SJB tu pourras te consoler de cette lecture ennuyeuse en pensant que tu nous as bien faire rire avec ta critique. Comme souvent les mauvais livres font les bonnes critiques.
Quoique, l'âge aidant, je me demande finalement si s'ennuyer n'est pas un art. C'est pour ça qu'on regarde le tour de France, non ? Ou les match de foot interminable de l'euro ? Et reconnaissons que les longueurs de quelques chef-d'oeuvres (je pense à Guerre et Paix par exemple) font partie du plaisir qu'on en retient après aussi.
Daniel Charneux (alias Lucien) que tu interpelles l'a bien compris. Dans son livre "Une semaine de vacance" il nous montre un héro qui décide de s'ennuyer en vacance, seule manière selon lui d'étirer le temps et de le retenir. Je suis assez d'accord en fait.
Et c'est certainement un des aspects qui m'attire tellement dans la fantastique nouvelle de Tchékhov, "La Steppe".
Quoique, l'âge aidant, je me demande finalement si s'ennuyer n'est pas un art. C'est pour ça qu'on regarde le tour de France, non ? Ou les match de foot interminable de l'euro ? Et reconnaissons que les longueurs de quelques chef-d'oeuvres (je pense à Guerre et Paix par exemple) font partie du plaisir qu'on en retient après aussi.
Daniel Charneux (alias Lucien) que tu interpelles l'a bien compris. Dans son livre "Une semaine de vacance" il nous montre un héro qui décide de s'ennuyer en vacance, seule manière selon lui d'étirer le temps et de le retenir. Je suis assez d'accord en fait.
Et c'est certainement un des aspects qui m'attire tellement dans la fantastique nouvelle de Tchékhov, "La Steppe".
Dans la critique de Lucien:
Même impression que Lucien pour le désert des tartares : l'ennui et en sus la profonde solitude de l'homme face à la mort.
"Efforce toi de mourir avant de mourir" disent les soufistes... et les mystiques aussi. Mourir et renaître de l'esprit . Que ce soit le grain de blé de l'évangile qui doit mourir pour donner des fruits ou le "Ne t'étonne pas si je t'ai dit "Il vous faut naître d'en haut"" de Jésus à Nicodème les références sont nombreuses dans la Bible.
On en parlait d'ailleurs sur le forum de la souffrance car évidemment pour un non croyant c'est tout aussi vrai, juste les mots changent.
Et puis laisser couler en soi le silence, c'est la voie royale du mystique vers son Dieu.
Evidemment on s'écarte du sujet, peut-être est-ce du au pseudo du critiqueur.
Enfin, comme l'indique Saule, j'ai une certain goût pour l'ennui, ou pour sa mise en scène : "En attendant Godot" m'enchante, "Le désert des Tartares" m'a foudroyé. Sentir le temps qui devient palpable, frôler le vide, se coucher dans le désert pour regarder le ciel. A terme, laisser couler en soi le silence. "Efforce-toi de mourir avant de mourir" disent à peu près les soufistes. La littérature d'ennui comme chemin de mysticisme, pourquoi pas...
Même impression que Lucien pour le désert des tartares : l'ennui et en sus la profonde solitude de l'homme face à la mort.
"Efforce toi de mourir avant de mourir" disent les soufistes... et les mystiques aussi. Mourir et renaître de l'esprit . Que ce soit le grain de blé de l'évangile qui doit mourir pour donner des fruits ou le "Ne t'étonne pas si je t'ai dit "Il vous faut naître d'en haut"" de Jésus à Nicodème les références sont nombreuses dans la Bible.
On en parlait d'ailleurs sur le forum de la souffrance car évidemment pour un non croyant c'est tout aussi vrai, juste les mots changent.
Et puis laisser couler en soi le silence, c'est la voie royale du mystique vers son Dieu.
Evidemment on s'écarte du sujet, peut-être est-ce du au pseudo du critiqueur.
Dans la critique de Lucien:
Enfin, comme l'indique Saule, j'ai une certain goût pour l'ennui, ou pour sa mise en scène : "En attendant Godot" m'enchante, "Le désert des Tartares" m'a foudroyé. Sentir le temps qui devient palpable, frôler le vide, se coucher dans le désert pour regarder le ciel. A terme, laisser couler en soi le silence. "Efforce-toi de mourir avant de mourir" disent à peu près les soufistes. La littérature d'ennui comme chemin de mysticisme, pourquoi pas...
Même impression que Lucien pour le désert des tartares : l'ennui et en sus la profonde solitude de l'homme face à la mort.
"Efforce toi de mourir avant de mourir" disent les soufistes... et les mystiques aussi. Mourir et renaître de l'esprit . Que ce soit le grain de blé de l'évangile qui doit mourir pour donner des fruits ou le "Ne t'étonne pas si je t'ai dit "Il vous faut naître d'en haut"" de Jésus à Nicodème les références sont nombreuses dans la Bible.
On en parlait d'ailleurs sur le forum de la souffrance car évidemment pour un non croyant c'est tout aussi vrai, juste les mots changent.
Et puis laisser couler en soi le silence, c'est la voie royale du mystique vers son Dieu.
Evidemment on s'écarte du sujet, peut-être est-ce du au pseudo du critiqueur.
Merci beaucoup Lucien pour ton intervention aussi rapide que passionnante. Merci aussi à Saule qui soulève le vrai thème du Rivage des Syrtes : l'ennui !
Je crois pour ma part, que l'ennui est une grande tentation contre laquelle il nous faut toujours lutter. Il ne s'agit évidemment pas de l'ennui domestique mais de l'Ennui métaphysique, ce grand frère de la Tristesse, que les philosophes chrétiens du Moyen-Age mettaient au rang des péchés capitaux et qui, pour mieux nous séduire, prend les traits harmonieux de la Nostalgie et de la Mélancolie.
