Lunar Park de Bret Easton Ellis
( Lunar park)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
Moyenne des notes : (basée sur 39 avis)
Cote pondérée : (426ème position).
Visites : 14 870 (depuis Novembre 2007)
Père et écrivain : mode d'emploi
Préparez-vous à une plongée vertigineuse dans le monde réel et irréel.
Après une longue introduction d'une quarantaine de pages où Ellis situe son livre dans son oeuvre et sa vie, l'histoire démarre, et démarre bien.
Dans la vie (presque) ordinaire d'un père de famille moderne, donc de famille recomposée, surgit le fantastique. Oh, rien de spectaculaire, mais pourtant cela inquiète, fait sursauter.
Comme un monstre surnaturel qui tente de percer la coquille de son oeuf pour sortir dans le monde réel.
Et si au début, cet homme un peu paumé, rêveur, alcoolique, drogué, noceur, qui refuse d'assumer ses responsabilités parentales peut laisser indifférent, il devient très vite attachant, effrayant de banalité réelle, et si fragile...
Un papa qui a tout compris mais qui reste empêtré...
Il sait ce qu'il faut faire pour que tout aille bien mais ne le fait pas, sa volonté flanche, les évènements s'imposent, et il se laisse porter, se réfugiant dans des paradis artificiels. On ne sait si les événements surnaturels qui se produisent sont le fruit de son imagination débridée ou la conséquence de ses consommations de vodka et de cocaïne, mais qu'importe, on se laisse entraîner dans son monde merveilleux et inquiétant à la fois.
Un bon roman qui se lit vite, tant on a hâte de tout savoir et qui nous apprend plein de choses...
Les éditions
-
Lunar park [Texte imprimé] Bret Easton Ellis traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Guglielmina
de Ellis, Bret Easton Guglielmina, Pierre (Traducteur)
R. Laffont / Pavillons (Paris. 195?)
ISBN : 9782221104118 ; 16,73 € ; 06/10/2005 ; 378 p. ; Broché -
Lunar park [Texte imprimé] Bret Easton Ellis traduit de l'américain par Pierre Guglielmina
de Ellis, Bret Easton Guglielmina, Pierre (Traducteur)
10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
ISBN : 9782264051134 ; 8,10 € ; 16/09/2010 ; 472 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (38)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Un must
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 20 juin 2015
Bien difficile de tenter un résumé ou même une critique de ce livre inclassable.
Après une longue anamnèse du cas Ellis (ses addictions - ses overdoses-son père...) l'auteur nous embarque dans une sorte d'auto-fiction , loufoque , pathétique mais parfois terriblement drôle. A certains moments on se croirait dans un épisode de la série "Californication" (coïncidence ? on croise dans Lunar Park David Duchovny interprète de la dite série).
Il ne faut pas prendre ce livre au 1er degré , bien sûr que les monstres n'existent pas et que le chien familial ne voue pas au personnage principal une rancune tenace.
BEE dans ce texte met ses névroses et sa détestation du monde en métaphore et il le fait à merveille , les dernières pages étant splendides.
Sentant que ma critique n'est franchement pas terrible , ce qui pourrait desservir le bouquin, je ne peux que vous donner un conseil: allez vous le procurer
Autofiction ou roman de Stephen King ?
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 24 juin 2013
Ce n'est pas non plus vraiment une autofiction, du moins pas au sens francophone du terme, car le Brett Easton Ellis du roman n'est pas celui du monde réel et il y a certainement beaucoup de lui aussi dans Patrick Bateman qui traverse toute son oeuvre. J'ai plutôt l'impression que l'écrivain a livré ici un roman "dickien" ou un peu dans la manière de Don DeLillo, d'une certaine manière. C'est la réalité toute entière qui est autofictionnalisée.
Les premières pages du livre retracent l'avènement d'un personnage qui ressemble à Brett Easton Ellis tel que l'on voudrait qu'il soit, un excentrique trash rassurant qui en fait n'a jamais été un adepte réel de "Sex, Drug and Rock n'Roll". On pourrait se demander ce qu'est la raison ? Est-ce de se contenter de peu ou de risquer beaucoup ? Ce n'est pas si simple. Je crois que Ellis a toujours été raisonnable finalement, une sorte de moraliste moderne sans être un moralisateur, quelqu'un de lucide sur la médiocrité humaine, comme Bateman que cela pousse à une cruauté sans limites, cruauté qui ne choque personne autour de lui.
En fait, l'auteur de ce livre ne fait que nous tendre un miroir, ses romans ne se limitent pas à tel ou tel thème bien précis mais vont beaucoup plus loin...
le meilleur Ellis pour l'instant
Critique de Soup34 (, Inscrit le 30 septembre 2007, 44 ans) - 25 octobre 2012
Une autobiographie, fiction, où le vrai se mêle au faux mais avec une réflexion très profonde.
Réflexion tout d'abord sur la paternité, avec le sentiment de l'auteur de vouloir bien faire et assumer son rôle de père tout en n'ayant pas l'impression d'être à sa place. L'auteur nous montre aussi qu'on ne peut pas être bon père si on n'a pas vaincu ses propres démons auparavant.
Et puis une réflexion sur l'éducation des enfants en Amérique qui se fait à grands coup de prescription médicale prescrites notamment par les professeurs.
Un livre puissant, trash, dérangeant et monstrueusement génial.
