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Il peut être intéressant de lire "Intelligence avec l'ennemi : Le procès Brasillach" de Alice Kaplan.
L'ouvrage est disponible au format poche chez Folio, n°3908 (ISBN 2-070-30114-1). Un ouvrage à lire et à relire pour tenter de mieux comprendre l'affaire Brasillach et trouver un semblant de réponse aux questions "Peut-on exécuter quelqu'un parce que ses pensées sont jugées mauvaises ? Où s'arrête la liberté d'expression dans le libre arbitre de l'écrivain ?".
Un dossier complexe qui ne laisse pas indifférent. Brasillach était un sale type, certes, mais avant de le juger, j'ai eu besoin de comprendre pourquoi.
L'ouvrage est disponible au format poche chez Folio, n°3908 (ISBN 2-070-30114-1). Un ouvrage à lire et à relire pour tenter de mieux comprendre l'affaire Brasillach et trouver un semblant de réponse aux questions "Peut-on exécuter quelqu'un parce que ses pensées sont jugées mauvaises ? Où s'arrête la liberté d'expression dans le libre arbitre de l'écrivain ?".
Un dossier complexe qui ne laisse pas indifférent. Brasillach était un sale type, certes, mais avant de le juger, j'ai eu besoin de comprendre pourquoi.
Je rappelle à propos de Brasillach qu'il a écrit avec Bardèche une extraordinaire "Histoire du cinéma" qui est une référence ; on peut toujours le lire aujourd'hui, car ses critiques sont passionnantes, justes, et les films qu'il y défendaient parfois contre vents et marées se sont révélés effectivement reconnus comme chefs-d'oeuvre bien des années après. Un type très lucide, très brillant ; sa dérive intellectuelle est d'autant plus troublante, peu compréhensible et c'est pourquoi ce personnage me passionne. Si quelqu'un sur le site connaît des bons biographes de Brasillach, ou des auteurs qui se sont penchés sur ce problème de collaboration de la part d'émminents intellectuels, je suis très intéressé.
Un jour, je crois que je ferais une critique sur Robert Brasillach, non pour le réhabiliter, il n'a pas besoin de moi pour cela, mais pour lui donner la place qu'il mérite en tant qu'auteur. Il a écrit de bonnes et de moins bonnes choses, comme tous les écrivains d'ailleurs, mais souvent on ne parle que de l'homme politique comme si on réduisait Lamartine au révolutionnaire de 1848...
Le marchand d'oiseaux est un roman que j'aime beaucoup et c'est probablement par lui que je commencerai, ou le Voleur d'étincelles, je ne sais pas encore exactement...
Le marchand d'oiseaux est un roman que j'aime beaucoup et c'est probablement par lui que je commencerai, ou le Voleur d'étincelles, je ne sais pas encore exactement...
Allez, Shelton, tu t'y mets?
Promis, le moment se rapproche...
Voilà, je viens de relire Le marchand d'oiseaux et comme jadis annoncé je vais me mettre à écrire cette critique promise. Je vais certainement avoir un problème d'ISBN mais chaque chose en son temps, commençons par écrire...
Précisons tout de suite que je ne regrette pas cette relecture...
Précisons tout de suite que je ne regrette pas cette relecture...
Cela semble fait, j'ai trouvé un moyen de le mettre... Mission accomplie !
Pas tout à fait "ID manquant ou non valide", tel est le message qui apparait quand on veut acceder à la critique.
Enfin sur ce point je ne peux pas aider je ne m'y connait pas assez.
Enfin sur ce point je ne peux pas aider je ne m'y connait pas assez.
