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La mer se souvient…
La mer se souvient qu’elle enrageait d’écume un après-midi de juillet au cours duquel avait éclaté l’orage… Subit, soudain, surprenant orage qui avait désorienté l’espace de quelques secondes les estivants cuits à point par l’astre flamboyant. D’abord le vent monte, monte, chacun se doit de retenir précipitamment tout qui n’est pas capable de résister à son souffle puissant : les journaux nonchalamment déposés sur les serviettes de bain, les seaux en plastique, trop légers s’ils ne sont pas emplis de sable, le sable lui-même s’insinue dans tous les orifices, obligeant chacun à tousser, cracher à qui mieux mieux… Tous tentent de rassembler en triple, que dis-je, en quadruple vitesse, chaises longues, parasols, serviettes, crèmes solaires, jeux d’enfants, magazines, romans dont les pages claquent sous l’action du vent bien(mal)faiteur… Très vite quelques grosses gouttes éclatent çà et là, laissant dans le sable chaud la trace d’un petit cratère, gouttes aussitôt avalées par le sable goulu… Les gouttes bientôt se multiplient, se démultiplient, se marient, deviennent armée partant à la chasse de ceux qui n’auraient décidément pas compris que désormais l’heure est à la retraite… Elles assaillent à leur tour ces assaillants de la plage, la vengeant de ces hôtes parfois indésirables et imposants. La mer se souvient que la plage s’est retrouvée déserte alors que l’eau du ciel se mêlait amoureusement à elle… La mer se souvient que nul n’a plus osé troubler cette communion des eaux… Nul ? Pas tout à fait. Un couple continuait à se promener sur la plage, paraissant insensible au vent, à la pluie, aux éclairs qui maintenant zébraient le ciel. Un havre de bien-être sans nul doute, si fort que rien n’avait réussi à le chasser. Ils semblaient se rire des éléments et lorsque je les regardai passer depuis l’appartement où je lisais, je vis qu’ils souriaient, trempés de ce que, j’imagine, l’on appelle le bonheur. La mer s’en souvient…
La mer se souvient qu’elle enrageait d’écume un après-midi de juillet au cours duquel avait éclaté l’orage… Subit, soudain, surprenant orage qui avait désorienté l’espace de quelques secondes les estivants cuits à point par l’astre flamboyant. D’abord le vent monte, monte, chacun se doit de retenir précipitamment tout qui n’est pas capable de résister à son souffle puissant : les journaux nonchalamment déposés sur les serviettes de bain, les seaux en plastique, trop légers s’ils ne sont pas emplis de sable, le sable lui-même s’insinue dans tous les orifices, obligeant chacun à tousser, cracher à qui mieux mieux… Tous tentent de rassembler en triple, que dis-je, en quadruple vitesse, chaises longues, parasols, serviettes, crèmes solaires, jeux d’enfants, magazines, romans dont les pages claquent sous l’action du vent bien(mal)faiteur… Très vite quelques grosses gouttes éclatent çà et là, laissant dans le sable chaud la trace d’un petit cratère, gouttes aussitôt avalées par le sable goulu… Les gouttes bientôt se multiplient, se démultiplient, se marient, deviennent armée partant à la chasse de ceux qui n’auraient décidément pas compris que désormais l’heure est à la retraite… Elles assaillent à leur tour ces assaillants de la plage, la vengeant de ces hôtes parfois indésirables et imposants. La mer se souvient que la plage s’est retrouvée déserte alors que l’eau du ciel se mêlait amoureusement à elle… La mer se souvient que nul n’a plus osé troubler cette communion des eaux… Nul ? Pas tout à fait. Un couple continuait à se promener sur la plage, paraissant insensible au vent, à la pluie, aux éclairs qui maintenant zébraient le ciel. Un havre de bien-être sans nul doute, si fort que rien n’avait réussi à le chasser. Ils semblaient se rire des éléments et lorsque je les regardai passer depuis l’appartement où je lisais, je vis qu’ils souriaient, trempés de ce que, j’imagine, l’on appelle le bonheur. La mer s’en souvient…
C'est un beau texte Paikanne, une douce mélancolie s'en dégage…
la communion des eaux, c'est mon image préférée
Beau texte en effet, et qui nous rappelle opportunément l'humilité que nous nous devons d'avoir face à Mother Nature. Et c'est vrai qu'en cette période estivale, les plages sont une preuve flagrante du mépris dans lequel nous tenons cette fameuse Mother!
J'ai noté par ailleurs que tu faisais preuve d'une modestie excessive, ou du moins je veux le penser. Tu écris (de mémoire) ; "...trempés de ce que, j'imagine, l'on appelle le bonheur ..."
Comment ça j'imagine? Evidemment c'est ça le bonheur! Et ne me dit pas que tu ne l'as jamais connu s'il te plait.
J'ai noté par ailleurs que tu faisais preuve d'une modestie excessive, ou du moins je veux le penser. Tu écris (de mémoire) ; "...trempés de ce que, j'imagine, l'on appelle le bonheur ..."
Comment ça j'imagine? Evidemment c'est ça le bonheur! Et ne me dit pas que tu ne l'as jamais connu s'il te plait.
Comment ça j'imagine? Evidemment c'est ça le bonheur! Et ne me dit pas que tu ne l'as jamais connu s'il te plait.
Je voulais faire en sorte que l'on ressente effectivement que le narrateur semblait n'avoir jamais connu ça mais le narrateur... c'est le narrateur...
Une petite remontée de temps en temps, en période de vaches maigres, pourquoi pas ?
Paikanne, qui intervenait aux temps préhistoriques de Vos Ecrits. Qui semble avoir disparu. Mais son texte est toujours là.
Paikanne, qui intervenait aux temps préhistoriques de Vos Ecrits. Qui semble avoir disparu. Mais son texte est toujours là.
Les paroles s'envolent, les écrits restent...
Et la mer n'oublie pas le bonheur d'un couple amoureux! Amoureux l'un de l'autre et de la nature qui se déchaine.
C'est bien de faire ressortir de l'oubli des textes aussi beaux.
Et la mer n'oublie pas le bonheur d'un couple amoureux! Amoureux l'un de l'autre et de la nature qui se déchaine.
C'est bien de faire ressortir de l'oubli des textes aussi beaux.
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