Viol d'adolescentes bosniaques

Associé à l’OTAN, Louis Philippe a travaillé en Bosnie-Herzégovine avant d’écrire ce roman qui porte sur le viol de trois adolescentes bosniaques par des soldats serbes. L’auteur exploite cet événement pour approfondir les motifs qui poussent des hommes droits à contrevenir aux lois les plus élémentaires de la morale en temps de guerre. L’occasion fait le larron est une maxime qui s’applique parfaitement à cette circonstance.

Apparemment, un mécanisme psychologique s’enclencherait chez les soldats auxquels on a confié la mission d’abattre le plus d’ennemis possible. On assiste alors à un dérèglement qui les transforme en monstres d’horreur. L’appartenance à un groupe belligérant entraînerait la disparition de l’esprit critique et priverait la conscience du remords qui découle des actes répréhensibles. Le geste collectif excuse la responsabilité de ceux qui les posent. Victimes ainsi d’une pulsion de masse, les femmes sont violées et brûlées, en l’occurrence, sur un bûcher pour débarrasser l’État de ses soi-disant adversaires. Et même pour les villageois dont elles sont issues, elles deviennent des parias à cause des stigmates qu’elles portent. Bref, l’équation du plus grand nombre engendre des horreurs que l’actualité prouve à tous les jours.

Louis Philippe en conclut que la guerre est une page blanche parce qu’il est impossible de consigner ce qui se passe vraiment. L’auteur présente son expérience dans un cadre qui transcende le débat. Son histoire bien ficelée débouche sur un dénouement déboussolant. Même si l’écriture n’est pas toujours très liante, l’œuvre, elle, peut lier les humains pour combattre le mal tapi dans les cœurs.

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  La guerre est une page blanche de Louis Philippe

  de Philippe, Louis
  Les Intouchables
  ISBN : 9782895491743 ; EUR 22,35 ; 01/09/2005 ; 188 p. ; Reliure inconnue

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