Bret's Psycho
Critique de Bartleby (Piré sur seiche, Inscrit le 14 octobre 2010, 48 ans) - 10 janvier 2012
Même s’il en rajoute un peu dans le côté "fantastico-paranoïaque" (qui peut paraître parfois artificiel) sous l'influence palpable de Stephen King, sur la débauche et la drogue chez les yuppies (c'est lassant à la longue), même s'il ressasse encore sa critique d'une société, obsédée par la performance, sans autre horizon que la consommation et malgré un narcissisme appuyé, Ellis parvient pour une fois à toucher. Son tour de force littéraire n'est pas forcément original ni totalement convaincant mais c’est sans aucun doute son livre le plus personnel et à mon avis un de ses plus réussis.
Ultra spatial
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 8 octobre 2011
Soit le Monstre est crédible et s'en va comme par magie POF !, soit Bret est normal ou peu s'en faut (en fait juste un peu drogué) et possède un 4X4, soit aucun mortel ne comprend absolument rien à son histoire tout en le prenant pour un fou, soit ses vices et vertus personnels dont il se vante comme à son habitude sont peu concretss, soit sa position de père de famille friquée à la "Mr Everyman" est atterrante, soit la fin est très larmoyante et gratuite, soit ses meilleurs passages ressemblent en réalité surtout à du Richard Ford (Indépendance) mais en plus avare. Chef d'oeuvre ? Non, un peu de sérieux. Bon livre ? Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuiiiiiiii !
GENIAL
Critique de Hibou (, Inscrite le 28 décembre 2009, 49 ans) - 26 septembre 2011
Pas terrible
Critique de Bilo (, Inscrit le 25 mai 2011, 58 ans) - 1 juillet 2011
Parallèlement à cette intrigue quelque peu alambiquée, le récit évoque de façon narcissique les problèmes de communication de BEE avec sa femme actrice et son adolescent de beau fils paumé dont on se fout royalement. Je me suis ennuyé en lisant Lunar Park.
bof bof
Critique de Seb (, Inscrit le 24 août 2010, 47 ans) - 1 février 2011
J'ai assez accroché au début jusqu'à rechercher sur les moteurs de recherche internet la filmographie de sa "prétendue" épouse... que l'on peut trouver d'ailleurs (et c'est bien là tout le génie de l'auteur). Aussi bien qu'elle soit virtuelle, le mélange entre réalité et fiction fonctionne à plein régime. BEE reste fidèle à son style avec ses phrases à rallonge (jusqu'à 2 pages!!) et l'apparente spontanéité de son phrasé.
Ensuite j'ai trouvé des longueurs, des clichés dans les relations pseudo freudiennes parent-enfant et une vacuité dans le fond même de l'histoire, pour ma part nullement autobiographique.
Le roman m'a donc laissé quelque peu sur ma faim...
bien mais...
Critique de Poki (, Inscrite le 1 mars 2010, 50 ans) - 15 décembre 2010
Nous commençons par un chapitre d'une cinquantaine de pages nous plantant le décor: la vie, le succès, la débauche de l'écrivain le plus en vogue du moment, Bret Easton Ellis. Son monde n'est que paillettes, alcool, drogue, relations plus que superficielles notamment avec Jayne Dennis, mannequin reconvertie en actrice. Ils auront ensemble un enfant mais Bret les abandonne, cette vie rangée n'est pas faite pour lui... jusqu'au jour où il décide de se sortir de cette déchéance et retrouve une vie équilibrée ou presque auprès de Jayne qui entre-temps a eu un deuxième enfant Sarah... A la fin du premier chapitre l'auteur nous prévient de choses étranges qui sont arrivées dans sa maison... il fait planer le mystère et nous voila prisonnier du suspense... alors on ne peut faire autrement que de foncer sur le deuxième chapitre... et puis le troisième... on ne sait pas trop où l'auteur veut nous mener mais je crois qu'à la lecture de ce roman il ne faut pas se poser ce genres de questions... pourtant, malgré cela, j'ai continué à errer dans cet univers glauque...
Pour être honnête, la fin est un peu longue et assez rocambolesque, ce cher monsieur Ellis est habité je crois! J'ai lu les deux derniers chapitres en diagonale et je suis contente d'être parvenue à la fin pour pouvoir passer à autre chose... mais l'expérience a été bonne...
En conclusion: j'ai aimé le côté déjanté de cette histoire, de cet auteur même si quelques longueurs m'ont parfois ennuyée!!
Virtuose et fabriqué
Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 11 octobre 2009
J’ai lu récemment un autre bouquin sur le rapport père – fils : « Expérience » de Martin Amis. Intéressant de comparer, car aux deux auteurs on colle l’étiquette d’enfant terrible. Et les deux bouquins possèdent une forte touche autoréférentielle et postmoderne.
Le meilleur BEE
Critique de NQuint (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 52 ans) - 8 septembre 2009
Et ce cher Bret, de retour après ces années trépidantes, nous revient pour une autobiographie. Les cinquante premières pages nous relatent ces années telles qu'il les a vécues, le succès, la coke, la création, la défonce, les femmes, l'héroïne, etc etc Et là, j'ai craint le pire en voyant la débauche d'auto-complaisance sur son parcours sur le mode du "je suis tellement successful et je me défonce, c'est génial". Mais je me suis accroché. Bien m'en a pris.