Mais parle-t-on vraiment de la même chose ?
J'ai relu avec un intérêt redoublé les nombreuses critiques de : Une semaine de vacances. Il me semble avoir compris que Daniel Charneux, ce "Pèlerin de l'âme", tentait un retour sur lui-même pour se donner un nouveau sens à la vie et de nouvelles raisons de vivre.
L'intériorité véritable ne s'acquiert que par la marche à pied !
Je pense qu'il ne s'agit pas ici de "rechercher l'ennui, en étirant le temps" mais de renoncer pendant sept jours à tous les artifices des vacanciers en quête de divertissements et de distractions.
Plaisirs bien légitimes d'ailleurs, et dont nous parle Saule quand il évoque ces heures perdues, mais non, passées, à regarder le Tour de France et autre Euro-Foot 2004, à la TV ; ou à lire et relire La Guerre et la Paix.
Mais nous voilà loin du rivage ne nos amis Syrtes ! Hissons la grand'voile et revenons-y !
Il me semble que ce livre fait justement l'apologie de l'ennui. Comme si c'était un état d'âme aristocratique et intellectuel, une valeur en soi. C'est une thèse qui, bien sûr ne manque nullement d'intérêt, mais qui pour moi est condamnable absolument !
Heureusement tous les tempéraments et tous les goûts sont dans la nature, heureusement !
Echanger des idées avec quelqu'un qui serait toujours d'accord, d'accord, serait déjà ouvrir les portes de l'ennui !
Mais pour ma part, je ne souscrirais jamais à cette philosophie soufiste de l'ennui pour l'ennui ou à cette littérature d'ennui comme chemin du mysticisme !
Ceci dit, je mets Le Château d'Argol et Une Semaine de Vacances sur ma liste de livres à acheter en espérant que les "divertissements" indispensables de l'été ne feront pas qu'ils restent trop longtemps sur ma pile de livres à lire !
SJB je pense que nos opinions ne divergent pas vraiment, simplement ma digression sur l’ennui était un peu à prendre au second degré. Tu fais bien de le dire le mot ennui à un coté péjoratif qui me dérange aussi et je ne veux pas faire l’éloge de la mélancolie ou de la tristesse. Peut-être aurais-je du utiliser le mot inactivité au lieu du mot ennui ? C’est presque subversif à notre époque du « le temps c’est de l’argent », l’argent étant en outre la valeur suprême. D’où l’excès inverse de notre époque, celui de l’hyperactivité. Rare sont les gens qui sont capables de prendre le temps de s’arrêter et de réfléchir. Par peur de s’ennuyer ? Et pourtant il faut relire le début de l’Ecclésiaste, que Yali nous citait récemment : «Vanité des vanités, dit Qohélet; vanité des vanités, tout est vanité. [...] J'ai regardé toutes les oeuvres qui se font sous le soleil: Eh bien, tout est vanité et poursuite de vent! ».
Tous les tempéraments sont dans la nature, oui, malheureusement notre époque dévalorise les contemplatifs (mais je sais que tu es d’accord avec moi pour dire que ces gens ont leur utilité aussi même sans être rentable au sens économique). Personnellement j’envie souvent le moine qui passe la journée dans sa cellule « à ne rien faire » si ce n’est contempler. Ou le bédouin dans le désert (lors d’un voyage dans le Sinaï j’avais été impressionné de voir ces gens rester assis immobiles pendant des heures). Mais la contemplation n’a rien à voir avec l’état de mélancolie ou de tristesse dont tu nous mets en garde, c’est au contraire la voie vers la vraie joie.
J’aime bien ta phrase, l’intériorité véritable ne s’acquiert que par la marche. Ce n’est pas le seul chemin vers l’intériorité mais c’est un chemin privilégié. D’où le besoin pour certain de partir en pèlerinage. Ceci dit il ne faut pas non plus avoir peur de « s’ennuyer » car quand on marche 30 km par jours pendant 4 mois ça doit fatalement arriver par moment…enfin je te dirai quoi dans quelques mois :-)
Et puis à propos de l'ennui comme chemin initiatique, tu dois rajouter "La Steppe" de Tchékhov à ta liste !
Tous les tempéraments sont dans la nature, oui, malheureusement notre époque dévalorise les contemplatifs (mais je sais que tu es d’accord avec moi pour dire que ces gens ont leur utilité aussi même sans être rentable au sens économique). Personnellement j’envie souvent le moine qui passe la journée dans sa cellule « à ne rien faire » si ce n’est contempler. Ou le bédouin dans le désert (lors d’un voyage dans le Sinaï j’avais été impressionné de voir ces gens rester assis immobiles pendant des heures). Mais la contemplation n’a rien à voir avec l’état de mélancolie ou de tristesse dont tu nous mets en garde, c’est au contraire la voie vers la vraie joie.
J’aime bien ta phrase, l’intériorité véritable ne s’acquiert que par la marche. Ce n’est pas le seul chemin vers l’intériorité mais c’est un chemin privilégié. D’où le besoin pour certain de partir en pèlerinage. Ceci dit il ne faut pas non plus avoir peur de « s’ennuyer » car quand on marche 30 km par jours pendant 4 mois ça doit fatalement arriver par moment…enfin je te dirai quoi dans quelques mois :-)
Et puis à propos de l'ennui comme chemin initiatique, tu dois rajouter "La Steppe" de Tchékhov à ta liste !