Effectivement, il y a bien un petit problème... Donc, voici le texte de cette critique :
Le marchand d’oiseaux
Robert Brasillach
Plon
Vouloir critiquer, chroniquer un roman de Robert Brasillach peut sembler à beaucoup d’entre vous un acte dangereux. Oui, Robert Brasillach a été condamné à mort puis exécuté le 6 février 1945 pour collaboration avec l’ennemi… Malgré une pétition, signée par de nombreux écrivains comme Mauriac ou Claudel, Cocteau ou Camus, demandant la grâce de Brasillach au nouveau chef de l’Etat, le général de Gaulle, ce dernier restera ferme… Mais comme la condamnation ne concernait que le comportement du journaliste pendant l’occupation, je pense qu’il est possible de parler du roman, Le marchand d’oiseaux, ouvrage écrit en 1936. L’auteur est alors âgé de 27 ans, il a fait l’Ecole Normale Supérieure, il se veut écrivain et son engagement n’est pas encore trop marqué. Certes il a tenté de se rapprocher de Charles Maurras, mais il est surtout fasciné par le fascisme italien… J’ai l’impression d’un grand gosse qui ne comprend rien à ce qui se passe en Europe… Et c’est très net dans ce roman qui est celui de l’insouciance, de l’inconscience, du moins pour Laurent, un étudiant, que dis-je, un personnage du roman, incarnant, certainement, l’auteur lui-même… C’est surtout un témoin, un jeune ne voulant prendre aucune responsabilité et qui, chaque fois qu’il doit dire «oui» ou «non», joue la réponse à «pile ou face»…
Mais revenons au roman lui-même. Nous sommes dans Paris, en compagnie d’un auteur qui adore cette ville et nous fait revivre le Quartier latin, le parc de Montsouris, la Cité universitaire… Les personnages sont très nombreux et pour chacun, Robert Brasillach nous donne des tranches de vie, des anecdotes pour situer chacun à sa place… Isabelle, l’étudiante intelligente et sensible, accompagnée de ses deux chevaliers servants, Daniel et Laurent. Tous les trois semblent se laisser bercer par la vie et on ne les voit pas trop travailler… et pourtant ils réussissent leurs études ! On a le père la Frite, le marchand d’oiseaux, le personnage le plus sympathique de ce roman et qui, pourtant, n’y joue q’un rôle secondaire. J’adore cet homme qui promène ses oiseaux et ne cherche jamais à les vendre car il les aime trop… Il y a, toujours près de lui, le Kid, un jeune enfant espiègle, celui que j’aurais aimé être car toujours en liberté dans les parcs parisiens… et c’est dans l’un de ces parcs que j’ai appris à marcher… On a aussi la vieille épicière, Marie Lepeticorps. Elle est solitaire, grognonne, agressive envers les enfants, et tente d’oublier sa vie, une vie bien désagréable avec un mari qui l’a quittée depuis longtemps, heureusement d’une certaine façon… Enfin, il y a les dames de charité, des « chieuses de bas étages », et deux enfants, Serge et Michel… Ces deux là vont faire basculer le monde, perturber bien des vies tranquilles dont celle de madame Taillerand, qui avait, probablement, bien des aspects obscurs… Ah ! Je n’ai rien dit de madame Pusseigne… mais que pourrait-on en dire ? Non, je crois qu’il vaut mieux s’abstenir…
Ah ! Vous auriez voulu quelques mots de l’intrigue elle-même ? Je préfère ne rien vous en dire, elle est basée sur un suspense que je ne voudrais pas casser. Mais, soyons honnêtes, c’est surtout l’ambiance qui est de qualité, servie par une écriture que j’ai beaucoup aimée… Oui, indépendamment des idées politiques de l’auteur, je crois que l’on peut dire que c’est un bon roman.
La collection du Livre de poche, en 1974, écrivait pour le présenter : « Ce délicieux conte de fée moderne se déroule… » mais, pour moi, c’est plus un drame qu’un conte de fées…
La question qui reste en moi après cette relecture est double : Parlerait-on encore de Robert Brasillach s’il n’avait pas été exécuté en 1945 ? Aurais-je aimé ce roman, aujourd’hui, si je ne l’avais pas découvert en pleine adolescence, il y a de nombreuses années ? Les deux questions resteront, encore pour le moment, sans réponse, et c’est donc avec ces a priori que je le noterai de 4 étoiles… A vous d’en juger !