Car Ellis poursuit ensuite sur le mode de l'autobiographie sur 450 autres pages qui, elles, valent le détour (et même plus). L'idée étant qu'on va basculer d'une autobiographie "plausible" à un délire et un malaise total de façon quasi-statique, sans que l'on puisse définir où est la limite.
Le début du roman voit l'écrivain (ou son double ?) en pleine tentative de se ranger en se remettant avec une ex, sa fille (de l'ex) et l'enfant qu'ils ont eu ensemble 11 ans auparavant et qu'il n'a jamais vraiment côtoyé. Ellis essaye de s'assagir, d'arrêter la coke (assez peu en fait), de devenir quelqu'un de rangé et respectable au fond de cette banlieue tranquille.
Mais cette quête va être troublée peu à peu par des événements étranges se produisant sous son propre toit. Ainsi, on va basculer peu à peu dans un mélange improbable d'autobiographie, de critique du mode de vie des banlieue américaine, de Stephen King et de l'"Exorciste". La magie est que le glissement se fait peu à peu et plonge le lecteur dans un malaise croissant tout à fait sidérant (hallucination ou réalité ?).
De ce cocktail, Ellis nous offre une mise en abime sur le thème de la communication entre les générations et notamment sur les lignées masculines (lui et son père, lui et son fils), sur le travail créatif de l'écrivain, sur le statut de la fiction, sur les limites de la fiction et du réel, sur la possibilité de mener une vie normale après avoir été au sommet, sur la dissolution de l'être au coeur des banlieurs modernes. Autant de thèmes entremêlés qui questionnent le lecteur insidemment au fil d'un récit qui n'est jamais un pensum et prend directement au tripes.
Sans aucun doute le meilleur roman de Bret Easton Ellis : à ne pas rater !
Magnifique imposture
Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 50 ans) - 3 août 2009
Ce livre indescriptible, entre l'autobiographie et le fantastique, est une formidable imposture. En effet, quoi de plus facile pour un écrivain d'écrire ce qu'il vit. Associé au talent, c'est du pain béni: raconter douze jours de sa propre vie qui tombe en déconfiture, quant on sait manier la langue, ça ne doit pas être bien compliqué. Oui mais voilà, c'est remarquablement écrit, en tous cas je suis tombé dedans en long, large et travers... pas une minute d'ennui, des débuts immersifs parsemés de relents d'alcool et de quelques lignes de coke, une suite faisant une mise au point familiale catastrophique, et une fin fantastique dans tous les sens du terme, où certaines questions resteront sans réponse mais on s'en fout, l'intérêt n'est pas là. Il réside justement dans la lente décadence de ce romancier devenu célèbre du jour au lendemain sombrant dans une déchéance pitoyable parfois assumée, parfois pas, et tentant d'y remédier en sachant pertinemment qu'il s'enfonce: c'est pathétique, étonnant, passionnant. Il en vit des choses ce Ellis: alcoolique, drogué, pessimiste, dépressif, euphorique, schizophrène, paranoïaque... L'exploit, c'est de nous le faire savoir dans ses pages sans jamais l'écrire noir sur blanc, c'est fort. Tantôt acide, tantôt amer, y'en a pour toutes les saveurs.
Je comprend parfaitement qu'on puisse ne pas aimer, cette "glauquitude" associée au paranormal burlesque (le Terby franchement...), tout pour décrocher... mais pas moi, et tant mieux, je suis marqué, dur de passer à autre chose.
Quant à la comparaison avec King... franchement absolument rien à voir. Plutôt que de vous dire qu'il s'agit d'un livre du genre fantastique, dites vous plutôt qu'il s'agit d'une histoire avec beaucoup de vrai, d'investissement personnel, de profondeur émotionnelle sur un brin de paranormal et on en recause...
Génial !
Critique de Yann35 (, Inscrit le 31 mai 2009, 48 ans) - 31 mai 2009
Bret est un génie.
Ce livre n'est pas juste une histoire de fantôme, de maison hantée et il n'y a aucun parallèle possible avec Stephen King. Il n'y a d'ailleurs aucun parallèle possible avec n'importe quel auteur que ce soit, tant Bret Easton Ellis est unique.
Bret est un génie.
Ce livre est juste magnifique et en parler est très difficile. Mais je peux comprendre que l'on n'aime pas. C'est le propre du génie de ne pas faire l'unanimité.
Ellis dans le 'park' des grands.
Critique de Louiscez (Nantes, Inscrit le 2 février 2007, 42 ans) - 7 mars 2009
Mais avec cette autofiction à mi-chemin entre Roth (pour son goût de l'introspection) et King (pour le thème et rien d'autre tant je trouve les romans de Stephen King illisibles), Ellis est pour moi devenu un réel Ecrivain (Finies la provoc' facile et les satires pataudes).
Seul bémol, la fin est un peu facile et larmoyante à souhait mais vue la qualité du reste du bouquin on lui pardonne.
Encore un très bon Easton Ellis
Critique de Martin.45 (, Inscrit le 24 janvier 2009, 33 ans) - 6 mars 2009
Pourtant, encore une fois, le style de Bret Easton Ellis est très puissant, certains passages exceptionnels. Il ne s'agit pas d'une autobiographie au sens propre car si le narrateur porte bien le nom de Bret Easton Ellis, l'auteur de Lunar Park s'est simplement inspiré de sa propre vie pour écrire ce roman.