Mais quand même, je veux te rendre justice ! J'allais te dire de rajouter Carson McCullers à ta liste, avec la torpeur de sa petite ville de Georgie écrasée de chaleur, ou l'ennui est palpable dans l'air figé et puis je me dis que tu as tapé juste dans ton intervention : la limite entre l'ennui au sens noble et son pendant sombre, la sirène de la mélancolie, est ténu.
Alors je retourne m'ennuyer, mais avec un bon livre de Sylvie Germain :-)
Alors je retourne m'ennuyer, mais avec un bon livre de Sylvie Germain :-)
Vous vous "ennuyez"... et je vous envie! Avec un article à soumettre pour vendredi, et mes co-auteurs qui me bombardent de corrections et de recommandations contradictoires, je n'ai - depuis quelques jours - plus le temps de "m'ennuyer".
Ceci dit, c'est vrai que le mot "ennui" a une connotation péjorative, mais il me semble que le mot "inactivité" ne convient pas vraiment non plus. Je pense à ce sujet à un très beau texte du grand poète "métaphysicien" qu'est Roberto Juarroz. Je n'ai pas le livre à portée de mains pour vous donner le texte exact, mais cela dit en substance ceci: "Aujourd'hui, je n'ai rien fait (...) mais beaucoup de choses se sont faites en moi, Peut-être faut-il parfois permettre que quelque chose pèse aussi sur le plateau vide de la balance": l'inactivité (apparente) comme le temps d'une maturation ou d'une libération intérieure.
Dans le même ordre d'idées, je lisais il y a quelques jours - avec un peu d'étonnement - la critique par Heyrike et Manu55 de "Là où se trouvait la mer" de Rick Bass ( http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=3530 ): ils ont trouvé ce livre beaucoup trop long et ennuyeux, alors que j'en avais pour ma part savouré chaque phrase. Pour faire court, "Là où se trouvait la mer" est le récit d'une renaissance qui est précédée - sur plusieurs centaines de pages - par l'interminable hiver du Montana, ses longues nuits et son froid glacial. Des pages et des pages plongées dans le froid et l'obscurité, la terre et les hommes engourdis de sommeil. C'est aussi le temps, pour les héros du livre, d'une lente maturation d'abord imperceptible mais dont les fruits seront finalement bien visibles. Alors peut-être faudrait-il faire ici un éloge de la lenteur plutôt que de l'ennui, une lenteur qui suivrait en fait le rythme "du développement naturel de notre vie intérieure" pour reprendre les mots de Rilke, cités par Saule sur un autre forum. Peut-être faudrait-il faire l'éloge ici de ces livres (comme "Guerre et Paix" ou pour moi, "Là où se trouvait la mer", ou encore les livres de Sylvie Germain) qui nous aident à nous abstraire du tumulte du monde et de son rythme trépidant, à "laisser couler en nous le silence" (j'aime beaucoup cette expression de Lucien) et nous remettre à l'écoute "du développement naturel de notre vie intérieure"...
Sur ce, je vous laisse et je m'en retourne à ma course-poursuite! (enfin, plus que "deux-fois dormir", l'article sera dans la boîte, et je pourrai recommencer à m'ennuyer... en compagnie de Jim Harrison :-) )
Ceci dit, c'est vrai que le mot "ennui" a une connotation péjorative, mais il me semble que le mot "inactivité" ne convient pas vraiment non plus. Je pense à ce sujet à un très beau texte du grand poète "métaphysicien" qu'est Roberto Juarroz. Je n'ai pas le livre à portée de mains pour vous donner le texte exact, mais cela dit en substance ceci: "Aujourd'hui, je n'ai rien fait (...) mais beaucoup de choses se sont faites en moi, Peut-être faut-il parfois permettre que quelque chose pèse aussi sur le plateau vide de la balance": l'inactivité (apparente) comme le temps d'une maturation ou d'une libération intérieure.
Dans le même ordre d'idées, je lisais il y a quelques jours - avec un peu d'étonnement - la critique par Heyrike et Manu55 de "Là où se trouvait la mer" de Rick Bass ( http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=3530 ): ils ont trouvé ce livre beaucoup trop long et ennuyeux, alors que j'en avais pour ma part savouré chaque phrase. Pour faire court, "Là où se trouvait la mer" est le récit d'une renaissance qui est précédée - sur plusieurs centaines de pages - par l'interminable hiver du Montana, ses longues nuits et son froid glacial. Des pages et des pages plongées dans le froid et l'obscurité, la terre et les hommes engourdis de sommeil. C'est aussi le temps, pour les héros du livre, d'une lente maturation d'abord imperceptible mais dont les fruits seront finalement bien visibles. Alors peut-être faudrait-il faire ici un éloge de la lenteur plutôt que de l'ennui, une lenteur qui suivrait en fait le rythme "du développement naturel de notre vie intérieure" pour reprendre les mots de Rilke, cités par Saule sur un autre forum. Peut-être faudrait-il faire l'éloge ici de ces livres (comme "Guerre et Paix" ou pour moi, "Là où se trouvait la mer", ou encore les livres de Sylvie Germain) qui nous aident à nous abstraire du tumulte du monde et de son rythme trépidant, à "laisser couler en nous le silence" (j'aime beaucoup cette expression de Lucien) et nous remettre à l'écoute "du développement naturel de notre vie intérieure"...
Sur ce, je vous laisse et je m'en retourne à ma course-poursuite! (enfin, plus que "deux-fois dormir", l'article sera dans la boîte, et je pourrai recommencer à m'ennuyer... en compagnie de Jim Harrison :-) )
Montaigne, que l'on ne peut soupçonner d'oisiveté, faisait pourtant, dans le dernier chapitre des "Essais", une sorte d'apologie de l'ennui, ou de l'absence. "Ne rien faire", c'est encore vivre. Et c'est notre occupation la plus noble. Ou, pour laisser la parole à Montaigne lui-même :
"Nous sommes de grands fols. Il a passé sa vie en oisiveté, disons-nous : je n'ay rien faict d'aujourd'huy. Quoy ? avez-vous pas vescu ? C'est non seulement la fondamentale, mais la plus illustre de vos occupations. Si on m'eust mis au propre des grands maniements, j'eusse montré ce que je sçavoy faire. Avez vous sceu mediter et manier vostre vie ? vous avez faict la plus grande besoigne de toutes.
