 2006
je n'ai pas été déçue par cet auteur . arto paasilinna ne manque pas d'imagination pour nous surprendre.
La vengeance à chaud !
Critique de Channe01 (, Inscrite le 21 juin 2005, 70 ans) - 10 février 2006
Pour les ouvriers, c’est du pain béni, enfin du pain assuré pour l’été et l’hiver car le camarade Jaatinen est un patron sympathique qui travaille aux côtés des ouvriers. C’est une des raisons pour lesquelles il ne plaisait pas aux notables du village.
Les notables vont en voir de toutes les couleurs, des vertes et des pas mûres, et des factures en veux tu en voilà, et des trous dans leurs rues bien tranquilles et une entreprise de béton sur leur terrain d’aviation qui n’avait jamais servi… Enfin une multitude d’ennuis qui va les faire craquer les uns après les autres.
Jaatinen trace sa route. Sa vie privée est très originale. Mais au final est-il vraiment un homme heureux. Car va-t-il parvenir à assouvir sa vengeance sans y laisser des plumes….
Un livre hilarant, tonique, qui donne du cœur à l’ouvrage, du piment à la lecture, du goût à la vie.
Comme tous les bouquins de Arto Paasilinna.
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