Lunar Park est un roman très différent des autres livres du même auteur car au lieu de se contenter de décrire la misère du mode de vie américain, Bret Easton Ellis tente ici de se réconcilier avec son passé en utilisant cette histoire de maison hantée qui fait renaître ses vieux fantômes. L'humour (parfois assez cynique) et la satire sont également toujours présents.
Une réussite, et à l'origine de cette réussite, une sacrée prise de risques.
Un chef d'oeuvre oui Monsieur
Critique de Vanille Fraise (, Inscrite le 5 février 2009, 43 ans) - 5 février 2009
Ceci n'est pas un livre qui appelle une critique intellectuelle, ce livre parle directement aux tripes et à l'inconscient.
Je ne sais pas pourquoi j'ai adoré ce livre, et je m'en fous et ça c'est du génie.
BEE ne cherche pas à comprendre ses personnages (y compris le sien), il ne cherche pas non plus à les excuser, au contraire, il fait preuve d'une sévérité, d'une cruauté déconcertante envers eux: bourgeois insatisfaits ne sachant plus quoi faire de leur argent, ayant perdu tout lien avec l'essence de la vie et les choses simples, ne sachant plus quoi transmettre à leurs enfants, alors les droguant, tout comme ils sont eux-mêmes drogués, seul moyen d'échapper à l'horreur de la vacuité de leur existence de banlieusard chics, de là ressort naturellement une évidence que bien des auteurs américains ne manquent pas de décrire: les valeurs de notre société consuméristes sont à côté de la plaque et nous rendent tout simplement malheureux, BEE est un enfant malheureux, un père malheureux, un mari malheureux. Ce personnage est un enfant, il ne pense pas, ne se remet pas en cause et choisit de se droguer dès que la moindre émotion l'assaille....Mais il est rattrapé par ses démons, son passé, ses peurs les plus recluses et ce roman raconte ce rejaillissement, inévitable, de l'inconscient.
Le génie de ce livre comme celui de bien des livres de Stephen King ou de Cormac McCarthy est de parvenir à dire des choses sans les dire, les sentiments, les états d'âmes et la grande profondeur des sentiments résultent des situations et des évènements auxquels les personnages sont confrontés et non de long discours sur l'aspect psychologique des personnages.
Ces auteurs regardent le monde et non leur nombril, pour apprendre quelque-chose sur eux-mêmes(contrairement à certains auteurs français qui se veulent de la même veine...)
Ce roman fait appel à ce qui constitue la moelle de l'homme, au dénominateur commun.
BEE est un génie, vivement le prochain.
Un sacré risque
Critique de Granada (Bruxelles, Inscrit le 26 avril 2008, 60 ans) - 16 mai 2008
Après le glauque un peu facile de Moins que Zéro, la plongée trash yuppie d'Américan Psycho et le plantage complet de Glamorama, il réussit ici un tour de force. Faire revenir le Patrick Bateman d'American Psycho ne manque pas de culot. Et c'était aussi un sacré risque !
Tout comme le fait de se mettre lui-même en jeu dans le livre avec cet incroyable jeu de miroir entre le BEE auteur de Lunar Park et le BEE personnage de Lunar Park.
Si tout n'est pas réussi (les peluches qui se transforment en monstres font un peu grand guignol), le roman avance à un bon rythme, impossible de le lâcher, et BEE montre ici qu'il peut être un vrai écrivain, capable de jouer sur plusieurs niveaux de récits qui s'entremêlent.
Curieux de voir la suite des oeuvres de BEE. Après ça, que faire ?
Mouais
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 27 mars 2008
Bret Easton Ellis, dont je suis un grand fan, m'a vraiment déçu ici. Ce n'est pas mal écrit (loin de là), on y trouve des passages très intéressants, mais dans l'ensemble, et surtout à cause de cette fin idiote, ça sonne creux. Le moins bon des livres de BEE.
Non mais je rêve !
Critique de Asgard (Liège, Inscrit le 14 juillet 2005, 46 ans) - 27 mars 2008
Prenons l'histoire : une histoire de fantômes (hou!), de revenants (brrrr), de peluches qui deviennent vivantes (ah!ah!ah!, ben oui, mais c'est censé faire peur)... Il y a pourtant pas mal de bonnes idées, mais n'est pas Stephen King qui veut.
Maintenant, le style : ou plutôt, l'absence totale de style de BEE. Ou donc voyez-vous le moindre talent littéraire dans ce livre ? C'est creux, c'est plat, c'est vide ! Et c'est là le plus grand défaut du livre. Si, BEE est bon - et même très bon - quand il s'agit de décrire une scène de carnage (enfin un peu d'émotion !), pour le reste qu'on ne me dise pas qu'il s'agit d'un grand écrivain, par pitié.
D'où viennent donc toutes ces louanges, d'autant plus de certains lecteurs appréciant la bonne littérature ? Vraiment, sur ce coup, je suis largué !
Quand Ellis se prend pour King
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 28 novembre 2007
Dans ce roman-ci, l’introduction pouvait présager une fois de plus d’un excellent roman de mœurs, mais malheureusement, cela tourne vite à une description à la King d’un lent basculement du réel vers l’irréel. Ellis, le vrai, est hanté par le fantôme de son père qui veut le prévenir et le protéger contre le fantôme de Patrick Bateman, le tueur d’American Psycho revenu demander des comptes. Et… Et bien si je veux lire ce genre de livre, je prends un King qui est quand même bien meilleur dans ce genre !