Pour se montrer et exploicter, nature n'a que faire de fortune. Elle se montre egallement en tous estages : et derriere, comme sans rideau. Avez-vous sceu composer vos moeurs : vous avez bien plus faict que celuy qui a composé des livres. Avez vous sceu prendre du repos, vous avez plus faict, que celuy qui a pris des Empires et des villes. Le glorieux chef-d'oeuvre de l'homme, c'est vivre à propos."
Pouvez-vous répondre par l'affirmative à ces deux questions, amis du livre : "Avez vous sceu mediter et manier vostre vie ?" "Avez-vous sceu composer vos moeurs ?"
Si oui, et si Montaigne a raison : "vous avez bien plus faict que celuy qui a composé des livres."
"Nous sommes de grands fols. Il a passé sa vie en oisiveté, disons-nous : je n'ay rien faict d'aujourd'huy. Quoy ? avez-vous pas vescu ? C'est non seulement la fondamentale, mais la plus illustre de vos occupations. Si on m'eust mis au propre des grands maniements, j'eusse montré ce que je sçavoy faire. Avez vous sceu mediter et manier vostre vie ? vous avez faict la plus grande besoigne de toutes.
Pour se montrer et exploicter, nature n'a que faire de fortune. Elle se montre egallement en tous estages : et derriere, comme sans rideau. Avez-vous sceu composer vos moeurs : vous avez bien plus faict que celuy qui a composé des livres. Avez vous sceu prendre du repos, vous avez plus faict, que celuy qui a pris des Empires et des villes. Le glorieux chef-d'oeuvre de l'homme, c'est vivre à propos."
Pouvez-vous répondre par l'affirmative à ces deux questions, amis du livre : "Avez vous sceu mediter et manier vostre vie ?" "Avez-vous sceu composer vos moeurs ?"
Si oui, et si Montaigne a raison : "vous avez bien plus faict que celuy qui a composé des livres."
SJB, l'Ennui métaphysique qu'on considérait comme un péché capital au moyen-âge, n'est-ce pas ce qu'on appelle maintenant dépression ? Comme quoi ce qu'on considère comme la maladie de notre époque existait déjà avant peut-être.
Fée Carabine voila le moment d'essayer "Le Sacre du Printemps" de Stravinsky dont Eniotna nous dit qu'il peut faire office de café si tu t'endors un peu sur ta table...et si ton papier est publié sur le net, donnes-nous le lien (je ne suis pas sur qu'on pourra comprendre quelque chose cependant mais ce serait amusant).
Éloge de la lenteur, ou plutôt éloge de la patience. Pour compléter la citation de Rilke :"Le temps, ici, ne sert pas de mesure, une année, ici, est sans valeur et dix années ne sont rien; être un artiste ce n'est pas calculer ni compter, c'est mûrir comme l'arbre qui ne presse pas sa sève et affronte tranquillement les tourmentes printanières sans craindre qu'ensuite un été puisse ne pas venir. Or il vient. Mais il ne vient que pour les patients qui, sans souci, attendent aussi tranquilles et ouverts que si ils avaient l'éternité devant eux".
Mais c'est bien de le répéter, le temps ne compte pas, chacun va à son propre rythme dans sa quête de soi, il y en a qui ont besoin de beaucoup de temps, d'autres pas, l'un n'est pas mieux que l'autre (sauf qu'il faut quand même bien s'y mettre un jour !).
Lucien je souscrit à 100% à ton point de vue : ""Ne rien faire", c'est encore vivre. Et c'est notre occupation la plus noble".
Tout est question de mots. Pour varier un peu on pourrait dire au lieu de ne rien faire (qui il est vrai est péjoratif) : Méditer (E. Hillesum : "Créer au-dedans de soi une grande et vaste plaine, débarrassée des broussailles sournoises qui vous bouchent la vue"). Ecouter, ce qui nécessite de "Laisser couler le silence en soi" comme le dit Lucien. Ecouter sa voix intérieure ou comme le dit Edith Stein écouter "Celui qui parle de le secret de notre âme". Et puis sûrement qu'on peut ajouter écouter de la musique (la sonate no 17 de Beethoven et sa tempête métaphysique en particulier :-)) et bien sur lire, si on prend le temps de méditer ce qu'on lit. A ce propos, je viens de tomber sur une belle image de St Augustin à propos de l'Ancien Testament, que je cite de mémoire : vaste forêt sacrée ou les cerfs viennent à leur aise pour s'abreuver et brouter l'herbe.
Fée Carabine voila le moment d'essayer "Le Sacre du Printemps" de Stravinsky dont Eniotna nous dit qu'il peut faire office de café si tu t'endors un peu sur ta table...et si ton papier est publié sur le net, donnes-nous le lien (je ne suis pas sur qu'on pourra comprendre quelque chose cependant mais ce serait amusant).
Éloge de la lenteur, ou plutôt éloge de la patience. Pour compléter la citation de Rilke :"Le temps, ici, ne sert pas de mesure, une année, ici, est sans valeur et dix années ne sont rien; être un artiste ce n'est pas calculer ni compter, c'est mûrir comme l'arbre qui ne presse pas sa sève et affronte tranquillement les tourmentes printanières sans craindre qu'ensuite un été puisse ne pas venir. Or il vient. Mais il ne vient que pour les patients qui, sans souci, attendent aussi tranquilles et ouverts que si ils avaient l'éternité devant eux".