4 étoiles
Le marchand d’oiseaux
Robert Brasillach
Plon
Vouloir critiquer, chroniquer un roman de Robert Brasillach peut sembler à beaucoup d’entre vous un acte dangereux. Oui, Robert Brasillach a été condamné à mort puis exécuté le 6 février 1945 pour collaboration avec l’ennemi… Malgré une pétition, signée par de nombreux écrivains comme Mauriac ou Claudel, Cocteau ou Camus, demandant la grâce de Brasillach au nouveau chef de l’Etat, le général de Gaulle, ce dernier restera ferme… Mais comme la condamnation ne concernait que le comportement du journaliste pendant l’occupation, je pense qu’il est possible de parler du roman, Le marchand d’oiseaux, ouvrage écrit en 1936. L’auteur est alors âgé de 27 ans, il a fait l’Ecole Normale Supérieure, il se veut écrivain et son engagement n’est pas encore trop marqué. Certes il a tenté de se rapprocher de Charles Maurras, mais il est surtout fasciné par le fascisme italien… J’ai l’impression d’un grand gosse qui ne comprend rien à ce qui se passe en Europe… Et c’est très net dans ce roman qui est celui de l’insouciance, de l’inconscience, du moins pour Laurent, un étudiant, que dis-je, un personnage du roman, incarnant, certainement, l’auteur lui-même… C’est surtout un témoin, un jeune ne voulant prendre aucune responsabilité et qui, chaque fois qu’il doit dire «oui» ou «non», joue la réponse à «pile ou face»…
Mais revenons au roman lui-même. Nous sommes dans Paris, en compagnie d’un auteur qui adore cette ville et nous fait revivre le Quartier latin, le parc de Montsouris, la Cité universitaire… Les personnages sont très nombreux et pour chacun, Robert Brasillach nous donne des tranches de vie, des anecdotes pour situer chacun à sa place… Isabelle, l’étudiante intelligente et sensible, accompagnée de ses deux chevaliers servants, Daniel et Laurent. Tous les trois semblent se laisser bercer par la vie et on ne les voit pas trop travailler… et pourtant ils réussissent leurs études ! On a le père la Frite, le marchand d’oiseaux, le personnage le plus sympathique de ce roman et qui, pourtant, n’y joue q’un rôle secondaire. J’adore cet homme qui promène ses oiseaux et ne cherche jamais à les vendre car il les aime trop… Il y a, toujours près de lui, le Kid, un jeune enfant espiègle, celui que j’aurais aimé être car toujours en liberté dans les parcs parisiens… et c’est dans l’un de ces parcs que j’ai appris à marcher… On a aussi la vieille épicière, Marie Lepeticorps. Elle est solitaire, grognonne, agressive envers les enfants, et tente d’oublier sa vie, une vie bien désagréable avec un mari qui l’a quittée depuis longtemps, heureusement d’une certaine façon… Enfin, il y a les dames de charité, des « chieuses de bas étages », et deux enfants, Serge et Michel… Ces deux là vont faire basculer le monde, perturber bien des vies tranquilles dont celle de madame Taillerand, qui avait, probablement, bien des aspects obscurs… Ah ! Je n’ai rien dit de madame Pusseigne… mais que pourrait-on en dire ? Non, je crois qu’il vaut mieux s’abstenir…
Ah ! Vous auriez voulu quelques mots de l’intrigue elle-même ? Je préfère ne rien vous en dire, elle est basée sur un suspense que je ne voudrais pas casser. Mais, soyons honnêtes, c’est surtout l’ambiance qui est de qualité, servie par une écriture que j’ai beaucoup aimée… Oui, indépendamment des idées politiques de l’auteur, je crois que l’on peut dire que c’est un bon roman.
La collection du Livre de poche, en 1974, écrivait pour le présenter : « Ce délicieux conte de fée moderne se déroule… » mais, pour moi, c’est plus un drame qu’un conte de fées…
La question qui reste en moi après cette relecture est double : Parlerait-on encore de Robert Brasillach s’il n’avait pas été exécuté en 1945 ? Aurais-je aimé ce roman, aujourd’hui, si je ne l’avais pas découvert en pleine adolescence, il y a de nombreuses années ? Les deux questions resteront, encore pour le moment, sans réponse, et c’est donc avec ces a priori que je le noterai de 4 étoiles… A vous d’en juger !
4 étoiles
Superbe chronique, Shelton, pour un écrivain bien oublié en tant que tel et qu'il faut découvrir ou redécouvrir, pour ceux qui ne gardent en tête que les stupidités, hélas parfois haineuses, de "Je suis partout".
Je viens de retrouver dans ma bibliothèque ce livre dont les dernières lignes sont peut-être prémonitoires:
"Serait-il lui aussi dans l'avenir accordé avec son destin? Recevrait-il l'assurance et la bénédiction qu'il était bien dans le sens de sa propre vie? Il fit sauter sa pièce plus haut, pensa: "pile".
Mais il la garda dans ses mains fermées, sans oser regarder la réponse du sort."
Je viens de retrouver dans ma bibliothèque ce livre dont les dernières lignes sont peut-être prémonitoires:
"Serait-il lui aussi dans l'avenir accordé avec son destin? Recevrait-il l'assurance et la bénédiction qu'il était bien dans le sens de sa propre vie? Il fit sauter sa pièce plus haut, pensa: "pile".
Mais il la garda dans ses mains fermées, sans oser regarder la réponse du sort."
La critique est maintenant sur le site.
Salut JLC
Voici peut-être un moyen de t'atteindre... J'ai perdu ton adresse mail or, avec un peu de chance tu as toujours la mienne.
Je cherche à te joindre.
Merci et amitiés
Jules
Voici peut-être un moyen de t'atteindre... J'ai perdu ton adresse mail or, avec un peu de chance tu as toujours la mienne.
Je cherche à te joindre.
Merci et amitiés
Jules
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