Cela dit, il y a une autre manière de voir les choses : de la même façon qu’American Psycho était une allégorie de la violence physique et verbale qu’Ellis avait subie de la part de son père, on peut voir ce roman-ci comme une mise à plat, comme un règlement de comptes avec les fantômes de Noël : son père est le passé, Bateman est le présent (puisque c’est encore et toujours grâce à lui qu’Ellis est au top des auteurs américains) et son fils Robby est le futur puisqu’Ellis est toujours sans enfant à ce jour. Et on assiste alors plus à une « mid-life crisis » d’un auteur qui ne sait pas où se situer par rapport à ses succès et à ses échecs… mais c’est une lecture entre les lignes !
Cela dit, la lecture au premier degré laisse malgré tout sur sa faim ! Et c’est d’autant plus dommage que quand Ellis « repasse en mode normal », c’est-à-dire quand il fait ce qu’il fait le mieux : décrire les fêtes, les déchéances et les plaisirs immédiats… bon sang !, qu’est-ce que c’est bien écrit !
Qu'ajouter de plus ?
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 7 novembre 2007
Dans le premier chapitre, on se demande si l'on a bien compris le sujet du livre, puisque l'on se trouve face à une autobiographie (réelle ou inventée ?...).
Puis l'histoire commence, et le héros en est l'auteur lui-même. Et l'on ne sait jamais comment classer ce roman: thriller, fantastique, policier, délire paranoïaque. Sans doute tout cela à la fois. Car notre homme est alcoolique et drogué en permanence, et il est le seul à croire à la réalité de ce qui lui arrive. Quant au lecteur, il hésite entre le suivre dans son délire et le prendre pour un malade.
C'est grand, c'est passionnant à lire... on ne peut le lâcher.
Je mets la note maximale... ce qui est très rare.
La tête dans la lune
Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 47 ans) - 28 octobre 2007
Ce livre est totalement différent de tous ceux que j'ai pu lire de lui. Il est énorme.
Quelle est la part de réalité de sa vie? BEE se livre sans retenue et nous transporte dans sa tête névrosée et engourdie par les drogues et l'alcool.
Quel genre nouveau!!
J'ai adoré.
Je n'ai pas besoin de vous en expliquer plus, courez acheter Lunar Park, cela en vaut vraiment le coup.
Un bon moment
Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 49 ans) - 24 septembre 2007
J'ai lu American Psycho, vu le film du même nom ainsi que le film "les lois de l'attraction".
Quand on voit les pavés que sont A.P. et Glamorama par exemple, ce livre-ci est bien différent.
Il mélange les genres et je dirai qu'il s'agit plutôt d'une série de nouvelles, toute reliées les unes aux autres par le même fil conducteur, son héros et auteur tout à la fois.
J'ai beaucoup ri, j'ai été mal à l'aise, certains passages font même penser à du King !!!
Alors oui, je peux comprendre que certains trouvent ce style maladroit. Mais le livre nous envoie au coeur des univers d'Ellis, face à ses démons. Sa vie et son oeuvre sont comme filmées de l'intérieur mais imaginez le camé-raman (humour!) sous ecsta avalés à l'aide une bouteille de whisky et vous comprenez mieux le concept.
Pour finir, je dirais que ce livre ne jure ni ne s'harmonise avec le reste de son oeuvre. Il est "autre". Il peut être lu comme 1er bouquin d'Ellis, mais ne donne pas pour autant un avant goût des autres livres.
En tous cas, je le recommande vivement !
Un ramassis de clichés
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 2 mai 2006
Chapeau Monsieur Ellis !
Critique de Guicard (, Inscrit le 26 avril 2006, 39 ans) - 30 avril 2006
Après les 50 premières pages, on a déjà tout pardonné à Ellis, et en particulier Glamorama. On souffre avec lui, on veut qu'il s'en sorte.
Puis on retrouve tout ce qui a fait qu'on aime Ellis : la folie, le style, la drogue, les références musicales, la Débauche. Puis Brett veut se calmer, mais pas sa folie. Il doit encore apprendre, devenir adulte (à 45 ans...) Unbe folie qui finit par gagner le lecteur à son tour, on ne veut plus lacher le bouquin, c'est pas parce que le chapitre vient de finir qu'on va s'arreter, mais quelle est la suite, OK, j'ai des frissons, voire je tremble, mais QU'EST CE QUI SE PASSE APRES ???
On sort de ce livre perdu. On ne sait pas où aller parce qu'on ne sait plus où on est.
Le plus beau, le plus triste, le plus bizarre, fantastique et pourtant "réaliste" de tous les bouquins de Bret Easton Ellis.
mea culpa
Critique de Zalem (angers, Inscrit le 16 mai 2004, 45 ans) - 12 avril 2006
Mais glammorama m'avait laissé dans les méandres mal maitrisés de l'histoire et j'en voulais a BEE, d'autant plus que je lisais partout qu'il était le meilleur écrivain contemporain US, ce contre quoi je m'insurgeais avec force, en beuglant : "Et Selby Jr merde !!!"