Mais c'est bien de le répéter, le temps ne compte pas, chacun va à son propre rythme dans sa quête de soi, il y en a qui ont besoin de beaucoup de temps, d'autres pas, l'un n'est pas mieux que l'autre (sauf qu'il faut quand même bien s'y mettre un jour !).
Lucien je souscrit à 100% à ton point de vue : ""Ne rien faire", c'est encore vivre. Et c'est notre occupation la plus noble".
Tout est question de mots. Pour varier un peu on pourrait dire au lieu de ne rien faire (qui il est vrai est péjoratif) : Méditer (E. Hillesum : "Créer au-dedans de soi une grande et vaste plaine, débarrassée des broussailles sournoises qui vous bouchent la vue"). Ecouter, ce qui nécessite de "Laisser couler le silence en soi" comme le dit Lucien. Ecouter sa voix intérieure ou comme le dit Edith Stein écouter "Celui qui parle de le secret de notre âme". Et puis sûrement qu'on peut ajouter écouter de la musique (la sonate no 17 de Beethoven et sa tempête métaphysique en particulier :-)) et bien sur lire, si on prend le temps de méditer ce qu'on lit. A ce propos, je viens de tomber sur une belle image de St Augustin à propos de l'Ancien Testament, que je cite de mémoire : vaste forêt sacrée ou les cerfs viennent à leur aise pour s'abreuver et brouter l'herbe.
Éloge de la lenteur, ou plutôt éloge de la patience. Pour compléter la citation de Rilke :"Le temps, ici, ne sert pas de mesure, une année, ici, est sans valeur et dix années ne sont rien; être un artiste ce n'est pas calculer ni compter, c'est mûrir comme l'arbre qui ne presse pas sa sève et affronte tranquillement les tourmentes printanières sans craindre qu'ensuite un été puisse ne pas venir. Or il vient. Mais il ne vient que pour les patients qui, sans souci, attendent aussi tranquilles et ouverts que si ils avaient l'éternité devant eux".
Mais c'est bien de le répéter, le temps ne compte pas, chacun va à son propre rythme dans sa quête de soi, il y en a qui ont besoin de beaucoup de temps, d'autres pas, l'un n'est pas mieux que l'autre (sauf qu'il faut quand même bien s'y mettre un jour !).
Il me semble que cette attitude de patience et d'ouverture dont parle Rilke est justement celle d'Henry Bauchau: une oeuvre commencée sur le tard et qui culmine avec cet extraordinaire roman qu'est "Antigone", le fruit de 7 longues années de gestation pendant lesquelles la méditation et la prière (une prière qui m'a laissé l'impression d'une authentique ouverture au monde) ont joué un rôle très important, et puis les rêves aussi et le surgissement de l'inconscient, une sorte de prescience du développement de la vie intérieure, dans le cas présent, une prescience de la vie intérieure du roman qui a guidé Henry Bauchau tout au long de l'écriture. Tout ce dont le "journal d'Antigone" rend admirablement compte.
C'est une attitude d'autant plus admirable que, pour Henry Bauchau (80 ans bien sonnés au moment de mettre le point final à son manuscrit), l'angoisse de ne pas avoir le temps de venir au bout de sa tâche était bien réelle, et elle l'a accompagnée tout au long de son travail... D'autres n'auraient peut-être pas tenté l'aventure.
En vérifiant je me rend compte que dans mon intervention précédente j'ai vraiment massacré la citation de Saint Augustin ! Je ferai une note sur le livre et je la citerai correctement car elle est magnifique.
Je crois aussi que la prière doit être une ouverture au monde, il y a un mystique (maître Eckhart je crois) qui dit qu'il faut se vider de soi pour se remplir de Dieu. Et ensuite on peut se "désoccuper" de soi et penser aux autres.
Pour les rêves et l'inconscient c'est intéressant, Jung dit aussi que dans les périodes importantes de notre vie on doit écouter notre inconscient. Mais pour Edith Stein la rencontre avec Dieu se fait à un niveau plus profond de la personne que l'inconscient.
Pour l'instant je lis Sylvie Germain que j'ai découverte sur le site, elle dit que la prière c'est se mettre à l'écoute du silence de Dieu en soi, ça me fait penser au "laisser couler le silence en soi" de Lucien au début de la discussion. Par contre Henry Bauchau j'ai lu les critiques au fur et à mesure de leur arrivée mais une sorte d'a-priori comme quoi ce ne serait pas abordable m'a empêché de le lire.
Il me semble que cette attitude de patience et d'ouverture dont parle Rilke est justement celle d'Henry Bauchau: une oeuvre commencée sur le tard et qui culmine avec cet extraordinaire roman qu'est "Antigone", le fruit de 7 longues années de gestation pendant lesquelles la méditation et la prière (une prière qui m'a laissé l'impression d'une authentique ouverture au monde) ont joué un rôle très important, et puis les rêves aussi et le surgissement de l'inconscient, une sorte de prescience du développement de la vie intérieure, dans le cas présent, une prescience de la vie intérieure du roman qui a guidé Henry Bauchau tout au long de l'écriture. Tout ce dont le "journal d'Antigone" rend admirablement compte.
Je crois aussi que la prière doit être une ouverture au monde, il y a un mystique (maître Eckhart je crois) qui dit qu'il faut se vider de soi pour se remplir de Dieu. Et ensuite on peut se "désoccuper" de soi et penser aux autres.
