Les anges distraits de Pier Paolo Pasolini

Les anges distraits de Pier Paolo Pasolini

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Aaro-Benjamin G., le 10 novembre 2005 (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 516ème position).
Visites : 6 066  (depuis Novembre 2007)

Lyrisme

Ce recueil hétéroclite contient une quinzaine de micro-nouvelles, deux courts romans, un article et un journal. Contrairement à la réputation du personnage, faite de scandales, les textes ici sont sensibles, empreints d’une pudeur presque maladive et résolument nostalgique.
Avant tout un poète, Pasolini possède une plume remarquable. Il relate les moments de son enfance, les paysages du Frioul au Nord de l’Italie, les gens qui l’ont fasciné. Chaque texte est une douce ode à la beauté. Parfois on se retrouve dans l’autobiographie pure, ailleurs dans la fiction.
Les « Anges distraits », ce sont ces enfants et ces adolescents, qui ont partagé de son enfance ou les élèves sous sa charge alors qu’il était enseignant. Le regard qu’il pose sur ses sujets n’est pas sans rappeler « Une mort à Venise » de Thomas Mann, une sorte de contemplation béate, particulièrement dans « romàns » un mini-roman abordant l’attirance d’un prête pour un des ses étudiants.
Militant esthétique, dénonciateur du fascisme et marqué par le christianisme, Pasolini laisse partout dans sa prose, les subtiles empreintes de sa personnalité. Ses récits sont généralement abstraits, sans réel souffle romanesque, ce qui pourra en intimider plusieurs. Les hédonistes eux seront comblés.

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De l'ennui ...

6 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 20 septembre 2017

Cet ouvrage a un côté patchwork. Il y a des nouvelles, deux courts romans, des notes de l'auteur sur l'éducation, un article de presse. Le lecteur a l'impression que l'on a récupéré tous les textes restants de l'auteur et qu'on les a réunis dans cette édition. De cela découle un manque de cohésion, d'unité et des œuvres qui n'ont pas sans doute pas la force et la qualité des autres textes de Pier Paolo Pasolini.

Les textes sont très descriptifs. Dans les nouvelles il ne se passe pas grand-chose. Heureusement qu'elles sont courtes, 6 pages en moyenne. Elles ont tout de même le mérite d'avoir une certaine poésie. Elles sont souvent sujettes à des réflexions, mais ce sont surtout des atmosphères chères à Pasolini qui sont dépeintes.

Le roman "Romans" reste le point fort de ce recueil inégal. Il repose sur un jeune prêtre qui débarque dans un village qu'il ne connaît pas encore et qui va devoir se familiariser avec les habitants. Il souhaite même ouvrir une petite école afin d'éduquer cette population rurale. Il pose un regard sur les adolescents qui va au-delà de la simple bienveillance. Une certaine attirance se fait sentir mais cela reste très pudique. Nous sommes bien loin de "Hécate et ses chiens" de Paul Morand et de certains textes de Gide et de Jouhandeau bien plus embarrassants.

Au final, je ne trouve pas ces textes particulièrement sulfureux, mais plutôt ennuyeux. J'attendais beaucoup de cet auteur et réalisateur qui fait référence.
Il reste une belle écriture et une sensibilité face à la nature qui est touchante.

Le charme troublant des pré-adolescents

4 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 14 août 2011

Comment ne pas éprouver un trouble, et même une gêne, envers la description, certes distanciée mais fort claire, d'une attirance douloureuse autant que jouissive pour des adolescents et des enfants ? L'écriture est certes sensible, détournée, pleine de périphrases diplomatiques, pour mieux évoquer ce qui relève davantage d'une fragilité sentimentale. L'attirance pour son propre sexe et pour les gens de son âge, ou d'un autre bien différent, n'est pas un problème, et peut s'avérer fort belle ; or, celle pour des mineurs de la part d'un(e) adulte s'avère d'une tout autre nature.
Il y a évidemment des réminiscences de Mort à Venise, mais à quel prix ! Que j'ai souffert ! Heureusement qu'il dresse un voile de pudeur et des descriptions nostalgiques sur les décors et paysages de son enfance pour faire passer la pilule !

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