Puis vint Lunar park, et avec lui la nécessité de faire mon mea culpa. C'est tout simplement l'un des meilleurs romans que j'ai jamais lu, probablement parce qu'il emprunte beaucoup à la vie réelle de l'auteur, confère son autocritique en introduction du livre, et que cela lui donne une force impressionnante.
Comme quoi la valeur peut parfois attendre le nombre des années. Je suis juste intrigué par le prochain, comment pourra t-il faire mieux ?
Un parodie d'un roman improbable et Roth & King
Critique de Bidoulet (, Inscrit le 18 octobre 2005, 56 ans) - 31 mars 2006
Déçu, simplement déçu de n'avoir pas été séduit.
Crise à l'américaine
Critique de Gil-luc (, Inscrit le 16 décembre 2005, 73 ans) - 20 mars 2006
C’est haletant qu’on parcourt les dernières pages, et puis un grand calme se fait, un dénouement de toutes les contractions qui ont torturé Bret Easton Ellis et son lecteur, un soulagement. Certes on est loin d’avoir toutes les clefs de l’histoire, mais au moins les causes de ce grand désordre semblant à présent identifiées, il sera sans doute possible de repartir (comme de la surface lunaire, surface désertifiée, brûlée, mais aussi symbole d’évasion ?), puisqu’on ne refait pas le passé, qu’il nous faut l’accepter, vivre avec. Cependant, si l’auteur a pu vivre ou survivre jusqu’ici à ses remords, ses regrets, le peu d’estime de lui-même, au monde, au mépris du monde, c’est en grande partie grâce à l’absorption régulière, continuelle de drogues (alcool, cocaïne, shit) et antidépresseurs divers et variés (Xanax, Klonopin,..), (j’ai pensé à un moment au fameux livre de Jean-Jacques Brochier, Un cauchemar, dont on se demande à un moment si Lunar Park n’est pas un remake à la sauce américaine, avec toutes les amplifications et les emphases spectaculaires - il est probable que les droits pour une adaptation au cinéma soient déjà négociés), puis on le quitte alors qu’il prend quotidiennement de l’héroïne : on n’est pas encore sorti d’affaire.
La génération X et ses enfants
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 20 mars 2006
Son récit débute par la suite, mélangeant la fiction et le réel de manière si habile que l’on n’en discerne plus la démarcation. À travers l’exploration de ses démons, via des phénomènes étranges dans sa vie, par exemple l’apparition de personnages de ses romans, Ellis nous plonge au cœur de la famille américaine moderne, névrosée, disloquée et creuse. Tout comme Coupland, il est avant tout un grand observateur de sa culture, et il en souligne les aberrations.
Ce n’est pas du grand style, ni de la prose ciselée. On ne sait pas trop sur quel pied danser tout au long des fabulations intrigantes du narrateur. C’est ce qui nous garde en haleine. La réussite de ce livre est de ressasser des thèmes vieux comme la lune mais de façon originale.
Louangé en France, détesté par la critique américaine. À vous de décider.
je suis dans un sale état
Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 2 mars 2006
Tout au long de ma lecture, j'ai dû me fermer la gueule pour ne rien dévoiler à mes amis. Je n'ai jamais fait ça. Et maintenant qu'il est terminé le livre, je ne peux pas plus en parler et pire que tout, je ne sais pas quoi lire maintenant. Ça ne m'est jamais arrivé.
Je suis dans un sale état.
Somptueux pardon
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 1 mars 2006
Bret easton Ellis consacre d'abord environ 40 pages à l'explication de la genèse de ses bouquins, l'accession progressive à la gloire, la toxicomanie et la rencontre avec Jayne Dennis, mannequin célèbre des années 80.
Enfin Lunar Park commence....Bret et Jayne s'installent à Elsinore Lane avec Sarah (fille de Jayne) et Robby leur fils commun.
Bientôt l'encéphalogramme plat du 340 Elsinore Lane va devenir le théâtre vivant d'un écrivain qui a tout mais a qui il a toujours manqué l'essentiel, un père aimant.
Dans Lunar Park il y a donc un jardin d'où surgit le fantôme de Robert Ellis qui semble venir murmurer à l'oreille de Bret que non, rien ne se finit jamais vraiment, que l'amour doit toujours avoir une seconde chance.
Dans Lunar Park il y a une maison située au 340 Elsinore Lane qui s'effrite, qui semble se transformer pour devenir le foyer de Shermann Oaks où vivaient les Ellis avec leur enfants. La maison était belle, le quartier aisé mais le vent du pacifique soufflait fort et le père avait l'alcool mauvais.
Dans Lunar Park, il y a la peluche (Terby) de Sarah qui devient vivante et incarne la face sombre de Bret. Terby est là, récurrente, pour rappeler à Bret le bordel qu'a été sa vie jusqu'ici, elle est là pour ramener Bret à sa conscience.
Dans Lunar Park, il y a un détective nommé Donald Kimball (tiens tiens?) qui informe Bret qu'un cinglé habillé en Patrick Bateman reproduit le scénario d'American Psycho. On y trouve aussi un peu de dope parce que ça fait beaucoup pour un seul homme tout ça; Quand la réalité de l'écrivain fait face à la fiction réincarnée les promesses d'un Bret clean s'effacent.
Dans Lunar Park, il y a Clayton un étudiant lettré qui se balade dans une Mercedes 450 SL et qui crache à la figure de Bret le jeune homme qu'il a été, qui lui rappelle son devoir de mémoire.