Pour les rêves et l'inconscient c'est intéressant, Jung dit aussi que dans les périodes importantes de notre vie on doit écouter notre inconscient. Mais pour Edith Stein la rencontre avec Dieu se fait à un niveau plus profond de la personne que l'inconscient.
Pour l'instant je lis Sylvie Germain que j'ai découverte sur le site, elle dit que la prière c'est se mettre à l'écoute du silence de Dieu en soi, ça me fait penser au "laisser couler le silence en soi" de Lucien au début de la discussion. Par contre Henry Bauchau j'ai lu les critiques au fur et à mesure de leur arrivée mais une sorte d'a-priori comme quoi ce ne serait pas abordable m'a empêché de le lire.
Pour l'instant je lis Sylvie Germain que j'ai découverte sur le site, elle dit que la prière c'est se mettre à l'écoute du silence de Dieu en soi, ça me fait penser au "laisser couler le silence en soi" de Lucien au début de la discussion. Par contre Henry Bauchau j'ai lu les critiques au fur et à mesure de leur arrivée mais une sorte d'a-priori comme quoi ce ne serait pas abordable m'a empêché de le lire.
Tu parlais ailleurs de livres dont on tombe amoureux... Pour moi, "Antigone" fait partie de ces livres-là, alors je te donne mon avis - très subjectif - pour ce qu'il vaut, à propos de la difficulté qu'on peut avoir à aborder Henry Bauchau...
Je ne trouve pas qu'il soit plus difficile d'accès que Sylvie Germain, l'un comme l'autre demandent une certaine attention, une certaine disponibilité, et l'un comme l'autre ont la capacité de rendre sensibles des choses très profondes, sans pour autant les "rationaliser". En lisant Antigone, j'ai pris conscience de choses qui étaient en moi sans que je le sache, mais quand je dis que j'en ai pris conscience, je veux dire que je les ai "éprouvées" et non comprises, "éprouvées" comme on peut ressentir physiquement une sensation de bien-être ou au contraire de souffrance... Ca fonctionne vraiment sur un mode sensuel, avec des images très très fortes, et c'est très troublant... J'ai l'impression qu'il s'agit en somme de faire confiance à Henry Bauchau et se laisser guider, tout simplement, comme pour un voyage qu'il aurait effectué avant nous, et c'est une impression que j'ai un peu retrouvée à la lecture du journal.
J'ai l'impression d'être un peu confuse, mais je ne peux pas expliquer mieux que ça. J'ai lu "Antigone" en 97, c'est un de mes tout grands bonheurs de lecture (comme j'en ai connu peu, et ce n'est pourtant pas faute de lire) et j'ai l'impression que ce livre n'a pas cessé de m'accompagner depuis lors. Comme je l'ai dit plus haut, je crois en être un peu amoureuse, et je suppose que c'est pour cela que je ne peux pas m'empêcher de faire du prosélytisme en sa faveur... Voilà mon avis donc, dont tu feras ce que tu veux, parce que tu es certainement le meilleur juge pour savoir quels sont les livres qui peuvent te parler ou non :-).
J'aime beaucoup l'idée de tomber amoureux d'un livre. Et puis un livre ne nous laissera jamais tomber, c'est important ça.
Dans le même ordre d'idée on peut se faire ami avec un arbre. En fait tout ce qui peut éveiller l'inépuisable capacité d'amour qui sommeille en nous. Et, oui, pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas éprouver une relation sensuelle avec certains livres comme tu le suggères ?
Je cherchais un livre dont je puisse dire "Je suis amoureux de ce livre". Indéniablement le carnet de Etty Hillesum ("Une vie bouleversée"), livre qui interpelle, tonifie, attriste, rend heureux et nous grandit... bref toute la palette des sentiments.
Dans le même ordre d'idée on peut se faire ami avec un arbre. En fait tout ce qui peut éveiller l'inépuisable capacité d'amour qui sommeille en nous. Et, oui, pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas éprouver une relation sensuelle avec certains livres comme tu le suggères ?
Je cherchais un livre dont je puisse dire "Je suis amoureux de ce livre". Indéniablement le carnet de Etty Hillesum ("Une vie bouleversée"), livre qui interpelle, tonifie, attriste, rend heureux et nous grandit... bref toute la palette des sentiments.
"Un vie bouleversée" m'avait aussi beaucoup touchée. Je ne peux d'ailleurs pas m'empêcher de trouver une certaine similitude entre Etty Hillesum et la figure d'Antigone. Toutes deux en viennent à accepter la mort poussées par leur profond amour pour la vie. C'est tout à fait paradoxal et ca défie la raison, mais cela m'avait pourtant paru profondément cohérent au moment où j'ai lu ces 2 livres...
Ceci pour autant que l'on se permette de comparer une femme bien réelle et une créature de fiction (Je crois déjà entendre l'éclat de rire de Bolcho...)
Ceci pour autant que l'on se permette de comparer une femme bien réelle et une créature de fiction (Je crois déjà entendre l'éclat de rire de Bolcho...)
Ceci pour autant que l'on se permette de comparer une femme bien réelle et une créature de fiction (Je crois déjà entendre l'éclat de rire de Bolcho...)
Oui c'est quelque chose qu'on peut se permettre. D'ailleurs j'ai connu une Emma Bovary (quoique à l'époque je ne le savais pas car je n'avais pas encore lu le livre).
C'est en lisant la critique éclair de Bolcho sur Bovary que je me suis décidé et que j'ai rencontré la vraie Emma (je veux dire celle de Flaubert). Bolcho y dit qu'il était amoureux d'Emma (pour te dire qu'il ne va pas rire de ta remarque), et bien sur moi ça n'a pas manqué.
Ceci pour autant que l'on se permette de comparer une femme bien réelle et une créature de fiction (Je crois déjà entendre l'éclat de rire de Bolcho...)
