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Merci Sahkti, pour cette critique qui me donne l'envie de partir à la découverte d'Adorno...
Mais j'aimerais ajouter un commentaire à propos de sa thèse selon laquelle la poésie n'a plus de place après les horreurs des camps et de la guerre... Pour moi, cette poésie d'"après-Auschwitz" existe bel et bien, et c'est celle de Paul Celan. On a rarement exprimé avec autant de force (et avec une telle beauté formelle, une langue proprement musicale) le manque, l'absence, la perte, la souffrance de survivants amputés d'une partie d'eux-mêmes pour avoir perdu des êtres aimés et pour s'être vu refuser la simple qualité d'être humain, et leur sentiment de culpabilité -traîtres par le fait d'avoir survécu - , et puis leur quête de sens désespérée face à un monde absurde où certains ont été envoyés à la mort tandis que d'autres se voyaient accordés le droit de vivre sur base de critères fallacieux (voir "les cheveux d'or de Marguerite et les cheveux de cendres de la Sulamite" dans la magnifique "Fugue de mort").
J'avais découvert Paul Celan grâce à Sylvie Germain qui le cite à plusieurs reprises dans son essai sur la question de l'existence du mal et de l'absence de Dieu "Les échos du silence" (voir http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=5563 pour la très belle critique - par sahkti décidément! - des échos du silence), à propos de la vigilance face au mal ("Il est temps qu'un coeur palpite pour l'inquiétude, Il est temps qu'il soit temps, Il est temps...") et de la révolte même ténue ("Vint une parole... voulut luire"). Certains des livres cités par Sylvie Germain sont malheureusement épuisés, mais j'avais quand même pu trouver "Pavot et Mémoire" (et la fugue de mort) et "De seuil en seuil" chez Christian Bourgois, et "Conversation dans la montagne" chez Verdier, toutes éditions bilingues qui permettent aussi d'apprécier la musique du texte original allemand.
Je ne voudrais pas lancer un débat sur la thèse d'Adorno alors que je ne connais pas vraiment ses idées (je vais essayer de me procurer sa biographie, de la lire... et je pourrai alors en discuter s'il y a lieu). Mais j'aime la poésie de Paul Celan. Elle n'a pas encore fait l'objet d'une critique, mais mes souvenirs ne sont plus assez précis pour que je puisse en écrire une qui lui rende vraiment justice. Alors, j'avais quand même envie de vous en parler...et peut-être de vous la faire découvrir. Voilà.
Mais j'aimerais ajouter un commentaire à propos de sa thèse selon laquelle la poésie n'a plus de place après les horreurs des camps et de la guerre... Pour moi, cette poésie d'"après-Auschwitz" existe bel et bien, et c'est celle de Paul Celan. On a rarement exprimé avec autant de force (et avec une telle beauté formelle, une langue proprement musicale) le manque, l'absence, la perte, la souffrance de survivants amputés d'une partie d'eux-mêmes pour avoir perdu des êtres aimés et pour s'être vu refuser la simple qualité d'être humain, et leur sentiment de culpabilité -traîtres par le fait d'avoir survécu - , et puis leur quête de sens désespérée face à un monde absurde où certains ont été envoyés à la mort tandis que d'autres se voyaient accordés le droit de vivre sur base de critères fallacieux (voir "les cheveux d'or de Marguerite et les cheveux de cendres de la Sulamite" dans la magnifique "Fugue de mort").
J'avais découvert Paul Celan grâce à Sylvie Germain qui le cite à plusieurs reprises dans son essai sur la question de l'existence du mal et de l'absence de Dieu "Les échos du silence" (voir http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=5563 pour la très belle critique - par sahkti décidément! - des échos du silence), à propos de la vigilance face au mal ("Il est temps qu'un coeur palpite pour l'inquiétude, Il est temps qu'il soit temps, Il est temps...") et de la révolte même ténue ("Vint une parole... voulut luire"). Certains des livres cités par Sylvie Germain sont malheureusement épuisés, mais j'avais quand même pu trouver "Pavot et Mémoire" (et la fugue de mort) et "De seuil en seuil" chez Christian Bourgois, et "Conversation dans la montagne" chez Verdier, toutes éditions bilingues qui permettent aussi d'apprécier la musique du texte original allemand.
Je ne voudrais pas lancer un débat sur la thèse d'Adorno alors que je ne connais pas vraiment ses idées (je vais essayer de me procurer sa biographie, de la lire... et je pourrai alors en discuter s'il y a lieu). Mais j'aime la poésie de Paul Celan. Elle n'a pas encore fait l'objet d'une critique, mais mes souvenirs ne sont plus assez précis pour que je puisse en écrire une qui lui rende vraiment justice. Alors, j'avais quand même envie de vous en parler...et peut-être de vous la faire découvrir. Voilà.
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