Dans Lunar Park il y a des enfants qui disparaissent..... comme ça sans dire pourquoi. Sans doute n'ont-ils pas leur place dans les mauvais romans de famille ou les albums photos jaunis.
Dans Lunar Park, il y a de l'amour, non pas celui d'American Psycho mais le véritable, accouché dans la douleur et l'incertitude. Bret n'a pas aimé naturellement son fils Robby mais il ne veut pas reproduire ce que son père lui a fait subir: l'alcool, l'égocentrisme, la violence. Même si l'amour filial n'est pas naturel chez Bret, il va faire l'effort d'aimer ce fils qui lui renvoie son image.
Enfin et ce n'est pas le moindre des efforts, dans Lunar Park il y a la promesse d'un pardon jamais accordé jusqu'ici, l'espoir d'un homme désireux de passer l'éponge et de tourner les pages d'un autre livre....
Le cerveau hanté de Brett
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 27 février 2006
Roman mêlant aussi adroitement le réel et la fiction. Le héros Brett (l'auteur lui-même qui joue son propre rôle), après avoir mené une vie très "sex,drugs and rock & roll, accepte de mener une vie bourgeoise et plus tranquille avec femme et enfants. Mais les vieux démons resurgissent, la drogue et l'alcool repassent les plats et l'image proprette qu'il veut donner de lui se fendille. Histoire d'un homme, éternel adolescent, qui a du mal à prendre ses responsabilités de père et d'époux. Histoire d'un homme qui a du mal avec ce qu'implique la normalité et son cortège de concessions.
Roman fantastique et angoissant encore avec cette maison hantée progressivement par de vieux démons démoniaques. Métaphore du cerveau d'un auteur hanté par son enfance et par les monstres qu'il a créés, d'un auteur qui se confond progressivement avec ses créatures. Dans cette partie, l'écrivain arrive à radiographier avec précision ses propres cauchemars.
Brett Easton Ellis dresse aussi un portrait critique de ce que deviennent, sans même s'en rendre compte, les Etats-Unis. Il grossit le trait certes, mais pour mieux donner à voir le réel : des enfants drogués aux médicaments pour mieux dormir, être performant, rester tranquilles; des écoles transformées pratiquement en pénitencier ultra protégé; le culte de la réussite à tous prix,….
Inutile donc de préciser que j'ai apprécié Lunar Park qui est sans doute le livre le plus réussi de Brett Easton Ellis mais aussi l'un des livres les plus angoissants que j'ai lu.
Lunar place
Critique de Jonkind (saint etienne, Inscrit le 4 décembre 2005, 51 ans) - 10 février 2006
Enfin bon tout ça pour dire que c'était pas ce à quoi je m'attendais ! Mais quand on entend tout ce qui se dit sur le bonhomme, sait-on vraiment à quoi s'attendre ?
C'est vraiment très bien écrit on a l'impression d'être dans l'histoire, d'assister aux scènes et dialogues et rien que ça c'est agréable !
C'est un mélange polar horreur, psychologique, qui n'est pas mon genre... Mais bon, c'est quand même à conseiller, même si je ne suis pas sur d'avoir tout compris ou que tout s'emboîte, drogué que j'ai été par les vapeurs dégagées par l'auteur.
Bon je retourne me jeter une vodka pour avaler mon prozac ! Ce bouqin a réveillé mes angoisses. ..
Un livre très passionnant à lire et bien écrit
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 31 janvier 2006
Il m’a aussi effrayé, ce livre !… Ce serait cela la réalité américaine ?… Avoir peur de tout et de n’importe quoi et constamment ?… Être devenu totalement incapable d’élevé un enfant ? Bourrer ces mêmes enfants de tous les médicaments possibles et imaginables ?… Et cela, tout simplement, parce que l’on ne sait plus, l’on n’a plus le temps, de savoir ce qu’est un enfant ?…
« L’été a passé à s’habituer à la vaste gamme de médicaments qui étaient administrés aux enfants (stimulants, stabilisateurs d’humeur, antidépresseur Lexapro, Adderall pour l’hyperactivité et le déficit d’attention, et divers anticonvulsifs et antipsychotiques qui avaient été prescrits) » et un peu plus loin : « Il y avait des enfants au bord de l’évanouissement à cause de la pression subie en cours élémentaire et qui suivaient des thérapies parallèles… »
Complètements jetés ces Américains et, pour couronner le tout, ils n’imaginent pas un instant d’élever leurs enfants à l’instinct et chacun a son livre qui explique comment faire !…
Oui, le fils de Bret, Roby, est tout aussi bien campé que son père qui ne sait vraiment pas comment faire pour l’aborder.
Mais qu’est ce que j’ai pu vibrer avec le Terby, cette peluche d’enfant qui se transforme en un animal d’une férocité démentielle et l’autre monstre qui bouffe les portes et souffle comme un bœuf !
L’écriture de ce livre est véritablement superbe et le côté extraordinaire de toute cette situation est très bien rendu. L’idée est bonne aussi d’avoir créé le personnage de « l’écrivain » car il permet à Bret de donner une autre vue de ce qu’il pense lui-même.
Qu’un assassin inconnu suive le schéma des meurtres décrits dans « American psycho » n’est pas étonnant et contribuerait plutôt à donner une touche de crédibilité au tout. Et Bret Easton Ellis de se poser la question de la responsabilité de l’écrivain. Quand j’ai lu ce livre, à l’époque, je me demandais déjà comment il n’y avait pas pensé !