Oui c'est quelque chose qu'on peut se permettre. D'ailleurs j'ai connu une Emma Bovary (quoique à l'époque je ne le savais pas car je n'avais pas encore lu le livre).
C'est vrai que quand j'y pense, j'ai connu "un" Emma Bovary (après tout, Flaubert disait "Mme Bovary c'est moi", alors pourquoi pas une version masculine? Dans ce cas, il ne s'agit pas d'un amateur de roman à l'eau de rose, mais d'autres types de fiction sont tout aussi susceptibles de provoquer un bovarysme aigu). Alors que des personnages de fiction viennent éclairer des personnes réelles, c'est vrai que c'est tout à fait possible...
C'est en lisant la critique éclair de Bolcho sur Bovary que je me suis décidé et que j'ai rencontré la vraie Emma (je veux dire celle de Flaubert). Bolcho y dit qu'il était amoureux d'Emma (pour te dire qu'il ne va pas rire de ta remarque), et bien sur moi ça n'a pas manqué.
Je suppose que j'ai "mal" interprété la tirade de Bolcho à propos de "L'âme humaine" il y a quelques jours. C'est vrai que pour moi, elle manque un peu de contexte parce que je n'ai lu jusqu'ici que quelques unes de ses critiques...
Et pour en revenir à cette histoire d'"âme humaine", c'est vrai que le terme n'est peut-être pas très heureux... On pourrait plutôt parler de nature humaine (ce qui aurait aussi l'avantage d'englober d'autres aspects que le seul spirituel, comme le suggérait Darius sur un autre forum), une nature humaine qui pourrait prendre des formes multiples et irréductibles les unes aux autres... Ce qui nous emmène très loin de ce dénominateur commun à toute l'espèce humaine à travers les âges qui suscitait justement les foudres de Bolcho...
C'est vrai que quand j'y pense, j'ai connu "un" Emma Bovary (après tout, Flaubert disait "Mme Bovary c'est moi", alors pourquoi pas une version masculine? ...
"Madame Bovary c'est moi". Quelqu'un m'a dit que Flaubert avait dit cela car il y avait consacré l'essentiel de sa vie. Mais je préfère imaginer qu'il ait dit ça en référence au fait qu'Emma était une partie de lui-même, le coté sombre de l'anima de Jung (qui est la part féminine présente en tout homme). Si quelqu'un connait le fin mot de l'histoire de cette citation...
Quant à moi j'ai complètement anthropomorphisé dans ma tête cette bonne Emma, ça me permet d'être amoureux d'elle tout en la gardant à distance :-).
Et pour en revenir à cette histoire d'"âme humaine", c'est vrai que le terme n'est peut-être pas très heureux... On pourrait plutôt parler de nature humaine (ce qui aurait aussi l'avantage d'englober d'autres aspects que le seul spirituel, comme le suggérait Darius sur un autre forum), une nature humaine qui pourrait prendre des formes multiples et irréductibles les unes aux autres... Ce qui nous emmène très loin de ce dénominateur commun à toute l'espèce humaine à travers les âges qui suscitait justement les foudres de Bolcho...
Pour l'âme humaine, d'accord le terme n'est pas idéal, moi c'est celui que je préfère mais il est difficile de savoir ce que couvre le mot pour l'un ou pour l'autre. Les psys parlent de psyché. En outre pour certaines personnes l'âme n'existe pas : j'avais été assez surpris de lire ça dans le livre d'un comportementaliste belge, Jacques Van rillaer ( http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=4570 ). Ils ont une vision purement matérialiste de l'homme et de sa "psyché".
Alors comme tu dis on devrait parler de nature humaine. D'accord avec Bolcho et toi pour penser qu'il n'y a pas d'universalité. Et même sans l'aspect culturel, c'est important de se rendre compte que chacun a une "âme/psyché/nature humaine" qui lui est propre. En effet chacun de nous à tendance à croire de manière absurde que les autres fonctionnent comme lui-même.
Alors comme tu dis on devrait parler de nature humaine. D'accord avec Bolcho et toi pour penser qu'il n'y a pas d'universalité. Et même sans l'aspect culturel, c'est important de se rendre compte que chacun a une "âme/psyché/nature humaine" qui lui est propre. En effet chacun de nous à tendance à croire de manière absurde que les autres fonctionnent comme lui-même.
En fait, je pensais surtout aux aspects culturels en écrivant cela. De ce point de vue, j'ai été marquée par la lecture de l'essai de Le Clézio sur les civilisations amérindiennes "Le rêve mexicain" (voir pour la critique de Folfaerie: http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/3669 , mais j'essaierai d'ajouter une critique éclair à l'occasion), et aussi par "La Chine et les Chinois" de Lin Yutang (un écrivain chinois qui a vécu un temps aux USA dans les années 1920, et qui avait écrit ce livre pour présenter la culture chinoise à ses amis américains... évidemment, ça date un peu...).
Ces 2 livres m'ont vraiment fait prendre conscience du fait qu'il est très difficile pour nous autres occidentaux, vivant dans une culture foncièrement individualiste, d'appréhender ces autres cultures qui accordent beaucoup moins d'importance à l'individu (parce qu'elles privilégient une vision globale du monde pour les amérindiens, ou qu'elles sont centrées sur l'unité familiale pour la Chine). Je n'ai pas pu m'empêcher d'être choquée par le peu de valeur que ces 2 cultures accordent à la vie d'un individu, mais c'est vrai que c'est une réaction absurde de les mesurer selon nos standards occidentaux...ce qui m'oblige à rester sur un aveu d'incompréhension.
