Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre de Robin Cook (GB), Derek Raymond

Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre de Robin Cook (GB), Derek Raymond
( A State of Denmark)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Antsirabé, le 31 octobre 2005 (pamiers, Inscrit le 4 février 2005, 52 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 274ème position).
Visites : 5 348  (depuis Novembre 2007)

Sarkosyland...

Richard Watt, journaliste anglais, engagé s’exile dans un petit village Italien, accroché à la caillasse. Il fuit le régime totalitaire d’un fou… L’Angleterre sombre dans la nuit sombre du fascisme, ce qui permet à l’auteur de nous décrire la vie que pourrait être un pays voué à une dictature… Mais on n’arrive à aucun moment à être passionné par un récit raconté à la première personne. On n’adhère à aucun moment à cette vie qui se confie… l’histoire d’une descente aux enfers, la perte de la femme qu’il aime, sa déportation, tout ça, qui pourrait remplir un bon livre, n’arrive qu’à faire croire à un déballage sans intérêt, puisque le style est inexistant. Un livre écrit au dictaphone… Pour la plage et encore, on peut se passer de perdre son temps…

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Moi, j'ai frissonné et adoré...

9 étoiles

Critique de D-503 (, Inscrit le 5 octobre 2011, 45 ans) - 5 octobre 2011

Certains livres ne se referment jamais.
Mon bouquin de Robin Cook peut disparaître dans le bordel de ma chambre ou être brûlé par la milice de Montag, peu m'importe ; il fait partie de mes "livres-fantômes", ceux que je peux lire une seule et unique fois mais auxquels je crois pour toujours. Ce sont des appuis, des références. Ceux dont je peux parler avec une mauvaise foi des plus insoupçonnables. Des milliers de mots qui résonnent comme Poison Heart des Ramones, avec un entêtement maladif. Paru pour la première fois en langue française en 2003, ce livre originellement publié en 1970, fait partie de ces livres dits dystopiques que j'affectionne. Richard Watt a fui l'Angleterre pour l'Italie. Voilà cinq années qu'il vit avec sa compagne Magda à Roccamarittima travaillant dur la terre qu'ils ont acquise. Nouvelle vie pour cet ancien journaliste politique anglais devenu vigneron. L'Angleterre, sous l'impulsion du Nouvel Elan , est devenue une dictature. Sous couvert d'oripeaux socialistes et démocratiques, Jobling, son leader, n'a pas de limites : suppressions des libertés individuelles, délations, mainmise sur les médias, chasses aux opposants. Fervent contestataire du dictateur/démocrate, Watt n'a pas d'autres solutions que de fuir cette Angleterre qui se délite à vue d'oeil. Il craint les représailles mais profite de sa nouvelle vie sous le soleil Toscan. Malheureusement Jobling le traque... Oeuvre d'une noirceur incroyable, dans la droite lignée du 1984 de George Orwell, ce roman d'anticipation décrit la peur et le courage d'un homme profondément attaché à la liberté et à ses convictions. Le destin tragique de Watt, que la machine dictatoriale va petit à petit broyer, fait froid dans le dos tant la construction dramatique de Cook est implacable. Watt rejoint, entre autres, Winston Smith, "héros" de 1984 , et D-503, un homme du futur de Nous Autres de Zamiatine, au triste panthéon des martyrs de l'état totalitaire. Un livre froid, beau, effroyablement réaliste qui sous-tend quelques questionnements personnels : l'engagement politique, au-delà du simple vote - et jusqu'à quel prix ? - , l'exil, la déportation, la solitude, la perte de ce qui nous est cher. Un roman visionnaire dans le contexte actuel. Il n'y a qu'à changer le nom du pays à la fin du titre...

Critique parue dans Freak Out! 2, journal Lyonnais

Lendemains qui chantent ???

9 étoiles

Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 29 septembre 2011

J’ai bien envie de rendre justice à ce livre, les deux critiques ici exposées me semblant un peu trop limitées à mon goût.
Richard Watt était journaliste, un journaliste honnête et droit, courageux aussi puisqu’il avait osé s’opposer ouvertement à Monsieur Jobbling, leader socialiste qui montait. Et voilà que Jobbling devient Premier Ministre, et Richard de se retrouver au chômage. Un de ses amis et ancien employeur lui conseille de prendre du recul et de quitter l’Angleterre pendant quelques temps, histoire de se faire oublier. Richard et Magda, sa compagne, émigrent donc en Italie. Ils deviennent viticulteurs à Roccamaritima en Toscane. Cinq ans passent, Jobling, en fin de mandat, annule les élections et prend le pouvoir après avoir dissous le parlement. Il instaure en Angleterre le Nouvel Elan. Je dis bien l’Angleterre et pas le Royaume-Uni car Ecosse et Pays de Galles ont pris leur indépendance. La vieille Albion est désormais un pays isolé du reste du monde…
Riccardo suit tout ça de loin, plus occupé par ses cultures que par la politique, même si bien sûr de temps en temps il évoque les événements avec ses voisins à la trattoria du village. Il s’est bien intégré, il fait partie du paysage et l’idée de rentrer un jour au pays ne l’effleure même pas. Mais Jobbling a la mémoire longue, il n’a pas oublié ce petit journaleux qui l’a humilié à la télévision quelques années auparavant et Richard « Riccardo » va apprendre à ses dépens ce qu’il en coûte de s’en prendre à un dictateur…
Ce livre de Robin Cook ( alias Derek Raymond dans les pays anglo-saxons pour ne pas le confondre avec l’auteur américain homonyme) a été publié en 1970. Autre époque, bien sûr, autre vision du monde, nous sommes en pleine guerre froide avec un « bloc » à l’Est impénétrable et fantasmatique, la moitié de l’Europe vit encore sous des régimes dictatoriaux (Grèce des Colonels, Franco en Espagne, Salazar au Portugal), les USA sont enlisés dans le bourbier vietnamien, le Proche-Orient est une pétaudière permanente, … C’est de tout cela que s’inspire l’auteur pour nous décrire l’Angleterre du Nouvel Elan. On ne peut s’empêcher de penser à 1984 ou à Fahrenheit 451 dans la description de ce régime on ne peut plus autoritaire. Le roman se subdivise en deux partie. La première moitié se déroule en Italie, le narrateur y ressasse son passé, comment il a vu monter le fascisme en Angleterre, comment il a tiré mollement le signal d’alarme sans trop de résultat et comment il… ne voit pas venir la suite ! La seconde partie raconte son extradition en en Angleterre et son internement dans un camp de rééducation mais…chut, je n’en dis pas plus.
Livre passionnant, prenant, écrit à la première personne ce qui moi ne me dérange pas du tout. C’est terriblement d’actualité malgré qu’écrit il y plus de 40 ans car on se dit que ce genre de régime peut revenir à tout moment ( les événements actuels en Syrie par exemple ne sont pas loin de ce qu’évoque ce roman). Donc oui, un max d’étoile et une chaude recommandation !

déportation oui mais avec style !

10 étoiles

Critique de Julius (, Inscrit le 24 novembre 2004, 51 ans) - 6 janvier 2007

Dans Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre, il y a une vérité que je n'oublierai jamais dans les moments difficiles, à savoir qu'il y a quelque chose de pourri chez ceux qui obéissent aux ordres ... aux consignes ...
Merci Monsieur Cook d'avoir montré une nouvelle fois cette pourriture, j'en avais marre des culs et des nichons sur ma serviette de plage, ton livre m'a fait du bien.

ah au fait il y a 2 types de déportation : celles qui ont du style et celles qui n'en ont pas !

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