Bref, ici, il ne fait de mal à personne et n’a fait qu’ajouter une crainte de plus à ces chers Américains qui ne semblent pourtant pas en avoir besoin.
Un très bon livre par un auteur que je qualifierais de « naturaliste » tant il s’occupe de décrire une certaine couche de la société américaine de son époque.
Jubilatoire
Critique de Zondine (, Inscrite le 24 septembre 2005, 56 ans) - 24 janvier 2006
Entre deux vapeurs alcoolisées
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 14 janvier 2006
] C'est difficile de toucher le fond quand vous gagnez 3 millions de dollars par an. [
Il s'est marié, et vit depuis 3 mois dans une banlieue huppée des Etats-Unis, avec épouse et enfants. Robby, 11 ans, est son fils, mais il ne l'a jamais connu. Et Sarah, 4 ans, est la fille de sa femme. Il travaille à un nouveau roman et donne un cours de technique d'écriture dans une petite université une fois par semaine. Il consulte même divers thérapeutes censés le cadrer sur les rails de la normalité qu'il appelle de ses vœux. Mais tout ça n'est pas lui, et très vite les sirènes de ses addictions reprennent leur chant. Sa vie n'est qu'une succession de faux-semblants qu'il a bien du mal à assurer. C'est alors que....
Qu'il vous faut lire le roman ! Le moment où ça dérape est absolument impossible à éventer, c'est un tout qu'il faut découvrir lentement, et par soi-même.
Il me manque sûrement des clefs pour appréhender Bret Easton Ellis. Il est indéniable qu'il y a un réel talent d'écriture et de construction dans ce roman, des petits clins d'œil du côté de Somoza ou King. Son œuvre antérieure, largement évoquée tout au long du livre, m'a aussi sans doute manquée pour réaliser à quel point il revenait aux sources.
] Explorer ce genre de violence avait été "intéressant" et "excitant" et tout était "métaphorique" de toute façon - du moins pour moi à ce moment de ma vie, quand j'étais jeune et furieux et que je n'avais pas pris conscience de ma propre mortalité, à une époque où la douleur physique et la souffrance réelle n'avaient pas le moindre sens pour moi. J'étais dans la "transgression" et le livre était surtout consacré au "style" [
Mais certaines scènes m'ont gênée par leur sentimentalisme débridé, sans que je puisse discerner avec certitude s'il fallait les prendre au 1er ou au second degré. Et la toute fin m'a carrément déçue, la partie "vif du sujet" me semblant quand même vraiment trop "grosse".
Je suis donc mitigée face à ce roman dont j'attendais beaucoup et qui a été élu meilleur livre de l'année 2005 par le magazine Lire.
Par contre j'ai bien envie quand même de lire le reste de la production de Mister Ellis.
Réalité ou fiction ?
Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 9 janvier 2006
Ellis nous plonge dans une fiction palpitante et nous promène entre cette fiction et une étrange réalité.
Une biographie-fiction où l'on ne sait plus ce qui est réel ou romancé.
La description de la relation père — fils est criante de vérité et de justesse.
Il faudrait lire Lunar park avant tous les autres livres de Ellis, il permet de mieux comprendre l'écrivain et son oeuvre.
La seule chose que je regrette c'est de l'avoir lu fin 2005, je vais rester jusque fin 2006 avec le souvenir d'un excellent livre qu'il sera difficile d'oublier et de remplacer avant un bon moment :-)
En chair ou en os
Critique de Lescapricesdenicolas (, Inscrit le 2 décembre 2005, 41 ans) - 2 décembre 2005
Palpitant, énergique, d'une fluidité remarquable.
J'ai terminé le livre hier soir, jeudi 1er décembre et je pense qu'avant de le passer à quiconque, je vais le relire.
Rapidement pitch et avis, car il faudrait en parler de ce livre, tellement il excite et "hypercaptive".
Après une cinquantaine de pages consacrées à ce qui semble être une réelle autobiographie, Ellis rentre dans la fiction. Il fait de sa personne un personnage principal, Bret, quittant New York, l'alcool, la défonce, la drague et le sexe pour s'installer en "honnête homme et bon père de famille" dans une grande demeure du comté du Midland -lointaine banlieue bourgeoise- où il devient mari et père de deux enfants. Mais Ellis, personnage névrosé, hanté et mal l'aise, se retrouve soudainement poursuivi par les personnages fictionnels qu'il a lui même créés dans ses écrits précédents, de ses premiers romans, à American Psycho, jusqu'à l'enfance.
En chair ou en os.
Le livre bascule dans une histoire aux allures de thriller fantastique, sur fond de critiques acerbes de la société américaine post 11 septembre. Une Amérique effrayée qui panique, dont les enfants bourrés de médicaments vont dans des écoles ultra sécurisées, où les gens friqués friment et où les autres n'existent pas vraiment.
La panique qui gagne l'écrivain nous prend à la gorge et ne nous lâchera qu'une fois le livre refermé... -pas si sûr.
Ellis l'écrivain rock n'roll et déjanté confirme son statut de grand écrivain contemporain, porteur d'une énergie époustouflante, et nous livre ici -selon moi- son meilleur livre.
Forums: Lunar Park
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Lunar Park".