Mais je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'on n'a que trop tendance à croire que les autres fonctionnent comme nous-mêmes, ce qui est la source de bien des malentendus... Mais là, je veux quand même croire qu'on peut parfois parvenir à une certaine forme de compréhension. Ca demande d'être vraiment à l'écoute de l'autre et ce n'est pas facile, je veux croire que ce n'est malgré tout pas impossible (Bon, ceci est ma minute matinale d'optimisme :-)).
Encore une belle critique de Folfaerie que tu as bien fait de remettre en avant. On devra faire une pétition pour qu'elle revienne :-)
Jung a passé beaucoup de temps aussi à étudier les civilisations primitives (primitives sans connotation négative). Tout comme le Clezio sa lecture laisse apparaître chez ces gens une certaine prescience de l'irrationnel (ou à tout le moins ouverture) qui nous fait défaut.
Merci pour la minute matinale d'optimisme, c'est rafraîchissant, mais nous on la reçoit en fin d'après-midi (décalage horaire). Je suis tout à fait d'accord et il faut d'abord prendre conscience que les autres fonctionnent différemment, avant d'avoir une chance de parvenir à se comprendre.
Jung estime que les deux types psychologiques principaux (introvertis - extravertis) ne se comprennent que difficilement. L'introverti trouve l'extraverti superficiel et hypocrite, tandis qu'a l'inverse l'extraverti pense que l'introverti est égoïste.
Souvent un couple mixte se forme, car inconsciemment chacun espère que l'autre s'occupera de la partie pour laquelle il n'est pas à l'aise. Exemple : la femme introvertie et réservée qui se repose sur un mari social. Mais en pratique, si il s'agit d'avoir une vraie relation profonde, ça ne marche pas. La solution est alors pour chacun de comprendre le mode de fonctionnement de l'autre.
Jung a passé beaucoup de temps aussi à étudier les civilisations primitives (primitives sans connotation négative). Tout comme le Clezio sa lecture laisse apparaître chez ces gens une certaine prescience de l'irrationnel (ou à tout le moins ouverture) qui nous fait défaut.
Ca demande d'être vraiment à l'écoute de l'autre et ce n'est pas facile, je veux croire que ce n'est malgré tout pas impossible (Bon, ceci est ma minute matinale d'optimisme :-)).
Merci pour la minute matinale d'optimisme, c'est rafraîchissant, mais nous on la reçoit en fin d'après-midi (décalage horaire). Je suis tout à fait d'accord et il faut d'abord prendre conscience que les autres fonctionnent différemment, avant d'avoir une chance de parvenir à se comprendre.
Jung estime que les deux types psychologiques principaux (introvertis - extravertis) ne se comprennent que difficilement. L'introverti trouve l'extraverti superficiel et hypocrite, tandis qu'a l'inverse l'extraverti pense que l'introverti est égoïste.
Souvent un couple mixte se forme, car inconsciemment chacun espère que l'autre s'occupera de la partie pour laquelle il n'est pas à l'aise. Exemple : la femme introvertie et réservée qui se repose sur un mari social. Mais en pratique, si il s'agit d'avoir une vraie relation profonde, ça ne marche pas. La solution est alors pour chacun de comprendre le mode de fonctionnement de l'autre.
Merci pour la minute matinale d'optimisme, c'est rafraîchissant, mais nous on la reçoit en fin d'après-midi (décalage horaire). Je suis tout à fait d'accord et il faut d'abord prendre conscience que les autres fonctionnent différemment, avant d'avoir une chance de parvenir à se comprendre.
Le décalage horaire, oui, je termine ma pause-déjeuner, et vous devez être sur le point de quitter le boulot (enfin, pour ceux qui ne sont pas en vacances...), mais bon, je suppose qu'une minute d'optimisme fait du bien à n'importe quelle heure ;-).
Jung estime que les deux types psychologiques principaux (introvertis - extravertis) ne se comprennent que difficilement. L'introverti trouve l'extraverti superficiel et hypocrite, tandis qu'a l'inverse l'extraverti pense que l'introverti est égoïste.
Souvent un couple mixte se forme, car inconsciemment chacun espère que l'autre s'occupera de la partie pour laquelle il n'est pas à l'aise. Exemple : la femme introvertie et réservée qui se repose sur un mari social. Mais en pratique, si il s'agit d'avoir une vraie relation profonde, ça ne marche pas. La solution est alors pour chacun de comprendre le mode de fonctionnement de l'autre.
J'en avais fait l'expérience lorsque j'étais étudiante, pendant un séminaire de "communication". Le psychologue qui animait ce séminaire avait lancé une discussion sur les modes de communication des introvertis et des extravertis (après nous avoir fait déterminer notre propre type). Ca s'est terminé par une bataille rangée, les intros reprochant aux extras de monopoliser la parole et les extras reprochant aux intros leur manque de participation... J'avais trouvé l'expérience très enrichissante parce qu'à partir du moment où on commence à prendre conscience de son "type psychologique" (et de ses "limites") et où l'on essaie de comprendre comment fonctionne l'autre type (et que l'on découvre ses bons côtés), on peut essayer de modifier son comportement et de s'adapter dans une certaine mesure au mode de communication de l'autre (sans pour autant renoncer à ce qu'on est soi-même). Depuis cette expérience, je réfléchis toujours - beaucoup - avant de parler, en grande introvertie que je suis, mais j'ai définitivement cessé d'attendre qu'on me demande mon avis pour le donner (et qu'un extraverti ne penserait de fait jamais à demander, supposant que quelqu'un qui reste silencieux n'a rien à dire...).
Petite erreur de calcul de ma part, pour le décalage horaire; à 18h51, vous avez probablement déjà quitté le boulot...
Et j'en profite pour vous souhaiter un bon week end...
Et j'en profite pour vous souhaiter un bon week end...
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